Effets de prisme et réfraction : vers un dialogue entre la sociopoétique et la traductologie
p. 61-68
Texte intégral
1Lorsque j’ai reçu l’invitation à contribuer à cet ouvrage, une idée m’est immédiatement venue à l’esprit. Le meilleur hommage que je pourrais rendre à mon ancien directeur de thèse serait de montrer comment ses travaux ont marqué ma trajectoire académique et s’articulent avec mon actuel domaine de recherche. Enseignante dans une université publique au Brésil, je connais la satisfaction qu’éprouve un professeur à écouter son ex-élève évoquer l’importance qu’il a eue dans son parcours professionnel.
2Je dois tout d’abord préciser que j’ai soutenu une thèse en littérature française portant sur la socialité de la poésie à la fin du XIXe siècle à Paris. J’ai analysé les poèmes publiés dans six revues d’avant-garde circulant pendant l’année 1900, en montrant comment un texte, aussi hermétique soit-il, absorbe et transforme « le social ». L’une des approches dont je me suis servie a été celle de la sociopoétique, notamment en ayant recours au concept de prisme et à la notion d’effets de champ. À la suite de ma soutenance, je me suis orientée vers un autre domaine de recherche, celui de la sociologie de la traduction, auquel je me consacre jusqu’à présent. La traduction est ici comprise comme vecteur (le principal) à travers lequel les œuvres circulent dans le champ littéraire mondial, marqué par des luttes, des inégalités et des asymétries. Traduction comprise également comme réécriture, processus permettant la reconnaissance et la survie littéraire d’un écrivain et de son œuvre.
3Le propos de cet article-hommage est celui d’établir un dialogue entre la sociopoétique et la traductologie. Plus précisément, il s’agira de montrer le rendement analytique de la catégorie de prismes1 une fois appliquée à l’ouvrage traduit, de même que les points de convergence entre cette même catégorie et celle de réfraction, développée par le théoricien de la traduction André Lefevere2. Le concept de prisme a été élaboré par A. Viala dans le cadre de ce qu’il a appelé une sociopoétique, discipline qui a pour objet l’analyse du texte littéraire ancrée sur une pragmatique du littéraire.
4Dans un premier moment, ce dialogue est envisagé dans la perspective du texte traduit, auquel on pourrait poser les questions soulevées par l’outillage conceptuel de la sociopoétique, à quelques ajustements près. On se trouvera ici dans le domaine d’une sociologie (ou plutôt sociopoétique) du texte traduit. Dans un deuxième moment, il sera question de mettre en avant les enjeux institutionnels autour de la littérature en traduction. On avancera ici dans la direction d’une sociologie de la traduction, qui s’interroge sur des questions telles que les modalités de circulation des œuvres traduites, les différentes fonctions et significations que celles-ci peuvent remplir dans le contexte d’arrivée (consécration, accumulation de capital symbolique3, par exemple) et les opérations sociales4 impliquées dans ce processus.
Effets de prisme et traduction
5« Alors on peut se représenter la littérature comme un prisme ». Cette affirmation qui s’énonce comme la conclusion d’un raisonnement, et qui n’est pas sans impact sur le lecteur, résumait en 1994 la façon dont A. Viala envisageait les relations entre la littérature et les autres praxis sociales. Cette relation, qui se prolonge sur la dimension esthétique même de l’œuvre et ne se donne pas de forme directe, suppose un ensemble de médiations ou d’effets de prisme. La métaphore optique, chère à toute une tradition des études sociologiques de la littérature – habituées à envisager le rapport entre le littéraire et le social en termes de « reflet », « miroir », « image », comme A. Viala lui même le rappelle –, est riche en effets qui se réfractent jusqu’à nos jours et continue à présenter, à mon sens, un rendement analytique non négligeable.
6Observons tout d’abord comment Viala énonce le concept de prisme et son potentiel analytique une fois transposé au domaine de la littérature.
