Dévotions de deux comtesses d'Artois au xive siècle : Mahaut et Marguerite
Mémoire des ancêtres et prestige du sang royal en Artois
p. 103-117
Texte intégral
1Au XIVe siècle, l’Artois ignore le principe de représentation. En conséquence, il peut être transmis aux filles. Mahaut, fille de Robert II, transmet le comté à sa fille Jeanne de Bourgogne qui elle-même le transmet à sa fille Jeanne, alors épouse de Eudes IV de Bourgogne. Le comté revient à leur petit-fils, Philippe de Rouvres, duc de Bourgogne1. Celui-ci meurt en 1361 sans descendance. Le roi intègre alors au domaine royal, au nom de la proximité de parenté, les duchés de Bourgogne et de Normandie ainsi que les comtés de Champagne et de Brie, qui étaient aux mains de son beau-fils2. L’ordonnance royale ne mentionne pas le comté d’Artois qui revient alors à la sœur cadette de Jeanne, Marguerite3. Marguerite, fille de Philippe V, comtesse douairière de Flandre depuis 1346, prend à son tour le titre de comtesse d’Artois dès 1362 et jusqu’à sa mort en 13824. Le comté revient ensuite à son fils, Louis de Male, comte de Flandre (f 1384), qui le transmet à sa fille Marguerite. Par le second mariage de cette dernière, le comté rejoint les possessions du duc de Bourgogne, Philippe le Hardi5.
2Ces deux comtesses d’Artois, Mahaut et Marguerite, veillent régulièrement à rappeler leurs liens avec le sang royal. Leurs dévotions sont marquées par ces préoccupations.
3La comtesse Mahaut est une princesse de sang royal pour qui le souvenir des parents défunts est une constante préoccupation6. Mahaut se trouve à la tête du comté d’Artois au moment du décès de son père Robert en 1302 et d’une partie du comté de Bourgogne à la mort de son époux Othon l’année suivante. Cette situation patrimoniale exceptionnelle pour une femme explique que la comtesse se livre sans relâche au culte de ses morts et à la mise en valeur de leurs monuments funéraires. Il faut ajouter à cela le fait d’être la mère de deux épouses capétiennes, Jeanne et Blanche de Bourgogne, et, par conséquent, la belle-mère de deux rois de France successifs. Tout au long de son veuvage, Mahaut organise et met en scène la mémoire de sa famille, s’inspirant en cela de l’exemple des rois de France. Elle crée ainsi un système du souvenir autour des comtes d’Artois, inscrivant leur mémoire dans leur territoire, mais aussi dans la lignée royale dont ils descendent.
4C’est tout d’abord à la préservation du souvenir de son père que s’emploie Mahaut. Neveu de Louis IX, fils de Robert d’Artois mort en héros à La Mansourah, Robert II est fait chevalier par le roi lui-même en 1267. Tué lors de la bataille de Courtrai en 1302, il connaît une mort presque aussi chevaleresque que celle de son père7. Le 2 octobre 1304, Mahaut envoie le prieur des frères prêcheurs et le lecteur des frères mineurs d’Arras, avec quelques-uns de ses familiers, chercher le corps de son père, recueilli par un Cordelier de Saint-Omer8. Ses restes sont transportés en grand appareil à travers l’Artois, reçus avec les honneurs à Lens et à Arras, où sont célébrées des obsèques somptueuses9. Ils sont déposés enfin, le 20 décembre 1304, en l’église de l'abbaye de Maubuisson. Cette translation du corps de son père, telle que Mahaut l’orchestre, lui permet de rappeler aux principales villes du comté qu’elle en est bien l’héritière. Elle prend possession de son patrimoine.
5Le voyage s’achève donc à Maubuisson, abbaye royale. Une charte, conservée en A 51, montre que, dès le mois de janvier 1305, la comtesse ordonne que, deux fois par an, aux dates anniversaires de sa mort et de sa sépulture, des obits solennels soient célébrés à Maubuisson pour l’âme du comte Robert. Elle consacre une rente de quarante livres tournois à cet effet, à prendre sur le péage de Bapaume. La moitié de ce montant, soit vingt livres, sera utilisée pour faire pitance au monastère aux jours des dits obits. La fondation est confirmée au mois de mars par l’évêque de Paris10. En 1307, Mahaut commande à un orfèvre parisien une tombe en argent11. Peut-être veut-elle évoquer par cette tombe celle de saint Louis à Saint-Denis, que les chroniqueurs Guillaume de Nangis et Primat disent être d’or et d’argent et merveille unique au monde12. Ainsi, ramené à Maubuisson par les soins de sa fille et héritière, le comte d’Artois retrouve le lignage royal. Mahaut rappelle qu’elle est une Capétienne.
6Dans une charte conservée en A 55, au mois de janvier 1309, la comtesse établit sur les revenus du bailliage de Calais une rente de 15 livres parisis au profit de Notre-Dame de Boulogne (diocèse de Thérouanne), pour la célébration chaque samedi d'une messe à note, au cours de laquelle des oraisons des morts seront dites pour son père, pour son époux, pour elle et ses enfants. Elle demande de maintenir l’entretien d’un luminaire de quatre grands cierges fondé par le comte d’Artois et d'une effigie de chevalier sur sa monture13. Les cierges doivent brûler à toutes les fêtes, « especialment es festes Nostre Dame ». Le chevalier en bois sculpté est peint à la ressemblance de son père14. Cette effigie doit servir à la « remembrance » du comte, en l’absence de sa tombe qui se trouve à Maubuisson. Ce type d’image constitue un genre de mémorial tout à fait nouveau en France ; on sait que Philippe le Bel put voir cette statue lors d’un pèlerinage à Notre-Dame de Boulogne. Il fit placer peu après dans la nef de Notre-Dame de Paris une statue équestre de bois le représentant lui-même, connue par un dessin des Albums de Gaignières15.
7Maubuisson et Notre-Dame de Boulogne sont ainsi les deux lieux que Mahaut voue à la mémoire de son père, entre lignage royal et Artois. Elle ne cesse, jusqu'à la fin de sa vie, d'entretenir et de perfectionner ces deux fondations. En 1312, les quatre cierges de Boulogne sont refaits et le chevalier de bois est repeint16. La comtesse fait aussi réaliser divers travaux de valorisation de la sépulture de son père, dont la dorure des fleurs de lis ornant la tombe17. Elle commande encore en 1314 une croix et une statue de son père, qui devront guider le pèlerin sur le chemin de l’abbaye de Maubuisson vers la dernière demeure du comte18.
