1 Entretien avec Ken, éducateur du centre fédéral de préformation, responsable de l’internat et des joueurs de première année (U15).
2 Trente-neuf joueurs sur quarante sur les deux dernières promotions ont en effet intégrés le centre de formation d’un club professionnel. Le dernier fréquente une section scolaire second cycle mais est, au moment de l’étude, en pourparlers avec un club professionnel de la région Parisienne.
3 Citation extraite d’un entretien informel avec un éducateur du centre de formation de l’Union intervenant auprès des U15.
4 Au moment de la rédaction, cet éducateur du centre fédéral de préformation a d’ailleurs été écarté. Ses résultats professionnels n’ont pas été remis en cause, ce qui corrobore l’argument de l’importance des relations de travail dans la construction de l’équipe d’encadrement au pôle espoir.
5 Expression employée par un ancien pensionnaire maintenant professionnel au Sporting venu saluer les jeunes joueurs du centre fédéral de préformation.
6 Le même type de stratégie d’évaluation est également développé, par exemple, par Yaël (responsable de la préformation et des U16 au club de l’Union) à propos du « mental ». Lui qui concède ne pas avoir réussi dans le sport de haut niveau car se considérant comme incapable de tenir la pression liée aux matchs importants, note plus tard dans l’entretien que « les qualités mentales de compétiteur sont aujourd’hui un facteur indéniable dans la réussite d’une carrière de footballeur professionnel ». Les anciens professionnels mobilisent également ce registre évaluatif mais en piochant dans les critères et les qualités leur ayant permis de percer au plus haut niveau.
7 Lors de la semaine d’immersion, nous avons pu assister à un match entre les U17 et une équipe locale. Si, à la fin du match, les commentaires sur la prestation entendus de la bouche des joueurs étaient plutôt positifs, ceux des éducateurs en revanche pointaient des carences dans de nombreux secteurs du jeu.
8 Seuls quelques-uns sont convaincus du poids du contrat dans la réussite d’une carrière. Ce sont les joueurs en difficulté sur le plan du jeu et qui considèrent la relation contractuelle comme un moyen de se sécuriser, de se donner une bouffée d’oxygène dans un avenir qui s’annonce plutôt sombre pour eux. Ce sont les joueurs qui mènent un double projet sportif et scolaire et pour qui, le contrat permettrait de poursuivre sereinement leurs deux activités de front.
9 Dans un article du 17 août 2015, le site internet de L’Équipe rapporte ainsi comment « Thiago Motta met la pression » sur son club du Paris-Saint-Germain pour réévaluer son salaire alors qu’il est sous contrat jusqu’à juin 2016. http://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Psg-thiago-motta-met-la-pression/582545. Page consultée le 5 octobre 2015.
10 Lors des séances d’entraînements observées, les noms de joueurs précoces mais usés par une sollicitation corporelle prématurée et intensive comme Laurent Paganelli ou Olivier Roussey ont parfois été mobilisés par le staff technique. Ils servent à mettre en garde les joueurs quant à une mauvaise gestion de leur capital corporel en utilisant des exemples concrets. Plus près des joueurs, en termes d’âge du moins, ce sont plutôt des joueurs comme Anthony Le Tallec ou Abou Diabi qui sont cités par les apprentis footballeurs.
11 Entretien avec Judas, éducateur de l’Union CFA.
12 Consulter à ce sujet la seconde partie de la thèse de Julien Bertrand : « Une formation individuelle dans un sport collectif ». Bertrand, J. (2008), op. cit., p18.
13 Les formateurs qui régulent l’accès à la dernière marche avant le statut de joueur professionnel sont tous des hommes d’expérience, soit parce qu’ils ont derrière eux une carrière de joueur (Dove, éducateur Sporting, U19 : près de trois cents matchs en Ligue 1, et plus de cents matchs en Ligue 2 / Édouard, éducateur Sporting, CFA : plus de cinq cents matchs en Ligue 1 / Joël, éducateur Union : plus de cents matchs en Ligue 1 et trois cents matchs en Ligue 2 / Albert : plus de deux cents matchs en Ligue 2), soit parce qu’ils sont des formateurs aguerris (Rocco est titulaire du BE1 football depuis l’âge de vingt ans et a été entraîneur en Ligue 2 pendant seize ans. Judas est éducateur à l’Union depuis près de vingt ans). Leur présence à cette place bien précise nous permet d’apporter un argument supplémentaire par rapport à ce que nous tentons de montrer depuis le début de ce travail, à savoir que peu de choses sont laissés au hasard dans l’organisation des politiques de formation des clubs et que chaque éducateur et/ou que leur agencement joue un rôle bien précis défini par la direction du centre dans la fabrication des futurs joueurs d’élite.
14 Nous entendons par proposition anticipée une proposition de contrat faite par un club à un joueur qui n’est pas en fin de contrat stagiaire. Il peut donc être amateur, apprenti ou aspirant.
15 Par exemple, les capacités cognitives et le comportement des joueurs sont observés pour l’entrée en préformation à travers le l’analyse du dossier scolaire. C’est également le cas de l’hygiène de vie puisque nous avons pu observer plusieurs « descentes » d’éducateurs dans les chambres des jeunes joueurs du centre fédéral de préformation pour confisquer des sucreries cachées dans les chambres.