Onomastique, traduction et jeux de pouvoir
p. 247-260
Résumé
Pouvoir politique, pouvoir stylistique, pouvoir de séduction, pouvoir de cohésion, pouvoir poétique… les noms propres exercent-ils de tels pouvoirs ? Et leur traduction est-elle sensible aux enjeux que ces jeux de pouvoir impliquent ?
Ces questions sont l’objet d’une réflexion qui se fonde en partie sur l’ouvrage de Michel Ballard consacré à la traduction des noms propres ainsi que sur quelques articles complémentaires.
Si, contre toute attente, le nom propre révèle sa nature instable et temporaire, la traduction y participe sans doute. C’est pourquoi les modifications qu’entraîne le changement de système linguistico-culturel peuvent avoir un impact fondamental sur la dimension littéraire, mais aussi politique des noms propres. Ceci s’observe en particulier dans leur vie translinguistique par le biais des associations qui peuvent influer sur leur perception et leur mode de diffusion.
Entrées d’index
Mots-clés : traduction, négociation, onomastique, pouvoir, traduisibilité, Ballard
Texte intégral
Loin d’être ce signe amorphe dont on a accrédité l’image par son association à une sorte de bloc résistant à la traduction, le Npr se révèle être un signe souple, complexe, qui sollicite précisément la traduction par sa capacité à signifier selon des modes divers.
Michel Ballard (2001a : 205)
1Cette phrase, presque conclusive, du stimulant ouvrage de Michel Ballard invite le lecteur, tout autant que le traducteur et le traductologue, à se poser la question de la traduisibilité du nom propre, mais aussi à se lancer dans une négociation1. Négociation socio-culturelle d’un désignateur dont la charge politique, historique ou humaniste sera plus ou moins lourde selon l’origine du lecteur ; négociation linguistique car tout choix peut dépendre de l’évolution diachronique de chacune des langues en jeu ; négociation stylistique parce qu’un nom propre, même s’il est seul, n’est jamais isolé : il s’insère dans une structure phrastique qu’un auteur a délibérément mise en place. Ces trois axes inspirés par les réflexions de Michel Ballard se sont manifestés d’eux-mêmes comme un encouragement à l’approfondissement de ces points particuliers à la lumière d’observations nouvelles. Dans le cas présent, ce seront les questions de pouvoir liées au traduire qui feront l’objet de quelques développements et analyses sur un corpus uniquement littéraire. Pas de littérature dite « de l’engagement » ou encore militante2, mais de littérature avec tout ce qu’elle peut avoir de plus poétique et donc tout ce qu’elle peut presque ingénument véhiculer comme concepts, comme lieux communs, comme idées reçues ou autres éléments tendancieux. Pourquoi les noms propres seraient-ils si directement concernés ? Justement parce que leur pseudo-intraduisibilité en fait des éléments quasiment fixes, soumis à très peu de variables, donc apparemment sans incidence sur le sens du texte qui les porte, sur l’univers dans lequel ils sont introduits, sur la nature des milieux dans lesquels ils apparaissent. Pourtant, au-delà de la dénotation, voire même des connotations, d’autres facteurs plus ou moins perturbateurs vont parfois s’insinuer dans le nom propre, mais le plus souvent les tensions se trouveront dans le co-texte, voire dans des recoins plus reculés de l’énoncé.
2La traduction d’un nom propre ne se fait jamais de façon neutre, d’autant que le devenir « propre » d’un nom est une question d’attribution, tout comme le cheminement inverse, celui que suit l’antonomase. Certes, si l’épithète « propre » marque un signe d’appartenance, elle renvoie aussi aux notions de pureté, de tenue, de netteté, au nettoyage, à l’hygiène. Bref, avec le nom « propre » le traducteur se retrouve dans l’équivoque et presque contraint d’éviter la souillure, la saleté, l’impureté. Voilà qu’en creusant un peu, cet innocent « mot » que certains décrivaient comme « marque sans signification »3 (Ballard 2001a : 11), tout simplement utilisée « pour référer et non pour décrire », devient un brandon d’éventuelle discorde, en tout cas, il devient sujet et objet brûlants.
3Alors peut-on encore se demander quelle importance accorder aux noms propres en traduction ? En effet, ces vocables souvent considérés comme immuables semblent porteurs de bien plus que leur apparente invariabilité translinguistique et transculturelle.
