Introduction Le « Poète » et le « Géomètre »
p. 9-23
Texte intégral
1L’interrogation par laquelle le jeune Henri Beyle ouvre sa réflexion sur les passions est emblématique des questions que pose, à l’orée du XIXe siècle, la reconfiguration de la carte des savoirs induite par le démantèlement du système des Belles-Lettres2. Si, au sortir de la Révolution, les frontières entre littérature et science sont encore très poreuses, la réalité d’une « différence » tend en effet à s’imposer, même si ce qui la fonde demeure objet de débats. Celle qu’établit le futur auteur de De l’amour (1822), un temps attiré par l’École Polytechnique, repose d’ailleurs moins sur une spécificité épistémologique que sur une différence de nature. En établissant une sorte de tableau dont l’intensité des passions constituerait l’abscisse et les « disciplines » l’ordonnée, Beyle esquisse un rapide portrait-type du poète, du philosophe et du géomètre, dont il souligne à la fois la proximité (une « même passion pour la gloire »), et la différence : au poète passionné s’opposerait le « géomètre » mathématicien, tandis que le philosophe, figure des Lumières et d’un savoir encore transdisciplinaire, demeure un potentiel point de rencontre, ou de contact, entre le domaine du cœur et celui de la raison.
2Dans ses Questions sur l’Encyclopédie, Voltaire avait en effet opposé aux « littérateurs » d’autrefois, qui se cantonnaient à la « critique grammaticale », les « gens de lettres d’aujourd’hui », caractérisés par « l’esprit philosophique3 ». Au tournant du siècle, cet « esprit » supposant une compétence pluridisciplinaire est relayé par les Idéologues que Stendhal admire. Le médecin Pierre-Jean-Georges Cabanis voit ainsi dans « la physiologie, l’analyse des idées et la morale » les « trois branches » d’une « science de l’homme4 » capable de rendre compte de l’homme physique, intellectuel et moral. Quant au philosophe Pierre Maine de Biran, il fait de « l’idéologiste » une figure de savant majuscule très proche de l’idéal des Lumières : « placé sur une éminence et comme immobile », il observe les « directions » des sciences et en analyse les « rapports », afin de « dress[er] la carte » d’un « pays immense et infiniment varié, partagé en une multitude de districts, coupés par un plus grand nombre de routes de communication »5. À l’époque où Beyle rédige son journal, cet « esprit » transdisciplinaire souffle encore, même si, à partir du Concordat et surtout de l’Empire, « [u]n nouveau partage des compétences se met en place entre le ‟poète”, le ‟prêtre” et le “savant”, chacun se voyant désormais reconnaître un domaine d’intervention délimité et exclusif6 ».
3L’opposition entre le « poète » passionné et le froid « géomètre » évoque d’ailleurs celle que le romantisme convertit, dès 1802, en choc des cultures : la science, accuse Chateaubriand, « dessèche le cœur, désenchante la nature7 » ; elle menace même, pour Lamartine, la « civilisation pensante », dès lors que le savoir enseigné se réduit au « chiffre muet et mort à l’aide duquel [on] compte des quantités et mesure des étendues8 ». Au mitan du siècle, le « poète » et le « géomètre » ne semblent plus pouvoir tenir le même langage, malgré les tentatives de synthèse, à l’image de la « poésie scientifique9 ». Converti en cheval de bataille, le Progrès devient l’exclusive du positivisme, qui l’associe en priorité à l’essor technique. S’il veut arpenter les terres scientifiques, ou simplement enjamber une frontière de plus en plus marquée, le « Poète » n’a donc guère d’autre choix que d’épouser les présupposés d’une science devenue un marqueur idéologique, voire, avec la Troisième République, un étendard politique. Ainsi, pour le physiologiste Paul Bert, futur Ministre de l’Instruction publique et des Cultes du gouvernement Gambetta, « [la] science, qui est déjà libératrice de la pensée humaine, aspire à devenir la régulatrice des sociétés ». « En des termes simples », poursuit-il, « c’est la méthode scientifique avec laquelle doivent être abordés les problèmes sociaux »10. À la fin du siècle, si le « géomètre » est volontiers républicain, la passion du « poète » est suspectée d’être réactionnaire, voire décadente.
