L’application de l’Edit de Nantes dans une province de « réduction » : la Picardie
p. 43-54
Texte intégral
1Dès les années 1520, les idées de Luther gagnèrent le Nord de la France. On arrête ainsi, en 1527, un curé de Douai chez qui on trouva des livres interdits. L’année suivante, c’est un ecclésiastique calaisien, un certain Philippe Smith, qui fut trouvé en possession de livres de Luther, Mélanchton, François Lambert. A Arras, en 1534, sont arrêtés plusieurs bourgeois parmi lesquels, Nicolas Castellain qu’on accusa d’avoir blasphémé sur le passage de la procession de la Sainte-Chandelle, et d’avoir renversé des « ymaiges » dans la cathédrale. Des pasteurs commencèrent à sillonner la région. On peut citer les noms de Pierre Brully, exécuté en 1545, et de l’arrageois Jean Lesur1. Les terres du Nord furent donc touchées par les idées de la « Nouvelle Religion » comme bien d’autres régions en France et en Europe occidentale. Or, ces terres septentrionales ne furent pas concernées par l’Edit de Nantes car, rappelons-le, elles étaient, en 1598, soumises à l’autorité du roi d’Espagne. Cette situation particulière expliquera l’inquiétude des autorités locales quand, quelques décennies plus tard, ces régions devinrent françaises : n’allait-on pas les obliger à mettre en œuvre, chez eux, les dispositions de l’Edit de Nantes ? Louis XIV les rassura en leur expliquant qu’il n’avait nullement l’intention de leur imposer la liberté de conscience2. Seules deux petites régions, dans ce vaste ensemble territorial nordique, furent impliquées dans la politique voulue par Henri IV : il s’agit du Boulonnais et de ce qu’il était alors convenu d’appeler le « Calaisis et Pays reconquis ». Ces deux provinces frontières du royaume de France faisaient partie de la Picardie.
2Des communautés protestantes s’étaient implantées dès le milieu du XVIe siècle dans ces deux petites régions. La Réforme se développa en Boulonnais sous l’influence d’une petite noblesse convertie au calvinisme. En 1563, arriva un « ministre » (= un pasteur), Jean Auber, qui allait évangéliser jusqu’en 1585, date à laquelle il fut assassiné par des ligueurs boulonnais3. L’histoire de la présence réformée en Calaisis est un peu plus particulière. Le « Calaisis et les Pays reconquis » devinrent au cours de la décennie 1560 une terre de refuge accueillant les Protestants fuyant la répression espagnole qui s’abattit sur les Flandres et l’Artois. Ces réfugiés trouvèrent à Alembon un temple où ils purent se marier et faire baptiser leurs enfants4. On a donc une présence protestante qui est bien évidente en Boulonnais et Calaisis dès les années 1560-1570. Or, une enquête révèle qu’en 1596-1597, il n’y avait aucun endroit en Picardie, Boulonnais et Calaisis où se pratiquait encore le culte réformé5. C’était là, sans doute, la conséquence directe des guerres de religion, et en particulier de la 8ème guerre dite « de la Ligue ». N’oublions pas, en effet, que la Picardie fut le berceau de la « Sainte Ligue ». Les ligueurs multiplièrent, par ailleurs, dans les années 1580, les chevauchées à travers le Boulonnais pour tenter de s’emparer, sans succès, du port de Boulogne, et leurs alliés espagnols occupèrent en 1596-1597 les villes de Calais et d’Amiens. Il y a donc là quelque chose de paradoxal dans l’histoire de ces deux régions qui furent à la fois terre de refuge pour les Protestants et terre ligueuse. Cette influence d’un catholicisme extrémiste allait avoir des conséquences quant à l’application de l’Edit de Nantes en ces régions. C’est ce que nous allons nous efforcer de montrer.
L’Edit de Nantes en picardie, boulonnais, « calaisis et pays reconquis »
3L’année 1598 vit à la fois la signature de la paix avec l’Espagne (Paix de Vervins en mai 1598), et la signature de l’Edit de Nantes (30 avril 1598). Cette signature fut précédée par la soumission du dernier grand chef ligueur, le duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne (20 mars 1598). C’est d’ailleurs pour entériner cette soumission qu’Henri IV se déplaça à Nantes. Malgré la reddition de son dernier chef, la Ligue continua à jouer de son influence surtout en ce qui concerne l’attribution de lieux de culte aux Huguenots.