8De 1305 à 1311, Mahaut fait réaliser divers ouvrages de peinture dans son château de Hesdin, sa résidence principale en Artois, et cela dans plusieurs chambres, dans la chapelle, et dans son oratoire. Les comptes permettent d’entrevoir l’aspect et le sens de ces fresques. L’une d’elles, dans la chapelle, représente Robert d’Artois et ses enfants19. La chambre de Mahaut est ornée d’une galerie de têtes en relief, en plâtre peint, dotées de couronnes d’étain doré et accompagnées d’inscriptions, formant une véritable galerie de « portraits » des rois et reines de France, entourés de fleurs de lis20. Aussitôt après l’avènement de Charles IV en 1322, la comtesse fait réaliser une nouvelle tête venant s’ajouter à sa galerie. L’installation de cette série de « portraits », qui ne sont pas encore ressemblants, a précédé celle des statues des rois de France depuis Pharamond par Philippe le Bel dans la grande salle de son palais à Paris. Comme le montre Françoise Baron, il est possible que Robert d’Artois ait rapporté l’idée de Rome où des séries pontificales du même genre existent à Saint-Pierre et Saint-Paul-hors-les-Murs21. En 1320, la comtesse fait exécuter à l’hôtel d’Artois de Conflans une fresque murale pour orner une galerie représentant l’histoire, commentée par des inscriptions, des expéditions de Robert d’Artois en Italie22. L’année suivante, elle donne 200 livres tournois que lui devait Louis, comte de Clermont, chambellan de France, pour une tombe pour Agnès de Bourbon, seconde femme du comte Robert II d’Artois23.
9En 1322, Mahaut fait reconstruire le couvent des Clarisses de Saint-Omer, autrefois fondées par son père24. Trois ans après, elle fait orner le portail de statues peintes représentant la crucifixion, la Vierge, saint Jean, son père Robert d’Artois, Mahaut elle-même, la reine de France Jeanne de Bourgogne, le prévôt d’Aire Thierry d’Hirson et l’abbaye25.
10Célébrer la mémoire de Robert d’Artois permet de rappeler les liens familiaux qui unissent la comtesse à saint Louis et au sang capétien dans un contexte difficile pour elle, du fait de la contestation dont elle est l’objet de la part des nobles d’Artois. Les lieux, les objets, l’iconographie choisie par Mahaut insistent tous sur le sang royal de son père.
11Othon, comte de Bourgogne, suit rapidement le père de Mahaut dans la tombe puisqu’il meurt à Melun le 17 mars 1303 des blessures reçues au combat contre les Flamands. En 1310, la comtesse fait transporter le corps de son époux de l’abbaye du Lys dans celle de Cherlieu, auprès du comte Hugues, son père, et de sa mère, Alix ou Alice de Méranie, morte en 1279. Elle est déjà intervenue dans l’arrangement des tombes de ses beaux-parents, puisqu’elle a fait exécuter en 1306 une tombe de cuivre doré pour Alix. Quant à Othon, elle commande pour lui en 1312 un tombeau de marbre blanc, qui est l'œuvre du sculpteur Jean de Huy. Il représente Othon en chevalier armé de son écu et de son épée, un lion à ses pieds, deux anges soutenant son oreiller. Sur le socle se trouve un cortège de deuillants. La sculpture est acheminée aux frais de Mahaut jusqu’à Cherlieu26. Dans d’autres comptes de 1312, il est question de graver une inscription sur la tombe, et aussi d’une « image » (effigie) de monseigneur de Bourgogne27.
12Dans son testament de 1302, Othon avait demandé que soit réalisé un hôpital sous le château de Bracon. Mahaut respecte ces dernières volontés, comme le montre la charte de fondation, datée du 16 août 1327, dont une copie datée de 1400 est conservée en A 70. L’hôpital est placé sous la protection de la Vierge, de saint Michel archange et de saint Maurice. Elle règle très précisément le fonctionnement de l’institution : soins et alimentation des assistés, financement, gestion par un recteur devant rendre des comptes à Mahaut puis ses successeurs, secondé par une femme honnête et vertueuse, la maîtresse des pauvres. Ils seront aidés par quatre servantes et deux serviteurs28.
13Mais, en parallèle, Mahaut a réalisé une seconde fondation, celle de l’hôpital de Hesdin, prévue dans son testament de 131829. L’achat de maisons et la construction proprement dite s’étalent entre 1321 et 1323 : un chirographe des échevins de Hesdin fournit la liste de ces achats de la comtesse30. En 1323, l’hôpital se présente comme une vaste salle de 53 mètres sur 11, gérée par les soins d’un personnel à peine plus nombreux qu’à Bracon : un recteur, une maîtresse des pauvres, cinq servantes et deux serviteurs31. Cette double fondation correspond à la double implantation territoriale des possessions de Mahaut, au comté de Bourgogne et en Artois, ainsi qu’à leur double provenance : par héritage et par mariage.
14Mahaut et Othon ont eu deux filles, Jeanne et Blanche, épouses de Philippe V et Charles IV, et trois garçons : Robert l’aîné, Jean et Robert l’enfant32. Le premier-né serait mort en bas âge avant 1298 ou 1299. Jean serait mort également en bas âge avant 1302. Leurs sépultures se trouvent chez les Dominicains de Poligny, fondés par Alice de Méranie, belle-mère de Mahaut, au comté de Bourgogne33. Mahaut commande en 1315 au sculpteur Jean Pépin de Huy un gisant de marbre pour le petit Jean34. À Notre-Dame de Boulogne, dès 1309, le souvenir des enfants de la comtesse est associé à celui de Robert d’Artois. La fondation est confirmée en 132235. Le 11 mars 1310, l’abbé de Saint-Augustin près de Thérouanne lui confirme par écrit que, chaque semaine, trois messes seront célébrées dans son monastère, l’une de Requiem pour l'âme du comte d’Artois son père, la deuxième de la Vierge pour elle-même et la troisième du saint Esprit pour ses enfants36. Après avoir organisé à son gré les sépultures de son père et de son mari, Mahaut s’applique à maintenir la mémoire de ses fils trop vite trépassés.
15Le puîné, Robert dit l’Enfant, est né vers 1299 et mort en 1317. Il est inhumé dans l’église des Cordeliers de Paris, particulièrement liée à la famille royale37. Son gisant le représente en armure de chevalier38. Dès le mois d’octobre 1317, Mahaut commande des séries de messes pour l’âme de son fils et prend soin de le faire inscrire dans les obituaires de nombreuses églises et abbayes du comté de Bourgogne : Bullion39, Arbois40, Baumes-les-Dames41, Mont-Sainte-Marie42, Paray-le-Monial43 et Corneux44. Elle sollicite également les Augustines de Pontoise. En 1326, la comtesse commande la réalisation d’un ornement pour la tombe de Robert, en forme de treillis, au sujet duquel elle demande qu’il soit à l’image de celui représenté sur la tombe de « Blanche d’Espaigne », fille de saint Louis, également inhumée chez les Mineurs45.