4Ces représentations archétypales s’appuient bien entendu sur des lieux communs, nécessairement schématiques. Elles sont néanmoins révélatrices de la manière dont peut s’incarner, au XIXe siècle, le positionnement sur la carte des savoirs : le caractère, au sens où l’entendait La Bruyère, y joue toujours un rôle définitoire, permettant en sous-main de penser la spécificité des compétences, le « profil » des disciplines en formation. C’est cette personnification de la « différence » entre homme de lettres et homme de sciences qu’explore la présente anthologie, en essayant d’exposer ses rouages et ses enjeux, mais aussi ses principales figures. Le portrait-type servant de cadre théorique à la réflexion d’Henri Beyle en constitue bien souvent l’arrière-plan, le fondement implicite à partir duquel les regards croisés du savant et de l’homme de lettres mesurent ce qui les distingue : tout au long du siècle, se dire « poète » suppose que l’on soit capable de cerner le « géomètre », de la même manière que, pour se sentir « géomètre », il faut pouvoir définir le « poète » ; dans cette mesure réside l’essentiel d’une philosophie de l’ (auto) portrait, par laquelle penser la différence, mais aussi la proximité. Les portraits « croisés » ici restitués visent en effet tout autant à définir le sujet décrit (« poète » ou « géomètre ») qu’à faire émerger la compétence propre d’un regard spécialisé (« scientifique » ou « littéraire »). De la confrontation des deux naît alors bien souvent une image imprévue. Les compétences mobilisées et le savoir revendiqué déjouent les représentations attendues, parfois à l’insu du portraitiste : le « poète » peut se faire logicien, et le « géomètre » mystificateur.
5Cet écart peut bien entendu s’expliquer par la différence essentielle des discours scientifique et littéraire. Alors que le premier est soumis au principe de progrès, le second a vocation à résister à l’usure du temps. À l’inverse du discours littéraire, qui vise l’éternité, le discours scientifique est par essence périssable, puisque les théories qu’il formule sont destinées à évoluer. L’écart ressenti à la lecture peut donc partiellement être imputé à la distance temporelle : la « science » du XIXe siècle n’est plus la nôtre, alors que sa littérature peut nous demeurer familière.
6L’enjeu principal de ces portraits « croisés » est néanmoins ailleurs. L’art et la stratégie dont ils relèvent mettent tout d’abord en lumière l’arsenal de techniques mobilisé dans la « guerre des sciences et des lettres ». Les attaques ad hominem, voire ad personam, sont en effet nombreuses : l’homme de lettres et le savant ont pour évident point commun d’affectionner l’anti-portrait. Mais plus généralement, il s’agit, dans un cas comme dans l’autre, d’évaluer une différence, pour la faire jouer : en faveur de l’ethos du portraitiste, la plupart du temps, et de la conception de la science qu’il entend promouvoir (que celle-ci suppose une convergence ou une divergence du « poète » et du « géomètre ») ; contre les lieux communs et les oppositions factices, parfois, quitte à faire émerger de nouveaux archétypes ; au profit, plus souvent, de l’illustration d’une idée ou d’une théorie, dans la mesure où la personnification à l’œuvre dans le portrait tend à rejoindre l’allégorie ou l’exemplum.
7Ce jeu avec la différence échappe donc très largement à la logique de l’affrontement, qu’il intègre à une stratégie plus globale de confrontation. Celle-ci peut d’ailleurs revêtir une dimension proprement ludique, en particulier dans le texte littéraire, où l’art du portrait participe traditionnellement de la mise en place d’une lecture à clé. L’immense notoriété acquise par la figure du savant en fait, au XIXe siècle, un sujet de choix, quitte à ce que la combinaison des modèles transforme le portrait en jeu des sept erreurs. Là encore, néanmoins, la stratégie de reconnaissance qui gouverne ce type de textes n’a pas pour but unique la source réelle du portrait. Elle cherche également à affirmer la pertinence d’un regard et d’un discours qui entendent maintenir leur spécificité, voire leurs prérogatives : la manière de présenter l’Autre en dit long sur la conception de sa propre pratique, mais aussi sur sa conception du savoir11.