4Les articles 7, 8, 9, 10 et 11 de l’édit autorisaient les Protestants à ouvrir des lieux de culte mais selon des conditions bien particulières6. Les articles 9 et 10 leur permettaient ainsi de réouvrir des lieux de culte dont l’existence était attestée en 1596 et 1597 : on parla de cultes de « possession ». Or, nous l’avons dit, ce genre de culte n’existait plus en 1596-1597 dans toute la province de Picardie. Plus intéressants pour les Protestants de cette province furent les articles 7 et 8 qui autorisaient les seigneurs huguenots à ouvrir un lieu de culte en leur maison. On distingua deux situations :
- les seigneurs « hauts justiciers » (c’est-à-dire disposant d’un pouvoir de justice complet), purent ouvrir des cultes publics : on parla de « culte de fief » ;
- les autres seigneurs n’eurent le droit d’ouvrir que des « cultes privés » limités à leur famille et domesticité, soit une trentaine de personnes au maximum.
5Nombreux furent les nobles de la province de Picardie qui profitèrent de ces dispositions pour demander une autorisation leur permettant d’ouvrir un culte dans leur château ou maison fortifiée. Les demandes devaient être adressées à des commissaires (un catholique et un protestant) qui étaient chargés de veiller à l’application des clauses de l’édit sur le terrain. Pour la Picardie, les commissaires furent le Président du Parlement, Pierre Jeannin, et le protestant François d’Argennes, marquis de Montlouet7. François d’Argennes avait combattu aux côtés d’Henri IV contre les ligueurs en Picardie et en Ile-de-France. Ces deux commissaires donnèrent probablement de nombreux avis favorables car on vit très rapidement se multiplier les ouvertures de « cultes de fief » et de « cultes privés » : plus d’une dizaine dans le bailliage d’Amiens (Guignemicourt, Cannessières, Salouel, Vaudricourt,...)8, et sept en Boulonnais (La Haye et Liembrune au sud de Boulogne-sur-Mer ; Le Faux, Fromessent, Estréelles dans le Sud du Boulonnais ; Course et probablement Clenleu dans le Sud-est de la sénéchaussée). La pratique du protestantisme en Boulonnais s’inscrivit donc entièrement dans ces cadres cultuels créés par des seigneurs huguenots. Or, l’avenir de ces lieux de culte était incertain car il suffira qu’un de ces seigneurs retourne au catholicisme pour qu’il ferme le culte et laisse seule et désemparée la communauté qui le fréquentait. C’est ce qui se passa dans le Sud du Boulonnais. Il y avait donc là trois endroits où était légalement pratiqué le culte réformé : Le Faux (ou Le Fayel), Fromessent, Estréelles (culte ouvert vers 1570 et fermé à la suite d’une attaque des Catholiques de Montreuil-sur-Mer en août 1572). Nous sommes près d’Etaples qui vit naître le célèbre humaniste, Lefebvre d’Etaples. Vers 1620, Jean de Louvigny, seigneur d’Estréelles, issu d’une vieille famille huguenote boulonnaise, abjura en épousant une catholique. A la même époque, c’est Louis de Guizelin, sieur de Fromessent, qui retourna au catholicisme et transforma la salle où se pratiquait le culte réformé en une chapelle castrale dédiée à la Vierge. Le 5 juillet 1632, Ambroise de Rocquigny, sieur du Fayel (= Le Faux) abjura à son tour. Cette abjuration fit grand bruit car le personnage était un ancien compagnon d’Henri IV, et surtout parce que Théophraste Renaudot relata cette affaire dans « La Gazette ». Un seul lieu de « culte de fief » allait perdurer en Boulonnais au cours du XVIIe siècle : il s’agit du culte ouvert à La Haye au sud de Boulogne-sur-Mer. Nous y reviendrons.
6L’article 11 de l’Edit de Nantes prévoyait également l’ouverture de deux lieux de culte par bailliage ou sénéchaussée : on parla de « culte de concession ». On aurait dû compter une dizaine de « cultes de concession » dans la province de Picardie. Mais l’article 6 des articles particuliers (= secrets), n’accorda que deux endroits pour toute la province : à Haucourt près de Saint-Quentin, et Desvres en Boulonnais. La Picardie était, en effet, une province dite « de réduction », c’est-à-dire une province où les ligueurs réussirent à imposer au Roi des restrictions draconiennes en matière d’attribution de lieux de culte aux Protestants.
7Le choix d’Haucourt s’explique sans doute par la présence d’une vieille famille protestante qui offrit une terre pour que soit construit un temple. Cette famille, les d’Aumale de Rieu, était parente du célèbre Amiral de Coligny9. Le choix de Desvres est plus surprenant. L’édit d’Amboise avait choisi, le 19 mars 1563, Boulogne pour que soit ouvert à cette époque un culte réformé. Or, en 1598, ce choix de Boulogne n’était plus possible car la ville était devenue en 1567 le siège d’un nouvel évêché. Comme l’article 11 de l’Edit de Nantes interdisait que se tiennent des cultes réformés dans « les villes desquelles il y a archevêché ou évêché », on se rabattit donc très probablement sur la deuxième ville de la sénéchaussée. Mais ce choix ne pouvait pas satisfaire les Protestants. La ville venait, en effet, d’être entièrement détruite par les troupes hispano-ligueuses, et surtout, il n’y avait pratiquement pas de Protestants aux alentours. Les Huguenots allaient donc s’efforcer d’obtenir l’autorisation pour ouvrir d’autres lieux de culte. Les Calaisiens se montrèrent particulièrement actifs en ce domaine.
