Deux ou trois choses que je tais de lui
p. 181-187
Texte intégral
Acte I : de Pellisson à Barbara
– Il est vraiment génial, mais il a des manies. Pas un cours sans qu’il nous parle de Pellisson.
– ?
– Tu connais Pellisson ?
– ??
1Celle qui parle suit un séminaire d’Alain Viala, celui qui s’interroge ne les connaît pas encore (Viala, Pellisson). Du plus loin que me revienne/L’ombre de mes études anciennes, le nom d’Alain Viala reste associé à celui de Pellisson. Et de Barbara. Tout l’art du bonhomme ne tient-il pas à ce grand écart, questionner les pratiques culturelles et les savoirs établis, leur hiérarchie et leur transmission à terme, qui tend en permanence la relation passé/présent ? Alain Viala est un passeur de siècles. Mon histoire de métier et d’amitié avec lui se situe dans quelque entre deux rives.
2Entre nous à l’origine, une amie commune, quoique singulière, inscrite sous sa direction en DEA sur Lily Passion, spectacle hésitant entre récital et drame musical que Barbara avait créé au Zénith, puis tourné en France, quelques années plus tôt, en 1986, avec Depardieu comme partenaire – le Depardieu de Duras et de Pialat. Que ce soit un dix-septiémiste qui encadrât alors à la Sorbonne Nouvelle un mémoire consacré à Barbara renseigne sur l’état des mœurs universitaires en matière de contemporanéité – j’avais moi-même composé quelques années plus tôt mon premier travail universitaire, portant sur le style de la chanson française à partir des années 1950, sous la direction d’un dix-huitiémiste, Pierre Larthomas. Aujourd’hui, c’est en qualité institutionnelle de « vingt-et-uniémiste » qu’il m’arrive de diriger des mémoires, voire une thèse, sur le rap, par curiosité, pour apprendre à connaître et faire connaître. Chose acquise, semble-t-il, mais qui tarda à l’être dans une Alma Mater ayant longtemps raisonné en termes de chef d’œuvre, le Panthéon en ligne de mire, plutôt que de pratiques culturelles évolutives. Face aux verrouilleurs, l’Institution a besoin de dérouilleurs, qui en connaissent les modes de fonctionnement, acceptent pour mieux faire bouger les pratiques d’occuper différents degrés de responsabilité – jusqu’à conseiller les Princes. Suivez mon regard.
3Première rencontre, fugace : Paris, début 1990, dans le hall du Théâtre Mogador où Barbara donne un récital, on se croise par hasard, l’amie barbaréenne fait les présentations, il n’est alors pas question de Pellisson. Et pourtant, lisant quelques années plus tard La France galante, je ne peux m’empêcher de songer à ces linéaments du temps qui, par imprégnation, par transmission diffuse dans le temps long de l’histoire, font aussi du répertoire de Barbara la chambre d’échos d’une certaine préciosité, sur fond de Carte du Tendre revisitée. Y aurait-il du Madeleine de Scudéry chez la longue dame brune – et quel Pellisson, alors, caché dans les coulisses ? Raisonnement par homologie ou questionnement par analogie ? La chanson poétique, celle des auteurs-compositeurs-interprètes qui se développe dans le milieu des années 1950, relève d’un phénomène de distinction culturelle à une époque qui marque l’avènement progressif de la société de consommation. Face à l’éphémère des productions consommables à merci, elle développe un art d’écrire et de chanter qui s’accompagne, dans le cas de Barbara, d’un ars amandi qui atteint un public de plus en plus large alors même que la poésie écrite, plus expérimentale, ne concerne guère qu’un lectorat confidentiel. Peu de temps après la disparition de l’artiste, l’une de ses chansons figurera symptomatiquement dans l’Anthologie de la poésie française éditée en Pléiade, juste avant un poème de Denis Roche.
4Ici s’arrête le parallèle. Rideau.