8Aussi l’ultime rubrique de cette anthologie en est-elle la logique conclusion, bien qu’elle semble relever du cabinet de curiosités. Les « autoportraits croisés » qui la composent constituent en effet à première vue une rareté, puisque c’est la recherche d’une fusion, sinon d’une osmose, qui prévaut : l’homme de lettres s’y présente à la manière d’un savant, tandis que le savant revendique un jugement esthétique ; le « poète » et le « géomètre » semblent vouloir rebâtir la confrérie savante que le « philosophe » du XVIIIe siècle permettait d’envisager.
9La différence est néanmoins de taille. C’est désormais sur le mode de la revendication que cette fraternité s’exprime, et ces « autoportraits » rendent explicite ce qui, dans les « portraits » précédents, demeurait latent : la confrontation induite par le croisement met forcément en jeu une image de la littérature et une image de la science, que celles-ci résident dans le modèle portraituré, ou dans le regard du portraitiste. Le point de vue sur l’une trahit toujours l’optique (idéologique ou esthétique) de l’autre. Qu’ils aient pour point commun de se concentrer sur la pratique du modèle (« Portraits in situ »), de rechercher le contre-pied (« Anti-portraits ») ou de mettre en œuvre un art « scientifique » de la description (« Physiognomonies ») ; qu’ils reposent sur la devinette (« Portraits-mystère »), ou sur l’exemplarité (« Allégories », « Images d’Épinal »), les portraits réunis dans cette anthologie croisent non seulement les regards et les modèles, mais également les représentations des disciplines. En mesurant une différence, ils témoignent quoi qu’il en soit d’une obsession – voire d’une fascination – réciproque, perceptible dans l’usage de procédés communs. Ce sont eux qui fournissent son architecture à cette anthologie, dont le but est de faire apparaître un art et une stratégie du portrait partagés.
10Les parcours proposés auraient bien évidemment pu être tout autre, et ils demeurent à l’état de potentiels itinéraires de lecture, esquissés par le jeu des renvois internes. Les portraits réunis auraient ainsi pu être regroupés en fonction de la nature du texte dans lequel ils s’insèrent, voire du degré de « réalité » que celle-ci implique : le texte de fiction, le témoignage ou les mémoires, le récit clinique, l’éloge ou le pamphlet ne relèvent pas de la même stratégie, et le traitement du modèle y diffère, a priori, radicalement.
11Ce principe de classement aurait néanmoins présenté l’inconvénient d’imposer à certains textes une grille formelle cernant imparfaitement leur véritable nature : les portraits cliniques que Max Nordau dresse de Verlaine (texte 54), Cesare Lombroso de Baudelaire (texte 32), ou encore Louis-Francisque Lélut de Pascal (texte 47), relèvent-ils du récit de cas, du pamphlet, de l’exemplum, ou de la pure fiction ? Si l’Otto Lidenbrock de Jules Verne (texte 67) est bien un personnage imaginaire, que dire du Velpeau de Villiers de l’Isle-Adam, devenu, comme son Edison, l’acteur d’un récit fictif (textes 9 et 52) ? Plus largement, la confrontation du portrait romanesque à la réalité historique est-elle, dans l’optique d’un croisement des représentations, la plus pertinente ? Le Vésale dont Pétrus Borel fait un protagoniste de nouvelle « frénétique » (texte 15) n’est pas le père de l’anatomie retenu par l’Histoire, mais il traduit cependant la violence que peut représenter la pratique scientifique. De la même manière, le Charcot observé par Mirbeau, alors journaliste (texte 12), est moins l’éminent médecin de la Salpêtrière qu’un personnage incarnant les craintes du « poète » face à une science toute-puissante, comme le poète « décadent » ou « dégénéré » représente, pour les docteurs Émile Laurent ou Max Nordau, une menace non seulement pour la littérature, mais également pour la société dans son ensemble (textes 22, 33 et 69).
12La fiction, dans ces portraits « croisés », n’est donc pas l’apanage de la littérature, mais elle ne s’oppose pas pour autant à la formulation d’une réalité – non réductible, certes, à la traditionnelle mimesis. S’il rate ou tord le modèle, le portrait n’en comporte pas moins sa vérité, qui se révèle à la manière de l’anamorphose : pour qui sait choisir le bon angle de vue, la manière d’envisager le modèle éclaire une représentation de la « discipline » ou du domaine de savoir qu’il est censé représenter. Le biais choisi témoigne alors de la réalité d’une perception où l’objectivité compte finalement moins que la recherche d’une juste distance : le savoir de l’Autre – incarné par l’Autre – est-il pour moi une menace, un leurre, ou un enseignement ?