8En 1601, Henri IV autorisait les Protestants du Calaisis à ouvrir un lieu de culte à Guînes. Le choix de cette petite bourgade qui se trouvait à une dizaine de kilomètres au sud-est de Calais, s’explique sans doute par le fait qu’elle était au cœur d’une région à forte densité protestante et qu’on pouvait facilement s’y rendre en empruntant les nombreux canaux (= les « watergangs ») qui sillonnaient le pays. Un autre arrêt du Conseil royal daté du 30 avril 1610 leur permit d’établir un autre lieu de culte à Marck au nord de Calais10. Ce temple devait être fréquenté plus particulièrement par les Huguenots de langue flamande.
9Les Protestants calaisiens avaient donc réussi à faire amender l’édit en leur faveur. Une lettre datée du 30 avril 1610 nous permet de voir comment ils s’y étaient pris11. Un certain Flamens, auteur de cette lettre et se présentant comme le porte-parole de la communauté protestante calaisienne, s’adresse au sieur de Villarnoul. Il s’agit du Conseiller d’Etat, Jacques de Rouvray, sieur de Villarnoul, qui siégeait aux assemblées politiques huguenotes et représenta pendant un certain temps le parti protestant à la Cour. Flamens lui explique que le gouverneur de Calais (il s’agit de Dominique de Vic, proche compagnon d’Henri IV) est favorable à l’ouverture d’un temple pour les Flamands à Marck. Il serait donc souhaitable, demande Flamens, que ce soutien soit prolongé par Villarnoul auprès du Roi car cette initiative, précise-t-il, est « nécessaire pour le bien et accroissement de notre troupeau ». Les Protestants faisaient donc appel aux plus hautes autorités de l’Etat pour arriver à leurs fins. La démarche calaisienne fut couronnée de succès, mais ce n’était pas toujours le cas. Ainsi, les Protestants de Montdidier en Picardie demandèrent qu’on leur accorde le droit d’ouvrir un temple qui soit plus proche de chez eux. Leur requête fut rejetée le 10 mai 161112. Il est vrai qu’à cette date Henri IV était mort et que la situation politico-religieuse était peut-être en train de changer. On peut toutefois se demander si les Huguenots du Calaisis ne bénéficièrent pas d’un traitement de faveur car leur présence en cette province frontière en faisait de fidèles et sûres « sentinelles » du Royaume de France face à l’Espagnol honni. C’est d’ailleurs ce qui transparaît dans une lettre qu’envoya à Henri IV, le 26 juin 1596, Odet de La Noue, député à l’assemblée protestante qui se tenait alors à Loudun :
Vous ne trouverez poinct encore en votre royaulme, écrivait-il, plus de fidélité, d’obéissance et de courrage qu’en eulx (= les protestants), et pleust à Dieu qu’aiant cy devant pourveu à leurs justes plainctes, vous les eussiez estimés digne de garder ung Calais ou ung Ardres...13.
10Quoiqu’il en soit, une lecture de l’édit favorable aux Huguenots de la région leur permit de dresser (ou de reconstituer) dès les premières années du XVIIe siècle, deux Eglises réformées rattachées à la province synodale « Ile-de-France » qui regroupait quatre « colloques » (Paris, Picardie, Champagne et Pays chartrain). Le protestantisme put donc s’épanouir en ces régions dans un cadre officiel. On compta vers le milieu du XVIIe siècle, 350 Huguenots en Boulonnais (soit 1 % de la population de la sénéchaussée), et entre 2 000 et 3 000 Huguenots en Calaisis (soit près de 20 % de la population calaisienne). Rappelons qu’à cette époque les Protestants français étaient environ 850000, soit près de 4 % de la population du royaume. On doit donc remarquer l’importance de la communauté protestante calaisienne qui fut qualifiée par certains historiens locaux du XVIIIe siècle, de « Genève du Nord »14. Seize pasteurs se succédèrent entre 1601 et 1685 à la tête de cette communauté, et sept pasteurs à la tête de l’Eglise réformée du Boulonnais durant la même période. Deux Eglises réformées étaient donc bien dressées en ces régions, et si la défection de quelques seigneurs huguenots put fragiliser le protestantisme boulonnais, une certaine forme de prosélytisme continua à s’exprimer en Calaisis. Le 14 février 1628, par exemple, on s’inquiéta des propos hérétiques tenus par Robert de Menneville, curé de Saint-Tricat15. Tous les dimanches on pouvait voir, par ailleurs, des cortèges huguenots se rendre à Guînes en chantant des psaumes16. Ces cortèges empruntaient les « watergangs » et on peut imaginer la réaction des Catholiques qui assistaient à ce spectacle... Des Catholiques qui se devaient de réagir.