41) « Ce prince, plus vain encore que misérable, demanda à ces étrangers si on parlait beaucoup de lui en France. Il croyait que son nom devait être porté d’un pôle à l’autre »4.
5Qu’est-ce que porter ainsi un nom d’un pôle à l’autre sinon le véhiculer à l’aide des langues-cultures du monde sous sa forme initiale pour s’assurer que tout un chacun le reconnaîtra ? Il existe actuellement en France une commission nationale de toponymie (CNT), au sein du Conseil National de l’Information Géographique (CNIG), qui a pour vocation de s’interroger sur le patrimoine culturel immatériel, le français et la diversité culturelle. Tout ceci semble né du désir de ne pas choquer les diverses sensibilités en préférant certaines dénominations à d’autres ; l’actualité du redécoupage régional en France nous a montré de belles joutes verbales autour de la désignation, mettant aussi au jour les enjeux de pouvoir derrière ces querelles. Comme s’il importait soudain d’établir des règles d’usage de la toponymie, qui pourraient également permettre d’instituer un contrôle des traducteurs. Ou, pour le moins, de les soumettre à un certain nombre de recommandations puisque, par le biais des instances nationales et internationales, les noms propres deviennent en quelque sorte des marques déposées, comme en atteste ce bref extrait : « La forme usuelle française peut se démarquer de celle de l’ONU car c’est le pays lui-même qui dépose son nom dans les six langues de l’ONU (dont le français), sans toujours tenir compte des usages du français »5. Dans ce cas précis, ce sont alors bien les enjeux identitaires qui prévalent, sans parler des problèmes de translittération ou d’adaptation, de choix orthographiques auxquels les traducteurs ont à faire face et qui finissent par influer sur ce que ressentent les lecteurs d’œuvres de fiction. D’ailleurs, comme le signalent Frédéric Giraut et Myriam Houssay-Holzschuch, « on peut dire que les pouvoirs locaux ou nationaux s’emparent du champ toponymique pour opérer un marquage symbolique, idéologique ou mémoriel du territoire en des hauts lieux, voire pour les banaliser ou les déshistoriciser » (Giraut et al. 2008 : 100). De ce fait, les traducteurs peuvent être amenés à « choisir un camp » lors de leur décision d’insérer telle ou telle forme toponymique : ils peuvent suivre l’auteur(e) dont les choix laisseraient transparaître une revendication historique, idéologique, sociologique, philosophique ou religieuse, ou bien privilégier la langue-culture de réception en adoptant une stratégie en accord avec son mode de percevoir l’altérité des lieux. Ce pourrait être le cas du terme Yard que j’ai été amenée à traduire dans un roman d’un auteur gallois, John Williams, sous sa forme anthroponymique Yardies6. En créole jamaïquain, yard signifie home, avec comme extensions la ville de Kingston et, plus large encore, la Jamaïque. La dénotation est donc précise pour qui en connaît l’application ; quant au dérivé Yardies, il désigne les malfrats jamaïquains de la diaspora, essentiellement concentrés à Birmingham, Londres et Manchester. Ainsi, en assignant ce lexème à un groupe social particulier et en lui adjoignant une connotation négative, on le transforme en marqueur social dépréciateur fort. C’est un peu ce que le dialogue suivant laisse entendre :
‘And the Yardies, ’ added Kim, smiling like she was the goose laying the golden egg, and Mikey turned to give her a big grin as if she’d said something really on the button. Yardies! Fucking Hell. Put any three black guys together on the street after lunchtime and, far as Mr and Mrs General Public were concerned, you had a gang of Yardies. Never mind the closest they’ve been to Jamaica’s a day trip down Porthcawl. (Williams 1999: 62)
– Et aussi les Yardies, ajouta Kim, souriant comme si elle était la poule aux œufs d’or, et Mikey se tourna vers elle avec un large sourire comme si elle avait dit quelque chose qui tombait en plein dans le mille. Des Yardies ! Bordel. Mettez trois noirs ensemble dans la rue après le déjeuner, et ça suffit pour que M. et Mme Tout le Monde en fassent un gang de Yardies. Et ça, même s’ils n’avaient jamais été plus près de la Jamaïque que le jour où ils avaient fait une excursion à Porthcawl. (Raguet 2001 : 80)
