1 Pierre-Emmanuel Dauzat, « Introduction », dans Tertullien, Apologétique. Texte établi et traduit par Jean-Pierre Waltzing. Introduction et notes par Pierre-Emmanuel Dauzat, Paris, Les Belles Lettres, 1998, p. XIV.
2 Tertullien, op. cit. chap. VII, 1, p. 27. En latin dans le texte « Dicimur sceleratissimi de sacramento infanticidii ». Les chrétiens étaient une menace pour l’Empire qui basait son pouvoir sur la religion et sur la divinité de l’empereur. Tertullien fait référence ici à une loi spéciale promulguée sous Néron et reconduite par la suite, qui défendait sous peine de mort la profession de christianisme. Cf. pour plus de détails critiques et philologiques sur l’Apologétique l’édition de 1931 : Tertullien, Apologétique. Commentaire analytique, grammatical et historique par Jean-Pierre Waltzing, Paris, Les Belles Lettres, 1931.
3 Tertullien, op. cit., chap. VIII, 2 et 6, p. 43-45.
4 Ibid., chap. IX, 2 et 4, p. 47.
5 Platon, Minos Epinomis, translated by W. R. M. Lamb, Cambridge Ma, Harvard University Press, London, W. Heinemann, 1981, [1927] (315-C) , p. 397.
6 Minucius Felix, Octavius, texte établi et traduit par Jean Beaujeu, Paris, Les Belles Lettres, 1974. Cf. les chapitres IX, 5- XXX, 1, 2 et XXX, 3.
7 Tertullien, op. cit., chap. IX, 6, p. 48- 49. Dans le texte latin : « Sed quoniam de infanticidio nihil interest, sacro an arbitrio patretur, licet de parricidio intersit, converter ad populum ». Tertullien estime qu’il n’est pas non plus permis de faire périr l’enfant conçu dans le sein de la mère, car il considère que ce serait un homicide anticipé, donc un avortement, parce que l’âme est déjà formée, comme après la naissance : « Nobis vero homicidio semel interdicto etiam conceptur utero, dum adhuc sanguis in hominem dalibatur, dissolvere non licet. Homicidi festinatio est prohibere nasci, nec refert, notam quis eripiat animam an nascentem disturbet ».
8 Francesco Scorza Barcellona, « La celebrazione dei Santi Innocenti nell’omiletica latina dei secoli IV- VI », Studi Medievali, Serie III, 15, 1974, p. 705-767. La source est PL, 13, col. 1228. Pour une analyse des Innocents dans la liturgie grecque voir Francesco Scorza Barcellona, « La celebrazione dei Santi Innocenti nell’omiletica greca », Bollettino della Badia Greca di Grottaferrata, XXIX, 1975, p. 105-135.
9 Peut-être parce que, comme l’écrit P.-E. Dauzat, il « allait se rallier bientôt à un mouvement charismatique originaire de Phrygie refusant toute autorité épiscopale », P.-E. Dauzat, op. cit., p. XXI.
10 Mt, 2 : 16-18.
11 Cf. pour les détails Abbé Martigny, Dictionnaire des Antiquités Chrétiennes, Paris, Hachette, 1865, p. 298 et aussi la voix « Innocents » dans le Dictionnaire d’Archéologie Chrétienne et de Liturgie, tome VII, Paris, Letouzey, 1926. Pour la France voir aussi au Louvre une pyxide de la Haute-Loire (approximativement datée entre 550 et 600) et une châsse plus tardive (vers 1175-1200) de la région de Limoges.
12 Henry Maguire, Art and Eloquence in Byzantium, Princeton, Princeton University Press, 1981 et en particulier les mosaïques de Karaye Camii à Istanbul.
13 Francesco Scorza Barcellona, « L’omiletica latina… », op. cit.
14 Le Coran, expression de la société patriarcale des peuples du désert, s’exprime ainsi : « Si l’on annonce à quelqu’un d’entre eux la naissance d’une fille, son front se rembrunit et il s’afflige profondément » (16. 60).
15 Dans Alfred Ernout et Antoine Meillet, Dictionnaire étymologique de la langue latine. Histoire des mots, Paris, Klincksieck, 2001, 4e éd.
16 Paolo Zacchia, Zacchiae Pauli Romani, Questionum medico-legalium, tomi tres, Francofurti ad Moenum, Johannis Melchioris Bencard, 1688, quaestio III, libri primi, De aetatis : De Infantia, p. 6.