Vivre sous l’égide de l’Edit de Nantes : entre coexistence imposée et lente exclusion des Protestants
11L’article 2 de l’Edit de Nantes expliquait qu’il fallait s’efforcer de « se contenir et vivre paisiblement ensemble comme frères, amis et concitoyens... ». Cette disposition posait donc la question de la coexistence entre deux communautés religieuses différentes.
12Olivier Christin évoque dans un de ses articles, l’étonnement d’un visiteur ecclésiastique en Dauphiné lorsqu’il découvrit au cours d’une de ses visites en 1672, le curé de la paroisse de Besse en train de jouer aux boules avec les Protestants. Ce curé mangeait souvent avec eux et il avait « grande liaison et amitié avec le ministre »17. L’état de nos sources ne nous permet pas de bien mesurer l’étendue des relations entre Catholiques et Protestants en nos régions. Certes, on rencontre quelques cas de mariages mixtes, comme celui du Protestant boulonnais Jacob Gueulle, marié avec une Catholique originaire de Nesles au sud de Boulogne. On rencontre parfois des Protestants choisis pour être témoin ou parrain dans des cérémonies catholiques, et vice-versa. Le protestant Juste Candeau est ainsi le parrain du petit catholique, Pierre Masson, baptisé en la paroisse de la haute ville de Boulogne-sur-Mer le 25 avril 161018. On voit également le sieur de Romagnac, un protestant de la région de Marquise, au nord de Boulogne, donner en location pour 565 livres, une maison et un jardin à un certain Ringot, curé de la paroisse de Beuvrequen19. Nous savons, aussi, que la terre de « la Walle » près de Guînes, propriété de la grande famille catholique Patras de Campaigno, qui donna tous ses sénéchaux au Boulonnais jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, était louée à des Protestants20. Des relations de bon voisinage durent donc exister, mais nos sources nous révèlent surtout de nombreux conflits.
13Ainsi, les propriétaires d’Offequerque ou de Balinghen, en Calaisis, refusaient systématiquement de louer des terres aux Protestants21. Nous avons parlé de mariages mixtes or, ce genre de situation pouvait donner lieu à de véritables drames familiaux. En 1614, par exemple, meurt Hester Legrand, femme de Juste Candeau (déjà évoqué). Malgré son prénom biblique, Hester Legrand était catholique. Avant de mourir, elle fit jurer à ses filles qu’elles resteraient catholiques mais, à peine six mois après le décès de leur mère, ces filles se convertirent à la religion de leur père. Elles le firent, nous dit-on, « à la suscitation de leur père ayant mis en mépris l’exhortation que leur avait fait leur mère et la promesse qu’elles lui firent... »22. En janvier 1676, un huguenot de Montreuil-sur-Mer, Jean Lamiable, déshérita sa sœur Suzanne car elle était retournée au catholicisme23. Ces quelques exemples nous montrent que la coexistence confessionnelle était difficile. Mais pouvait-il en être autrement ? La société française était majoritairement catholique et toutes les valeurs dominantes de cette société étaient catholiques. Les communautés protestantes, aux valeurs différentes, étaient donc des corps étrangers difficilement supportables. On devait inévitablement s’acheminer vers l’exclusion de ces corps étrangers.
14Dès le lendemain de la signature de l’Edit de Nantes se manifesta la réticence des autorités locales envers cet édit. Le 10 septembre 1601, le lieutenant-général du bailliage d’Amiens s’opposa à l’ouverture d’un temple à Havernas, à dix-huit kilomètres au nord d’Amiens. Ce temple devait s’ouvrir sur la terre d’un seigneur huguenot, Pierre de Saint-Delys d’Heucourt. Le Conseil royal donna tort au lieutenant-général mais, immédiatement, en mars 1602, le clergé et l’échevinage d’Amiens apportèrent leur soutien à l’officier désavoué :
... s’il y avait chose de valeur demeurée aux habitants après la surprise de la ville, écrit le premier échevin, c’était la paix et tranquillité en la Religion catholique, à laquelle le roi, par la grâce de Dieu, les avait maintenus jusque-là. Mais que le péril et la ruine d’icelle étaient manifestement grands s’il convenait que l’exercice de la prétendue Religion fut établi au lieu de Hem, comme autrefois on y avait expérimenté de grands inconvénients et fâcheries...24.
