1 Marie-Claude Canova-Green (« Dance and ritual : the “Ballet des nations” at the court of Louis XIII », Renaissance Studies, vol. 9, n° 4, « France in the English and French Theatre of the Renaissance », déc. 1995, p. 395) constate que la représentation des étrangers sur la scène française correspond à une caricature qui n’est pas fondée sur l’observation mais sur les conceptions des caractères nationaux invariables.
2 Ruth Florack, Bekannte Fremde. Zu Herkunft und Funktion nationaler Stereotype in der Literatur, Tübingen, Niemeyer, 2007, p. 4.
3 Antje Stannek, Telemachs Brüder. Die höfische Bildungsreise des 17. Jahrhunderts, Frankfurt/New York, Campus, 2001, p. 86.
4 Voir Antje Stannek, op. cit., p. 86-91 ; Paola Nobili, « Circolazione di stereotipi nell’Europa del Sei-, Settecento », Carla Pellandra (dir.), Grammatiche, grammatici, grammatisti : per una storia dell’insegnamento delle lingue in Italia dal Cinquecento al Settecento, Pisa, Libreria Goliardica, 1989, p. 119-160.
5 Pour la biographie de Marie Mancini, voir Claude Dulong, Marie Mancini. La première passion de Louis XIV, Paris, Perrin, 1993 ; Valeria De Lucca, ‘Dalle sponde del Tebro alle rive dell’Adria’. Maria Mancini and Lorenzo Onofrio Colonna’s Patronage of Music and Theatre between Rome and Venice (1659-1675), Phil. Dissertation Princeton University, 2009 ; Stefano Tabacchi, « Mancini, Maria », Dizionario Biografico degli Italiani, vol. 68, 2007, en ligne, http://www.treccani.it/enciclopedia/maria-mancini_ (Dizionario-Biografico)/ (consulté le 30 juin 2017).
6 La correspondance est conservée dans l’Archivio Colonna qui se trouve aujourd’hui à la bibliothèque du monastère Santa Scolastica à Subiaco.
7 Voir Emmanuelle Lesne-Jaffro, « Les lieux de l’autobiographie dans les mémoires de la seconde moitié du XVIIe siècle », Cahiers de l’Association internationale des études françaises, n° 49, 1997, p. 207, qui distingue entre le lieu commun généalogique, le récit de naissance et le lieu commun constitué par le récit d’enfance.
8 Toutes les références aux Mémoires de Marie Mancini se reportent à l’édition suivante : Marie Mancini, Apologie ou Les véritables Mémoires de Madame la Connétable de Colonna Maria Mancini, écrits par elle-même, dans Mémoires d’Hortense et de Marie Mancini [1965], éd. présentée et annotée par Gérard Doscot, Paris, Mercure de France, 1987, citations p. 103 et 105. Il s’agit de la seconde édition française des Mémoires publiée en 1678 par Sébastien Brémond, la première étant parue en 1677 sous le titre La Vérité dans son jour, ou Les Véritables Mémoires de Marie Mancini.
9 Marie Mancini, Apologie, op. cit., p. 98 et 103.
10 Ibid., p. 103 : « Ma mère, à raison de ma vivacité, […], me tenait presque toujours enfermée, et veillant sur moi de si près que je ne sortais jamais qu’en sa compagnie […] ».
11 Ibid., p. 105.
12 Ibid., p. 107.
13 Ibid., p. 109.
14 Ibid., p. 101.
15 Ibid., p. 102.
16 Myriam Dufour-Maître, Les Précieuses. Naissance des femmes de lettres en France au XVIIe siècle, éd. rev., corr. et augm., Paris, Champion, 2008, p. 141.
17 « Portrait de Madame la Connétable Colonne qu’elle-même a fait à la prière de l’une de ses amies », dans Claude Dulong, op. cit., p. 166.
18 Marie Mancini, Discorso Astrosofico delle mutationi de’ tempi, e d’altri accidenti mondani dell’Anno 1671, Modena, s. n., 1670, p. 3.
19 Myriam Dufour-Maître, op. cit., p. 141.
20 Antoine Baudeau de Somaize, Le Grand Dictionnaire des Pretieuses, historique, poetique, geographique, cosmographique, cronologique, & armoirique, […], Paris, Jean Ribou, 1661, seconde partie, p. 33-35, ici p. 34-35. Nous modernisons la citation.