6Si l’allusion est évidente dans le texte original, elle perd toute transparence dans la traduction et seuls des éléments externes peuvent aider à décrypter. Deux éléments sollicitent l’attention du lecteur : la phrase précédant la première réplique, non citée ici, s’achève sur le mot gangster ; quant à l’extrait même, il cite, dans son dernier segment, deux toponymes dont la transparence n’est pas équivalente pour un lecteur francophone. Si Jamaïque ne pose aucun problème de repérage géographique, Porthcawl, par contre, n’est sans doute pas très significatif, mais il fait assez naturellement penser au pays de Galles, lieu où se déroule cette nouvelle. Enfin, l’addition de gang dans les deux langues ne permet plus aucun doute quant à la valeur recherchée. Dans ce recueil de nouvelles, les toponymes sont très signifiants, car ils participent à l’élaboration de l’intrigue et à la caractérisation. Un autre toponyme, très fortement connoté, apparaît dans plusieurs nouvelles : Dartmoor. Cas de figure analogue puisqu’un lecteur français ne peut deviner qu’en 1999, date de la parution du recueil en anglais, Dartmoor était une prison de haute sécurité. Quels sont les effets de ces reports ? Ils sont nés du désir de conserver le relief « polylangagier » (Berman 1999 : 50) du roman, malgré l’opacité, et la traductrice n’a pas eu besoin de procéder à des incrémentialisations puisque des éléments co-textuels ou extra-textuels, selon les cas, apportaient les explications utiles. Une telle démarche vise à créer « une faille dans l’isoglossie en vue d’encourager la participation du lecteur, de l’amener à rencontrer l’étranger dans son altérité » (Raguet 2003 : 98).
7Dans la pensée du « Tout-monde » d’Édouard Glissant, les noms constituent des archipels identitaires en vue de dénoncer le pouvoir des symbolismes mis en place pour les états coloniaux : « Ces noms que j’habite s’organisent en archipels. Ils hésitent aux bords de je ne sais quelle densité, qui est peut-être une cassure, ils rusent avec n’importe quelle interpellation, qu’ils débordent infiniment, ils dérivent et se rencontrent sans que j’y pense » (Glissant 1997 : 77). Or ce ne sont pas que des toponymes, mais aussi des anthroponymes, c’est en cela que leur traduction peut être révélatrice non seulement d’un choix culturel, mais aussi d’un engagement politique. L’abolition de certaines frontières politiques en lien avec les frontières nationales correspond à une nouvelle façon d’habiter le nom. C’est ainsi que, dans son poème « Shell-Blow », Olive Senior n’évoque aucune nation antillaise particulière dans son appel à l’histoire du peuple caribéen, mais préfère parler de « Nansi Nation »7. Grâce à l’introduction du mot Nansi, ou Anansi, elle renvoie à cet être mythique de la tradition caribéenne, le trickster par excellence, qui se retrouve sur toutes les îles sous des formes parfois quelque peu différentes, symbolisant alors à lui seul l’archipel. C’est donc une nouvelle nation qu’elle revendique, une nation populaire et non plus géographiquement délimitée. Incidemment, en faisant échouer une conque sur un rivage sans nom, elle réfute toute dénomination existante et invite ses traducteurs potentiels à y réfléchir, tout en floutant, par ce geste, l’horizon spatial évoqué. L’objet d’une telle démarche ? Élargir l’horizon et sans doute inviter lecteurs et traducteurs à suivre une voie semblable, parce que ce ne sont plus ceux de l’extérieur qui nomment et déshumanisent, ce sont ceux de l’intérieur qui donnent au nom une valeur humanisée et humaniste. Ces auteurs de l’engagement se font-ils l’écho du prince de Montesquieu ? Certes, non, en s’emparant du pouvoir de nommer à leur guise, ils amorcent un mouvement centrifuge, mais ils convient aussi tout lecteur à les retrouver dans la zone intermédiaire, lieu de la médiation et bien sûr de créativité. Alors, le pouvoir de la négociation socio-culturelle se conçoit au niveau créatif.