15Le discours est clair : l’existence d’un lieu de culte réformé en un endroit pouvait être la source de troubles publics. On retrouve les mêmes propos sous la plume des échevins de Calais qui s’inquiétaient en 1612 du projet d’ouverture du temple à Marck. Il faut être prudent, expliquaient-ils, car « cela ne pourrait rien apporter au service du Roy, attendu que soubs le voyle et manteau de religion les estrangers pourraient entreprendre sur la place... »25. Pour ces échevins, il n’y avait aucun doute : les Protestants étaient des étrangers ou des agents de l’étranger, et à trop leur accorder de droits on risquait de remettre en cause la sécurité du royaume. Certes, les échevins calaisiens s’empressèrent de préciser qu’ils ne visaient « qu’au repos public et la conservation de la ville et pays », et qu’ils désiraient « vivre paisiblement avec ceux de la religion prétendue réformée, ainsi que Vostre Majesté le commande ». Leur démarche était donc dénuée, apparemment, de toute arrière-pensée anti-huguenote ! Mais en fait, cette accusation du Protestant « agent de l’étranger » est une constante qui reviendra régulièrement dans les propos des Catholiques. Ainsi, l’Edit de Nantes qui devait restaurer la paix et la concorde entre Français pour le plus grand bien du royaume, ne risquait-il pas d’être une source de danger pour ce même royaume, s’inquiétaient les Catholiques. Cette inquiétude masquait en fait un long travail de sape qui commençait contre la société huguenote.
16Ce travail de sape se présenta sous deux formes. On allait, tout d’abord, faire une lecture restrictive de l’édit tout au long du XVIIe siècle, et profiter de ses silences et de ses ambiguïtés. Les articles 28 et 29 fixaient, par exemple, les modalités pour enterrer les « morts de ceux de ladite religion ». On cherchait à éviter les troubles publics en attribuant aux Protestants des cimetières qui leur soient propres. Or, sur le terrain, les commissaires royaux prirent des initiatives qui deviendront rapidement discriminatoires. Le président Jeannin décida ainsi, le 26 octobre 1599, que l’inhumation des Huguenots se ferait avant l’aurore ou après le crépuscule26. On verra ainsi un protestant de Chauny en Thiérache, inhumé le 20 juin 1646 « sur la brune et défaillance du jour »27. Dans un autre domaine, les échevins de Calais interrogèrent en 1631 leurs collègues de Boulogne-sur-Mer sur la conduite à suivre envers les notables huguenots : pouvait-on les admettre dans la « bourgeoisie » et les autoriser à siéger au magistrat ? Signalons qu’en 1619, les échevins calaisiens avait reçu comme bourgeois le libraire protestant Abraham Lemaire28. Les esprits avaient donc changé entre 1619 et 1631. Les échevins de Boulogne répondirent en expliquant :
... ceux de la RPR n’ont jamais été admis dans notre Corps de Ville non pas mesme es assemblées.. ; quoique ils fussent de grand probité et condition et pourvus dès longtemps d’offices de juridicatures. Nous ne les recevons aussi au nombre des bourgeois...29.
17L’exclusion des Huguenots était donc bien réelle. Or, dans le cas présent, cette exclusion était illégale car l’article 27 de l’Edit de Nantes autorisait ceux qui « font ou feront profession de ladite Religion Prétendue Réformée capables de tenir et exercer tous états, dignitez, offices et charges publiques quelconques [...] d’être indifféremment admis et reçus en iceux... ». Les Huguenots pouvaient donc accéder librement à toutes les charges et fonctions qui touchaient à la gestion des affaires publiques. Mais tout officier devait prêter un serment de catholicité au moment de son entrée en fonction. L’article 27 précisa donc, que le seul serment qu’on devait exiger de l’impétrant était « de bien et fidèlement servir le Roi ». L’officier était ensuite officiellement investi par « des lettres patentes de provision ». L’article 27 précisa également, que la clause de catholicité qui figurait dans ces lettres devait être retirée. Or, au moment de l’enregistrement30, le Parlement de Paris fit supprimer ce dernier passage de l’article 27. Une ambiguïté lourde de conséquences était donc ainsi introduite dans le texte législatif. Ce genre d’ambiguïtés pouvait permettre le développement de toutes les arguties possibles et imaginables pour restreindre les droits des Protestants. Prenons quelques exemples. On mit en place, à partir de 1661, de nouvelles équipes de commissaires royaux chargées d’enquêter sur la légalité de certains lieux de culte réformé. Les « cultes de fief » firent alors l’objet d’une attention tatillonne comme ce fut le cas pour La Haye, au sud de Boulogne-sur-Mer. Le commissaire demanda la fermeture de ce lieu en argumentant sur plusieurs registres :
- La Haye était situé dans une région boisée à proximité de la Hollande et de l’Angleterre : on retrouve ici l’argumentation sécuritaire déjà évoquée... ;
- les sieurs d’Herly qui avaient ouvert ce lieu de culte ne résidaient pas alors que l’Edit de Nantes imposait cette résidence ;
- le culte ne pouvait pas être public car l’Edit n’autorisait que deux lieux de culte public pour toute la Picardie ;
- La Haye n’était pas une « maison de fief ou de haute justice » mais un arrière-fief de la principauté de Tingry.