21 Elisabetta Graziosi, « Lettere da un matrimonio fallito : Maria Mancini al marito Lorenzo Onofrio Colonna », Gabriella Zarri (dir.), Per lettera. La scrittura epistolare femminile tra archivio e tipografia, secoli XV-XVII, Rome, Viella, 1999, p. 542. Pour une reproduction intégrale de la lettre, voir Lucien Pérey [i. e. Clara Adèle Luce Herpin], Le Roman du Grand roi. Louis XIV et Marie Mancini, 4e éd., Paris, Calmann Lévy, 1894, p. 379-380.
22 Marie Mancini, Apologie, op. cit., p. 120.
23 Ibid., p. 148.
24 Pierre-Daniel Huet, « Lettre-traité de l’origine des romans (1670) », dans Madame de Lafayette, Œuvres complètes, éd. Camille Esmein-Sarrazin, Paris, Gallimard, 2014, p. 308. Le roman se trouvait probablement dans la bibliothèque des Colonna. Voir l’inventaire de la bibliothèque de Lorenzo Onofrio Colonna dressé par Natalia Gozzano, La quadreria di Lorenzo Onofrio Colonna. Prestigio nobiliare e collezionismo nella Roma barocca, Rome, Bulzoni, 2004, p. 266, où se trouve l’indication « Zarde Histoire espagnole ».
25 Marie Mancini, Apologie, op. cit., p. 123.
26 Le rôle fondamental joué par les Colonna dans l’établissement de ce théâtre a été étudié par Elena Tamburini, Due teatri per il Principe. Studi sulla committenza teatrale di Lorenzo Onofrio Colonna (1659-1689), Rome, Bulzoni, 1997, et par Valeria De Lucca, ‘Dalle sponde del Tebro alle rive dell’Adria’, op. cit., qui souligne notamment le caractère exceptionnel du mécénat théâtral de Marie Mancini.
27 Cité d’après Gino Benzoni, « Colonna, Lorenzo Onofrio », Dizionario Biografico degli Italiani, vol. 27, 1982, en ligne http://www.treccani.it/enciclopedia/lorenzo-onofrio-colonna_%28Dizionario-Biografico%29/ (consulté le 30 juin 2017). Jacques ou Giacomo d’Alibert, protégé de la reine de Suède, participe activement à l’ouverture du théâtre de Tor di Nona en 1672.
28 Cité d’après Lucien Perey, Marie Mancini Colonna. Une princesse romaine au XVIIe siècle, 3e éd., Paris, Calmann Lévy, 1896, p. 90.
29 Marie Mancini, Apologie, op. cit., p. 142.
30 Voir Valeria De Lucca, « Strategies of women patrons of music and theatre in Rome: Maria Mancini Colonna, Queen Christina of Sweden, and women of their circles », Renaissance Studies, vol. 25, n° 3, 2010, p. 374-392, en particulier p. 383-384.
31 Voir à Florence, Archivio di Stato, Mediceo del principato, 3939, p. 1234. L’avviso du 9 mars 1669 livre la description d’une conversazione dans le palais du connétable à Rome en mars 1669 : Perché nella conversazione del signor Contestabile v’andavano alcuni cavalieri ammogliati senza condurvi le mogli loro, questi, per non condurvele, come gli fu fatto intendere, s’astengono d’andarvi più. [Comme certains cavaliers mariés se rendaient normalement à la conversation du connétable sans leurs épouses, ils renoncent maintenant d’y aller pour ne pas être obligés d’y emmener leurs épouses comme on le leur avait demandé »]. Cité d’après Elena Tamburini, op. cit., p. 112 (trad. A. Grewe pour cette citation et les suivantes).
32 Depuis le XVIe siècle, les royaumes de Naples et de la Sicile sont des vice-royautés espagnoles. De nombreuses familles de la noblesse romaine telles que les Colonna qui portent le titre de ‘Grand connétable’ du royaume de Naples sont directement liées à la couronne espagnole dont l’influence se fait sentir aussi dans le domaine des mœurs. Voir Renata Ago, « Socialità et salotti a Roma tra Sei e Settecento », Maria Luisa Betri et Elena Brambilla (dir.), Salotti e ruoli femminili in Italia tra fine Seicento e primo Novecento, Venise, Marsilio, 2003, p. 177-188 ; Elena Brambilla, « Cenni per una periodizzazione della storia dei salotti in Italia », Elena Brambilla, Letizia Arcangeli et Stefano Levati (dir.), Socialità e relazioni femminili nell’Europa moderna. Temi e saggi, Milan, Franco Angeli, 2013, p. 186-191.