C’est un corps, un ensemble structuré : la littérature l’est. Il peut être de diverses formes : la littérature l’est. Il a pour propriété de laisser la lumière le traverser mais, selon les formes et selon les matériaux utilisés, chaque prisme agit diversement sur la lumière qui vient en lui se réfracter. Tel laissera passer tous les rayons, que tel autre en arrêtera la majorité ; tel leur fera subir une grande distorsion, que tel autre les infléchira à peine, voire de façon imperceptible, etc. Affaire de matériaux (les diverses conceptions du littéraire selon les époques et les sociétés), et affaire de formes (les genres, leurs « lois », leurs traditions). Et le prisme a des vertus créatives : là où il reçoit une lumière blanche, c’est-à-dire en fait incolore parce que composite, il peut faire voir, révéler, les couleurs qui entrent dans cette lumière, ou certaines d’entre elles en tout cas ; vertu créative encore que de recevoir un rayon et de modifier ses trajectoire et direction, avoir un effet de « diffraction ». Vertu créative, enfin, que de renvoyer, le cas échéant, de la lumière, ou une partie du moins, vers le lieu d’où elle lui provient, en un effet de « réfraction ».5
7Si la littérature est un prisme, ce prisme, à son tour, se décompose en différents prismes. Les relations entre la littérature et la société sont ainsi envisagées selon un complexe jeu de médiations, dont les effets dans le texte ressemblent à ceux que produit un prisme traversé par les rayons de lumière. Ce réseau de médiations est à l’origine de la « réfraction » du social dans le texte, produisant des « effets de prisme ». Ainsi, le social ne pénètre pas le texte d’une façon directe, mais médié par des prismes qui se modifient selon l’époque, la société et l’état du champ littéraire. Viala identifie comme principaux prismes, dans le contexte français, la langue, le champ littéraire, le genre et l’auteur. Ce raisonnement en termes de prismes ayant comme objet premier d’analyse l’œuvre dans son contexte de production, autrement dit, la société dans laquelle l’auteur et l’œuvre se trouvent inscrits, j’essayerai de l’articuler avec l’ouvrage traduit et sa société d’accueil. Il sera donc question de voir, en lignes générales, le potentiel analytique de ces quatre médiations dans l’étude d’une œuvre en traduction.
8Je pars du principe suivant : si la littérature est un prisme, la traduction, elle aussi, en est un. Elle réfracte la société dans laquelle l’œuvre a été traduite, c’est-à-dire, où le projet traductoire a été conçu et exécuté. Ainsi, le prisme de la langue se définit par rapport aux enjeux linguistiques de la société qui accueille la traduction, médié par le traducteur/auteur (de la traduction). Des questions telles que le registre de langue employé et le style de l’œuvre d’origine, par exemple, interpellent le traducteur, qui nécessairement prend position à la fois par rapport à la langue de départ et à la langue d’arrivée, à travers ses choix traductifs. Cette double contrainte à laquelle est soumis le traducteur explique la difficulté de traduire, par exemple, des textes où différents registres de langue sont à l’œuvre ou nés dans un contexte marqué par le plurilinguisme. Qu’il efface ces traces dans sa traduction ou qu’il les garde, ou encore qu’il place son texte à mi-chemin entre ces deux tendances, ses choix linguistiques/traductoires réfractent des enjeux du contexte de réception (les normes traductives en vogue, les possibles discursifs, la censure et/ou l’autocensure, la subjectivité du traducteur, sa trajectoire, etc.).
9Le genre évolue dans le temps et dans l’espace ; il constitue un prisme dans la relation entre l’œuvre traduite et son espace d’accueil. Traduire un genre ancien et désuet, par exemple, pose toujours le problème du choix entre l’adaptation à un genre contemporain ou la conservation de la forme ancienne. Les fables, à l’origine écrites en vers, sont généralement traduites en prose, forme davantage adaptée aux pratiques de lecture de nos jours. La traduction de la poésie, à son tour, pose une série d’interrogations au traducteur et à l’éditeur face au traitement à accorder à la relation (indissociable dans le texte de départ) entre forme et contenu. La nouvelle, par exemple, genre très pratiqué au Brésil et en Amérique latine en général, n’est pas très appréciée par les éditeurs français6, qui rarement la traduisent… Ces quelques exemples sur les questions que le genre pose à la traduction en disent beaucoup sur la place qu’il occupe comme prisme qui réfracte le social dans le texte.
10Le prisme du champ littéraire met également en évidence la socialité du texte en traduction. Selon l’état d’autonomisation des champs de départ et d’arrivée, leur structure, leurs agents et les institutions de la vie littéraire, certaines œuvres « mériteront » davantage d’être traduites que d’autres et, une fois traduites, exerceront une force conservatrice ou innovatrice sur les conventions dans le champ de réception, comme l’a analysé la théorie des polysystèmes7. De même, les asymétries qui traversent le champ littéraire mondial constituent des forces qui favorisent le flux de traductions à partir de certains champs littéraires nationaux plutôt que d’autres.
