1 Biblioteca Nazionale Centrale, Rome, Mis. Ris., f. 106. Dans le vocabulaire politique napolitain, l’adjectif « libéral » s’impose progressivement, dans la première moitié du XIXe siècle, pour désigner les partisans des libertés politiques et économiques. Sans constituer une option politique formalisée, ils se confondent globalement avec l’opposition de gauche aux Bourbons. Voir sur ce point Pierre-Marie Delpu, Un autre Risorgimento. La formation du monde libéral dans le royaume des Deux-Siciles (1815-1856), Rome, École française de Rome, 2019, p. 78.
2 Pour les pasteurs protestants français de la même époque, voir Céline Borello, La République en chaire protestante, XVIIIe-XIXe siècles, Rennes, PUR, 2018. Sur la politisation des prêtres, voir par exemple Yann Raison du Cleuziou (dir.), La Politisation des clercs (XIXe-XXe siècles), dossier spécial d’Histoire, mondes et cultures religieuses, n° 42, 2017/2.
3 Maurizio Isabella, « Religion, Revolution and Popular Mobilization », dans Joanna Innes, Mark Philp (dir.), Re-imagining Democracy in the Mediterranean 1780-1860, Oxford, Oxford University Press, 2018, p. 231-251.
4 Sur cette notion, voir parmi une riche littérature de sciences sociales Claire Judde de la Rivière, Julien Weisbein (dir.), « Dire et faire le commun. Les formes de la politisation ordinaire du Moyen Âge à nos jours », Politix, n° 119, 2017/3, p. 7-30.
5 Arianna Arisi Rota, Monica Ferrari, Matteo Morandi (dir.), Patrioti si diventa. Luoghi e linguaggi di pedagogia patriottica nell’Italia unita, Milan, FrancoAngeli, 2009.
6 Gabriele De Rosa, « La vita religiosa nel Mezzogiorno durante la dominazione francese », dans Bernard Plongeron (dir.), Pratiques religieuses, mentalités et spiritualités dans l’Europe révolutionnaire (1770-1820), Turnhout, Brepols, 1988, p. 104-111.
7 Pietro Colletta, Storia del reame di Napoli dal 1734 al 1825, Capolago, Tipografia Svizzera, 1834, p. 225.
8 L’idée est notamment développée dans le Monitore Napoletano du 5 février 1799. Voir Enrico Francia, « Predicare la rivoluzione. L’oratoria politico-religiosa del Risorgimento », dans Mario Isnenghi (dir.), Pensare la nazione. Silvio Lanaro e l’Italia contemporanea, Rome, Donzelli, 2012, p. 17-27.
9 Pierre-Marie Delpu, « Patriotisme libéral et nation catholique : les prêtres libéraux dans la révolution napolitaine de 1820-1821 », Studi Storici, n° 58, 2017/3, p. 545-571.
10 Carles Gimbernat, supplément à la Miscelanea de comercio, artes y literatura, n° 158, 5 août 1820, p. 5.
11 Biagio Gamboa, Storia della rivoluzione di Napoli entrante il Luglio 1820, Naples, Trani, 1820, passim. La province du Principat Ultérieur, autour d’Avellino, a vu s’effectuer les premiers développements de la révolution à partir du 1er juillet 1820.
12 Archivio di Stato di Napoli (par la suite ASN), Archivio privato Borbone, 726, 15. La dévotion mariale connaît un usage militant soutenu dans le Mezzogiorno, depuis l’époque moderne, dans le sillage de la Contre-Réforme.
13 P.-M. Delpu, « Patriotisme libéral et nation catholique… », op. cit.
14 Pour les franciscains, voir Alfonso Conte, « "Con il drappo tricolore cinto intorno al saio" : i francescani napoletani nel processo di unificazione », Meridiana. Storia e scienze sociali, 78, 2013, p. 119-133.
15 Michele Basilio Clary, Il liberalismo cristiano. Omelie sacro-politiche recitate nella sua cattedrale nell’avvento dell’anno 1821, Messine, Pappalardo, 1822.
16 Luca Di Mauro, Le Secret et Polichinelle : cultures et pratiques de la clandestinité politique à Naples au début du XIXe siècle, 1799-1821, thèse de doctorat, Université Paris 1, 2015, p. 473. Sur le rôle politique des cafés, voir Mario Isnenghi, L’Italia in piazza. I luoghi della vita pubblica dal 1848 ai giorni nostri, Bologne, il Mulino, 2004, p. 36-37.
17 Luigi Minichini, Luglio 1820. Cronaca di una rivoluzione, publ. Mario Themelly, Rome, Bulzoni, 1979.
18 Par exemple dans le grand-duché de Toscane et dans l’État pontifical, où les publications de prêches ont été nombreuses en 1848 (E. Francia, « Predicare la rivoluzione… », op. cit.).
19 ASN, Alta Polizia, 41, 264.
20 Luciano Guerci, Istruire nelle verità repubblicane. La letteratura politica per il popolo nell’Italia in rivoluzione (1796-1799), Bologne, il Mulino, 1999.
21 Stefano Pistoia, Catechismo nazionale pel popolo per uso de’parocchi, Naples, s.d., 1799.
22 Par exemple « Catechismo costituzionale pel uso del Regno Unito delle Sicilie », Minerva Napoletana, I, 1, 1820, p. 23-31.