82) « Here lies one whose name was writ in water »8
9Par cette épitaphe en guise de nom d’adieu, John Keats exprime l’éphémérité non seulement de la vie, mais aussi de la gloire. Pour la présente étude, cette phrase exprime bien davantage. Elle permet de mettre le doigt sur la nature instable et temporaire du nom propre. Alors pourquoi la traduction des noms propres suscite-t-elle autant de débats, de prises de positions, parfois tranchées ? Pourquoi des normes officielles sont-elles prônées par les organisations internationales afin d’inviter les instances politiques, économiques, sociales à n’utiliser que telle forme officiellement entérinée au niveau mondial ? Pourquoi les traducteurs littéraires sont-ils également soumis au pouvoir d’une réglementation qui se veut et se dit bien-pensante ? Peut-être pour éviter que l’eau n’efface le nom, dans une volonté d’immortaliser un territoire, un être ou une structure. Le traducteur littéraire, travailleur solitaire et indépendant, se trouve malgré tout soumis au poids d’institutions exerçant sur lui un pouvoir indirect, en même temps qu’il/elle se prête au jeu du style de l’auteur(e). Inconfortable écartèlement d’un tâcheron qui n’a pas la vanité de rechercher l’immortalité. Le sonnet 75 d’Edmund Spenser en offre une très belle illustration :
One day I wrote her name upon the strand,
But came the waves and washèd it away:
Again, I wrote it with a second hand;
But came the tide, and made my pains his prey.
“Vain man”, said she, “that dost in vain assay,
A mortal thing so to immortalize”.9
10Quels sont les enjeux linguistiques et stylistiques alors, puisqu’ils sont une préoccupation capitale pour les traducteurs ? Ils peuvent relever de la régénération du texte, activité à laquelle se livrent assez souvent les auteurs auto-traducteurs. En effet, le changement de mode linguistique, impliquant des modifications importantes sur le plan lexical, phonologique, syntaxique, entraîne des perturbations rythmiques, sonores, voire sensorielles, sans oublier les conséquences au niveau du ressenti culturel. Ainsi, traduire conduit souvent à une revivification, ce que fait d’ailleurs naturellement la traduction d’une œuvre littéraire puisqu’elle offre une nouvelle vie dans un nouvel environnement socio-culturel à l’original. Mais alors, est-ce que les noms propres vont être affectés par ce transfert, vont-ils connaître une nouvelle vie ? Certains chercheurs ont pu affirmer le contraire : « De multiples exemples montrent qu’en tous lieux et à toutes époques rien n’est mieux enraciné ni plus vivace qu’un toponyme. Il survit souvent aux conquêtes militaires, politiques, morales même… » (Aymard 1951 : 48). Or, si nous prenons l’exemple d’un toponyme ancien comme l’Hespérie, cité par Montesquieu dans sa lettre CXXXI, n’est-elle pas une contrée fluctuante, puisqu’elle est le « couchant », qui se déplace avec l’observateur ?10 Ces deux exemples soulignent combien la traduction des toponymes, et peut-être même des anthroponymes, varie avec les sensibilités. Mais il ne faut pas oublier que ces choix dépendent aussi des lieux et moments où ils sont faits, même dans une perspective purement littéraire et stylistique.
11Ainsi, je pourrais illustrer ces propos à l’aide de quelques exemples tirés d’un roman de Nabokov que j’ai déjà analysé ailleurs11. Prenons les deux états de ce roman, d’une part la version russe et sa traduction anglaise, d’autre part le texte anglais que Nabokov a récrit. Si l’espace fictionnel ne varie pas, les anthroponymes subissent une évolution au cours de l’acte de « traduction-récriture ». Quelle est-elle ?
Bruno Kretschmar | Albert Albinus |
12La version russe de 1933 n’évoque pas tant l’Allemagne nazie que la République de Weimar. La version anglaise de 1938, de la main de Nabokov, dévoile un univers bien plus vaste, même si l’ensemble des toponymes reste inchangé. Cette impression est simplement obtenue grâce à des glissements anthroponymiques et des manipulations stylistiques et culturelles visant à faire sortir le roman d’un monde cloisonné pour tenter de l’ouvrir sur le vaste monde de la littérature et de l’art. Le ton est donné dès la première page :
Conrad (not the famous Pole, but Udo Conrad who wrote the Memoirs of a Forgetful Man and that other thing about the old conjuror who spirited himself away at his farewell performance). (Laughter in the Dark, p. 7)
Conrad (pas le célèbre Polonais, mais Udo Conrad, l’auteur des Mémoires d’un étourdi et de cet autre ouvrage, l’histoire de ce vieux magicien qui se fait disparaître par un tour de passe-passe au cours de sa représentation d’adieux). (Rire dans la nuit, 1992, p. 15)12
13Ainsi, l’introduction de cette allusion à Conrad, célèbre écrivain exilé, que Nabokov n’appréciait pas d’ailleurs, à la place de Dietrich von Segelkranz, personnage purement fictif portant un nom à résonance germanique, élargit le champ littéraire. Pourtant, le récit se déroule toujours dans les mêmes lieux : Berlin, la Côte d’Azur et la Suisse. Pour élargir son champ d’action, Nabokov joue stylistiquement autour de ses personnages, contraignant ainsi la traductrice à ne pas envisager d’autre forme de traduction des anthroponymes que le simple report. Deux exemples pour illustrer cette contrainte, le premier à propos d’Axel Rex, le second à propos d’un personnage secondaire, Dorianna Karenina :
… I had formed quite a different picture of you in my mind— […], though on the other hand your name always reminds me of an axe. (Laughter in the Dark, p. 128)
… je m’étais fait de vous une idée très différente […], bien que votre nom, par contre, me fasse toujours penser à une hache. (Rire dans la nuit, p. 116)
“… Tell me, have you read Tolstoy?”