16Dans la dernière décennie de son existence, Mahaut associe ses filles, Blanche et surtout Jeanne, à cette mémoire familiale. Jeanne est reine de France de 1317 à 1322. C’est le moment pour Mahaut, une fois lavée officiellement de l’accusation d’empoisonnement qui pesait sur elle, de montrer fièrement sa place au sein du lignage royal46. La comtesse fait de nombreuses aumônes à l’hôpital Saint-Jacques à Paris. Sur le portail, sculpté vers 1319-1324 par Raoul de Heudicourt, sont représentées Mahaut, Jeanne et ses quatre filles47. Il faut sans doute voir ici une préoccupation particulière de la part de Mahaut, dont deux filles furent autrefois accusées d’adultère.
17En mars 1324, une charte de la comtesse confirme la fondation de deux chapellenies à Notre-Dame-la-Royale de Maubuisson, celle de 1305 pour son père Robert d’Artois et une seconde en 1320 pour l’âme d’Othon, d’elle-même et ses enfants. De grandes messes devront être célébrées pour eux chaque semaine dans la chapelle qui est dite chapelle Saint-Jean48.
18Après la disparition de Mahaut, une autre femme de sang royal porte longtemps le titre de comtesse d’Artois : il s’agit de Marguerite, fille de Philippe V et Jeanne de Bourgogne, petite-fille de Mahaut, qui a perdu son époux Louis II, comte de Flandre, mort à la bataille de Crécy en 1346. Devenue ainsi par mariage et héritage comtesse d’Artois, de Bourgogne et de Flandre, la fille du roi capétien nous a laissé quelques fondations remarquables dans le trésor des chartes49.
19Quelques exemples montrent que Marguerite s’inscrit dans la continuité de la piété de Mahaut et vient parfaire ses fondations laissées inachevées. Ainsi, le 24 avril 1367 laisse-t-elle aux religieuses de la Chartreuse de Gosnay, autrefois fondées par Thierry d’Hirson et Mahaut d’Artois, une rente en nature (blé et chapons) qu’elles lui devaient ; en mai 1374 encore, elle leur laisse des biens afin de parfaire 100 livres de rente que la comtesse Mahaut voulait leur donner, dont elles n’ont encore reçu que 4050. Marguerite se doit d’achever l’œuvre de Mahaut pour cette communauté féminine très remarquable, car les moniales sont très peu nombreuses dans cet ordre. Autre donation intéressante, Marguerite cède aux béguines de Saint-Omer 19 francs d’or pour faire une infirmerie, en 137951.
20Une autre fondation conservée cette fois aux archives nationales est particulièrement ambitieuse. La comtesse de Flandre et d’Artois commande dès mai 1363 l’établissement d’une chapelle à la Vierge et à saint Michel dans l’abbaye de Saint-Denis, chapelle dans laquelle elle sera inhumée. Pour la première fois, ce n’est pas une reine, mais une fille de roi de France qui intervient dans l’organisation de la nécropole, non en faveur d’un roi mais pour son propre souvenir. De plus, le service qu’elle demande pour son âme doit être fait expressément comme ceux des rois de France : « apres nostre deces, deux anniversaires chascun an perpetuement en ladite eglise, c’est assavoir l’un le jour de nostre obit qui sera solennels comme les anniversaires que l’on y fait pour nos seigneurs les roys de France et l’autre messe solennel qui sera fais lequel jour de l’an que miex plaus aus dis religieus, durant lesquels anniversaires seront environ nostre sepulture quatre cierges ardans chascun de quatre livres de cire ». Elle précise encore qu’il faudra « celebrer lesdictes deux messes et faire faire lesdiz anniversaires et autres services dessus diz, et seront en perpetuel memoire registrees et escriptes ou matrologe de ladicte eglise, et chascun an doivent estre recitees en plein chapitre comme les services de nosseigneurs les rois et reynes de France52 ».
21Enfin, en février 1382, peu de temps avant sa mort, elle établit une importante fondation dans la chapelle du château de Bapaume. Elle se compose de six chapellenies et une clergie, pour la mémoire de son père et de sa mère, de son époux et de son fils, Louis comte de Flandre, et de « ceuls de nostre sane et autres pour qui nous entendons53 ». Cette fondation est immédiatement confirmée par son fils.
22Marguerite inscrit donc ses dévotions dans la continuité de celles de la comtesse Mahaut. Cependant, fille de roi de France, elle peut se permettre une très prestigieuse fondation à Saint-Denis. Le souvenir de la comtesse d’Artois est ainsi mêlé à ceux des rois et reines de France dont elle est la parente.
23En conclusion, Mahaut, comtesse d'Artois, est parvenue progressivement à ramener toute sa famille dans le giron de Notre-Dame-la-Royale. Loin d’associer son souvenir à celui de son époux à Cherlieu, elle ramène au contraire Othon au lignage d’Artois et au lignage royal. Les vingt-quatre années de veuvage de la comtesse lui permettent d’organiser la géographie du souvenir de sa famille, en rassemblant progressivement ses morts, parents et enfants, et en prévoyant sa propre sépulture au cœur du sang royal. Marguerite, fille de roi de France, resserre encore davantage par ses fondations les liens entre l’Artois et le sang royal, avant que le comté n’intègre désormais les possessions du duc de Bourgogne.
Notes de bas de page
1 Jeanne meurt en 1347.
2 Ordonnances des rois de France de la troisième race, éd. de Laurière, Secousse, Vilevault, Bréquigny, 22 vol., Paris, Imprimerie royale, 1814-1849, t. IV, p. 212-213. Cf. Emile Champeaux, « La succession de Bourgogne à la mort de Philippe de Rouvres », Mémoires de la société pour l’histoire du droit et des institutions des anciens pays bourguignons, comtois et normands, (1936), p. 5-50 ; Jean Gaudemet, « Les prétentions de Charles II, roi de Navarre, à la succession de Philippe de Rouvres », ibid, p. 51-81 ; cf. Pierre Desportes, « Les pairs de France et la couronne », Revue historique, 572 (sept.-déc. 1989), p. 336.