13Cette anthologie aurait également pu respecter les domaines de compétence proclamés, ou reconnus, et reprendre ainsi une nomenclature disciplinaire : l’homme de lettres d’un côté, poète ou prosateur, le savant et ses déclinaisons spécialisées de l’autre. Un tel principe aurait néanmoins figé ce que l’anthologie entend précisément restituer dans sa mobilité. Il aurait, qui plus est, donné le sentiment – rassurant, mais partiellement anachronique – d’une fausse familiarité. La carte des « spécialités » n’est pas (encore) la nôtre : le médecin est souvent physiologiste, chimiste, voire naturaliste, tout comme le mathématicien est astronome et physicien ; quant au « poète », il peut de même être savant (comme Goethe), ou se présenter comme le naturaliste de la société (comme Balzac ou Zola).
14Un tel principe aurait malgré tout permis de rendre patente, dans ce jeu croisé des regards, la suprématie constante et croissante du médecin. Les raisons en sont tout autant philosophiques qu’historiques : parce qu’il est un praticien (un « homme de l’art »), et que son matériau est l’humain, le médecin représente, pour l’homme de lettres, un potentiel confrère, et donc un rival de choix ; parce que le « moment idéologique » en fait, avec Pierre-Jean-Georges Cabanis, le représentant de la Science par excellence, le médecin incarne tout au long du siècle un modèle de savoir pluridisciplinaire capable de juxtaposer la figure du savant et celle du philosophe12. Observateur des ravages de la passion, physiologiste et de plus en plus psychologue, spécialiste du corps autant que de l’esprit, le médecin est, par essence, « entre deux ».
15Réelle ou fantasmée, la figure du médecin aurait par conséquent pu faire à elle seule l’objet d’une anthologie. Elle n’est certes pas la seule à avoir inspiré l’homme de lettres, comme en témoigne la présence récurrente d’Alexander von Humboldt et, plus généralement, des naturalistes, ou encore des mathématiciens. Seul le médecin, néanmoins, constitue à la fois une figure littéraire et un observateur assidu, voire passionné, des hommes de lettres, dont il s’attribue parfois indûment la spécialité13. La technique mise en œuvre de part et d’autre est en effet souvent la même : qu’il soit clinique ou littéraire, le portrait suppose le même art de l’observation et du déchiffrement, et l’herméneutique mise en place cherche toujours à articuler le particulier (symptomatique ou caractéristique) au général (la nosographie ou l’archétype). Cette similarité explique le succès du croisement entre littérature et médecine14, et témoigne d’une optique souvent commune, bien que les conclusions diffèrent.
16Un classement par « figures » (scientifiques ou littéraires) n’aurait cependant pas permis de rendre compte de la nature véritable du croisement ici illustré. Si des modèles reviennent souvent – en véhiculant des images parfois contradictoires –, cette anthologie n’est pas un panthéon, et encore moins le who’s who des personnalités scientifiques ayant le plus influencé les hommes de lettres (et vice versa). Les figures dont il est question sont en premier lieu celles d’une confrontation entre deux domaines de savoir, à une époque où leur dialogue, fût-ce sous la forme d’une violente polémique, était essentiel à leurs définitions réciproques. Si « l’imposture intellectuelle15 » trouve ici ou là un visage, elle n’est pas non plus l’enjeu principal de ces portraits croisés. On aimerait que, par-delà les jugements axiologiques et les prises de position, les miroirs que se tendent le « poète » et le « géomètre » fassent apparaître la nécessité, pour chacune des parties en présence, de leur mise en regard.
Notes de bas de page
2 Voir par exemple le constat amer dressé par Louis de Bonald dans « Sur la guerre des sciences et des lettres », (Œuvres complètes, Paris, Migne, 1859, t. III), commenté par Hugues Marchal (« L’artefact de la distance », Fabula-LhT, n° 8, « Le partage des disciplines », mai 2011, URL : http://www.fabula.org/lht/8/marchal.html). Voir également l’article de Stéphane Zékian, « Siècle des lettres contre siècle des sciences : décisions mémorielles et choix épistémologiques au début du xixe siècle » (ibid., URL : http://www.fabula.org/lht/8/zekian.html).