23 Par exemple Biblioteca di Storia Moderna e Contemporanea, Rome (BSMC), Fo. Ris. III.A.17, 116, 116, Dialogo di un parroco ed un suo filiano sulla Costituzione data da S.M. nel 29 gennaio 1848, Naples, s.n., 26 février 1848, et BSMC, Bandi, B2, 343, B2, 343, Parole di un sacerdote a’suoi fratelli ecclesiastici napoletani, Naples, Nobile, 5 mars 1848. Pour les chiacchieriate de 1820-1821, voir ASN, Archivio privato Borbone, 2035.
24 Davide Andreotti, Storia dei Cosentini, Cosenza, Migliaccio, 1864, t. III, p. 204.
25 Domenico Scafoglio, Lazzari e giacobini. Cultura popolare e rivoluzione a Napoli nel 1799, Naples, L’Ancora, 1999.
26 Archivio di Stato di Cosenza (ASC), Processi politici, 41, 250.
27 Antonio Buttiglione, La Rivoluzione in "periferia". Movimenti popolari e borghesia rossa nelle Due Sicilie (1830-1848), thèse de doctorat, Università degli Studi della Tuscia, 2018, p. 95. Sur l’usage de la chanson politique dans l’Italie de 1848, voir Michele Toss, « I luoghi e gli usi della canzone sociale in Italia (1848-1870) », dans Antonio Carlini (dir.), Accademie e società filarmoniche in Italia. Studi e ricerche, Trente, Società filarmonica del Trento, 2012, p. 159-219.
28 ASN, Archivio privato Borbone, 1044, 38.
29 Prêche retranscrit dans Il Calabrese rigenerato, VI, 5, 15 mars 1848, p. 2.
30 Raffaele Orioli, « Proclama », Il Calabrese rigenerato, VI, 1, 15 février 1848, p. 4. Sur le martyre politique, voir Pierre-Marie Delpu, « Une religion politique. Les usages des martyrs révolutionnaires dans le royaume des Deux-Siciles (années 1820-années 1850) », Revue d’histoire moderne & contemporaine, n° 64, 2017/1, p. 7-31.
31 Paolo Pellicano, « I cappuccini di Reggio », La Fata Morgana, I, 20, 1er février 1839, p. 1 ; id., « Annunzio », ibid., I, 21, 15 février 1839, p. 1.
32 ASN, Archivio privato Borbone, 726, 14.
33 ASN, Archivio privato Borbone, 1044, 35.
34 ASN, Alta Polizia, 640, 2563.
35 ASN, Archivio privato Borbone, 1044, 38. Sur l’iconoclasme comme pratique de contestation politique, voir Arianna Arisi Rota, « "Così brutale insulto". Gesti iconoclasti nella peninsola italiana tra 1848 e seconda Restaurazione », Memoria e Ricerca, 2018/1, p. 61-76.
36 Par exemple à Fiumara et à San Luca : voir Archivio di Stato di Reggio Calabria (ASRC), Atti di Polizia, I, 1, 81 et 252.
37 ASN, Archivio privato Borbone, 2035, 1. Le Sebeto (nom du fleuve qui irriguait Naples dans l’Antiquité) et le Corpo di Napoli désignent les deux interlocuteurs les plus fréquents de la chiacchieriata ; le premier est docte, le second est ignorant.
38 ASN, Archivio privato Borbone, 2035, 8. Le Géant (Giagante) est une variante du Sebeto. Les deux termes en dialecte utilisés sont de simples déformations lexicales, qui ne désignent rien de précis en napolitain.
39 Antonio Bonafede, Sugli avvenimenti de’Fratelli Bandiera e di Michele Bello in Calabria, Naples, s.n., 1848, p. 67. Le terme Pinomo est une simple déformation phonologique de l’italien Pio Nono (Pie IX). Le terme calia désigne une futilité ou une personne ennuyeuse.
40 ASRC, Atti di Polizia, I, 1, 175.
41 Dans un livre devenu classique, Alberto Mario Banti rappelle que la sainteté, empruntée au répertoire religieux, constitue l’une des trois valeurs fondatrices du Risorgimento. Voir La nazione del Risorgimento. Parentela, santità ed onore alle origini dell’Italia unita, Turin, Einaudi, 2000.
42 Sur cette évolution, voir Jean-Philippe Luis, « Considérations pour une histoire de la naissance de la politique moderne en Espagne », Mélanges de la Casa de Velázquez, n° 34, 2005/2, p. 15-26. La notion, bien étudiée pour le cas espagnol, l’est encore peu pour les États de la péninsule italienne.
43 C’est le cas du cordonnier Masto Nicola et du barbier Cuosemo, mis en scène dans une série de chiacchieriate de Paolo Giaramicca (ASN, Archivio privato Borbone, 2035). Les mêmes personnages sont réutilisés dans la propagande révolutionnaire de 1848.
44 Par exemple et pour la Basilicate du début des années 1860, voir Pierre-Yves Manchon, Guerre civile et formation de l’État dans le Midi d’Italie des lendemains de l’Unité (1860-1865). Histoire et usages du « Grand Brigandage » en Basilicate, thèse de doctorat, Université Paris 1, 2013, chap. 2.