3 Une partie de l’historiographie confond Marguerite, fille de Philippe le Long, avec Marguerite, veuve de Philippe de Rouvres. Sur cette Marguerite, veuve du dernier duc de Bourgogne capétien épousée par le Valois en 1369 et comtesse de Flandre, voir Marcel Canat de Chizy, Marguerite de Flandre, duchesse de Bourgogne, sa vie intime et l’état de sa maison, Paris, 1860. Marguerite de France comtesse douairière de Flandre reçoit l’Artois, la Franche-Comté et la terre de Champagne dépendant du duché de Bourgogne. Aimé Chérest, L'Archiprêtre. Episode de la Guerre de Cent ans, Paris, Claudin, 1879, p. 141-142 ; Raymond Cazelles, Société politique, noblesse et couronne sous Jean le Bon et Charles V, Genève-Paris, Droz, 1982, p. 412.
4 Quelques exemples parmi les très nombreux documents de la comtesse Marguerite conservés aux archives départementales du Pas-de-Calais : A 91, no 13 (1362, 4 mars) : charte de Jean de Corrateria, prieur de Notre-Dame de Lille, de l’ordre du Val des Écoliers, et de tout le couvent, promettant de célébrer chaque année une messe pour la comtesse Marguerite qui leur a amorti 10 livrées de terre ; clarissima domina Marguareta filia regis Francie comitissa Flandrie Burgondie et Artasii ; A 95, no 5 (1367), no 6 (15 mai 1367), no 10 (13 août 1367) ; A 99, no 4 (mai 1374) ; A 101, no 6 ; A 104, p. 1 (février 1382).
5 Il ne retourne au royaume de France qu’en 1649 et 1678 (traités de Pyrénées et de Nimègue). Voir Bernard Delmaire, « Le comté d’Artois à l’aube du XVIIe siècle », Albums de Croÿ, t. XVII, Artois I, Bruxelles, 1985, p. 15-34.
6 Cette caractéristique de l’activité de Mahaut d’Artois est remarquée par Jules-Marie Richard, Une Petite-nièce de saint Louis, Paris, H. Champion, 1887, et rappelée plus récemment par Françoise Baron dans le catalogue d’exposition L’Enfant oublié. Le gisant de Jean de Bourgogne et le mécénat de Mahaut d’Artois en Franche-Comté au XIVe siècle, Besançon, Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon, 1997.
7 Voir Xavier Hélary, L’ost de France : la guerre, les armées, la société politique au royaume de France (fin du règne de saint Louis-fin du règne de Philippe le Bel), thèse de doctorat, J. Verger dir., Université de Paris IV-Sorbonne, 2004, p. 886 et suivantes.
8 Son corps a été recueilli le lendemain du désastre par un Cordelier de Saint-Omer. Jules-Marie Richard, Une Petite-nièce de saint Louis, op. cit., p. 85.
9 Chanoine Dehaisnes, Histoire de l'art dans la Flandre, l’Artois, le Hainaut avant le XVe siècle, 3 vol., Lille, 1866 (Documents inédits), p. 162-165 : comptes des obsèques du comte d'Artois ; Arch. dép. Nord, A 399.
10 Arch. dép. Pas-de-Calais, A 249 : « A l’eglise de Malbuisson, pour faire l’anniversaire msgr qui Dix absolle, Il fois en l’an, c’est assavoir l’un le jour saint Benoît qui est le XIe jour en juigniet, et l’autre le XXe jour de dechembre qu’il ot sepulture en ladite église, pour ches II obis, XL £ temois pris au peage (de Bapaume) au terme de l’Assention » ; A 51, no 5 (1305, janvier) : donation par la comtesse Mahaut à l’abbaye de Notre-Damela-Royale (Maubuisson) près Pontoise, d’une rente annuelle de 40 livres tournois pour célébrer deux anniversaires pour son père, l’un le 11 juillet, l’autre le 15 décembre, jour où il a été enterré dans cette église ; le jour de chaque anniversaire on donnera 20 livres tournois pour faire pitance dans la maison ; A 51, no 12 (6 mars 1305) : confirmation par 1 évêque de Paris de la fondation d’une chapellenie en l’abbaye de Maubuisson, faite par la comtesse Mahaut, par lettres de janvier 1305 ; Obituaires de la province de Sens, 1.I, diocèses de Sens et de Paris 1e et 2e partie, RHF, Paris, Imprimerie nationale, 1902, p. 654 et suivantes : inscription de l’obit de Robert d’Artois le 11 juillet.
11 Chanoine Dehaisnes (éd.), Histoire de l’art..., p. 177, quittance de Guillaume Le Perrier, au sujet de l’argent fourni pour la tombe du comte d’Artois, 9 octobre 1307 (« Je, Guillaume Le Perrier, orfevre et bourgois de Paris, cognoiz et fais savoir a touz, que je ay heu et receu de Deniz, vallet ma damme d’Arthoiz, par la main de Pierre Le Talleour, concierge de la dite madame d’Arthois et de Bourgoigne, siz vinz sept livres treze soulz et quatre deniers paresis de fort monnoie, pour acheter argent a faire la tumbe monseigneur d’Arthois, que Diex absoille ; en tesmoing de ce, je seelle ces lettres de mon propre seel, donneis à Paris, le jour de la feste saint Denis, en l’an IIIc et sept. » ; Arch. dép. Pas-de-Calais, A 232, no 9).
12 Chronique de Primat, RHGF, t. XXIII, p. 87-90 ; voir Alain Erlande-Brandenburg, Le Roi est mort..., no 96, saint Louis, p. 166.
13 Voir Catherine Vincent, Fiat Lux. Lumière et luminaires dans la vie religieuse du XIIIe au XVIe siècles, Paris, Cerf, 2004, p. 488.
14 Arch. dép. Pas-de-Calais, A 55, no 1 (1309, janvier) : donation par la comtesse Mahaut à l’église Notre-Dame de Boulogne de 15 livres parisis de rente sur ses revenus de Calais, pour y faire dire un messe chaque samedi pour Othon, pour son père, et pour elle, après sa mort. Notre-Dame de Boulogne est d’abord une abbaye d’Augustins puis de Saint-Victor (1067-1567), dans le diocèse de Thérouanne (aujourd’hui d’Arras).
15 Voir Françoise Baron, « Le mécénat de Mahaut à Paris et en Artois », dans F. Baron, N. Brocard, M.-H. Lavallée et alii, L’Enfant oublié. Le gisant de Jean de Bourgogne et le mécénat de Mahaut d’Artois en Franche-Comté au XIVe siècle, catalogue de l’exposition du Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon, Besançon, 1997, % 11 ; ead, « Le cavalier royal de Notre-Dame de Paris et le problème de la statue équestre au Moyen Âge », Bulletin monumental, 126 (1968), p. 141-154.
