1 Composition de Kid Creole and the Coconuts, 1981.
2 « Un sens d’humour juif particulièrement mordant passé au travers d’un martini. » Edmund White, City Boy : My Life in New York during the 1960s and 70s, New York, Bloomsbury Publishing, 2011, p. 66.
3 « J’ai le sentiment que, au Royaume-Uni par exemple, le mouvement punk était plus ancré dans la classe ouvrière et relevait plus d’une attitude politique qu’aux États-Unis, où le concept de pose était fondamental, et où il y avait aussi beaucoup plus d’humour et d’ironie. » Mark Miller, Entretien avec l’auteur, New York, 2012.
4 Paula Court, New York Noise : Art and Music from New York Underground. 1978- 1988. Londres, Soul Jazz Records, 2007, p. 25.
5 « Chaque nuit était différente et fantastique, toujours remplie de sarcasmes et de commentaires pop sur la culture. » ibid., p. 27.
6 Vice-président de Richard Nixon, forcé de démissionner en 1973 suite à une série de scandales financiers.
7 « Si je n’ai qu’une seule vie/Laissez-moi la vivre comme un mensonge. »
8 La comédienne et musicienne Eszter Balint (née en 1966), elle aussi arrivée seulement quelques années plus tôt de Budapest dans la foulée du Squat Theater de Peter Halasz.
9 Emmanuel Levy, Cinema of Outsiders. The Rise of American Independent Film, New York, New York University Press, 2005, p. 39.
10 Les Inrockuptibles, numéro spécial « Jim Jarmusch », Paris, 2006.
11 En 1985, Susan Seidelman décide de transposer dans la toute jeune scène du downtown une comédie amoureuse censée se dérouler au départ à Los Angeles, et embauche Richard Hell, John Lurie, Arto Lindsay et une Madonna encore inconnue.
12 Improbable histoire drôle et touchante d’un petit délinquant qui devient mécanicien, premier film d’Hal Hartley réalisé en 1990.
13 Nick Zedd (né en 1959) : cinéaste, écrivain et plasticien. Inspiré par la radicalité et l’économie du mouvement punk, Nick Zedd invente en 1985 le terme Cinema of Transgression pour désigner l’esthétique (mélange inspiré d’Artaud, de Blanchot ou de Lautréamont) de réalisateurs cherchant à transgresser aussi bien les valeurs puritaines de l’Amérique réactionnaire des années Reagan que les codes du cinéma d’avant-garde des années 1970 (de Warhol à Mekas) qu’ils trouvent déconnectés de la violence et du désespoir de New York. Ces cinéastes marginaux (Beth & Scott B, Jack Smith, Lydia Lunch ou Richard Kern) se regroupent notamment autour de la revue The Underground Film Bulletin.
14 « L’humour était un concept qui de toute évidence traversait chacune des deux scènes : la musique et l’art. On pourrait définir cet humour comme une perception très spéciale de soi-même, comme lorsque Brian Eno invente cette compilation qu’il nomme No-New York. On s’intéressait particulièrement à cette notion de No Idea. » Arto Lindsay, Entretien avec l’auteur, New York, 2012.
15 Elliott Murphy, Lost Generation, RCA, 1975.
16 Richard Hell (né en 1949) : musicien, écrivain, poète et acteur. Bassiste de Television (1974) avec Tom Verlaine, il fonde les groupes cultes The Heartbreakers (1975) et The Voidoids (1976) dont le nom provient des Chants de Maldoror de Lautréamont. En 1977 il crée l’hymne de toute une génération : Blank Generation (en référence à la Beat Generation) et invente le tee-shirt qui incarne au mieux le nihilisme de l’époque : une cible marquée du slogan Please Kill Me. Ses nombreux poèmes ont été rassemblés sous le titre Hot and Cold (2001), puis Rabbit Duck (2005). On retrouve Richard Hell en tant qu’acteur dans de nombreux films où son apparence de romantique sombre fait merveille, notamment : Blank Generation d’Ulli Lommell (1977) dans lequel il incarne l’amant de Carole Bouquet, et Desperately Seeking Susan de Susan Seidelman (1985).
17 « La date était 1980, mais cela aurait tout aussi bien pu être 1880 ou même 1780. 1780, ça serait bien. Je serais le dernier d’une longue lignée d’aristocrates, au teint cadavérique et aux goûts si précieux, vivant reclus dans une vaste demeure en ruine. Et puis le soleil impertinent se lève. Berk. Je secoue une toile d’araignée de mon coude. Le soleil vulgaire : oppressant, insipide, envahissant de nouveau le paysage sans y avoir été invité, outrepassant ses droits pour pénétrer dans ma chambre poussiéreuse. Encore une nouvelle journée. J’avais fait l’erreur de me réveiller, encore une fois. » Kurt Hollander, Low Rent. A Decade of Prose and Photographs from The Portable Lower East Side, New York, Grove Press, 1994, p. 29.
