1 Nous avons traduit et publié Katharina Reiss [de1971] fr2002 et Katharina Reiss [de1995] fr2009.
2 Ce « faux proverbe » très réussi constitue le sous-titre de l’article de Fabrice Antoine (Antoine, 2000 : 71-81).
3 Alors que, précise Françoise Vreck, tel n’était pas le cas pour Honoré de Balzac (1799-1850), Alexandre Dumas (1802-1870), George Sand (1804-1876), Pierre Loti (1850-1923) ou Joris Karl Huysmans (1848-1907).
4 Cf. Reiss, de1995 : 92-105.
5 Cf. Reiss, fr2009 : 123-142.
6 Cf. Snell-Hornby, 1996 : 71-74.
7 Cf. Charaudeau et Maingueneau, 2002 : 574 et 592 sq.
8 Cf. Charaudeau et Maingueneau, 2002 : 277-281, 284 sq., 570 sq., 57.5 et 595 sq.
9 Cf. Charaudeau et Maingueneau, 2002 : 574
10 Cf. Charaudeau et Maingueneau, 2002 : 595 sq., où l’on notera que dans l’article « Typologie des discours », « genre de textes » est employé comme synonyme de « genre de discours ».
11 Cf. Reiss de1971 et Reiss fr2002.
12 Cf. en particulier Scarpa, 2001 : 10-12.
13 Même si cet auteur semble n’avoir pas tout à fait compris la distinction à faire entre ces deux notions.
14 Martina Drescher (Drescher, 2000 : 67-68) emploie indifféremment « genre discursif » et « type de discours » pour désigner cette notion.
15 Comme par exemple in Reiss, [de1995] fr2009 : 127.
16 Ces trois derniers syntagmes figurent notamment in Reiss, [de1995] fr2009 : 128.
17 Reiss, [de1995] fr2009 : 123. Rappelons l’énoncé-source : Textsorten, Textsortenkonventionen und Übersetzen.
18 Cf. Reiss, de1995 : 67-80 et Reiss, fr2009 : 87-106.
19 Dans la sixième conférence, nous avons substitué la très populaire chanson de l’École polytechnique à un « quatrain » de bouts rimés allemands, après quoi nous avons bien sûr adapté le commentaire que fait Katharina Reiss de « son » exemple de manière à faire porter notre version française sur celui que nous avons reproduit (cf. Bocquet, 2013 : 46-47, et note 24, p. 55).
20 Reiss, fr2009 : 88.
21 [NdT] « Rampon est un régionalisme romand » (Arès, 1994 : 106).
22 Cette seconde série d’appellations (qui commence en réalité par « doucette ») s’achève sur le constat suivant : « La mâche est depuis toujours affublée de petits noms tendres » (Revol, 1998 : 56-58, speciatim 56).
23 De même, lorsque le magazine allemand Der Spiegel (cf. Schulz, 2011) intitule « Schwindlers Liste » l’article qui présente une exposition consacrée aux faussaires dans le marché de l’art, notamment archéologique, cet à-peu-près sur le titre du film Schindlers Liste (La liste de Schindler) semble tout d’abord intraduisible. Or, le traducteur peut lui aussi faire une allusion cinéphilique dans le titre de sa version-cible, et écrire « Certains l’aiment faux » par référence à Certains l’aiment chaud (Some like it hot). Il est d’autant plus fondé à agir ainsi que l’exposition qui se tenait alors à Neuchâtel (en Suisse romande) avait pour titre « L’âge du Faux », une formulation qui joue sur l’appellation « l’âge du fer ».
24 Notre réflexion porte sur la phase de production du texte-cible, et non pas sur celle du décodage du texte-source (comme le fait Christine Durieux (2010 : 29), qui distingue les cas où l’élément réputé intraduisible est transparent et les cas où l’élément réputé intraduisible est opaque ; dans le premier cas, le traducteur peut procéder à des reports et à des emprunts, autrement dit choisir des solutions « exotisantes », alors que dans le second, il lui faudra recourir à des solutions plus « ethnocentriques » comme l’incrémentialisation, la banalisation, l’adaptation et la transposition).
25 Cf. Reiss, de1995 : 19-28.
26 Une traduction littérale du titre de cette conférence donnerait quelque chose comme « À propos de lapins, d’oiseaux et de vers solitaires, ou : qu’est-ce donc que traduire ? ».
27 Merci à Jean-René Ladmiral pour nous avoir aidée à formuler cette explicitation de « pragmatique ».
28 Initialement publié entre mai et juin 1937 à Buenos Aires sous la forme d’une série d’articles parus dans La Nación et republié sous la forme d’un long essai dans Obras completas in 12 volúmenes, tomo V, Alianza editorial Revista de Occidente, Madrid, 1983 : 433-452.