16 Mahaut verse des aumônes à Maubuisson et leur rappelle le service qu’ils lui doivent pour Robert ; elle a des frais pour l’entretien de la tombe. Elle ne néglige pas non plus la réfection de la statue en bois de Robert à Notre-Dame de Boulogne. Chanoine Dehaisnes, Histoire de l’art..., p. 188 : compte de Jacques de Hachicourt, bailli de Bapaume, 1309 (aumônes « a l’eglisse de Malbuisson, pour faire l’anniversaire monseigneur, qui Diex asolle, II fois en l’an, c’est assavoir l’un le jour saint Benoît, qui est le XIe jour en jugniet, et l’autre le XXe jour de dechembre qu’il ot sepulture en le dite eglise » ; Arch. dép. Pas-de-Calais, A 249) ; et p. 205, compte de l’Hôtel d’Artois (1312) : travaux de Jean Pépin (« Frais pour la tombe du comte d’Artois à Maubuisson » ; Arch. dép. Pas-de-Calais, A 198) ; et encore p. 204, compte de Laurent Hoel, receveur d’Artois : Jacques de Boulogne (« Pour les IIII chierges qui sont devant l’ymage Nostre Dame a Boulloigne refaire, et pour le chevalier et le cheval qui sont fait en la remembrance monseigneur d’Artois repaindre tout de nouvel, LX lb. » ; gages de Jacques Boulogne, maître des peintres et des engins, Arch. dép. Pas-de-Calais, A 291).
17 Le chanoine Dehaisnes interprète de façon erronée ces travaux comme portant sur la tombe d’Othon de Bourgogne. La tombe citée à Maubuisson est bien celle de Robert, comte d’Artois. Chanoine Dehaisnes, Histoire de l’art..., p. 203-204 : attestation au sujet de travaux faits à Maubuisson pour la tombe d’Othon de Bourgogne, comte d’Artois, 16 juin 1312 (« Je, Simons de Gray, chapellain madame d’Artois, fais savoir que Denis de Hiriçon a paié pour mes gages et de Fortaillé demorant... aveuc les euvres de la tombe monseigneur d’Artois, par l’espace de XXXIX jour, IIII s. chascun par jour, XV lb. XII s. Et plus a paié pour les despens Mahiu de Biauvais et de Garin et de leur valiez, qui furent a Meubuisson pour asoir la tombe par l’espace de XXIIII jours, IX lb. VI s. Et de plus à paié le dis Denis, pour les despens de Fortaillet et les ouvriers dessus diz pour IIII jours, LXX s. X d. Et plus pour dorer fleurs de lis qui estaient a dorer, LVIII s. Donné le XVIe jour de juing, l’an M CCC et douze » ; Arch. dép. Pas-de-Calais A 308, no 8).
18 Ibid., p. 210 : quittance d’Evrard d’Orléans au sujet de travaux faits à Maubuisson, 21 juin 1314 (« Je, Everart d’Orliens, ymagier, bourgois de Paris, fais savoir a touz que j’ai eu et receu de maistre Estienne Bricadel, tressorier madame la comtesse d’Artois et de Bourgoingne, pour les ovrages d’une crois et d’une ymage de monseigneur d’Artois, que Diex absoille, que je doi faire devant la voye de Malbuisson jouxte Pontoise, vint livres paresis bons, et m’en tien a bien paié. En tesmoing de ce jai mis men seel a ces lettres. Donné a Esconflans, le XXIe jour de juing, l’an mil IIIc et XIII » ; Arch. dép. Pas-de-Calais, A 324, no 37).
19 Ibid., p. 169 (1305-1306) : compte de Colart le Rous, au sujet des oeuvres faites au château de Hesdin, 1305, terme de la Chandeleur (« Che sont oevres de paintres pour retenir les paintures du castel et pour paindre a le capiele du Marès. Novembre à février : Lignages, II s. par jour ; Tassars de Rollaincourt, pour maurre, couleurs et aidier à paindre, XV d. par jour. Le samedi premier de janvier, Lignages pour faire faus visages pour Robert et les enfans » ; Arch. dép. Pas de Calais, A 211).
20 Ibid., p. 178 (1307) : compte de Jean Labite des ouvrages au château de Hesdin, de l’Ascension à la Toussaint 1307, peintures et couleurs. Peintres : « pour peindre en le cambre as roses, en le cambre ma dame, pour ouvrer al oratoire, pour rere et mettre de coleurs en le cambre as fleurs de lis » ; achat de couleurs : « azur, vermillon, sinople, vert, ynde, orpiment, blanc, mine, fin or, or parti, douzaines de blanc d’estain et d'estain doré, pour VIII lb. d’estain a faire couronne as rois et faire fleurs de lys, V s. IX d. » ; pavage de la chapelle du Marais ; tuiles pour couvrir « le sale d’inde et le cambre as roses » ; parchemin, colle, fil, soie pour les peintres, « pour fil d’arkal a atakier les testes des rois en le chambre ma dame, XII d. ; pour VI los et demi d’ole a destremper les couleurs, de II s. VI d. le lot ; pour chire à faire moules as testes de rois et de roines en le cambre madame, II s. VIII d. ; pour IIIc de blanc clous a atachier fleur de lis et testes de rois et de reines ès chambre madame » (Arch. dép. Pas-de-Calais, A 227) ; et p. 199 (1311) : compte de Martin des Noieletes ; ouvrages faits au château de Hesdin, « Pour X lb. de piastre à faire testes à mettre en le cambre ma dame, de X d. la lb. » (Arch. dép. Pas-de-Calais, A 277).
21 Françoise Baron, « Le mécénat de Mahaut... », p. 39. Le château de Hesdin est rasé par Charles Quint en 1553, ce qui nous prive de cette galerie royale.