11La médiation de l’auteur, dans le cas de la traduction, se dédouble sur la figure du traducteur. Lorsqu’on lit une traduction, on n’a, en effet, accès à rien d’autre qu’à la lecture que le traducteur a faite de l’ouvrage. Ainsi, qu’un anglophone qui ne maîtrise pas la langue portugaise affirme avoir lu du Carlos Drummond de Andrade, alors que le poète brésilien n’écrivait pas en anglais, relève d’une croyance socialement répandue qui n’est pas sans rapport avec l’effacement de la figure du traducteur dans nos sociétés8. En effet, ce lecteur a lu du Drummond de Andrade à travers le point de vue du traducteur. Mais nous faisons tous comme si de rien n’était… Le besoin de retraduire une œuvre est la preuve de cette partialité. Pour continuer sur le même exemple, les différentes traductions de Drummond en anglais, comme toute traduction par ailleurs, mettent en évidence différents aspects de son œuvre. Cet exemple en dit beaucoup sur la façon dont chaque traduction est soumise à la subjectivité du traducteur, à sa trajectoire et à sa position par rapport aux conventions littéraires et traductoires en vogue dans l’espace d’arrivée. Le traducteur est donc un prisme qui réfracte à la fois l’auteur du texte de départ et la société qui accueille la traduction.
12Ces quelques indications sur la façon dont les effets prismatiques du social dans le texte traduit peuvent être envisagés révèlent la valeur heuristique du concept de prisme appliqué à l’étude de la littérature traduite. Je ne développerai pas davantage cette articulation, mon propos étant d’indiquer quelques pistes et passerelles. Je me permettrai, toutefois, d’aborder un dernier aspect qui me semble très pertinent pour le propos de cet article. Il s’agit du dialogue entre la notion de prisme et celle de réfraction, développée par André Lefevere.
Prisme et réfraction (ou réécriture)
13Au début des années 1980 André Lefevere développe la notion de réfraction (qu’il remplacera quelques années plus tard par réécriture), pour désigner « l’adaptation d’une œuvre littéraire à un public différent avec l’intention d’influencer la façon dont ce public lit cette œuvre »9. Les réfractions relèvent de toute forme de réécriture d’une œuvre, de la traduction à la critique, passant par le commentaire, l’historiographie, l’enseignement, le recueil de textes dans une anthologie, la production de pièces, etc.10. Comme l’affirme Else Vieria11, la notion de réfraction développée par Lefevere repose sur l’idée selon laquelle la littérature n’est pas une collection de textes plus ou moins canoniques qui attendent patiemment d’être expliqués et traduits ; selon l’auteur, la littérature consiste aussi dans les personnes qui font quelque chose avec ces textes : des personnes qui écrivent, distribuent, lisent, en somme, réfractent les textes.
14C’est à travers les réfractions qu’une œuvre accède à la reconnaissance et à l’universalisation, c’est-à-dire, à la survie littéraire. L’exemple que Lefevere donne sur le processus de consécration de Brecht en Angleterre est assez parlant. Selon lui, la reconnaissance posthume de l’auteur allemand est due à la production de Arturo Ui par le Berlin Ensemble’s London, en 1965. Traduite de l’allemand, la pièce a été accueillie avec enthousiasme par les critiques anglais qui, « heureusement » – ironisa à l’époque le critique Esslin –, ne comprenaient pas l’allemand.
15Il importe d’attirer l’attention sur la quasi simultanéité entre le propos de Lefevere et celui de Viala, tous les deux ayant recours, dans les années 1980, à une métaphore optique pour parler de processus liés à une praxis du littéraire. Théoricien de la traduction, Lefevere envisage la littérature comme un système plongé dans l’environnement de la culture et de la société, fait par des objets (les textes) et des personnes qui réfractent ces textes12. Le point de vue sociologique de Viala, quant à lui, est orienté vers une « pragmatique du littéraire »13 qui inscrit le texte dans une chaîne de phénomènes ou « systèmes de relations entre la littérature et les autres praxis sociales » (les médiations ou effets de prisme)14. Même si les perspectives sont issues de domaines différents et construisent chacune un objet de recherche distinct de l’autre, elles convergent sur certains points.
16– La désacralisation de la littérature. Lefevere prône une approche de la littérature affranchie des croyances (héritées du Romantisme) dans le génie créateur, l’originalité du texte ou le jugement fondé uniquement sur le mérite intrinsèque de l’œuvre15. Selon Viala16, la littérature est une réalité sociale parmi d’autres, mais pas comme les autres, et les phénomènes que l’histoire littéraire traditionnelle impute à des affaires de génie individuel constituent des effets de champ.
