1 François Furet, Penser la Révolution française, Gallimard, Paris, 2005. Pour des études diverses sur l’historiographie thermidorienne, Françoise Brunel, « Sur l’historiographie de la réaction thermidorienne », AHRF, n° 337, juillet-septembre 1979, p. 453-474 ; Pierre Serna, « Thermidor, un éternel retour ? », Sociétés politiques comparées, revue en ligne du Reasopo-Fasopo, n° 33, 2011.
2 Sur cette thématique, voir Roger Dupuy et Marcel Morabito (dir.), 1 795. Pour une République sans révolution, Rennes, PUR, 1996 ; Michel Vovelle (dir.), Le Tournant de l'an III : réaction et Terreur blanche dans la France révolutionnaire, Paris, éd. du CTHS, 1997.
3 Albert Mathiez, La Réaction thermidorienne, Paris, La Fabrique éditions, [1929] 2010.
4 Jacques Guilhaumou, La Langue politique et La Révolution française, Paris, Klincksieck, 1989. Cependant, Jacques Guilhaumou n’aborde pas l’époque thermidorienne dans son ouvrage.
5 René Bary, La Rhétorique française, Amsterdam, 1669, p. 98.
6 « Pour ce qui est de se rendre maître des cœurs, de les tourner à son gré, d'arracher des larmes ou d'exciter la colère par des paroles, voilà ce qui est rare. Or, c'est par là que l'orateur domine, c'est ce qui imprime le mouvement à l'éloquence ». Quintilien, Institutions oratoires, Livre VI, ch. 2. Voir Eric Negrel et Jean-Paul Sermain, Une expérience rhétorique. L’éloquence de la Révolution, Oxford, Voltaire Foundation, 2002.
7 Bronislaw Baczko, Comment sortir de la Terreur, Thermidor et la Révolution, Paris, Gallimard, 1989, p. 347.
8 B. Baczko, ibid.
9 Mette Harder, « Reacting to Revolution – The Political Career(s) of J.-L. Tallien », dans David Andress (dir.), Experiencing the French Revolution, Oxford, Voltaire Foundation, 2013, p. 87-112.
10 Voir Loris Chavanette, Quatre-vingt-quinze, La Terreur en procès, Paris, CNRS Éditions, 2017, p. 101-107.
11 Pierre Serna estime que ce discours d’apaisement thermidorien et libéral, proposant de mettre la justice à l’ordre du jour et de faire preuve de clémence pour les égarés, ne serait que « langue de bois » et pure « rhétorique ». Pierre Serna, « Radicalités et modérations, postures, modèles, théories. Naissance du cadre politique contemporain », Annales historiques de la Révolution française, 357 | 2009, p. 22.
12 Cf. Gérard Walter, Actes du Tribunal révolutionnaire, Mercure de France, Paris, 2005. Cf. aussi F. Bluche, « Le Procès de Danton », Revue du droit public et de science politique, t. 100, 1984, p. 937-947.
13 Camille Desmoulins, « Fragment d’une note sur le rapport de Saint-Just » dans Philippe Buchez et Pierre-Célestin Roux, Histoire parlementaire de la Révolution française, vol. 30, 1834-1838. Sur Camille Desmoulins, lire Hervé Leuwers, Camille et Lucile Desmoulins, Paris, Fayard, 2018.
14 Patrice Gueniffey, La Politique de la Terreur, « Germinal », Paris, Gallimard, 2000, p. 277-315.
15 Voir Loris Chavanette, « Quand les avocats racontent l’histoire. L’anecdote judiciaire dans les plaidoyers des défenseurs officieux à l’époque de la Révolution française », dans Geneviève Haroche-Bouzinac, Camille Esmein-Sarrazin, Gaël Rideau et Gabriele Vickermann-Ribémont, L’Anecdote entre littérature et histoire à l’époque moderne, Rennes, PUR, 2015, p. 239-250.
16 Sergio Luzzatto, L’Automne de la révolution, luttes et cultures politiques dans la France thermidorienne, Paris, Honoré Champion, 2001, trad. fr. Simone Carpentari Messina.
17 Bertrand Barère, Les Alors ou origine des mesures révolutionnaires, Paris, 1 795. Voir Lise Andries, « Récits de survie : les mémoires d’autodéfense pendant l’an II et l’an III », p. 261-275, dans Jean-Claude Bonnet (dir.), La Carmagnole des Muses. L’homme de lettres et l’artiste dans la Révolution, Armand Colin, Paris, 1988, p. 272.
18 Pour ce qui est des prémices de la rhétorique thermidorienne antijacobine, voir l’article de Michel Biard, « Après la tête, la queue. La rhétorique antijacobine en fructidor an II et vendémiaire an III », dans M. Vovelle (dir.), Le tournant de l’an III…, op. cit., p. 201-214.
19 Par exemple, les mémoires de défense de Fouquier révèlent le rôle joué par Amar, Vouland, Billaud et Collot dans l’élimination de Danton.