33 Marie Mancini, Apologie, op. cit., p. 134.
34 Pour l’interprétation de ces représentations, voir Valeria De Lucca, « ‘Pallade al valor, Venere al volto’. Music, Theatricality, and Performance in Marie Mancini Colonna’s Patronage », Susan Shifrin (dir.), ‘The Wandering Life I Led’ Essays on Hortense Mancini, Duchess Mazarin and Early Modern Women’s Border-Crossings, Cambridge, Cambridge Scholars Publishing, 2009, p. 113-156.
35 Voir Valeria De Lucca, ‘Dalle rive del Tebro alle sponde dell’Adria’, op. cit., p. 253, d’après Avviso di Roma du 25 juin 1672, qui parle des abusi introdotti in questa città da detta Colonna.
36 Extrait de la Bibliothèque apostolique du Vatican, ms Barb. Lat. 6405, F. 525v, Avvisi di Roma du 27 décembre 1670 : essendo in questa città entrato in qualche parte l’uso della Francia nelle conversationi, darà nell’impossibile, che non ne nascano di quelli, che sogliono partorire le corti, particolarmente quando sono di diversi genii come di diverse nationi, tanto più che, framezzandosi con i rinfreschi, può Bacco riscaldar le menti, e far concepire l’unioni venere. [La mode française des conversations s’étant répandue dans la ville, il sera probable que se développeront des conversations telles que les cours les produisent normalement, surtout lorsque les gens sont d’origine et de nationalité diverses, et cela d’autant plus que, des rafraîchissements étant servis, Bacchus peut réchauffer les esprits et provoquer des intimités vénériennes]. Cité d’après Valeria De Lucca, « Strategies of women patrons », op. cit., p. 383, n. 29.
37 Si teme che con tutte queste francesi si possa passare a Roma l’uso francese della gran libertà e licenza nel praticare. Extrait de Bibliothèque apostolique du Vatican, ms Barb. Lat. 6407, F. 423v, Avvisi di Roma du 7 novembre 1671, cité d’après Valeria De Lucca, « ‘Pallade al valor, Venere al volto’ », op. cit., p. 121, n. 21.
38 Ecco gli effetti che sanno produrre le donne di spirito troppo libero. Valeria De Lucca,‘Dalle rive del Tebro alle sponde dell’Adria’, op. cit., p. 251, Avvisi di Roma du 1er juin 1672.
39 Anne-Madeleine Goulet, « Le cercle de la princesse des Ursins à Rome (1675-1701) : un foyer de culture française », Seventeenth Century French Studies, vol. 33, n° 2, 2011, p. 60-71, ici p. 67-68.
40 Voir Christina Strunck, « Die femme fatale im Kirchenstaat : Positionen der Querelle des Femmes in Rom (1622-1678) », Eckhard Leuschner et Iris Wenderholm (dir.), Frauen und Päpste. Zur Konstruktion von Weiblichkeit in Kunst und Urbanistik des römischen Seicento, Berlin, De Gruyter, 2016, p. 3-20.
41 Ainsi, Natalia Gozzano (op. cit., p. 67) voit dans le mariage français du connétable une manière pour aprirsi delle opportunità internazionali stringendo parallelamente rapporti con la Francia [pour s’ouvrir des opportunités internationales en établissant en même temps des relations avec la France]. Pour elle, le comportement de Lorenzo Onofrio Colonna serait symptomatique d’une nouvelle orientation politique des princes italiens face à la décadence politique de l’Espagne et l’ascension de la France dans la seconde moitié du XVIIe siècle.
42 Valeria De Lucca (« ‘Pallade al valor, Venere al volto’ », op. cit., p. 122, n. 22) souligne que, selon les Avvisi di Roma, Marie Mancini Colonna est constamment observée par les Espagnols qui cherchent à compromettre le connétable en calomniant sa femme.
43 Marie Mancini, Apologie, op. cit., p. 129.
44 Sophie de Hanovre, Mémoires et Lettres de voyage, édités, présentés et annotés par Dirk Van der Cruysse, Paris, Fayard, 1990, p. 90 : « J’y étais sur un pied qu’on disait de tout ce que je faisais : “È la moda francese”, ce qui me rendit si effrontée de danser le soir avec M. le duc et mes filles dans la rue, où il y avait quelques nobles Vénitiens qui applaudirent beaucoup cette liberté française ».