1 Voir Giovanni Saverio Santangelo, Superiore o inferiore, mai uguale. Percorsi per uno studio su proto femminismo e pregiudizio misogino nell’età dei Lumi, dans Roland Mortier (dir.), Impostori e creduloni nel secolo dei lumi, Torino, Bollati Boringhieri, 1998, p. 96.
2 En ce qui concerne les femmes dans le théâtre de Voltaire, voir Lucette Desvignes, « Le théâtre de Voltaire et la femme victime », dans Revue des Sciences humaines, 168/4 (1977), p. 537-51 ; Anna Maria Balestrazzi, « Teatro e filosofia. Tipologie femminili in Voltaire », dans Micromégas, XXII (1995), p. 101-122 ; Halima Ouanada, Les personnages féminins de Voltaire dans les tragédies à sujets antiques, PAF, 2014.
3 En ce qui concerne les contes, voir David James Adams, La femme dans les contes et les romans de Voltaire, Paris, Nizet, 1974.
4 Voltaire, « Femme », dans Questions sur l’Encyclopédie, dans Œuvres complètes, Oxford, Voltaire Foundation – Genève, Institut et Musée Voltaire – Toronto, University Press, 1968, (ci-après, OC), 2010, vol. XLI, p. 346.
5 Ibid.
6 Ibid.
7 À ce propos, voir aussi Voltaire, Essai sur les mœurs, Paris, Garnier, 1963, vol. I, p. 264 : « On ne doit pas croire qu’il y ait jamais eu un royaume des Amazones, où les femmes vécussent sans hommes », ch. VI. L’entrée « Amazones » de l’Encyclopédie, écrite par l’abbé Mallet, remarque que « les auteurs ne sont pas tous d’accord qu’il y a eu réellement une nation d’Amazones ». Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Paris-Neuchâtel, Briasson, David, Le Breton, Durand/Faulche, 1751-65, vol. I, p. 318.
8 On remarque en passant que Voltaire avait déjà mis en doute l’existence de Sémiramis : « Il n’y a jamais eu dans l’Asie ni de femme appelée Sémiramis, ni d’homme appelé Bélus ». Voltaire, Philosophie de l’histoire, OC, vol. LIX, 1969, p. 122.
9 Voir « Amazones », dans Questions sur l’Encyclopédie, OC, vol. XXXVIII, 2007, p. 210.
10 L’urgence est l’une des justifications les plus exploitées lorsqu’il s’agit de rendre acceptable l’engagement militaire des femmes, étant entendu que « devenues combattantes, elles ne renoncent pas pour autant à leur rôle “naturel” en tant qu’épouse, gardienne du foyer et mère de famille ». Laetitia Bucaille, « Femmes à la guerre. Égalité, sexe et violence », dans Critique internationale, 60/3 (2013), p. 9-19, p. 11.
11 Voltaire, Essai sur les mœurs, op. cit., vol., I, p. 717. Voir au sujet de Jeanne de Montfort : Sophie Cassagnes-Brouquet, Chevaleresses, une chevalerie au féminin, Paris, Perrin, 2013, p. 172-174.
12 Voltaire, Essai sur les mœurs, op. cit., vol. 1, p. 717.
13 Voltaire, Essai sur les mœurs, op. cit., vol. II, p. 118.
14 Pour un approfondissement détaillé des relations entre Voltaire et Catherine, voir Albert Lortholary, Les « Philosophes » du xviiie siècle et la Russie, Paris, Boivin, 1951.
15 On s’est souvent demandé si Voltaire a vraiment cru aux propos « philosophiques » de Catherine II. Ici on n’approfondira pas cette question. À propos de la guerre russo-turque de 1768-1774, voir Évangelie Machaira, Voltaire contre les Ottomans de la Grèce occupée, dans Voltaire et ses combats : actes du congrès international, Ulla Kölving et Christiane Mervaud (dir.), Oxford-Paris, Voltaire Foundation, 1994, p. 675-86.
16 Voir André Magnan, « Char de guerre », dans Jean Goulemot, André Magnan, Didier Masseau (dir.), Inventaire Voltaire, Paris, Gallimard, 1995, p. 233.