17– La dimension institutionnelle de la littérature. Selon Viala17, la praxis littéraire s’inscrit dans trois sortes d’institutions : les institutions littéraires (codes génériques et formels) ; les institutions de la vie littéraire (académies, prix littéraires, cercles, salons et cénacles, mais aussi la censure, la critique etc.) ; les institutions supra-littéraires (l’École, l’Église, la législation, etc.). Ces institutions régulent, à différents niveaux, la pratique littéraire, répondant de ce qui peut être écrit et lu (et mérite de l’être), en somme, la production, la circulation et la consommation sociale des textes. « Le caractère institutionnel de toute œuvre littéraire pourra donc être saisi par la façon dont se manifestent ces trois strates, dans les textes et dans les pratiques d’échanges auxquelles ceux-ci donnent lieu »18. Si l’on pense à la littérature en traduction, la condition pour qu’une œuvre soit (ou non) traduite est également soumise à des contraintes institutionnelles, qu’il suffise de penser au rôle joué par les éditeurs, les prix et la critique, les agents littéraires et scouts, les institutions de l’État (ambassades et instituts culturels), les catégories de goût et esthétiques, de même que le marché. Cela se joue aussi sur le texte et les choix du traducteur… Lefevere, quant à lui, envisage la dimension institutionnelle sur deux ordres de facteurs : des facteurs de contrôle interne (professionnels) et externe (mécénat ou patronage). Le premier est exercé notamment par des critiques, des écrivains, des enseignants et des traducteurs, alors que le deuxième, caractérisé comme des actions de patronage, est exercé surtout par des académies, des revues spécialisées et des institutions éducatives. Lefevere définit le patronage comme les pouvoirs (personnes, institutions) qui aident ou empêchent l’écriture, la lecture ou la réécriture de la littérature19. Principale forme de réécriture conduisant à la consécration, la traduction est régulée, selon Lefevere, par ces facteurs qui varient selon l’époque et la société. La convergence entre les perspectives de Viala et de Lefevere sur cet aspect me semble assez manifeste, toutes les deux permettant d’interroger la production de sens issue des effets institutionnels ; autrement dit, de déceler « quelles parts du potentiel de signification de l’œuvre sont mises en jeu, aux divers moments de son histoire, par la lisibilité et ses lectures »20.
18Traduire une œuvre implique un acte de violence. Le texte est radicalement arraché à son environnement (social, historique, institutionnel, symbolique…) de départ pour être introduit dans un nouvel espace de circulation dans lequel de nouvelles relations de signification et d’attribution de sens sont construites sur des bases forcément différentes de celles du contexte premier. L’adaptation de l’outillage conceptuel de la sociopoétique – conçu en vue de l’analyse des œuvres dans leur contexte de production – à l’étude de la littérature traduite aurait toutes ses chances de saisir les effets textuels de l’espace où l’œuvre traduite est insérée.
19Les idées rapidement mises en avant dans cet article ont donc pour principal but d’esquisser la contribution que la théorie des prismes d’Alain Viala peut offrir à une analyse sociologique de l’œuvre traduite et, par là, de reconnaître la portée de sa pensée. Si la sociologie de la traduction s’est développée depuis une dizaine d’années autour des travaux notamment de Pascale Casanova, Gisèle Sapiro, Johan Heilbron et Marc-Antoine Gouanvic, il reste encore du chemin à parcourir dans la direction d’une analyse sociologique des textes traduits21. Dans cette perspective, l’étude de l’œuvre traduite, en termes d’effets de prisme, représenterait un pas en avant vers un domaine d’études qui mériterait davantage d’attention en traductologie.
Notes de bas de page
1 Alain Viala, Sociopoétique, dans Georges Molinié et Alain Viala, Approches de la réception. Sémiostylistique et sociopoétique de Le Clézio, Paris, PUF, 1983, p. 137- 303 ; Alain Viala, « Effets de champ, effets de prisme », Littérature, 1988, n° 70, Médiations du social, recherches actuelles, p. 64-71.
2 André Lefevere, « Mother Courage’s Cucumbers. Text, System and Refraction in a Theory of Literature », Modern Language Studies, automne 1982, vol. 12, n° 4, p. 3-20. Disponible sur : http://0-www-jstor-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/stable/3194526, consulté le 29 avr. 2017 ; et Tradução, reescrita e manipulação da fama literária, Claudia Matos Seligmann (trad.), Bauru (São Paulo), Edusc, 1992.