Acte II : une soutenance
5Printemps 1995. Un (encore) jeune agrégé de Lettres modernes en poste dans un lycée de banlieue zone sensible est reçu par son directeur de thèse, à Jussieu. Francis Marmande m’annonce le casting du jury. Pas vraiment facile à mettre en place. Qui solliciter pour siéger dans le comité d’expertise d’un objet « savant » non identifié ? Votre sujet est passionnant, mais ce n’est pas avec lui que vous ferez carrière. Ce qui a constitué une part de risque in situ (le sel) servira de rampe de lancement accéléré (le sucre). L’objet en question proposait une réflexion panoramique sur les pratiques narratives en cours : on parlait à peine d’« immédiat contemporain ». L’approche analytique de trois œuvres, nouée autour de la question des « ambiguïtés du récit », permettait de couvrir un large spectre du champ littéraire : Jean Échenoz, Hervé Guibert, Pascal Quignard, quelques autres en contrepoint. Resituée dans son contexte, la thèse était à la fois hors champ – un bon auteur était un auteur mort, selon la doxa alors en cours dans le système français – et en situation – une pression diffuse commençait à s’exercer, notamment à l’international où ces approches avaient droit de cité, des enseignants-chercheurs français les pratiquaient en free lance, bien des étudiants souhaitaient s’y retrouver dans la brousse des publications franco-françaises saisonnières. Mais qui pour siéger avec quelque crédit au côté de Francis Marmande, spécialiste de Leiris et critique littéraire au « Monde des Livres », dans un jury de thèse ? Claude Burgelin, dont les travaux sur Georges Perec faisaient autorité. Marc Dambre, qui animait à Paris 3 l’un des rares centres de recherche portant sur l’immédiat contemporain et y recevait des écrivains aujourd’hui consacrés. Alain Viala, pour présider ledit jury.
6Un dix-septiémiste face à une thèse fin de XXe siècle ? Le regard porté sur l’étude n’en fut que plus aiguisé. Les œuvres du corpus formulaient un enjeu central avec lequel elles ne cessaient de biaiser : une sortie de la modernité qui ne fût pas un parjure, mais un déploiement autre, une réévaluation de certains protocoles narratifs classiques passé l’âge des expérimentations formelles, aléatoires ou programmées, et une exploration sans autocensure de la bibliothèque, dont celle du XVIIe siècle qu’un Quignard cultivait avec ferveur, dans son usage de la pratique du Traité et de la forme du fragment, sa fascination pour Port-Royal ou ces figures ombrageuses nommées La Bruyère ou M. de Sainte-Colombe. Mais davantage encore que le dix-septiémiste, c’était le sociologue de la littérature qui présidait le jury. Ce sera aussi le terrain sur lequel on se retrouvera par la suite. Lequel n’exclut pas l’approche des questions de littérarité, l’étude des phénomènes d’altération intertextuelle, de mutations formelles et de distinction stylistique, mais permet d’en déterminer les conditions de possibilité. Un sociologue de la littérature venu d’un autre siècle, dans la posture simultanée de distance et de proximité que lui conférait cette double casquette, pouvait dégager les points saillants de la thèse et ses zones d’ombre, lesquels participaient de la même approche par tâtonnement d’une littérature en refonte. L’approche de l’immédiat voue nécessairement à une part de cécité, on avance dans le trop plein, dans des massifs de publications. Notre époque, pour radicaliser ce phénomène, ne l’a pas inventé : Sainte-Beuve déjà maugréait contre le « roman industriel » de son époque. Ce cheminement de recherche, pour qui ne se satisfait pas de perpétuer les valeurs d’établissement, est-il toutefois plus labyrinthique que celui consistant à explorer les zones franches des siècles passés, leur friche ou leur fosse commune, les Lettres omises, la foire aux fantômes qui hante toute bibliothèque ? Il relevait d’un pari qui ne pouvait être qu’à gain : il comblait un vide, dans la fin d’un siècle qui, saoulé de théorisations diverses, soignait sa migraine en testant de doux placébos – le « postmoderne » – ou en s’abandonnant à quelque intoxication délétère – l’antienne de la mort du roman et de la littérature, des intellectuels et de la culture française. Un quart de siècle plus tard, Quignard est comme devenu un maître (il assouvit avec bonheur sa pulsion scriptomane, publiant plusieurs livres par an), Échenoz un contre-maître (il écrit avec constance, dans le clair-obscur des Éditions de Minuit), Guibert un petit-maître (ses livres se transmettent avec ferveur, dans des cercles restreints d’étudiants enthousiastes, comme s’il refusait d’avoir dit son dernier mot). D’autres auteurs ont fait leur chemin, auprès d’un lectorat étendu (Annie Ernaux) ou dans un cénacle de liseurs (Pierre Michon). Alain Viala les a croisés, les connaît, travaille le cas échéant à leurs côtés (il faut lire et relire l’inédit de Michon qui accompagne le Dictionnaire du littéraire comme un emblème de cette coopération).