“Doll’s Toy?” queried Dorianna Karenina. No, I’m afraid not. Why?” (Laughter in the Dark, p. 191)
- … Dites, avez-vous lu Tolstoï?
- Doll’s Toy? s’enquit Dorianna Karénine. Non, je regrette. Pourquoi? (Rire dans la nuit, p. 169)
14Dans l’un et l’autre cas, les noms des personnages sont des enjeux d’écriture et participent de l’ancrage culturel du roman – culturel et multiculturel. Les fortes connotations qui les accompagnent rendent toute adaptation impossible sans procéder à une totale refonte de l’onomastique générale en traduction. Le cas d’Axel Rex n’appartient qu’à la version anglaise de Nabokov, il était absent du roman russe et de sa traduction anglaise, et je dois avouer avoir été dans l’incapacité de trouver une solution ; j’ai donc, à mon corps défendant, ajouté la note suivante : « en anglais axe signifie hache ». Le deuxième extrait se trouve déjà sous une forme sensiblement différente dans l’original russe et sa traduction puisque Tolstoï n’y fait pas l’objet d’un jeu de mots, donc n’alourdit pas davantage la caractérisation du personnage de belle idiote. Cette fois encore, ma créativité a été bloquée par la concision de l’échange et je dois reconnaître que, dans la version de « La Pléiade », dont je n’ai conservé aucun de mes brouillons, le texte a été déplié pour donner lieu au calembour que voici :
“… Tell me, have you read Tolstoy?”
“Doll’s Toy?” queried Dorianna Karenina. No, I’m afraid not. Why?” (Laughter in the Dark, p. 191)
- … Dites, avez-vous lu Tolstoï, l’Homère de l’épopée russe?
- La mère des poupées russes? s’enquit Dorianna Karénine. Non, je regrette. Pourquoi? (Rire dans la nuit, p. 169)
15Donc, toutes sortes de possibilités existent ; à chaque traducteur de faire son choix et d’exercer son pouvoir littéraire lorsque les outils linguistiques et culturels à sa disposition lui permettent de conserver, comme l’écrit si justement Michel Ballard, les « caractéristiques textuelles de la traduction qui ouvrent des fenêtres sur l’étranger » (Ballard 2005 : 134). J’irais même piocher plus loin, m’attarder encore sur la grève sableuse de Spenser, non plus pour y voir s’effacer le nom, mais pour entendre l’eau effacer le nom, car la littérature stimule et parfois même mystifie les sens. C’est en cela que toute recherche stylistique met en relation la production et la réception des effets en s’appuyant sur des données linguistiques et littéraires, mais en prenant en compte tout satellite textuel qui peut avoir une incidence sur ce qu’un lecteur pourra ressentir. Or, si l’on postule que chaque lecture est individuelle, que chaque langue-culture a des repères propres qui génèrent des images et des réactions inclassables et imprévisibles, il devient encore plus difficile d’envisager une quelconque typologie facilitatrice du traduire. Si le cas des noms propres peut paraître singulier, leur traduction pose souvent des problèmes qui pourraient se retrouver dans d’autres catégories, comme les jeux de mots, précédemment évoqués. On pourrait aussi, en écho aux exemples précédents, penser aux onomatopées, parce que les jeux autour d’Axel Rex et de Dorianna Karenina manipulent le culturel, le sémantique et le sonore. Leur dimension sémiotique et, par là, iconique n’est pas négligeable : « l’onomatopée est icône, parce que son signifié se confond pratiquement avec un signifiant qui est l’imitation d’un référent extra-linguistique » (Ballard 2001b : 20). Ce bref extrait d’« Onomatopée et traduction » s’applique tout à fait au cas d’Axel Rex, puisque le son attaché à ce personnage violent et tranchant, tant par ses remarques insidieuses que par ses actes, rappelle la hache / axe. Sans oublier la valeur indicielle qui s’y rattache : le son est un écho à l’arme qui va tuer, même si cette dernière est une arme à feu, la valeur indicielle ici a fonction proleptique. Ce sont toutes ces raisons qui contraignent le traducteur à chercher à les reproduire lors du changement de système linguistique. Certes, en parlant d’onomatopée, je dépasse un peu les limites des simples jeux sonores, mais il est vrai qu’en matière de traduction les limites sont parfois très floues.