22 Chanoine Dehaisnes, Histoire de l’art..., marché passé par la comtesse d’Artois avec Pierre de Bruxelles, peintre de Paris, pour l’exécution de peintures murales à l’hôtel d’Artois à Conflans (20 juin 1320) : « Premierement, le champ des ymages de plonc le plus fin que l’on pourra trouver ; et sera l’image du conte d’Artois, en tous lieuz la ou il sera, armoiez des armes du dit comte ; et les autres ymages des chevaliers, nuez de plusieurs couleurs, et leurs escuz, en lieu ou il apparront, seront armoiez de leurs armes, et enquerra l’en queles armes il portoient ou temps qu’il vivoient ; et les galies, nez et vessiaus de mer, armées de gens d’armes, et les diz vessiaux faiz seine ce qu’il sont en mer, en la meilleur maniere que il pourront estre faites en painture. Et fera ledit Pierre une lite tout entour ces choses, et dessus les diz ymages, aura lettres qui deviseront par brieve compilación le fait de l’estoire comment le dit comte jeta pieça les deux bariz de vin en la fontaine, et ainssi sera fait l’un des pingnons de la dite galerie. Et les diz chevaliers auront hyaumes, haubers et espees selonc ce qu’il appartiendra d’armeures, fais d’estain, aussi comme d’or et d’argent. Et en l’autre pingnon de la dite galerie, sera fait ce que la dite dame voudra. Et dessouz la lite en venant au siege, de vert quarrelé de blanc refendu de vermillon. Et seront les piliers et le dite falerie vermeils de mine et de fleurs de liz d’estain aussi comme argent » (Arch. dép. Pas-de-Calais, A 388). Robert d’Artois soutient la politique de Charles Ier d’Anjou. Il séjourne à Rome en 1275 lorsque meurt Amicie de Courtenay, mère de Mahaut, inhumée à Saint-Pierre. Il est surtout régent du royaume de Sicile de 1285 à 1289 et vit alors à Naples.
23 Arch. dép. Pas-de-Calais, A 67, no 1 (1321, 22 mars, Paris) : acte par lequel Louis, comte de Clermont, sire de Bourbon et chambellan de France, déclare devoir à Thierry d’Hirson pour blés et avoines 300 livres parisis et s’engage à payer « deux cens lires tournois que notre chiere et amee cousine la comtesse d’Artois a laissié et donné de sa pure grace et volenté à l’euvre d’une tumbe faite sur notre tres chere dame et ayoule Agnes, jadis contesse d’Artois et dame de Bourbon, que Diex absoille », en sorte qu’il ne devra plus que 60 livres parisis.
24 Gallia Christiana, t. Ill, col. 543.
25 Chanoine Dehaisnes, Histoire de l’art..., p. 264 : compte des ouvrages faits à Sainte-Claire, à Saint-Omer (Toussaint 1325) ; peinture à l'huile des statues du portail des Clarisses de Saint-Omer : « pour XII hymages qui sont dedens le cloistre paindre a ole, et pour les hymages qui sont el portail, c’est assavoir I crechefis, Nostre Dame et S. Jehan, mons. d’Artois, madame la comtesse d’Artois, madame la royne, mons. le prévost d’Aire et le couvent de sainte-Claire, toutes ces hymages dudit portal estoffees de fin or et de couleur a ole, pour toutes ces cozes faire et paindre bien et soffisamment en le maniere qu’il appartient, par marchié fait en tasque a madame, X lb. Item, les XII apostles de couleur aole, XII lb. » (Arch. dép. Pas-de-Calais, A 442).
26 Jules-Marie Richard, Une Petite-nièce de saint Louis..., p. 84 ; Chanoine Dehaisnes, Histoire de l’art..., p. 198 : mandement de Mahaut, comtesse d’Artois, ordonnant de payer 80 livres à Jean Pépin de Huy pour la tombe de marbre du comte de Bourgogne, 18 mai 1311 (« De par la comtesse d’Artois et de Bourgoingne, Bertoul, nous vous mandons que vous, a Jehan Pepin de Huy, porteur de ces lettres, bailliez et delivrez IIII XX lb. parisis, que nous li devons, pour cause d’une tombe que il nous doit faire de marbre, pour le cors mon seigneur de Bourgoingne, que Diex absoille, et volons qu’eles vous soient acceptées en vos contes. Diex vous gart. Donné le XVIIIe de may » ; Arch, dép. Pas-de-Calais, A 285, no 42) ; et p. 202 : convention conclue par Mahaut, comtesse d’Artois, avec Jean Pépin de Huy, pour la tombe d’Othon de Bourgogne, comte d’Artois, 14 juin 1312 (« Jehan Pepin de Huy tombier et bourgeois de Paris, recognut lui avoir fait marchié et convenant à tres haute, noble et puissant dame, madame la comtesse d’Artois, de faire et de fourmer à ses propres couz et despenz, tant de pierre comme d’alebatre blanc, bon et fin, un ymage d’un chevalier armé, un escu, une espé, une bracieres entour ledit ymage, un lyon souz les piez dudit ymage, et deux angelos aus deus espaules, qui tendront les mains a un orillier, qui sera sous le chief dudit ymage, et lettres tout entour la tombe devant dite, tout devant dit alebatre, et tout pour le pris de sept vingt libres de parisis, desquels le devant dit Jehan avoit ja eu et receu, avant la main, de la devant dite dame, soixante et dis livres de parisis, si comme il le confessa et s’en tin a bien paié par devant nous. Lequel ymage devant dis, avecques toutes les autres choses et euvres devant dites, le devant dit jeha promist, par son serement fait par devant nous, touchiés le sainz euvangilles, a faire bien et loiamment et souffisamment, et touz yceus rendre et livrer a ses couz a Paris, touz parfais et accompliez, de la mi aoust prochain a venir en un an, et de la dite ville de Paris la dite dame les fera mener, a ses couz propres, au peril toutes voies dudits Jehan, au lieu où il li plaira qu’ils soient assiz » ; Arch. dép. Pas-de-Calais, A 302 n° 7) ; voir Françoise Baron, « Le mécénat de Mahaut... », p. 42.
27 Ibid., p. 205 : compte de l’Hôtel d’Artois, travaux de Jean Pépin, 1312 ; « A maistre Raoul de Senlis pour paindre la capelle de Maubuisson, XXI lb. XI s. [...] Pour tourner lettres de vers qui sont en la tombe monseigneur de Bourgoigne, 2 s. Pour markiet de faire les escalles et... d’un ymage pour monseigneur de Bourgoigne, 38 s. » (Arch. dép. Pas-de-Calais, A 198).
28 Arch. dép. Pas-de-Calais, A 70, no 19 (1327, 16 août) : charte de fondation par la comtesse Mahaut de l’hôpital de Bracon ; copie authentique du 5 avril 1400 par Jean Darondet de Salins et Poursart Tissot de Poligny, tabellions généraux du comté de Bourgogne. Voir L’Enfant oublié..., p. 24.
29 Arch. dép. Pas-de-Calais, A 63 (1318, 15 août) : testament de Mahaut d’Artois ; cf. Jean-Pierre Redoutey, « Les trois testaments de Mahaut d’Artois », Mémoires de la société pour l'histoire du droit et des institutions des anciens pays bourguignons, comtois et romands, 39 (1982), p. 161-178.
