1 Quelle que soit, par ailleurs, la direction de la pression, que celle-ci s’exerce de la langue maternelle vers la langue étrangère ou inversement, ou encore entre deux langues étrangères.

2 Elle permet de sous-catégoriser finement tous ses emplois, comme en témoignent les 71 nuances énumérées par Tommaseo-Bellini. Elle s’adjoint des constructions que le français ne connait pas (con + infinitif, du reste rare) et un domaine technique tout particulier, celui de la nautique.

3 Le second volet (étude sur corpus d’apprenants semi-experts) fait l’objet d’un article à paraitre, présenté à la rencontre annuelle de Phrasis en janvier 2021.

4 L’Amica geniale est le premier volet d’une quadrilogie signée Elena Ferrante, que complètent Storia del nuovo cognome (2012), Storia di chi fugge e chi resta (2013), Storia della bambina perduta (2014). La traduction française du cycle romanesque a été procurée par Elsa Damien, sous les titres suivants : L’Amie prodigieuse, I (Prologue ; enfance et adolescence) ; Le Nouveau Nom, II (Jeunesse) ; Celle qui fuit et celle qui reste, III (Âge adulte) ; L’Enfant perdue, IV (Maturité ; épilogue).

5 C’est ainsi que François Rastier (2011) dénomme l’un des objectifs qualitatifs de la sémantique de corpus : la spécificité d’une écriture considérée dans tous ses vecteurs stylistiques.

6 L’article « avec » de la première édition (1978) suivait une autre organisation, davantage attentive à différencier les valeurs qu’à en souligner le fond commun. Aussi suivait-elle une déclinaison plus fidèle à l’étymon latin, semblable en cela aux dictionnaires italiens : 1) accompagnement, union, 2) relation, 3) opposition, 4) cause, 5) moyen, instrument, 6) manière.

7 La question du sens des prépositions a, dans l’histoire de la linguistique française, introduit un clivage qui reconnaît aux prépositions complexes une valeur sémantique beaucoup plus pleine qu’aux prépositions simples. La communauté linguistique se rencontre et s’affronte sur ce point depuis que Vendryes (1925) a lancé le concept de « préposition vide » pour qualifier principalement les deux prépositions les plus fréquentes de la langue française, à savoir « à » et « de ». Certains, à la suite de Spang-Hanssen (1993), tentent (mais en vain, remarquent Shylgkrot & Kemmer, 1995 et Weinrich, 1988) d’émousser le fil de ce clivage, en renommant « incolores » les prépositions dites « vides », et « colorées » les prépositions dites « pleines », et en ménageant ainsi une place à une troisième catégorie, celle des prépositions « semi-colorées » à laquelle appartiendrait notre « avec » (Vandeloise, 1993). Le consensus se cristallise actuellement sur la constatation que toutes les prépositions possèdent un sens, si « léger » soit-il, quitte à étager celui-ci sur une échelle continue d’abstraction plus ou moins poussée. On rejoint ainsi une position originale précoce de Gustave Guillaume, dont le concept de fugacité servait justement à désigner dans tout son dynamisme la nature scalaire de la subductivité ou capacité d’abstraction par allègement sémique (voir Cervoni, 1991).

8 La lignée culiolienne est représentée, entre autres, par les travaux de Paillard, 2002, 2014 et Paillard et Franckel, 2017.

9 Tel est le décompte restitué par AntConc à partir de la version txt du roman. AntConc est disponible en ligne : [https://www.laurenceanthony.net/software/antconc/]. Rang 14.

10 En effet, les prépositions a, di, da, con et su apparaissent aussi sous la forme de preposizioni articolate : al, dello, dalla, coi, sulle, etc. Aussi est-il utile de préciser que les chiffres considérés subsument toutes les formes de ces prépositions : c’est leur lemme qui est ici pris en compte.

11 Voir plus haut note 5.

12 [https://www.sublimetext.com/]: a sophisticated text editor for code, markup and prose.

13 Voir, pour la démonstration symétrique (ou plutôt inverse), l’article à paraître : « Faire sans “avec”. Un corpus d’apprenants », in G. Henrot-Sostero (dir.), Alle radici della fraseologia [2022, à paraître]. Y est auscultée la propension de scripteurs italophones semi-experts à suremployer « avec » pour traduire con, au mépris de colligations différentes pourtant prescrites dans les dictionnaires de langue et renseignées les corpus de référence.

14 Istituto di Linguistica Computazionale "Antonio Zampolli" Consiglio Nazionale delle Ricerche : [http://www.ge.ilc.cnr.it/documenti/moduli_web/verbi-preposizioni/index.php].

15 Il serait intéressant de confronter ces deux listes, tâche que nous devons laisser pour d’autres étapes de l’enquête.

16 Quelques cas d’aspectualisation (inchoatif, continuatif, terminatif) obéissent à une rection figée « commencer, terminer par ». Une quinzaine de circonstanciels en con se comportent comme les autres emplois : ils spécifient la locution prépositive ou explicitent leur fonction par une équivalence syntaxique plus complexe qu’un SPrép, comme une proposition subordonnée, une gérondive, une incidente.

17 Alors qu’on doit encore à Elsa Damien les traductions des trois autres volumes de la tétralogie L’Amica geniale, mais aussi de Poupée volée (2017), de La vita bugiarda degli adulti (2019) (La vie mensongère des adultes, 2020), de Cronache del mal d’amore (2012) (Chroniques du hasard, 2019, avec la collaboration d’Andrea Unici) et de La spiaggia di notte (2016) (La plage dans la nuit 2017, avec la collaboration de Mara Cerri) ; en revanche, L’amore molesto (1992) a été traduit par Jean-Noël Schifano en 2020 sous le titre L’amour harcelant ; I giorni dell’abbandono (2002), par Italo Passamonti sous le titre Les jours de mon abandon (2016) ; Frantumaglia (2016) traduit par Natalie Bauer sous le titre Frantumaglia. L’écriture et ma vie, La figlia oscura (2006), L’invenzione occasionale (2019).