17 Voltaire, Épître à l’Impératrice de Russie, OC, vol. LXXXIII, 2004, p. 447.
18 Voltaire, Épître à l’Impératrice de Russie, op. cit., p. 443.
19 Ibid., p. 444. On remarque qu’ailleurs, pour indiquer une femme hors du commun, Voltaire recourt à l’expression « femme au-dessus de son sexe ». Cette expression, utilisée à propos de Madame du Châtelet (Voltaire, Lettre de M. de V*** à M. de ***, professeur d’histoire, dans Essai sur les mœurs, op. cit., vol. II, p. 865) et de Madame Dacier (Voltaire, « Épopée », dans Questions sur l’Encyclopédie, OC, vol. XLI, 2010, p. 158), semble suggérer que « ce “sexe” constituerait en soi un obstacle que seules quelques-unes parviennent à transcender », Olivier Ferret et Florence Lotterie, « Voltaire et le genre : du genre sans théorie ? », dans Revue Voltaire, vol. XIV (2014), p. 13-32. Pour l’opinion voltairienne sur la possibilité des femmes d’accéder au pouvoir, voir Myrtille Méricam-Bourdet, « L’empire du sexe : sexe et pouvoir dans l’Essai sur les mœurs », dans Revue Voltaire, vol. XIV, 2014, p. 42-46.
20 Voltaire, lettre à Catherine II du 14 avril 1770, dans Correspondence, D16290, OC, vol. CXX, p. 154.
21 Jérôme Vercruysse, Introduction à La Pucelle, OC, 1970, vol. VII, p. 11.
22 Voltaire, Épître à l’Impératrice de Russie, op. cit., p. 123. Il faut remarquer que Voltaire n’a pas été le seul à regarder Jeanne d’Arc avec un certain scepticisme : la même attitude appartenait à plusieurs de ses contemporains et des historiens du xvie et du xviie siècle.
23 « La première allusion à la composition de La Pucelle que l’on trouve dans la correspondance est de l’automne de 1734 ». J. Vercruysse, Introduction à La Pucelle, op. cit., p. 15. On renvoie à cette introduction, très riche et soignée, pour les détails sur la composition, l’histoire des éditions et l’accueil de La Pucelle.
24 Voltaire, Épître à l’Impératrice de Russie, op. cit., p. 11.
25 Pour une comparaison systématique entre la Jeanne d’Arc de La Pucelle et celle des œuvres historiques voltairiennes, voir François Bessire, De l’épopée burlesque à l’histoire : la Jeanne d’Arc de Voltaire, dans Jean Maurice et Daniel Couty (dir.), Images de Jeanne d’Arc, Paris, Puf, 2000, p. 189-96.
26 Voltaire, « Arc », dans Questions sur l’Encyclopédie, vol. XXXVIII, 2007, p. 571.
27 Voltaire, Honnêtetés littéraires, dans Mélanges, Paris, Gallimard, 1961, p. 981 : ici, il présente Jeanne comme « une brave fille, que des inquisiteurs et des docteurs firent brûler avec la plus lâche cruauté ».
28 Voltaire, Essai sur les mœurs, op. cit., vol. I, p. 751.
29 Voltaire, La Pucelle, OC, 1970, vol. VII, p. 258.
30 Voltaire, Épître à l’Impératrice de Russie, op. cit., p. 285.
31 Voltaire, La Pucelle, op. cit., p. 293.
32 Voltaire, Épître à l’Impératrice de Russie, op. cit., p. 319.
33 Ibid., p. 320 : « Du bon Lourdis le discours extatique / Fit plus d’effet sur le cœur des soldats / Que l’amazone et sa troupe héroïque / N’en avaient fait par l’effort de leurs bras ». Il est remarquable que, dans l’Essai sur les mœurs, Voltaire affirme que Jeanne elle-même utilise cet argument : « Elle parle aux soldats de la part de Dieu, et leur inspire ce courage d’enthousiasme qu’ont tous les hommes qui croient voir la Divinité combattre pour eux », Essai, op. cit., p. 751.
34 Voltaire, La Pucelle, op. cit., p. 311.
35 Voltaire, Épître à l’Impératrice de Russie, op. cit., p. 312-13.
36 En introduisant dans le poème l’histoire de Dorothée et de Judith, Voltaire renforce le contraste entre les deux modèles de femme incarnés par Jeanne et Agnès ; ainsi, l’on trouve dans chacun des deux camps adverses une figure féminine dominante et sa correspondante figure féminine délicate.
37 Voltaire, Épître à l’Impératrice de Russie, op. cit., p. 400.
38 Ibid., p. 408.
39 Voltaire, Épître à l’Impératrice de Russie, op. cit., p. 409. Après avoir tranché à l’assassin la main droite, Judith meurt à son tour sur le champ de bataille. Sa réaction, qui étonne seulement qui ne la connaît pas, rappelle celle de la jeune femme dont Voltaire raconte l’histoire dans l’article « Amazones » : « Elle ne pleure point, elle ne jette point de cris ; mais elle court sur le champ de bataille, le carquois sur l’épaule et deux flèches dans les mains », Voltaire, « Amazones », op. cit., p. 212.
40 Voir Voltaire, La Pucelle, op. cit., p. 515.