18 « Tous des Stars : Lautréamont, Poe, Baudelaire, Rimbaud, Huysmans, Verlaine, Mallarmé… Count Dracula, personnellement mon symboliste favori. » Richard Hell, Slum Journal, New York University, coll. « The Fales Library », 1978. (Les manuscrits de Richard Hell étant inédits, il n’y a pas de pagination.)
19 « Huysmans. Je ne supporte pas de lire ce livre (A Rebours) parce que cela veut dire que je dois le terminer pour rencontrer cet homme qui a consciemment inventé ce que j’avais vu en rêve (la tortue incrustée de bijoux). Lui et Lautréamont ne me déçoivent jamais. Au Rebours [sic] je t’aime. » Richard Hell, Journal from Patti, New York, New York University, coll. « The Fales Library », 1974.
20 « Les symbolistes meurent jeunes parce qu’ils ont le courage de mettre leur cœur à nu. » Richard Hell, ibid.
21 Composition des B 52’s, 1978.
22 Françoise Coblence, Le Dandysme, obligation d’incertitude, Paris, PUF, 1988, p. 9.
23 « Je suis allé dans la chambre récupérer un caleçon boxer, et un jean Levis noir qui avait de petits trous cerclés de brun aux hanches, là où je l’avais laissé trop longtemps sécher dans le four après un concert. J’aime avoir des habits impeccables pour mes concerts. J’ai choisi une chemise cintrée et rayée avec des manches bouffantes coupées très en hauteur et une bonne paire de chaussettes épaisses. » Kurt Hollander, op. cit., p. 29.
24 « La photographie montre quatre personnes qui se connaissent à peine. La coupe de cheveux de Clem le fait ressembler à un Teddy Bear, la mèche de cheveux blond platine de Debbie lui donne des allures de Veronica Lake. Elle pourrait ressembler aussi bien à la maîtresse d’un agent de la gestapo qu’à une hôtesse de l’air. Et il y a moi, les cheveux courts et la cravate fine, regardant vers l’avenir. » Gary Valentine, New York Rocker. My life in the Blank Generation with Blondie, Iggy Pop and Others, New York, Thunder’s Mouth Press, 2002, p. 81.
25 Michel. Bulteau, New York est une fête, Paris, La Différence, 2008, p. 61.
26 « C’est moi qui ai insisté pour qu’on porte toutes ces cravates géniales et ultra fines que j’adorais. Je voulais une image très classe pour le groupe dans son ensemble. » Gary Valentine, correspondance avec l’auteur, 2010.
27 Johan Kugelberg, The Velvet Underground : un mythe new-yorkais, Paris, Rizzoli, 2009, p. 163.
28 Michel Nuridsany, « Andy Warhol », The International Herald Tribune, 17 septembre, 2011.
29 Poète moderniste, il représente l’archétype du poète sérieux aux positions politiques conservatrices. Il a notamment publié : Harmonica (1923) et Parts of the World (1942).
30 « L’un des traits les plus marquants de New York dans les années 1970 était un goût immodéré pour la culture savante sournoisement recouverte d’un masque au large sourire narquois et étonné. Wallace Stevens avec une paire de raquettes aux pieds. » Edmund White, op. cit., p. 90.
31 Code d’auto-censure de l’industrie hollywoodienne (développé par le sénateur républicain William Hays). Ce code avait pour but de moraliser une industrie jugée corruptrice et régulait l’apologie de la violence comme la morale conjugale (aucun couple ne devait être vu partageant un lit double) ou la longueur des baisers : une minute maximum (code que détourna Hitchcock dans Notorious avec la scène entre Cary Grant et Ingrid Bergman). Ce code fut en vigueur de la fin des années 1930 jusqu’au milieu des années 1960.
32 « On regardait tous avidement à la télévision ces films qui étaient sortis avant l’instauration du Code Hays. Les années 1970 semblaient avoir vraiment touché le fond en matière de mass-media, alors que, apparemment, dans les années 1930, tout le monde avait l’air super intelligent, très bien habillé, promenait un chien… Je pense que, d’une certaine manière, nous étions des dandys. À cette époque les hommes s’habillaient de manière vraiment recherchée, maintenant, qu’est-ce qu’il nous reste comme option…? On dirait vraiment que cette époque représentait ce qu’il y avait de mieux. » Arto Lindsay, entretien avec l’auteur, New York, 2012.
33 The Lounge Lizards, The Lounge Lizards, EG Records, 1981.
34 Peter Saville, Designed by Peter Saville, Londres, Frieze, 2003.
35 Pickup on South Street (1953) : film noir de Samuel Fuller à l’atmosphère ténébreuse, décrivant la chasse mystérieuse d’espions anti-communistes le long des docks de New York.
36 Underworld USA (1961) : film noir de Samuel Fuller mettant en scène le syndicat du crime comme une pieuvre tentaculaire étendant son emprise sur la ville de New York.