17 Dictionnaire de Théologie Catholique, Paris, Letouzey, 1923, tome I, p. 2045.
18 Robert Étienne, « La conscience médicale antique et la vie des enfants », Annales de Démographie Historique « Enfant et Société », 1973, p. 15-46.
19 John Thomas Noonan Jr, Contraception et mariage. Évolution ou contradiction dans la pensée chrétienne, traduit de l’anglais par Marcelle Jossua, Paris, Le Cerf, 1969, p. 114.
20 Ibid., p. 115.
21 La Didaché, 5, 2, un manuel disciplinaire et de catéchèse qui remonte à l’Église primitive et se situe entre le Nouveau Testament et les Pères Apostoliques, est en faveur de la mort pour les « tueurs d’enfants ».
22 Épître de Barnabé, Introduction, traduction et notes pas Pierre Prigent, texte grec établi et présenté par Robert A. Kraft, Paris, Le Cerf, 1971, n. 172, p. 203.
23 Histoire des Conciles, d’après les documents originaux, tome I, première partie, Paris, Letouzey, 1907, can. 68.
24 Codex Theodosianus, 9. 14. 1.
25 Codex Iustinianeus, 9.17. 1. Ce chapitre reprend le Codex Theod. 9, 15.1 De parricidis. Dans Digesta Justiniani Augusti. Recognivit, adsumpto in operis societatem P. Kruegero, T. Mommsen, Berolini, 1868-70, 2 vol. Sur la peine du parricide et ses origines dans l’Antiquité voir : Enzo Nardi, L’otre dei parricidi e le bestie incluse, Milano, Giuffré, 1980.
26 Codex Theodosianus, XI, XXVII, 1.
27 Codex Iustinianeus, 9. 16. 7.
28 Dig. 48.9.1. Marcianus 14 inst, dans Digesta…, op. cit.
29 Cf. Thesaurus Linguae Latinae, Leipzig, Teubner, 1986, vol. X, 1 fasc. I : « parricidium : derivatur a caede parentis vel paris […] occisio hominum occisori propinquitate affinitate […] exempla varia, quis occidatur: pater parens, frater, soror, filiorum devorationis causa ».
30 John Thomas Noonan, op. cit., p. 122.
31 John Boswell, Au bon Cœur des inconnus : les enfants abandonnés de l’Antiquité à la Renaissance, Paris, Gallimard, 1993, p. 37.
32 La glose est l’annotation ajoutée au texte par le doctor qui fait une lecture exégétique de l’énoncé.
33 La jurisprudence, chez les Romains, est la science du juste et l’injuste, c’est-à-dire la science du droit, donc la façon dont les lois sont interprétées par les tribunaux.
34 Mario Ascheri, Tribunali, giuristi e istituzioni dal medioevo all’età moderna, Bologna, Il Mulino, 1989.
35 Rodolfo Savelli, « Tribunali, decisiones, e giuristi: una proposta di ritorno alle fonti », dans Giorgio Chittolini, Anthony Molho, Pierangelo Schiera (a cura di), Origini dello Stato. Processi di formazione statale in Italia fra Medioevo ed Età Moderna, Bologna, Il Mulino, Annali dell’Istituto Storico italo-germanico, 39, 1994, p. 397-421.
36 Ann Katherine Isaacs, « Politica e giustizia agli inizi del Cinquecento: l’istituzione delle prime rote », dans Mario Sbriccoli, Antonella Bettoni (a cura di), Grandi tribunali e rote nell’Italia di Antico Regime, Milano, Giuffré, 1993, p. 341-386.
37 Elena Fasano Guarini, « Per una prosopografia dei giudici di rota. Linee di una ricerca collettiva », dans Mario Sbriccoli, Antonella Bettoni (a cura di), op. cit., p. 389-420.
38 Antonino Tesauro, Novae Decisiones Sacri Senatus Pedemontani Antonino Tessauro Fossanensi, Augustae Taurinorum, apud Dominicum Tarinum, 1590, Decisio XIII.
39 Giulio Claro, Iuli Clari Opera omnia sive practica civilis, atque criminalis; cum doctissimis Additionibus Perillustrium Iurisconsultorum DD. Iohann. Baptistae Baiardi Parmensis…, Venetiis, apud Baretium, 1640, f° 218 et 81.