16Un tout autre cas de figure, impliquant un anthroponyme, va aider à élargir le débat à l’usage des noms propres comme tropes. Selon la formule de Fontanier, reprise de Du Marsais : « L’Antonomase est une espèce de synecdoque, par laquelle on met un nom commun pour un nom propre, ou bien un nom propre pour un nom commun. […] dans le second cas, on fait entendre que celui dont on parle ressemble à ceux dont le nom propre est célèbre… » (Fontanier 1818 : 132). Or l’exemple qui suit, extrait d’un poème de Derek Walcott, offre encore un intérêt supplémentaire : le nom propre est défait de sa forme nominale pour devenir un verbe conjugué13. La dimension créative devient alors primordiale et pose un problème stylistique majeur à la traductrice, elle-même poète, Claire Malroux.
Next day her golden face seemed shrunken, then, when he ulysseed, she bloomed again. (Another Life, p. 173)
Le lendemain, son visage doré semblait flétri, puis, son Ulysse reparti, elle refleurissait.
(Une autre vie, p. 52)
17Dans cet exemple précis, le nom propre est métaphorisé et dans sa fonction verbale, il est débarrassé de la majuscule initiale, ce qui uniformise la graphie du vers. Outre la disparition de la majuscule, le repérage est rendu d’autant moins évident que la flexion verbale modifie la graphie du nom propre ; toutefois, le contexte peut permettre de comprendre puisque le she du passage est « l’Épouse du Capitaine ». Par ailleurs, le deuxième verbe, bloomed, traduit littéralement en français, n’évoque plus le héros homérique, mais renvoie au Ulysses de Joyce. Cette fois la traductrice efface l’allusion anthroponymique, de sorte que le lecteur francophone ne peut deviner le lien littéraire que l’antonomase cherchait à établir. Cet effacement résulte de l’absence d’élément lexical homonymique en français, sémantiquement équivalent, qui aurait permis de reconstruire ou, du moins, de suggérer le lien avec le roman de Joyce. Peut-être par compensation, Malroux enrichit le passage en travaillant le sémantisme floral, flétri / fleuri, et les sonorités. Or, l’écueil principal au passage en français tient à la concision de ce vers, car elle ne facilite pas la saisie immédiate du sens, sans doute encore moins s’il est entendu, même si, comme le poète, il invite au voyage :
La poésie de Walcott reflète cette traversée des langues : français, bribes de créole saint-lucien, trinidadien, jamaïquain, anglais, espagnol, yoruba qui dans une babélisation tour à tour baroque et ironique vont s’interpeller (exemples : titre français, insertions de mots français, renvois toponymiques créoles, entrelacements et tissages hétérophoniques de grec et de latin, illustrations de sa « parfaite éducation coloniale »). (Aurélia 2012 : 38)
18Ce n’est qu’en concevant le poète comme « traverseur » de langues et de cultures, comme manipulateur de langues dans la tradition caribéenne, que le personnage d’Ulysse se révèle, car comme le rappelle Michel Ballard, « la connivence s’établit beaucoup plus facilement entre auteur et lecteur dans le cadre d’une même culture » (Ballard 2001a : 193). Ici, nous pourrions sans doute aller jusqu’à parler de « langue-culture », puisque cette référence mythologique dépasse l’anglophonie. Par contre, dans ce cas précis, le problème de traduction tient à des questions purement grammaticales : la langue française n’a pas la souplesse compositionnelle créatrice qu’offre l’anglais14 – qualité qui permet, notamment en poésie, de concentrer plusieurs effets, dont l’effet de sens, sur quelques syllabes, soit à l’intérieur d’un même mot, soit dans une composition verbale, nominale ou adjectivale. Claire Malroux explicite l’antonomase en redonnant à « Ulysse » sa fonction de nom propre, et par ce choix, elle lui réattribue le pouvoir héroïque dont Walcott l’avait privé.