18Certains passages de la démonstration développée par ce commissaire étaient plus ou moins confus :
De plus mesme s’il y avait haute justice et que le seigneur y demeurerait, le presche qu’on pourroit y establir ne seroit que pour ce seigneur, sa famille, ses domestiques et ses vassaux...31.
19Le raisonnement est ici pour le moins spécieux car l’article 6 de l’édit prévoyait que les cultes établis par des seigneurs hauts justiciers l’étaient pour ces seigneurs et « leur famille, sujets, qu’autres qui y voudront y aller » sans aucune limitation chiffrée de l’assistance ainsi autorisée. Le commissaire ne semble pas très sûr, par ailleurs, quant au statut de la terre de La Haye : était-ce un fief ou un arrière-fief ? Une « Déclaration des fiefs boulonnais » datée de 1553 nous révèle qu’il s’agissait bien d’un fief à part entière32. Enfin, il est vrai que Philippe Le Carlier, sieur d’Herly, ne résidait plus à La Haye, mais il avait toutefois cédé sa seigneurie boulonnaise à son fils au milieu des années 165033. On devine donc, derrière toutes ces arguties, la volonté de faire fermer un lieu de culte réformé ou, pour le moins, le réduire au statut de simple culte privé. On peut retrouver ce genre d’arguties sous la plume du commissaire Courtin qui s’interrogea à la même époque, sur la légalité d’un lieu de culte à Vaudricourt en Picardie. Le seigneur protestant ne résidait pas. Certes, deux filles de ce seigneur vivaient à Vaudricourt ce qui, selon l’Edit de Nantes, légalisait l’existence d’un lieu de culte réformé en cet endroit mais, expliqua Courtin, il ne fallait pas tenir compte de cette résidence car le fait que « deux demoiselles résidassent loin de la maison de leur père choquait la bienséance (= la décence) » !34. Un autre exemple montre que les autorités faisaient feu de tout bois pour réduire les droits des Huguenots. En 1611, le lieutenant-général du bailliage d’Amiens s’opposa de nouveau à une demande des Protestants qui exigeaient, en accord avec les commissaires royaux, qu’on ouvre un temple à Salouel près d’Amiens. L’officier refusa d’enregistrer la lettre des Huguenots car ceux-ci se présentaient comme « ceux de la Religion réformée » alors que depuis 1576, la législation royale leur imposait de se qualifier de « ceux de la Religion Prétenduement Réformée »35.
20Une sorte de harcèlement juridique fut donc engagée très tôt contre les Huguenots et, au fur et à mesure qu’on avança dans le XVIIe siècle, se referma sur eux un piège qui fut, en partie, la conséquence d’une lecture pointilleuse de l’Edit de Nantes. Les mesures discriminatoires allaient isoler les Protestants dans la société française. Or, leur exclusion ne fut pas seulement le fait d’une démarche juridique spécieuse, mais aussi la conséquence d’une réaction de la majorité catholique, ou d’une partie de cette majorité. On voit, ainsi, tout au long du XVIIe siècle, se multiplier les gestes de défiance et de rejet envers les Protestants. En 1604, par exemple, des Catholiques placèrent leur fils en apprentissage chez un tanneur huguenot de Guînes. Ils firent préciser dans le contrat d’apprentissage que, si ce dernier cherchait à convertir leur enfant, le contrat pourrait être cassé « sans rien lui devoir »36. Le 18 janvier 1623, à Calais, une sage-femme catholique, nommée Marie Lallier, dénonça sa collègue, Catherine Baude, qui était protestante et qui accouchait ses correligionnaires mais ausi des femmes catholiques. Marie Lallier considérait que Catherine Baude agissait au « grand préjudice des enfants qui viennent au monde en danger de mort »37. Rappelons à ce sujet, que la sage-femme catholique pouvait, dans l’urgence, donner le baptême par ondoiement aux nouveaux-nés qui n’étaient pas appelés à survivre. A Saint-Tricat, près de Calais, le 10 juin 1646, on obligea, à l’occasion d’une naissance illégitime et en l’absence du père catholique, une mère protestante à s’engager par écrit à faire instruire sa fille dans la religion catholique38. En 1648, un menuisier calaisien dénonça des Huguenots qui se réunissaient chez un certain François Neuville pendant le Carême38. Ces réunions n’étaient-elles pas une remise en cause du respect des fêtes catholiques qui avait été réaffirmé par l’Edit de Nantes ? En octobre 1651, on interdit à Michel François, « écrivain de la religion réformée » à Calais, « d’aller donner son enseignement dans les familles catholiques »39. Pour terminer, on pourrait encore évoquer un exemple qui nous ramène au lendemain de la signature de l’Edit de Nantes : à Clermont-sur-Oise, on obligea le 14 août 1599, les Protestants de la ville à déplacer leur lieu de culte qui se trouvait à proximité d’un calvaire où s’arrêtaient des processions catholiques40. Certes, cette décision fut prise sans doute pour éviter tout trouble public, mais elle montre bien, ainsi que tous les exemples précédemment cités, que les valeurs dominantes et les références de la société étaient catholiques. Les Catholiques n’hésitèrent jamais à faire respecter ces valeurs. Inévitablement, les Protestants ne pouvaient qu’être exclus de cette société. L’exemple de ce qui se passait dans les corporations est à ce sujet très significatif.