37 New York Confidential (1955) : film noir de Russell Rouse sur la corruption et les scandales des milieux politiques à New York.
38 Auteur « régionaliste » de Brooklyn dont les rares textes furent publiés par le magazine alternatif The Portable Lower East Side au milieu des années 1980.
39 Metro aérien au-dessus de Brooklyn, le Broadway en question est donc en fait situé à Brooklyn.
40 « Broadway sous le EL. Sous cette lumière crépusculaire, on dirait toujours le New York des actualités et des films noirs, celui des années 1930, 1940 et 1950. Un jeune garçon vend à la sauvette The Evening News au milieu des cols boutonnés et des visages tournés vers le bitume sombre. Les habitants et les lieux d’aujourd’hui, des hommes jouant aux dominos sur des caisses en bois, des familles endimanchées se rendant dans des églises misérables, sont comme des fantômes hantant un paysage oublié. » Kurt Hollander, op. cit., p. 147.
41 Gray, groupe de musique expérimentale et no wave fondé, entre autres, par le DJ Michael Holman, l’artiste Jean-Michel Basquiat et le photographe Nick Taylor. Le groupe a notamment publié Shades of… (1977).
42 The Killers (1946) de Robert Siodmak. Le film narre, par un très long flash-back, le parcours d’un boxeur qui tombe amoureux de la « femme-sur-laquelle-il-n’aurait-jamais-dû-porter-les-yeux » (Ava Gardner dans son premier rôle au cinéma), puis sa fuite jusqu’à l’inévitable, auquel il se prépare stoïquement dans la fameuse scène d’ouverture.
43 Peintre, critique et journaliste new yorkais, Stephen Torton fut l’ami et l’assistant de Jean-Michel Basquiat pour lequel il inventa les folding-stretches, c’est-à-dire ces châssis-en-accordéon qui permettaient de plier les œuvres afin de les faire sortir du sous-sol de la galerie Annina Nosei.
44 « John était un type très All American Guy. Il était ami avec de vrais-gens, avec des gens qui travaillaient dur. John était aussi extrêmement rigoureux, pour lui le jazz était une question d’éthique et de mathématique, tout était calculé ! Mais il était tellement créatif : si vous passiez ne serait-ce qu’une heure dans une pièce avec John, il devait obligatoirement avoir une idée, peu importe laquelle. Il était à fond dans l’art. Je me rappelle qu’un jour il réalisa l’une de ses premières sculptures là où j’habitais : il s’agissait d’une valise remplie d’un fluide quelconque dans lequel il jetait toutes sortes de choses qui venaient s’y incruster. Mais à un moment le liquide commença à déborder, et j’ai eu peur que ça prenne feu, donc je l’ai jeté par la fenêtre et ça a atterri sur le toit au-dessous, et c’est resté là, ça y est peut-être encore ! Ça, c’était “Un art de l’explosion” qui racontait une histoire. » Stephen Torton, entretien avec l’auteur, New York, 2012.
45 Richard Edson (né en 1954) : acteur et musicien. Batteur du groupe Sonic Youth de 1981 à 1982, il s’oriente ensuite vers le cinéma où il réussit à maintenir un équilibre improbable entre des films d’auteurs, tels que Stranger Than Paradise de Jim Jarmusch (1984) ou Do The Right Thing de Spike Lee (1989) et des films plus hollywoodiens, comme Platoon d’Oliver Stone (1986), Good Morning, Vietnam de Barry Levinson (1987), Starsky & Hutch de Todd Phillips (2004).
46 Paula Court, op. cit., p 37.
47 « Je ressens ce moment où le sentiment de dérive va prendre possession de moi. »
48 William Eggleston, William Eggleston’s Guide, New York, The Museum of Modern Art, 1976.
49 Nan Goldin, The Ballad of Sexual Dependency, New York, Aperture, 1986.
50 « Mais au fond, qu’est ce qu’une histoire, sinon un de ces dessins dont on relie les points qui à la fin forment une image ou une autre ? Ça n’est vraiment rien d’autre. » Jeu de mots intraduisible sur le double sens de picture en anglais : image et film de cinéma.
51 « Où étais-tu ? Je ne t’ai pas vu depuis jeudi ? »
52 « Je marchais, dans le quartier. Je n’arrive pas à dormir la nuit. Pas dans cette ville. »
53 « Tu es né à New York ?
– Oui, mais je pars. »
54 « Je suis un touriste d’un genre spécial. Un touriste toujours en vacances, de manière permanente. »
55 « Ici, à coup sûr, se trouve l’environnement idéal pour Jim Jarmusch, à l’écart de toute lumière du jour, rien qui puisse offenser notre sensation de langueur. » Anthony Lane, op. cit., p. 86.
56 « Adam n’incarne pas tant un personnage que la réponse de l’auteur à ses prières-rétros. » Ibid., p. 86.