19En conclusion, il faut reconnaître qu’il paraît impossible d’observer des cheminements récurrents en matière de traduction des noms propres dans le domaine littéraire. Comme le suggérait Michel Ballard, chaque transfert est l’objet d’une négociation, qu’elle soit délibérée ou non. Au-delà de tout ce qui a déjà pu être écrit sur la traduction des noms propres, il faut sans doute retenir le pouvoir symbolique qu’ils exercent au sein d’un ouvrage littéraire. Le nom propre pose des jalons culturels, renvoie toutes sortes d’échos au niveau de l’harmonique énonciative du texte, il échappe au système structuré de la langue comme condition d’intelligibilité de la parole (Bourdieu 1977 : 407)15, il porte une forte fonction évocatrice, « il est engagé dans un réseau de rapports tant paradigmatiques que syntagmatiques » (Folkart 1986 : 233)16, mais il est considéré comme non-signifiant. Peut-être insignifiant hors de tout contexte, encore faudrait-il le prouver, comme le laissait d’ailleurs entendre Montesquieu à propos de l’Hespérie. C’est la mise en contexte dans l’original qui lui attribue sa signifiance et la traduction qui réactualise son attribution initiale : il s’intègre alors dans un nouveau système avec une autre valeur indicielle. Il ne s’agit pas de resémantiser le nom propre en traduction, mais de lui accorder une place comparable à celle qu’il occupait initialement. Sur l’axe syntagmatique, il s’inscrit dans la linéarité du discours, comme l’ont montré tous les exemples cités ; sur l’axe paradigmatique, il met en place des associations, voire des substitutions. Le pouvoir du traducteur se manifeste à travers ses choix : en privilégiant un axe par rapport à l’autre, il/elle va afficher son positionnement, en cherchant à maintenir la double inscription, il/elle va tenter de poursuivre sur la voie tracée par l’auteur(e). J’aimerais conclure avec ces mots de Michel Ballard :
La densité des réseaux onomastiques renvoie à des pratiques discursives codées mais auxquelles le traducteur peut refuser son adhésion. Par ailleurs, le Npr tout autant qu’un désignateur est un réservoir de sens qui sollicite l’action du traducteur avec d’autant plus de force que le texte de départ contient une exploitation de ce potentiel. (Ballard 2001a : 204-205)
Bibliographie
Bibliographie
Références
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— , 1995, « Camera Obscura et Laughter in the Dark ou la confusion des textes », Palimpsestes, n° 9, La lecture du texte traduit, p. 119-134 et 48-53 (textes de référence).
— , 2003, « Yard on Taff with John Williams », LERAT Christian (éd.), Échanges transatlantiques et horizons post-coloniaux, Talence, MSHA, p. 95-111.
— , 2009 (September), « Terror foreign or familiar — pleasure on the edge : translating A Tale of Two Cities into French », Dickens Quarterly, vol. 26, n° 3, p. 172-183.
— , 2010, « Derek Walcott en français : enjeux métaphoriques dans Une autre vie », Cahiers du Symbolisme, n° 125-126-127, p. 175-194.
SPENSER Edmund, 1594, Amoretti, Poetry Foundation : http://www.poetryfoundation. org/poems-and-poets/poems/detail/45189.
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Corpus
NABOKOV Vladimir, 1936 [1933], Camera Obscura, Trans. Winifred Roy, London, John Long.
— , 1938, Laughter in the Dark, Indianapolis & New York, Bobbs-Merrill.
— , 1992, Rire dans la nuit, trad. C. Raguet-Bouvart, Paris, Grasset.
SENIOR Olive, 2007, Shell, Toronto, Insomniac Press.
WALCOTT Derek, 1992 [1986], Collected Poems 1948-1984, London, Faber and Faber.
— , 2002, Une autre vie, traduction Claire Malroux, Paris, Gallimard.
WILLIAMS John, 1999, Five Pubs, Two Bars and a Nightclub, London, Bloomsbury.
— , 2001, Cinq pubs, deux bars et une boîte de nuit, trad. Christine Raguet-Bouvart, Paris, L’Esprit des péninsules.