7Les travaux d’Alain m’ont nourri : ils m’ont permis d’appréhender une littérature narrative in progress en me donnant les moyens de saisir les phénomènes culturels agissant dans sa genèse et sa reconnaissance. J’appartiens à une génération estudiantine de bâtards. Au lycée, elle a essuyé l’écume de la dernière vague d’enseignants élevant leurs ouailles au Lagarde et Michard. En khâgne, dans les années 1980, elle a affronté la déferlante structuraliste, juste avant son reflux. Illusion référentielle à tendance historico-psychologisante d’un côté, conscience formaliste à l’acuité spéculaire dilatée de l’autre : quoiqu’un peu dichotomique, cette formation m’a mis en phase avec une génération d’auteurs maîtrisant les arcanes de la narratologie et le formalisme spéculatif, élevés au rang de centrale créatrice par un Nouveau Roman lui-même héritier de la première modernité du XXe siècle, mais désireux de redonner quelque substance significative à leurs récits, d’en ouvrir l’empan historique, éthique, social, géopolitique. Ce qu’engagent leurs œuvres en qualité de productions culturelles, l’interrogation sur ce qu’on nomme littérature dans l’actuel tournant de millénaire, les positions, postures et postulations qui lui sont propres mais interagissent avec les autres flux, les autres sphères de la vie publique, tout cela, l’intérêt et la nécessité de cela, j’en dois la conscience aux travaux d’Alain. Ils m’ont transmis l’importance des effets de champ. Ni celui du coq – le cocorico national de la littérature française –, ni celui du cygne – la déploration sur sa disparition imminente. Le champ : celui que l’on arpente pour prendre la mesure de son étendue, celui que l’on explore pour en dégager les reliefs.
Acte III : un compagnonnage
8« Tu me feras un article depuis ce que tu as écrit sur Ernaux, Bon, Bergounioux ». La commande est passée dès le pot de thèse, l’article, l’un de mes premiers, paraît l’année suivante dans les Cahiers de recherche sociologique. Il porte sur le traitement et la mémoire du fait social dans les récits des auteurs nommés. Alain m’avait encouragé à poursuivre ce questionnement en germe dans la thèse alors que les œuvres respectives de ces trois auteurs étaient encore « vertes ». C’est autour de quelques livres qui commençaient à faire une œuvre et de cet intérêt renouvelé pour des approches culturelles qu’une amitié s’est développée entre nous. C’est autour de cette curiosité pour une nouvelle génération d’auteurs et d’une volonté d’en dégager les dominantes communes qu’elle s’est entretenue. Explorer et transmettre ce qui s’est fait mais tend à s’effacer des mémoires, ce qui se fait mais risque de ne pas impressionner les consciences : c’est par cette double exigence qui ne distingue pas les conditions intellectuelles de la recherche des circonstances didactiques de leur transmission que nos chemins se croisent régulièrement. Alain passe commande : j’accepte sans délai, question de confiance, m’en inquiète un peu après coup, besogne dans la stimulation et rame dans l’incertitude, les versions échangées, reprises et discutées font le reste. Un article sur les mises en scène de Racine dans le off à Avignon, l’été du tricentenaire de sa disparition ? Tope-là. Un aller-retour à Oxford l’année du nouveau siècle pour y exposer les tendances vives du roman en France et rencontrer des doctorants, une étude à écrire sur Le Roman français depuis la Révolution pour l’une des collections qu’il dirige aux PUF, un travail de relecteur/conseil pour le dernier tome de L’Histoire de la littérature française qu’il compose et enregistre sur CD à destination d’un public élargi ? Plutôt trois fois qu’une. L’homme lit, écoute, réagit, approuve, conteste, suggère, attend le même retour lorsqu’il sollicite conseil ou expertise, sans palabres inutiles : il sait trop le prix du temps pour faire perdre le leur aux autres.