21Nous connaissons plusieurs cas où les artisans et marchands protestants furent victimes de discrimination. Le 19 juillet 1663, par exemple, les « prévosts et esgards » des tisserands de Calais poursuivirent Jean Vormont, Pierre Delattre, David Huquelot, Aimé Courtault et Moïse Le Secq, « tous maîtres et professant la religion réformée pour qu’ils soient condamnés chacun à payer 39 sous qu’ils doivent pour le métier en vertu des règlements »41. A Boulogne-sur-Mer, en octobre 1668, Mathieu Le Quien, « prévost » de la communauté des marchands-drapiers de la ville, fit condamner Pierre de La Croix à payer une amende de 56 sols 6 deniers. Pierre de La Croix refusait de payer sa cotisation car il considérait qu’on l’avait surtaxé parce que « religionnaire »42. On comprend mal pourquoi ces artisans et marchands huguenots refusaient de payer leur cotisation à leur « communauté d’arts et métiers » mais on peut avancer une hypothèse à ce sujet. L’argent versé par les membres d’une corporation servait, en partie, à l’entretien de la chapelle du saint ou de la sainte qui protégeait le métier. Des Protestants ne pouvaient donc participer à ce genre de culte qu’ils rejetaient. On voit bien là les limites de l’intégration à part entière des communautés protestantes dans une société française majoritairement catholique.
Conclusion
22L’Edit de Nantes permit sans aucun doute à deux ou trois générations de Huguenots de vivre, malgré de nombreuses difficultés, leur Foi en paix dans le royaume de France, et ce n’est pas une chose négligeable. On vit, par ailleurs, ici ou là, s’épanouir des sociétés protestantes dynamiques. Tel fut le cas de la société protestante du Calaisis. Grâce à la Loi, et une fois encore malgré les difficultés, des officiers purent continuer à exercer des charges publiques. Citons, par exemple, le sieur Dupont qui était « fermier de la pesche des Eaux et Forests du Pays reconquis »43, ou Juste Candeau, « Garde scel de la sénéchaussée de Boulogne ». Mais ne nous trompons pas, l’existence de cette société était fragile.
23L’Edit de Nantes fit en effet des communautés protestantes un nouveau « corps » de la société française44 disposant, comme tous les autres « corps » composant cette société, de droits, de privilèges et d’obligations. Or, ce « corps » allait de par sa spécificité religieuse, se retrouver immédiatement en porte-à-faux par rapport aux autres « corps » qui, eux, fonctionnaient sur les mêmes valeurs catholiques. Le Protestant était donc l’étranger, celui dont la différence remettait en cause l’unanimité, l’unité et la sécurité de la société. C’est plus ou moins l’idée que l’on retrouve dans les propos de l’évêque de Boulogne-sur-Mer dénonçant, en 1683, les communautés protestantes du Calaisis :
... les ministres d’iniquité avaient fait cesser les véritables sacrifices et creuser des puits d’eaux puantes afin de faire passer la maladie et la corruption dans tous les troupeaux qui en boiroient45.
24Le Protestant devait donc être isolé et rejeté. Une lecture de plus en plus restrictive de l’édit aboutira à ce rejet. Les exemples particuliers du Boulonnais et du Calaisis illustrent bien, localement et au quotidien, cette évolution et révèlent par là-même les limites de l’Edit de Nantes.
Notes de bas de page
1 J. Lestocquoy, La vie religieuse d’une province. Le diocèse d’Arras, Arras, Brunet, 1949, 307 p.
2 Sur cette question de la liberté de conscience à Lille sous Louis XIV, voir A. Lottin, Chavatte, ouvrier lillois. Un contemporain de Louis XIV, Paris, Flammarion, 1979, 445 p.
3 A. Joblin, Catholiques et Protestants Boulonnais (XVIe-XVIIe siècles), « Mémoires de la Société Académique du Boulonnais », 1994, t. XV, 347 p.