Notes de bas de page
1 Voir l’article de Michel Ballard dans Palimpsestes, n° 11, 1998.
2 Voir Judith Emery Bruneau 2003.
3 Searle se référant à John Stuart Mill, cité par Ballard.
4 Montesquieu, Lettres persanes, 1721, lettre XLIV.
5 Compte rendu de la réunion du 30 janvier 2015, disponible sur www.cnig.gouv.fr (c’est moi qui souligne).
6 J’étudie certains de ces points dans un article intitulé « Yard on Taff with John Williams », 2003.
7 Que j’ai traduit par « la Nation de Nansi » avec des majuscules dans une traduction encore inédite.
8 Épitaphe de Keats, gravée à sa propre demande sur sa pierre tombale, sans référence à un quelconque anthroponyme, 24 février 1821.
9 Amoretti, 1594.
10 « On sait que cette grande Hespérie, si fameuse chez les anciens, était au commencement la Grèce, que ses voisins regardaient comme un séjour de félicité. Les Grecs, qui ne trouvaient point chez eux ce pays heureux, l’allèrent chercher en Italie ; ceux d’Italie, en Espagne ; ceux d’Espagne, dans la Bétique ou le Portugal ; de manière que toutes ces régions portèrent ce nom chez les anciens ».
11 Voir « Textual Regeneration and the Author’s Progress », « Camera Obscura et Laughter in the Dark ou la confusion des textes », ou encore ce que j’ai écrit sur ce roman dans le volume 1 de « la Pléiade » Nabokov.
12 Toutes les références que je peux faire à ma traduction en français le seront à l’édition Grasset de 1992. En effet, le texte publié dans « la Pléiade » a été revu, sans que j’en sois avertie, après mes propres révisions. M. Pradier, directeur de « la Pléiade », a même pris la peine de s’en excuser, avec beaucoup de fausse naïveté, par téléphone en novembre 1999, très peu de temps avant la parution pour le centenaire de la naissance de Nabokov. Conscient de la législation française, il m’a même assurée que je pouvais exiger l’arrêt de l’impression, mais qu’une telle demande entraînerait le report de la publication… Si je n’ai pas donné suite, ce n’est pas par résignation, mais par manque de temps et d’énergie face à une telle machine.
13 Fontanier / Du Marsais (1818 : 136) propose également l’utilisation du nom propre en adjectif, mais pas en verbe.
14 Même si, comme je le signale ailleurs (Raguet 2010 : 187), le français a lexicalisé le verbe « guillotiner ».
15 Allusion à Saussure chez Bourdieu.
16 Je tiens à souligner à quel point l’article de Barbara Folkart est stimulant.
Auteur
Université Sorbonne Nouvelle – Paris, France
Est professeure émérite de traductologie à la Sorbonne Nouvelle et traductrice littéraire. Sa recherche porte sur les questions stylistiques et culturelles dans les textes où langues et cultures se mêlent voire se superposent. Elle est l’auteure de très nombreux articles (en français, en anglais et bientôt deux en espagnol).
Parmi ses dernières publications, on trouve : « L’écriture traductive est-elle “un sable toujours mouvant” ? », Ollier Nicole (éd.), Traduire la Caraïbe, autour d’Olive Senior, Pessac, PUB, 2016, p. 61-77 ; « Reconnaître l’autre comme “mon semblable, mon frère” », Beyrouth, Liban, Université Saint-Joseph, collection « Sources-Cibles », 2016, p. 121-125 ; « préface » et « Le traducteur-acteur », Henrot Sostero Geneviève et Pollicino Simona (éd.), Traduire en poète, Arras, Artois Presses Université, (2017, p. 9-20 et p. 161- 180) ; « Alienability and Creativity : the Role of Sounds and Sensations in Translation », Hennard Dutheil de la Rochère et Weber-Henking Irene (éd.), Translation and Creativity - La traduction comme création, Cahiers du CTL (Théorie), n° 57, Université de Lausanne, 2016, p. 135-160.
Elle a obtenu le Prix Baudelaire 2012 pour l’ensemble de son œuvre traduite ainsi que la mention spéciale du Prix du Carbet (fondé par Édouard Glissant) pour sa traduction de Soucouyant de David Chariandy.
Elle est directrice de la revue Palimpsestes (http://palimpsestes.revues. org/) et des Cahiers de poésie bilingue (PSN) et a été directrice du TRACT de 2001 à 2014 (http://www.univ-paris3.fr/tract-traduction-et-communication-transculturelle-59838.kjsp).
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