30 Arch. dép. Pas-de-Calais, A 67, no 6 : chirographe des échevins de Hesdin, relatant les noms des personnes à qui la comtesse Mahaut a acheté des maisons « pour faire et edefier son ospital en Hesdin » (mai 1321).
31 Voir L’Enfant oublié..., p. 29.
32 Jeanne est née avant 1291, Blanche vers 1295. L’identité des trois garçons n a été établie que récemment, les deux garçons homonymes ayant longtemps été confondus ; Françoise Baron, « Dalle funéraire gravée de Robert, fils aîné de Othon de Bourgogne et de Mahaut d’Artois », L’Enfant oublié..., p. 48-49. En 1887, Jules-Marie Richard ne citait que quatre enfants, Jeanne, Blanche, Jean et Robert.
33 La comtesse a fait réaliser pour Robert une tombe de marbre noir en 1306. Cf. Françoise Baron, « Dalle funéraire gravée de Robert... ».
34 Chanoine Dehaisnes, Histoire de l’art..., p. 215 : quittance de Jean Pépin de huy, au sujet de la tombe de Jean d’Artois, fils de Mahaut, 29 octobre 1315 (« A tous ceus qui ces lettres verront, Jehan Ploiebauch, garde de la prevosté de Paris, salut. Sachent tuit que par devant nous vint en jugement Jehan Pepin de Huy, tombier, bourgeois de Paris, et recognut en droit lui avoir eu et receu de haute dame, madame la contesse d’Artois, dis libres de tournois petis noirs, qui estaient deus au dit Jehan Pepin pour la facon d’une petite tombe pour feu Jehan Pepin, se tint a bien paié... En tesmoing de ce, nous avons mis en ces lettres le seel de la prevosté de Paris, l’an de grace mil CCC et quinze, le mercredi devant la Toussaint. Dynant. » ; Arch. dép. Pas-de-Calais, A 339, n° 37) ; voir Françoise Baron, « Le gisant de Jean de Bourgogne, fils de Mahaut d’Artois, oeuvre de Jean Pépin du Huy », Bulletin de la société nationale des Antiquaires de France, (1985), p. 161-163 ; ead., « Le gisant de Jean de Bourgogne, fils de Mahaut d’Artois, œuvre de Jean Pépin de Huy (1315) », Revue du Louvre, la revue des musées de France, 4(1995), p. 13.
35 Arch. dép. Pas-de-Calais, A 55, no 1 (1309, janvier) ; A 67 (acte noté en déficit) : acte par lequel Laurent, abbé, et le couvent de Notre-Dame de Boulogne reconnaissent que la comtesse Mahaut leur a donné une rente annuelle et perpétuelle de 15 livres parisis assise provisoirement sur la boîte de Calais pour dire chaque samedi une messe à note pour l’âme de son père et de son mari, puis pour elle et ses enfants après leur mort et entretenir les 4 cierges et le « chevalier de fust en remembranche » du comte d’Artois qu’elle a établis en ladite église (1321, janvier).
36 Arch. dép. Pas-de-Calais, A 56, no 8 (1310, 11 mars) : lettre de frère Jean, abbé, et de tout le couvent de Saint-Augustin, près de Thérouanne, de l’ordre des Prémontrés, à la comtesse Mahaut, s’engageant par serment, à célébrer chaque semaine trois messes, une de Requiem, pour son père, Robert d’Artois, une de la Vierge, pour elle, et de Requiem, après sa mort ; une du saint Esprit, pour ses enfants.
37 Besançon, Bibi, mun., coll. Chifflet 11, fol. 24v ; Paris, BnF, Estampes, coll. Gaignières : inv. Est., Rés., Pe 4, fol. 45. Chanoine Dehaisnes, Histoire de l’art..., p. 220 : frais de funérailles pour Robert d’Artois, novembre 1317 (Arch. dép. Pas-de-Calais, A 554) ; et p. 222 : quittance de Raoul de Hédincourt, sculpteur, au sujet de travaux faits à la tombe de Robert d’Artois, fils de Mahaut, 13 juillet 1318 (« Par devant nous vint en jugement Raoulet de Hédincourt, ymagier, et recongnut avoir eu de tres haute dame, madame la comtesse d’Artois, quatre livres parisis qui li estaient deus, ou mois de juing demain passé, en menuisant de plus grant somme pour la sepouture de noble hom Robert, fiuz de ma dame d’Artois, des queles quatre livres parisis ledit Raoulet quitta ladite comtesse. Ce fu fait l’an mil CCC XVIII, le jeudi avant la saint Arnoule » ; Arch. dép. Pas-de-Calais, A 366, no 9).
38 Françoise Baron, « 7. Robert d’Artois », dans L’Enfant oublié..., p. 62-63.
39 Abbaye de Cisterciens fondée en 1148 dans le diocèse de Besançon.
40 Prieuré bénédictin de Joux, Saint-Claude, Jura.
41 Abbaye de Bénédictines, diocèse de Besançon.
42 Abbaye de Cisterciens fondée en 1199, diocèse de Besançon.
43 Diocèse d’Autun, Saône-et-Loire.
44 Corneolus, abbaye de Prémontré fondée en 1133, diocèse de Besançon. Arch. dép. Pas-de-Calais, A 62, no 11 (1317, 2 octobre) : lettre de Jacques, abbé, et du couvent de Bullion à la comtesse d’Artois, sur la mort de Robert, son fils unique, lui annonçant que chaque prêtre de leur maison dira trois messes pour le repos de son âme ; no 13 (même date) : lettres analogues du prieur, des moines, chapelains et clercs d’Arbois ; no 14 (1317, 15 octobre) : les moines et le prieur de Baume, en l’absence de l’abbé, inscriront Robert dans leur martyrologe avec leurs frères défunts afin qu’il participe aux prières de la communauté ; no 15 (1317, 18 octobre) : lettres analogues des Augustines de Pontoise ; n° 16 : de Ponce, abbé du Mont-Sainte-Marie (1317, 24 octobre) ; no 17 : des curés de Saint-Sulpice et de Saint-Martin de Paray le Monial (1317, 25 octobre) ; no 18 : de Jean, prieur, et des moines de Cherlieu (1317, 28 octobre) ; no 19 : de Guillaume, abbé des Prémontrés de Comeux (1317, 29 octobre). Le martyrologe est un livre liturgique où sont inscrits, en suivant l’ordre du calendrier, les noms des martyrs et des saints dont l’église fait mémoire. Associé au nécrologe, aux capitules et à la règle dans le « Livre du chapitre », il est lu lors de l’office quotidien du chapitre suivant prime. Dans les fondations de Mahaut, le terme a une signification large. Il désigne non seulement le martyrologe proprement dit, mais également l’obituaire avec lequel il est parfois confondu.