29 Ortega y Gasset, [esp1937], traduction allemande de Gustav Kilpper, Edition Langewiesche-Brandt, 1957.
30 Ortega y Gasset, [esp1937], traduction allemande de Katharina Reiss, Deutscher Taschenbuch Verlag, 1977.
31 On trouve la même idée sous la plume de Marianne Lederer, exprimée dans un premier temps à propos de la communication unilingue : « [si le locuteur] utilisait les traits consacrés par l’usage dans une autre langue, il obscurcirait son vouloir-dire en élevant entre sa parole et l’auditeur l’écran de l’inhabituel et du non-conforme aux modes de pensée et d’expression de ceux qui l’écoutent » (Seleskovitch et Lederer, [1984] 2014 : 84).
32 Cette expression est aussi celle qu’on lit dans les deux traductions françaises disponibles sur le marché :
À mesure que la conversation avance, la personnalité de chaque intervenant se scinde progressivement en deux : d’un côté il écoute et participe à l’échange, tandis que de l’autre, attiré par le thème, comme l’oiseau par le serpent, il se replie de plus en plus en lui-même pour réfléchir à la question (traduction de Clara Foz, 2004 : 23).
Au fur et à mesure que la conversation avance, la personnalité de chacun tend à se dédoubler : une partie prête attention à ce qui se dit et collabore au discours, tandis que l’autre, attirée par le sujet lui-même comme l’oiseau par le serpent, se replie de plus en plus vers les profondeurs de son être et s’emploie à la réflexion (traduction collective dirigée par François Géal, 2013 : 17).
33 En voici tout de même une occurrence :
« […] les yeux dilatés, la bouche entr’ouverte, il était muet à l’aspect du tableau qui frappait ses regards et semblait fasciné comme l’oiseau par le serpent à sonnette » (Ferry, 1855 : 46).
34 Les exemples ne manquent pas d’expressions idiomatiques pour lesquelles la traduction implique un changement d’animal : einen Frosch in der Kehle haben (« avoir une grenouille dans la gorge ») se dit, pour parler un français idiomatique, « avoir un chat dans la gorge » ; in der Not frisst der Teufel Fliegen (« s’il est dans le besoin, le diable mange des mouches ») devient « faute de grives, on mange des merles », tandis que l’expression jemanden zur Schnecke machen (« réduire quelqu’un à l’état d’escargot ») correspond à « engueuler quelqu’un comme du poisson pourri ».
35 Cf. Reiss, [de1995] fr2009 : 15-31.
36 Quelques années après avoir préfacé notre traduction de Katharina Reiss [de1995] fr2009, Jean-René Ladmiral a prononcé une formule qui nous semble s’appliquer avec bonheur à notre démarche : « On pourrait dire, en paraphrasant Clausewitz, que si “la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens”, le texte-cible est la continuation du texte-source par d’autres moyens » (Ladmiral, 2012 : 549).
37 « Cet essai relativement court [a] été traduit plusieurs fois en anglais, en allemand, en italien, et existe même en version russe, bulgare, hongroise et serbe, mais il n’est connu à ce jour en français que dans la version québécoise de Clara Foz [TTR, vol. 17, n° 1, 2004 : 13-53] » (François Géal, préface à José Ortega y Gasset [esp1937] ; esp+fr2013 : VII).
38 Martin Luther [de 1530 ; fr1964], traduction de Jean Bosc, 1964 : 187-204.
39 Cf. Paul Robert, Le Robert. Dictionnaire de la langue française, 2e édition entièrement revue et enrichie, tome VIII, 1986 : 726.
40 Cf. Paul Robert, Le Robert. Dictionnaire de la langue française, 2e édition entièrement revue et enrichie, tome VII, 1986 : 654 et tome VI : 62, vedette « long », citation 6 (extrait de Pierre Loti, Mon frère Yves, XXXIV).
41 Gouanvic, 2001 : 39.
42 Cf. Gouanvic, 2001 : 32-33 [avec l’article défini] et 38 [sans « la »].
43 Jean-Marc Gouanvic (2001 : 35, note 2) emprunte la notion d’habitus (qui a trois composantes, à savoir ethos, eidos et hexis) aux Méditations pascaliennes de Pierre Bourdieu (1997).
