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« J’ai mangé la pulpe et jeté l’écorce » : métaphores de la traduction à l’époque des « Lumières juives » (Haskala), 1750-1850

p. 143-150


Extrait

1Le Talmud de Babylone, dans le traité Haguiga, nous raconte l’histoire d’Elisha ben Abouya (c. 70-135 è. c.), qui était l’un des plus grands sages juifs de sa génération (Talmud 1991 : 15.2). Ce même Elisha, qui était si sage et érudit qu’il est entré dans le « verger divin » (id. : 14.2), avait malgré tout un faible pour les livres interdits, les ouvrages écrits par les païens grecs et romains. Cet intérêt pour la littérature et la philosophie des autres a fini par le mener à l’hérésie. Il abandonna sa religion, et devint lui-même « autre ». Désormais, il est connu dans le Talmud et la littérature juive en tant que « Elisha ben-Abouya, l’Autre » (id. : 15.1). Les sages du Talmud se demandent comment son disciple, le célèbre Rabbi Meïr (IIe s. è. c.), pouvait apprendre quoi que ce soit d’un tel maître, et répondent : « Rabbi Meïr a trouvé un fruit. Il a mangé la pulpe, et jeté l’écorce », la pulpe étant, évidemment, l’érudition d’Elisha, et l’écorce son hérésie (id. : 15.2).

2C

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