45 Chanoine Dehaisnes, Histoire de l’art..., p. 268 : marché passé avec Jean de Was, serrurier, pour la façon d’un « treillis » sur la tombe de Robert d’Artois, 11 février 1326 (« Par devant nous vint en jugement Jehan de Was, serrurier, demourant en la rue Saint Martin, si comme il disoit, recognut en droit lui avoir fait marché et convenances a noble dame madame la comtesse d’Artoys, de faire un treilloiz de fer sur la tombe feu Robert d’Artois, fiux de ladite dame, assise aux freres meneurs a Paris, d’autele façon, d’autele euvre et aussi bon et souffisant comme le treilleiz assis sur la tumbe madame Blanche d’Espaingne assise au dit lieu... [...] Ce fut fait l’an mil CCC vint et cinq, le mardi XIe jour de fevrier » ; Arch. dép. Pas-de-Calais, A 453).
46 Suite aux rumeurs d’empoisonnement de Louis X, se tient un procès criminel qui aboutit le 9 octobre 1317 à un acquittement solennel en cour de Parlement. Selon les accusateurs, Isabelle de Fériennes et son fils Jean, Mahaut aurait sollicité Isabeau pour qu’elle lui compose un philtre afin de réconcilier la comtesse de Poitiers et la comtesse de la Marche, ses filles, avec leurs époux. Elle aurait ensuite réclamé un poison, soi-disant pour les cerfs, en fait pour le roi Louis X. Mahaut proteste en utilisant sa qualité de princesse de sang royal, puis démonte les accusations. Les deux accusateurs confessent avoir été poussés aux témoignages par des personnes dont ils tairont le nom. Denis-Charles de Godefroy Ménilglaise, Mahaud comtesse d’Artois. Accusation de sortilège et d’empoisonnement. Arrêt d’absolution. Confédération des nobles du Nord de la France, Paris, (s.d.), extrait du XXVIIIe volume des Mémoires de la société impériale des Antiquaires de France. Mémoires de la société des antiquaires de France, 28, (1864), p. 181-230.
47 Voir Françoise Baron, « Enlumineurs, peintres et sculpteurs parisiens des XIVe et XVe siècles, d’après les archives de l’hôpital Saint-Jacques-aux-Pèlerins », Bulletin archéologique du CTHS, nouvelle série, 6 (1970), p. 102.
48 Arch. dép. Pas-de-Calais, A 69, n° 14 (1314, mars) : vidimus de Fauviaus de Wadencourt d’une charte de la comtesse Mahaut confirmant les fondations qu’elle a faites de deux chapellenies en l’abbaye de Maubuisson en 1305 et 1320, et assignant les 105 livres de rente de ces fondations sur les biens venus par la forfaiture de Jean le Jeune de Lens. Confirmation de cet arrangement par Isabeau, abbesse (septembre 1324).
49 Elle meurt en 1382.
50 A 99, no 4 : charte de la comtesse Marguerite donnant aux religieuses de la Chartreuse de Gosnay pour parfaire les 100 £ de rente que la comtesse Mahaut leur voulait donner, dont elles n’ont encore reçu que 40, pour participer à leurs prières et pour les grans pertes et dommages qu’elles ont eu et soutenu,... les biens et droits qu’elle a de la forfaiture de Hue de Vermelle, dit de Caumont (mai 1374).
51 A 101, no 6 : « Donation par la comtesse Marguerite aux béguines de Saint-Omer de 19 francs d’or pour faire audit lieu une enfermerie pour aisier et prendre la recréation de celle qui pourront estre malades en leur couvent » (19 mars 1379).
52 Arch, nat., K 48, no 30 (1363, mai) : lettres de Marguerite, fille du roi Philippe le Long, femme de Louis, comte de Flandre, tué à la bataille de Crécy en 1346 et qui avait obtenu la permission de le faire inhumer à Saint-Denis, par lesquelles elle fonde un service et donne la terre de Jouy-le-Châtel. La présence des quatre cierges correspond au luminaire communément choisi par les testateurs parisiens sous le règne de Charles V et de Charles VI pour les commémorations ou anniversaires. Deux à quatre grands chandeliers garnis de cierges ardents sont placés autour du corps ou plutôt de sa représentation, une litière funèbre, utilisée lors des anniversaires. Voir Catherine Vincent, Fiat Lux..., p. 488 ; Colette Beaune, « Mourir noblement à la fin du Moyen Age », dans La Mort au Moyen Âge, Colloque de l’Association des historiens médiévistes français réunis à Strasbourg en juin 1975, Strasbourg, Istra, 1977, p. 125-143.
53 Arch. dép. Pas-De-Calais, A 104 (1382, 26 février) : « copie de la fundation de six chapellenies et une clergie lesquelz ont esté de nouvel fundé et ordené en la chapelle du chastel de Bappalmes par tres haulte et tres puissant dame madame Marguerite fille de roy de France, contesse de Flandres, d’Artois et de Bourgongne, laquelle fundation a esté confermée par très noble prince monseigneur le conte de Flandres, son filz » ; charte de la comtesse Marguerite énumérant les biens des dites chapellenies et les devoirs auxquels sont astreints les chapelains. Confirmation par le comte de Flandre.
Auteur
Collège Saint-Exupéry - Meudon-la-Forêt - CHISCO (EA 1587).
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Essai sur le philosémitisme catholique
Entre le premier et le second Vatican. Un parcours dans la modernité chrétienne
Olivier Rota
2012
La traversée France-Angleterre du Moyen Âge à nos jours
Stéphane Curveiller, Florence Hachez-Leroy et Gérard Beauvillain (dir.)
2012
Les religions dans le monde romain
Cultes locaux et dieux romains en Gaule de la fin de la République au iiie siècle après J.-C : persistance ou interprétation ?
Marie-Odile Charles-Laforge (dir.)
2014
Les archives Princières xiie-xve siècles
Xavier Hélary, Jean-François Nieus, Alain Provost et al. (dir.)
2016
Les Comtes d’Artois et leurs archives. Histoire, mémoire et pouvoir au Moyen Âge
Alain Provost (dir.)
2012
Mobilités et déplacement des femmes
Dans le Nord de la France du Moyen Âge à nos jours
Youri Carbonnier, Stéphane Curveiller et Laurent Warlouzet (dir.)
2019
Deux siècles de caricatures politiques et parlementaires
Pierre Allorant, Alexandre Borrell et Jean Garrigues (dir.)
2019