40 Ibid., f. 241 « Abortum procuram ». Sur cette bulle cf. John T. Noonan, The morality…, op. cit., p. 33.
41 J’utilise ici directement la traduction de De praes.lib. 5, proes. 24, dans Albéric Allard, Histoire de la justice criminelle au xvie siècle, Paris, Durand et Lauriel, 1868, p. 281. Pour une édition ancienne voir : Giacomo Menochio, De praesumptionibus, conjecturis, signis, et indiciis, commentaria, in sex distncta libros…, Genevae, Samuelis De Tournes, 1676, tomus primus.
42 Raffaele Soprani, Li Scrittori della Liguria e particolarmente nella Maritima di Raffaele Soprani, all’Illustrissimo & Eccellentis. Signor Marcantonio Saoli, in Genova, per Pietro Giovanni Calenzani, in Piazza Nuova, 1667, p. 181.
43 Giuseppe Mascardi, Iosephi Mascardi iurisc. Sarzanenensis prothonot. Apostolici, Volumen tertium. Conclusiones probationum omnium…, Venetiis, apud Damianum Zenarium, 1584, VOL. III, concl. MCXLVI, f° 44 : « Partum abortivum esse, nec vivere posse, quibus probetur modis », concl. MCXLVI et MCXLVII, f. 45.
44 Il a été l’avocat défenseur du fameux procès contre les Cenci à Rome en 1600.
45 Prospero Farinacci, Praxis et theoricae criminalis amplissimae pars quarta de 1. crimine laesae majestatis 2. homicidio 3. auxiliatoribus, colsultoribus et mandatoribus 4. delictis carnis, in Francofurto, Collegio Paltheniano, 1610, f° 218- 219.
46 On ne connaît pas les dates de sa naissance et de sa mort ni son lieu de naissance. Le nom de famille Cospi est bien attesté à Bologne et en Italie centrale mais même le répertoire de la bibliographie italienne semble l’avoir oublié.
47 Antonio Maria Cospi, Il giudice criminalista opera del sig. Antonio Maria Cospi… Distinta in tre volumi. Dove con dottrina teologica, canonica, civile, filosofica, medica e storica, e poetica si discorre di tutte quelle cose, che al giudice delle cause criminali possono avvenire. Dato in luce dal dottor Ottaviano Carlo Cospi…, in Fiorenza, nella stamperia di Zanobi Pignoni, 1643, Cap. XXXIII, p. 493. « C’est une question très délicate. L’avortement peut ne pas être considéré comme un délit ou en être un effectivement. Il ne s’agit pas d’un délit lorsqu’un problème de santé ou une indisposition de la femme enceinte en est à l’origine […] ou tout autre cause accidentelle […] il peut arriver que l’avortement relève du Juge des affaires criminelles dans le cas où une prise de médicaments ou un acte violent en serait la cause. Dans tous les cas, le Juge doit faire preuve de vigilance et s’empresser de se rendre sur les lieux pour voir l’enfant ou faire en sorte que des Médecins ou des obstétriciens l’examinent en présence du Juge ou du Notaire. Lors de cet examen, il est important que l’on note soigneusement la taille de l’enfant, le type d’avortement, si le corps est bien formé ou pas, si l’on peut déterminer le sexe de l’enfant, garçon ou fille […] dans le cas où l’on est en présence de sang uniquement […] d’un corps ou d’une âme tout juste végétatifs […] le délit bien que grave ne vaut pas meurtre. Par contre si le corps est bien formé, cela signifie qu’il était vivant au moment de l’accouchement, ce qui peut tomber sous le coup de la loi pour meurtre ».
48 « Une femme connue pour être l’épouse de Domenico Fantozzi fut poursuivie en justice pour avoir accouché d’une enfant ou plutôt de deux petites filles qui ont mal fini, la maman les ayant enterrées dans un champ. L’une fut retrouvée morte, la seconde bien que vivante, ne survécut que trois jours, pas plus ».
49 Ibid., Cap. XXXX, p. 531. « C’est un crime particulièrement grave qui mérite une sanction à la hauteur du crime commis non seulement parce que l’accouchement s’est volontairement mal passé mais surtout parce que la femme ne reconnaît pas avoir avorté, ce qui la rend suspecte aux yeux de la justice. Je la condamnerais à une peine au minimum de trois ans d’emprisonnement ».
