1 La phraséologie est devenue depuis une quarantaine d’années un sujet incontournable en linguistique, linguistique contrastive, voire en traduction, étant donnés les nombreux problèmes d’équivalence et de traduction qui surgissent entre deux ou plusieurs langues. H. Paul, Prinzipien der Sprachgeschichte (1880), M. Breal, Essai de sémantique (1897), F. de Saussure, Cours de Linguistique Générale (1916) et C. Bally, Précis de Stylistique (1905) sont considérés comme les précurseurs de la phraséologie. Ce furent les structuralistes russes (Polivanov et Vinogradov) qui établirent ses bases.

2 DUE : María Moliner, Diccionario de uso del español, 1999.

3 RAE : Diccionario de la Real Academia Española, 1992.

4 Dans Mogorrón, 2020, une analyse exhaustive d’une base contenant plus de 41 000 CVF a été menée à terme, afin de décrire les possibles variations des éléments de ces combinaisons, caractérisées par un certain degré de figement. Dans le cas des collocations ou des constructions à verbe support, elles sont caractérisées par les restrictions de co-occurrence lexicale. De ces 41 000 CVF, 25 200 appartiennent à l’espagnol péninsulaire ou commun à tous les pays qui utilisent l’espagnol en tant que langue officielle (EspPC) et 15 800 CVF appartiennent à l’espagnol hispano-américain (EspHisp).

5 « Dans le DFEM, sont considérées comme des locutions no caber duda (« ne faire aucun doute »), ainsi que, par exemple, la structure support poner de manifiesto (« mettre en évidence »), parmi d’autres combinaisons hypothétiquement locutionnelles (le DFDEA : XVI admet la reconnaissance des prédicats à verbe support comme étant des locutions au sens large). Les analyses de Zuluaga Ospina (1997 : 631), qui définissent abrir una brecha (« faire une brèche ») comme une collocation, sont également douteuses (le DRAE 2001, par exemple, la considère comme une locution verbale [fr]) ».

6 « […] l’idiomaticité d’une locution est forte lorsqu’elle a un niveau d’opacité sémantique élevé ou bien lorsque aucun symptôme de motivation n’y est repéré facilement : a topa tolondro (« sans y réfléchir »), de falondres (« tout d’un coup »), tomar el pelo (« tromper quelqu’un »), estar en el ajo (« être au courant »), untar el eje (« soudoyer »), hacer novillos (« faire l’école buissonnière »)… ; l’idiomaticité est dite faible lorsque la signification figurée est semi-transparente ou qu’elle a un niveau de motivation élevé (souvent, l’un des composants intervient avec son sens littéral) : matar dos pájaros de un tiro (« faire d’une pierre deux coups »), salir el tiro por la culata (« se retourner contre soi »), colgar los hábitos (« jeter le froc aux orties »), de pies a la cabeza (« des pieds à la tête »), tocar techo (« atteindre la limite »), etc. »

7 Ma traduction : « Pour ceux qui adhèrent à la théorie praguoise du centre et de la périphérie, ces phrases resteraient aux marges du noyau, à la frontière de ces constructions de la périphérie phraséologique la plus stricte qui, dans une conception étroite, restent complètement à l’extérieur, comme les collocations et les verbes de support, présentant même, pour beaucoup d’entre elles, un ingrédient sémantique d’idiomaticité ou de métaphoricité : nourrir l’espoir, éveiller l’intérêt, une tempête qui s’approche. »

8 Pour l’élaboration de cette base de données, de nombreux dictionnaires ont été consultés : Diccionario de uso del español (DUE) ; Diccionario de la Real Academia Española (DRAE) ; El Gran diccionario Larousse bilingüe español-francés/francés-español (LBI) ; La Enciclopedia Larousse (En Larousse) ; El Diccionario Temático de Frases Hechas (DTDFH) ; El Diccionario del Español Actual (DEA) ; Ele Diccionario trilingüe español, francés, inglés Espasa [e-diccion@rios espasa] etc) ; El Diccionario Fraseológico del Español Actual (DFDEA) ; El Diccionario Temático de Locuciones Francesas con su correspondencia española (Dtemático) ; La Enciclopedia Planeta Multimedia (EPM) ; El Diccionario Espasa Bilingüe español-francés / francés español (EBI) ; etc.

9 Selon García-Page (2008 : 391) : « (…) Asimismo, sólo circunstancias extralingüísticas muy específicas podrían legitimar el sentido literal de expresiones como irse por los cerros de Úbeda, estar entre Pinto y Valdemoro, estar en Babia, pasar la pelota por el tejado, etc. » [ (…) De même, seules des circonstances extralinguistiques très spécifiques pourraient légitimer le sens littéral d’expressions comme irse por los cerros de Úbeda (« divaguer, s’éloigner du sujet »), estar entre Pinto y Valdemoro (« être indécis »), estar en Babia (« être dans la lune »), pasar la pelota por el tejado (« ne pas être sûr du succès de quelque chose »). ]

10 Cependant, comme le signale Gadet (2003 : 13) : « Il n’est pas de langue que ses locuteurs ne manient sous des formes diversifiées. »

11 Ma traduction : « Ces unités se caractérisent par leur fréquence élevée d’utilisation et de co-apparition de leurs éléments constitutifs ; par leur institutionnalisation sémantique ; par leur idiomaticité et leur variation potentielle ; ainsi que par le degré d’apparition de tous ces aspects des différents types. »

12 REAL ACADEMIA ESPAÑOLA : Banque de données (CREA) [en ligne]. Corpus de référence de l’espagnol actuel [http://www.rae.es].

13 REAL ACADEMIA ESPAÑOLA : Banque de données (CORDE) [en ligne]. Corpus diachronique de l’espagnol [http://www.rae.es].

14 [https://www.sketchengine.eu/] le corpus esTenTen18 de S-E est composé par les subcorpus European Spanish Web et American Spanish Web et contient 17 553 075 259 tokens, ce qui en fait un corpus de grande taille, avec 49,32 % d’espagnol européen et 46,6 % d’espagnol américain.

15 Les UP contenant ces mots tombés en désuétude, peuvent provoquer le même niveau d’opacité que les UP de nouvelle création.

16 Dans ce cas, dans le DTDFH, nous trouvons la variante suivante qui est utilisée en Argentine : entrar como Pancho por su casa.

17 En revanche, les noms les plus courants sont ceux des animaux les plus proches de l’homme ou ceux qu’il utilise dans ses tâches quotidiennes (burro, perro, gato, toro, buey, etc.).

18 Ma traduction : « Ainsi, une UP est une combinaison figée de mots qui jouit d’une signification non compositionnelle causée par des ressources telles que la métaphore, l’hyperbole, etc. et d’une motivation réglable qui dépend à la fois des rapports internes établis avec la signification originelle de ses composants et des connexions externes contextuelles. »