La Pointe de la Torche (avec l’accent bigouden)
p. 283
Texte intégral
L’espace est composé d’âmes éparses, en expectative
ou bien en irrémédiable exil de la matière, dont la
motion diverse inspire branches, voiles et nuées.
Saint-Pol-Roux, « Le mystère du vent »
Un jour que je marchais dans la rue Viala,
Attiré par ton nom vers la station Dupleix,
La mer me prend, d’un coup. – Exilé, me voilà
En l’antique forêt, à frotter des silex.
À Pointe de Torche – Beg-an-Dorchenn – c’est là
Le lit où ils naissaient : dans la meule dormante,
À la hauteur du vent, des grandes eaux roulantes,
Immobiles noyés, mes aïeux couchaient là.
Ne vois-tu pas du cap se déplacer les dunes ?
Veilleur, est-ce le cairn où vient tomber la lune ?
Imagine un baigneur qui plonge dans le noir,
Aucun signe de vie, n’était le claquement
Laissé par un drapeau qui saigne abondamment
Aux marées d’équinoxe quand chute la mémoire.
Auteur
Aix -Marseille Université
Centre interdisciplinaire d’étude des littératures d’Aix-Marseille
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