44 Cf. Fusulier, 2011 : § 6-10.
45 « Par ethos professionnel, on entend un ensemble de dispositions acquises par expérience et relatives à ce qui vaut plus ou moins sur toute dimension (épistémique, esthétique, sociale, etc.) pertinente dans l’exercice d’un métier. Apprendre un métier, c’est, au sein d’un groupe réunissant différents âges et porteur de traditions et, dans la phase initiale, au contact d’un, voire de plusieurs maîtres qui en assurent la transmission, apprendre des techniques et […] intérioriser la norme d’excellence qui s’y est historiquement constituée. C’est donc apprendre non seulement ce qu’il convient de faire pour respecter les règles non écrites de son art, mais encore comment échanger avec ses confrères et les juger en tant que professionnels : ce qui fait qu’on les admire, qu’on les estime ou qu’on les méprise » (Zarca, 2009 : 351-352).
46 « Il s’agit […] de s’interroger sur ce qui constitue un ethos rattaché à une sphère d’activité, à la manière dont Robert King Merton (The Sociology of Science : Theoretical and Empirical Investigations, Chicago, University of Chicago Press, 1973) s’est attelé à caractériser l’ethos scientifique à partir de quatre principes : l’universalisme, le communalisme (concevoir la recherche comme un bien public), le désintéressement et le scepticisme organisé » (Fusulier, 2011 : § 12).
Il convient en outre d’évoquer l’influence socialisatrice de l’ethos : « un ethos de position peut favoriser une insertion aisée dans un milieu social donné ou créer de la dissonance avec celui-ci » (Fuselier, 2011 : § 31).
47 Rappelons que selon les traités de rhétorique, la « preuve éthique » est l’un des trois éléments qui composent la catégorie des preuves élaborées par l’orateur [gr. ἔντεχνος [entekhnos] ; lat. artificialis], à savoir l’ἦθος [êthos], le πάθος [pathos] et le λόγος [logos], par opposition aux preuves dites extérieures à l’art [gr. ἄτεχνος [atekhnos] ; lat. artis expers, inartificialis], à savoir les preuves qui préexistent au travail de l’orateur, tels que des témoignages, des aveux et des documents (d’après Pernot, 2000 : 288-289).
48 Dans son Histoire de la rhétorique des Grecs à nos jours (Paris, Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1992, cité par Michel Pougeoise, 2001 : 126), Michel Meyer explique : « […] le locuteur s’implique dans le dire auquel il “colle” en quelque sorte. Cette adhésion fait en sorte que contester la vérité de ses énoncés revient à le mettre en question plus ou moins directement. Ce n’est pas qu’il dise par là une vérité sur lui-même, mais il veut néanmoins suggérer un message auquel il croit ».
49 Cf. Quintilien, Institutio [Institution oratoire] 6,2,8 et suivants, cité in Lausberg, 2008 : 141.
50 Cf. Pougeoise, 2001 : 54-55 (article « argument »), 62-63 (article « autorité ») et 126 (article « ethos »).
51 Cf. Bocquet, 2000 : 164-184 ; cf. aussi Bocquet, 2013 : 47-50.
52 Pour Aristote, l’argument éthique l’emporte sur l’argument pathétique : « C’est le caractère moral [de l’orateur] qui amène la persuasion […]. Il n’est pas exact de dire, comme le font quelques-uns de ceux qui ont traité de la rhétorique, que la probité de l’orateur ne contribue en rien à produire la persuasion ; mais c’est, au contraire, au caractère moral que le discours emprunte je dirai presque sa plus grande force de persuasion » (Aristote, Rhétorique, livre premier, chapitre II, IV ; édition citée dans notre bibliographie, p. 83).
Quintilien dira lui aussi sa préférence pour la preuve éthique, considérant que l’émotion suscitée par le πάθος n’est que passagère, alors que l’état d’esprit dans lequel l’ἦθος de l’orateur met son auditoire est plus durable : « [affectuum] duae sunt species : alteram Graeci πάθος vocant, […] alteram ἦθος […] ; adiciunt quidam ἦθος perpetuum, πάθος temporale esse » (Quint., Inst. 6,2,8 et suivants, cité in Lausberg, 2008 : 141).
53 D’aucuns iront peut-être jusqu’à faire le rapprochement avec ce que les chasseurs de têtes appellent USP (unique selling proposition).
54 Que l’on songe par exemple à l’utilisation que fait la publicité de l’aura médiatique d’un acteur de cinéma ou d’un sportif d’élite pour faire la promotion d’une marque de café ou de téléphone.
55 Saussure, [1915] 1983 : 160.
56 Saussure, [1915] 1983 : 160.
57 À savoir « des apprentis-traducteurs hispanophones appelés à traduire du français en espagnol [puisque son adaptation, qu’il a réalisée avec l’accord exprès de Jean Delisle, était] destinée à être mise en pratique à l’Université Centrale du Venezuela » (Bastin, 1990 : 215).
58 Cette similarité entre auteur et traducteur a été mise en lumière par Tatiana Alexeytseva en ce qui concerne l’explicitation (cf. Tatiana Alexeytseva 2016).