3 Œuvres complètes de Voltaire, nouvelle édition avec des notes et des observations critiques, par M. Palissot, Paris, Stoupe et Servière, 1792, t. 41, p. 536.
4 Rapports du physique et du moral de l’homme [1802], Genève, Slatkine reprints, 1980, p. 61.
5 Mémoires sur les rapports de l’Idéologie et des mathématiques, dans Maine de Biran, Œuvres, éd. François Azouvi, Paris, Vrin, 1988, t. III, p. 8. Sur le « moment idéologique », voir Yves Citton, Lise Dumasy (éd.), Le moment idéologique. Littérature et sciences de l’homme, Lyon, ENS éditions, coll. « La croisée des chemins », 2013.
6 Jean-Luc Chappey, « De la science de l’homme aux sciences humaines : enjeux politiques d’une configuration de savoir (1770- 1808) », Revue d’Histoire des Sciences Humaines, 2006/2 n° 15, p. 59.
7 Génie du christianisme [1802], dans Essai sur les révolutions. Génie du Christianisme, éd. Maurice Regard, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1978, p. 807.
8 Alphonse de Lamartine, Cours familier de littérature, Paris, chez l’auteur, 1857, t. 3, p. 484.
9 Sur la « poésie scientifique », voir Hugues Marchal (dir.), Muses et ptérodactyles. La poésie de la science de Chénier à Rimbaud, Paris, Les Éditions du Seuil, 2013.
10 Paul Bert, Revues scientifiques publiées par le journal « La République française », Paris, Masson, 1879, p. 3.
11 Ces questions recoupent celles que soulève la « panthéonisation » du savant par l’écrivain. Voir sur ce sujet les études réunies par Évelyne Thoizet, Nicolas Wanlin et Anne-Gaëlle Weber, Panthéons littéraires et savants-XIXe-XXe siècles, Arras, Artois Presses Université, coll. « Études littéraires », 2012.
12 Sur le rôle et la personnalité de Pierre-Jean-Georges Cabanis, voir Mariana Saad, « La médecine constitutive de la nouvelle science de l’homme : Cabanis », Annales historiques de la Révolution française [En ligne], 320 | avril-juin 2000 : http://ahrf.revues.org/144 ; Yves Pouliquen, Cabanis, un Idéologue de Mirabeau à Bonaparte, Paris, Odile Jacob, 2013.
13 L’émergence de la figure de l’aliéniste, puis de celle du psychiatre, concrétise en grande partie cette « spécialité », à une époque où génie et folie sont constamment mis en parallèle. Sur ce sujet, voir Frédéric Gros, Création et folie. Une histoire du jugement psychiatrique, Paris, PUF, coll. « Perspectives critiques », 1997 ; Philippe Artières, Clinique de l’écriture. Une histoire du regard médical sur l’écriture, Le Plessis-Robinson, Les Empêcheurs de penser en rond-Institut Synthélabo, 1998 ; Juan Rigoli, Lire le délire. Aliénisme, rhétorique et littérature en France au XIXe siècle, Paris, Fayard, 2001.
14 Sur ce sujet central, on pourra se reporter en premier lieu à la thèse monumentale de Jean-Louis Cabanès, Le Corps et la maladie dans les récits réalistes (1856-1893), Paris, Klincksieck, 1991, 2 t.
15 J’emprunte ici l’expression qui donne son titre à l’ouvrage polémique des physiciens Alan Sokal et Jean Bricmont (Impostures intellectuelles, Paris, Odile Jacob, 1997) qui dénonçaient la récupération, fautive selon eux, de concepts physico-mathématiques par les sciences humaines. Dans la présente anthologie, épreuve du temps oblige, c’est d’ailleurs avant tout l’imposture de « scientifiques » comme Nordau, Lombroso, ou les phrénologues qui apparaît.
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Maurice Carême. « Comme une boule de cristal… » Entre poésie savante et chanson populaire
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