50 Sur l’œuvre de De Luca, voir Agostino Lauro, Il cardinale Giovan B. De Luca. Diritto e Riforme nello Stato della Chiesa (1676-1683), Napoli, Jovene, 1991 et Andrea Zanotti, Cultura giuridica del Seicento e Jus Publicum Ecclesiasticum nell’opera del cardinal G.B. De Luca, Milano, Giuffré, 1983.
51 Giovanni Battista De Luca, Il Dottor Volgare, ovvero il Compendio di tutta la legge civile, canonica, feudale e municipale, nelle cose più ricevute in pratica; e moralizzato in Lingua Italiana da Gio:Battista de Luca, Prete cardinale di Santa Chiesa, autore del Teatro della Verità e Giustizia, tomo sesto, in Colonia, a spese di Modesto Fenzo stampatore in Venezia, 1740, libro decimoquinto, parte seconda « Delli Giudizi Criminali e della loro pratica nella curia romana », libr. XV, delli Giud. Crim. c. V, p. 57-59.
52 La traduction est la mienne.
53 Au pied de la lettre : de la vita (vie) dans le texte italien.
54 Marcantonio Savelli, Pratica universale del Dottor Marc’Antonio Savelli auditore della Rota criminale di Firenze compendiosamente estratta per alfabetto delle principali leggi, bandi, statuti, ordini, e consuetudini, massime criminali e miste, che si osservano nelli Stati del Serenissimo Gran Duca di Toscana; Con aggiunta di varie conclusioni di ragione comune. Ed una notabile prefazione di fabbricare, e risolvere li processi criminali, secondo lo stile di detti Stati, in questa veneta impressione arricchita di molte aggiunte del medesimo autore, e del cav . Giulio Antonio Savelli, Venezia, Baglioni, 1697.
55 Ibid., f° 24. « Tout fœtus ou enfant né qui voit le jour avant terme sous l’effet de tout acte de violence, ou par accident, alors qu’il était vivant ».
56 Ibid. « L’avortement implique également des sanctions spirituelles, d’excommunication, d’irrégularité. On parle d’homicide, d’action traîtresse, comme dans le cas cité plus haut d’un fœtus encore en vie. Il ne faut pas que ces délinquants puissent jouir de l’Immunité de l’Église. C’est ainsi que la Congrégation Sacrée de l’an 1622 considère l’avortement ».
57 Ibid., f° 93-94. « Pour ce qui est du corps du délit dans le cadre des avortements qui ne permettent pas toujours de retrouver le corps de l’enfant […] je crois que l’on peut demander à des obstétriciens et des Médecins d’examiner la parturiente suspectée d’avoir avorté […] ou accouché ».
58 Ibid. « […] dans le cas où la femme accoucherait, elle serait obligée de rendre compte de cet accouchement et dans le cas où elle ne présenterait pas l’enfant, il serait facile de l’accuser de mensonge et de lui apporter d’autres preuves, en termes d’avortement voire d’infanticide ».
59 Ibid., f° 94, par. 16-17. « […] au point d’être châtiée ou condamnée à des peines arbitraires d’après les preuves apportées. J’ai eu pour ma part connaissance de deux cas de femmes accusées de crime et condamnées à la prison à perpétuité ».
60 Marcantonio Savelli, Marci Antoni Sabelli… Summa diversorum tractatuum, in quibus quamplurimae universi juris selectiores, methodicae, practicae, ac decisivae conclusiones circa judicia, contractus, ultimas voluntates et delicta… ordine alphabetico… perpectantur, Venitiis, ex : Typ. Balleoniana, 1748, f° 40.
61 Ibid., par. 9.
62 Ibid., f° 156, Mater, tomus tertius.
63 Ibid.
64 Ibid., f° 348, Parricidium.
65 Ibid., f° 349.
66 Ibid.
67 Ibid. f° 350.
68 IBN, vol 70. Je remercie Daniela Lombardi pour m’avoir signalé ce texte.
69 Lucio Ferraris, Adm. R.P.F. Lucii Ferraris…Prompta bibliotheca canonica, juridica, moralis, theologica nec non ascetica, polemica, rubricistica, historica ordine alphabetico congesta ac in octo tomos distributa, editio quarta, Venetiis, apus Gasparem Storti, 1763, tome I, f° 11.
70 Ibid., tome V, f° 14, par. 16.