20 Et même Lebon dit avoir été victime de la Terreur dans ses lettres justificatives, notamment en expliquant qu’il voyait des conspirations des prisons partout parce qu’on les évoquait en permanence à la tribune du parlement.
21 Voir la lecture que fait Pierre Serna de la pensée de Carnot, dans La République des girouettes : 1789-1815… et au-delà : une anomalie politique : la France de l’extrême centre, Seyssel, Champ Vallon, 2005.
22 S. Luzzatto, L’Automne de la révolution…, op. cit., p. 341.
23 Mark Osiel, Juger les crimes de masse : la mémoire collective et le droit, trad. fr. Jean-Luc Fidel, préf. Antoine Garapon, Paris, Le Seuil, 2006.
24 Françoise Brunel, « Bridging the Gulf of the Terror », dans Keith Michael Baker (éd.), The French Revolution and the Creation of Modern Political Culture, vol. 4, The Terror, New York, Pergamon, 1994, p. 327-346.
25 Alphonse Aulard, La Société des Jacobins. Recueil de documents pour l’histoire du club des Jacobins de Paris, vol. VI, Paris, Jouaust, Noblet et Quantin, 1897, p. 342.
26 Ibid., p. 344.
27 Cf. Anne de Mathan, Histoires de la terreur : les « Mémoires » de François Armand Cholet et Honoré Riouffe, Paris, H. Champion, 2014, p. 27. Voir sur cette question, le classique : William Reddy, The Navigation of feeling : a framework for the history of emotions, New York, Cambridge University Press, 2001.
28 Près de la moitié à la décharge des accusés.
29 L’ancien accusateur public en rédigea trois mais n’en publia que deux.
30 Entendre la supposée conspiration contre la République de Fouquier et Robespierre.
31 Buchez et Roux, t. 35, op. cit., p. 82-85.
32 Ibid., p. 93.
33 Ibid., 107e témoignage, p. 90-92.
34 L’expression « mouton » désigne ici les agents de la police chargés de dénoncer les ennemis de la Révolution afin de les envoyer à la guillotine.
35 Buchez et Roux, t. 34, ibid., p. 394.
36 D. Andress (dir.), Experiencing the French Revolution, op. cit. ; Lynn Hunt, « The experience of Revolution », French historical studies 32, 2009, p. 671-678.
37 L. Hunt, L’Invention des droits de l’homme. Histoire, psychologie et politique, Genève, Markus Haller, 2013, p. 41.
38 Contra Laura Mason, « Thermidor and the Myth of Rupture » dans David Andress (dir.), The Oxford handbook of the French Revolution, Oxford, Oxford University Press, 2015 ; ou encore « The Thermidorian reaction », dans Peter Mc Phee (dir.), A Companion to the French Revolution, Oxford, Wiley-Blackwell, [2012] rééd. 2015, p. 313-327. Contra aussi Yannick Bosc, La Terreur des droits de l’homme. Le républicanisme de Thomas Paine et le moment thermidorien, Paris, éd. Kimé, 2016.
39 La philosophe Simone Goyard-Fabre a donné une définition de cette théorie. « Aux antipodes du jusnaturalisme classique, qui absorbait le citoyen dans la Cité, écrit-elle, le jusnaturalisme moderne aboutissait à mettre l’État au service de l’individu, estimant par-là sauver sa liberté fondamentale. [...] l’autonomie de la volonté, le caractère inviolable et sacré de la personne, le droit subjectif…, reconnus comme les valeurs fondamentales de l’homme moderne, sont les objectifs que l’État doit protéger ». Simone Goyard-Fabre, « Les deux jusnaturalismes ou l’inversion des enjeux politiques », Cahiers de philosophie politique et juridique, n° 11, 1987, « Des théories du droit naturel », p. 39.
40 Philippe Bourdin (dir.), La Révolution, 1789-1871 : écriture d'une histoire immédiate, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2008, p. 111-128.
41 Mona Ozouf, « L’opinion publique », dans Keith Michael Baker (éd.), The French Revolution and the Creation of Modern political Culture, vol. I, The Political Culture of the Old Regime, Oxford, 1987, notamment p. 424-430 ; Charles Walton, La Liberté d’expression en Révolution. Les mœurs, l’honneur, la calomnie, Rennes, PUR, 2014.
42 François Furet fait cette analyse au cœur de son portrait de Mirabeau. Cf. F. Furet, La Révolution française, t. 1, Fayard, Paris, [1988] rééd. 2011, p. 113.
43 Anne de Mathan a montré les limites de cette histoire factuelle et décontextualisée qui cache son visage politique, en la qualifiant d’« histoire au ras du sol ». A. de Mathan, op. cit., p. 24.
44 Joachim Vilate, Causes secrètes de la Révolution du 9 au 10 thermidor, Paris, 1795, p. 90 (parfois attribué à Choderlos de Laclos).
45 Lezay-Marnésia Adrien, Les Ruines, ou Voyage en France pour servir de suite à celui de la Grèce, Paris, Migneret et Maret, 1795.