9Il sait aussi qu’il n’est pas de temps absolu en matière de recherche. Suer des heures sur les livres qu’on écrit est peine perdue si l’on ne mouille pas aussi sa toge dans des activités plus académiques, qui seules leur donneront une chance, les activeront. Pas de recherche sans transmission de la recherche, pas de transmission sans une implication dans les multiples réseaux éducatifs, du collège à l’université et des Conseils au Ministère, où se décide et se joue le sort des « savoirs savants ». Alain m’a fait entrer dès les lendemains de la thèse dans le jury du CAPES de Lettres Modernes. Les évolutions de la discipline « littérature » s’y éprouvent pleinement par la politique de recrutement des enseignants du secondaire. Cette partie du métier est essentielle : elle offre dans le cas des concours, et par le biais des bibliothèques de commission, un concentré d’histoire littéraire française depuis le XVIe siècle, avec ses creux et ses reliefs. Elle fournit aussi une possibilité d’agir sur les corpus, les canons, les critères de distinction et de sélection des œuvres, autant de processus constitutifs du littéraire. Quinze ans plus tard, le Ministère m’a sollicité pour présider ce jury : on mesure pleinement à ce poste les vicissitudes – joli mot – qui accompagnent les évolutions de la discipline, via les enjeux institutionnels qu’elle polarise. Le pire y côtoie le meilleur. Le pire : quatre ministres successifs en quatre années de mandat, le basculement d’une politique de recrutement malthusienne, allant à l’encontre de données démographiques pourtant pleinement connues de tous, à une politique de recrutement massif mais malhabile, prisonnière du temps court d’un mandat politique, multipliant l’offre de postes sans se donner les moyens de susciter en amont, dans le vivier des étudiants, une demande suffisante. Le meilleur : la collaboration des différents corps de métiers de l’enseignement à même le jury, la mise en place d’épreuves à options innovantes (cinéma, Français Langue Étrangère, théâtre), donc une meilleure prise en compte des interactions entre disciplines et une interrogation sur le principe même d’identité disciplinaire, la possibilité d’agir sur les corpus de référence et d’intégrer la littérature de la fin du XXe, du début du XXIe siècle, en attendant des textes issus de la francophonie.
10Les travaux d’Alain questionnent les objets patrimoniaux par-delà le seul exercice de leur capitalisation érudite. Ils tracent la voie d’une sociologie du littéraire qui, dans le rapport engagé à l’histoire, tient à distance trois risques : le principe de son refoulement structuraliste, la propension à l’isolationnisme savant hérité de la tradition philologique, la réduction au statut de simple document psycho- et socio-culturel. La notion de prisme est une façon de prendre en compte ces différentes approches sans en hypostasier aucune, mais en interrogeant tout ensemble l’effet de champ et l’effet d’œuvre, la position inhérente à l’écrivain dans un périmètre culturel donné, préparé par l’usage et travaillé par l’histoire, et la disposition esthétique propre à chaque œuvre telle qu’elle accommode son environnement et agit sur lui. Une casuistique du cadre, du projet et du trajet, suscitant des figures d’auteur qui simultanément la répercutent et la modifient. Il s’agit moins de s’accorder sur le sens de la notion de littérature à partir du moment où celle-ci ne s’entend plus dans une perspective essentialiste – « Qu’est-ce que la littérature ? » – que sur son périmètre d’entendement – où se tient la littérature, depuis quels marqueurs, quelles postures d’autorité ? Où la suivre à la trace, dans quels réseaux d’échanges et de prestations ? Quels cercles la condensent, quels phénomènes la diffusent, quelles marges l’absorbent, quels discours et pratiques la transmettent ? Comment appréhender sa plasticité normative autant que sa propension « libertaire » ?