3 Notions empruntées à Pascale Casanova, La République mondiale des lettres, Paris, Seuil, 1999, et « Consécration et accumulation de capital littéraire : la traduction comme échange inégal », Actes de la recherche en sciences sociales, 2002, n° 144, p. 7-20.
4 Pierre Bourdieu, « Les conditions sociales de la circulation internationale des idées », Actes de la recherche en sciences sociales, décembre 2002, n° 145, p. 3-8.
5 A. Viala, Sociopoétique, op. cit., p. 187-188.
6 Ce constat a été fait lors d’une série d’entretiens que j’ai réalisés en 2015 avec des éditeurs, des traducteurs et des agents littéraires intervenant dans le marché éditorial français, sur les traductions de la littérature brésilienne en France. La plupart des interviewés ont mentionné la préférence des éditeurs français pour le roman au détriment de la nouvelle (entretiens réalisés dans le cadre d’une recherche postdoctorale au Centre de Sociologie européenne / EHESS-Paris, avec le soutien du Gouvernement brésilien sous la forme d’une bourse accordée par le CNPq, Conseil National pour le Développement scientifique et technologique).
7 Voir à ce propos Itamar Even-Zohar, « The Position of Translated Literature within the Literary Polysystem », Poetics Today, 1990, n° 11-1, p. 45-51.
8 Cet argument a été particulièrement mis en avant par Heloísa Gonçalves Barbosa dans son entretien accordé à Adail Sobral et à Ivone Benedetti, Conversas com tradutores. Balanços e perspectivas da tradução, São Paulo, Parábola, 2003. Voir également Lawrence Venuti, The Translator’s Invisibility. A History of Translation, London and New York, Routledge, 1995.
9 Dans le texte source : « […] the adaptation of a work of literature to a different audience, with the intention of influencing the way in which that audience reads the work ». (A. Lefevere, « Mother Courage’s Cucumbers… », op. cit., p. 4).
10 « Refractions are to be found in the obvious form of translation, or in the less obvious forms of criticism (the wholesale allegorization of the literature of Antiquity by the Church Fathers, e.g.), commentary, historiography (of the plot summary of famous works cum evaluation type, in which the evaluation is unabashedly based on the current concept of what “good” literature should be), teaching, the collection of works in anthologies, the production of plays » (« Les réfractions se trouvent, de manière évidente, dans la forme de la traduction et, de manière moins évidente, dans les formes de la critique (l’allégorisation de toute la littérature de l’Antiquité par les Pères de l’Église, par exemple), du commentaire, de l’historiographie (celle du panorama des grandes œuvres célèbres, dans lequel l’évaluation repose immanquablement sur ce que l’on conçoit à ce moment-là comme étant de la “bonne littérature”), de l’enseignement, de la pratique anthologique, de la mise en scène théâtrale », ibid.).
11 Else Ribeiro Pires Vieira, « André Lefevere : a teoria das refrações e da tradução como reescrita », dans son ouvrage Teorizando e Contextualizando a Tradução, Belo Horizonte (Brasil), Curso de Pós-Graduação em Estudos Linguísticos da FALE/UFMG, 1996, p. 142.
12 André Lefevere, « Mother Courage’s Cucumbers… », op. cit., p. 5.
13 Alain Viala, « Effets de champ, effets de prisme », op. cit., p. 64.
14 Marta Pragana Dantas, Contribution à l’étude de la socialité de la poésie, thèse de doctorat, Lille, ANRT, 2007.
15 André Lefevere, « Mother Courage’s Cucumbers… », op. cit., p. 4.
16 A. Viala, « Effets de champ, effets de prisme », op. cit., p. 65.
17 A. Viala, Sociopoétique, op. cit., p. 206.
18 Ibid.
19 A. Lefevere, Tradução, reescrita e manipulação da fama literária, op. cit., p. 34.
20 A. Viala, « Effets de champ, effets de prisme », op. cit., p. 68.
21 Dans un domaine assez proche, celui d’une sociocritique de la traduction, il faut mentionner les travaux d’Annie Brisset, notamment Sociocritique de la traduction. Théâtre et altérité au Québec (1968-1988), Québec, Le Préambule, 1990.
Auteur
Université Fédérale de Paraíba (Brésil)
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