11Les recherches des uns sont faites pour trotter dans la tête des autres. Ce sont ces différentes questions que les approches d’Alain m’ont permis de formuler alors même, ou parce que, nos terres d’élection respectives s’ordonnaient par symétrie inversée dans l’histoire littéraire. Le XVIIe siècle marque en France le temps d’un saisissement de la littérature : elle fait champ et corps, cultive sa distinction, s’impose comme l’espace d’une autorité à la voix démultipliée qui, durant trois siècles, double sa puissance de jugement moral d’un activisme politique manifeste. Le XXIe siècle, qui commence avec les années 1980, marque le temps du dessaisissement. La littérature ne disparaît pas mais son autorité symbolique, son magistère s’estompent, sa légitimité subit l’épreuve du doute. La déploration autour de la mort de la littérature est la forme emphatique du constat de sa relativisation au contact d’autres foyers d’activités, jugés plus attractifs depuis un certain temps – cinéma, sciences humaines – ou depuis peu – médias, monde de la toile, réseaux virtuels, machines-appendices à diffuser électroniquement des idées et produire de la fiction, qui stimulent autant qu’elles l’engluent la capacité de penser, de songer, de rêver, d’imaginer… Si la question au XVIIe siècle était de comprendre comment la littérature travaillait à son unité intellectuelle et son autorité institutionnelle, celle qui se pose aujourd’hui est de savoir comment elle se déforme et s’altère, se dissémine en réseaux, d’influences ou de recherches, d’auteurs, d’ouvrages ou de supports qui font leur miel d’une « consécration » en partie « confisquée ». L’image et l’imaginaire des écrivains sont aujourd’hui tributaires de différentes instances de reconnaissance, depuis la promotion éphémère par des médias aussi volubiles que volatiles jusqu’à la promotion aussi lente que confidentielle par les réseaux encore actifs des librairies, des métiers du livre, des structures d’aides à la création initiés par le dernier monarque lettré du XXe siècle, François Mitterrand, et son ministre de la culture, Jack Lang. Avec ces instances, ce sont différents modèles de livre, figures d’auteur et de lecteurs qui se confrontent ou, plus résolument, s’ignorent. J’ai tenté ailleurs de les étudier : œuvres-sillons pour auteur(e) s labourant des terres de fiction saturées par l’usage, avec des gestes d’écriture pérennes, détachés des vents qui tournent et des saisons qui passent, selon des protocoles académiques reconduits avec un facteur d’usure progressif ; œuvres-paillettes pour auteur(e) s jouant la carte des médias et diffusant à merveille, avec leur propre image, des semblants de littérature en parfaite synchronie avec les codes de la société du spectacle, creux qui charme et brillant qui percute, jeux d’écriture diaphanes pour romans d’actualité réglés en mode virtuel ; œuvres-symptômes, dont le succès tient à leur puissance de révélation culturelle in situ, leur capacité de trouver l’histoire qui énonce telle situation taraudant la collectivité à un moment précis de son histoire, sans qu’on sache si cet effet de choc se survivra à lui-même, one shot ou phénomène à répliques ; œuvres-plis, qui mettent en récit des situations élémentaires, propres à l’être au monde, celui qui à titre de fiction aime, éprouve, lutte, erre, souffre, jouit, se révolte, meurt – engageant à cet effet une recherche sur la langue commune dont leur écriture se fait tour à tour le conservatoire – face à son usure, ses altérations et déperditions – et le laboratoire – la réactivant, l’œuvrant.
12On suspendra là ces quelques actes d’une pièce en cours. Fin peu classique, loin des cinq actes attendus. C’est que le rideau n’est pas prêt de tomber sur les différents protagonistes d’une histoire en cours.
Auteur
Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
Théorie et Histoire des Arts et des Littératures de la Modernité
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