4 M. Naert, Les Huguenots du Calaisis, Mémoire manuscrit pour l’obtention du D.E.S., 1913, 150 p.
5 Mémoires de la Ligue contenant les événements les plus remarquables depuis 1576, jusqu’à la Paix accordée entre le Roi de France et le Roi d’Espagne en 1598, Amsterdam, 1763 (nouvelle édition), t. IV, pp. 428-486.
6 Nous utilisons deux publications récentes du texte de l’Edit : a) J. Garrisson, L’Edit de Nantes, Editions Atlantica, Biarritz, 1997, 136 p. b) B. Cottret, L’Edit de Nantes, Perrin, Paris, 1997, 491 p.
7 F. Garrisson, Essai sur les commissions d’application de l’Edit de Nantes, Thèse Doctorat de Droit, Montpellier, 1950, partie I, 282 p.
8 L. Rossier, Histoire des Protestants de Picardie, Paris, 1861, 328 p.
9 J. Pannier, Etudes historiques sur la Réforme dans le Vermandois. L’Eglise de Saint-Quentin de 1599 à 1620, Paris, 1896.
10 B.N. (Bibliothèque Nationale), Fonds Français, Ms. no 4046, folio 3.
11 B.S.H.P.F. (Bibliothèque de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français), Ms. no 753 (6).
12 F. Garrisson, op. cit., p 83.
13 « Lettre inédite d’Odet de la Noue à Henri IV », Bulletin de la S.H.P.F., Paris, 1898, t. XLVII, pp. 102-107.
14 Pigault de l’Epinoy, Mémoires sur le Calaisis, B.M.C. (Bibliothèque Municipale de Calais), Ms. no 169, vol. IV, p. 12.
15 M. Naert, op. cit., p. 27.
16 C’est ce que relate un voyageur anglais, White Kennet, en visite à Guînes au début des années 1680 : White Kennet’s diary, The British Library, « English Language Collections », Landsdowne, Ms. no 937.
17 O. Christin, « L’Edit de Nantes est-il vraiment un édit de tolérance ? », L’Histoire, Paris, Novembre 1997, no 215, pp. 40-45.
18 A.M.B. (Archives Municipales de Boulogne-sur-Mer), Ms. no 1787.
19 A.N. (Archives Nationales), Ms. no TT 261, XXX.
20 C. Landrin, Tablettes du Calaisis, Calais, 1888, t. 1.
21 M. Naert, op. cit., p. 25.
22 B.M.B. (Bibliothèque Municipale de Boulogne-sur-Mer), Ms. no 732 (4).
23 R. Rodière, « Anciennes familles protestantes du Boulonnais et de la ville de Montreuil », extrait du Bulletin S.H.P.F., Nov.-Déc. 1904, 48 p.
24 L. Rossier, Op. cit., pp. 129-131.
25 W. Minet, « Catholics and huguenots in Calaisis in 1612 », Proceedings of the Huguenot Society of London, Lymington, 1907, vol. VIII, no 3, pp. 237-248.
26 F. Garrisson, op. cit., p. 236.
27 P. Beuzat, Le protestantisme en Thiérache depuis les origines jusqu’à la Révolution française, Paris, Champion, 1931, 462 p.
28 A.M.C. (Archives Municipales de Calais), Ms. no BB 16 (1619-1621), folio 153
29 M. Naert, op. cit., p. 34.
30 La loi devait, avant son application, être vérifiée par les parlements pour voir si elle était conforme à la jurisprudence. Les parlements étaient des cours souveraines qui jugeaient en appel et participaient donc aussi à l’élaboration de la loi.
31 A.N., Ms. no TT 246-V.
32 B.M B., s. no (731)F.
33 R. Rodière, Les vieux manoirs du Boulonnais, Marseille, Laffitte Reprints, 1979 (1ère édition, 1925), 195 p. + 118 p. (planches hors texte).
34 E. Benoist, Histoire de l’Edit de Nantes, Delft, 1697, 5 vols, t. IV, p. 110.
35 L. Rossier, op. cit., p. 139.
36 M. Naert, op. cit., p. 25.
37 A.M.C., MS. no BB 17 (1622-1624), folio 159.
38 A.M.C., Ms. no BB 25 (1648-1649), folio 15.
39 A.M.C., Ms. no BB 26 (1650-1653), folios 35-36.
40 F. Garrisson, op. cit., p. 82.
41 A.M.C., Ms. no BB 31 (1663-1664), folio 55.
42 A.M.B., Ms. no 1668.
43 N. Mullard, Calais au temps des lys, « Les Cahiers du Vieux Calais » (ouvrage ronéotypé), 1961, 4 tomes.
44 Sur la place des Protestants dans la société française du XVIIe siècle, B. Dompnier, Le venin de l’hérésie. Image du protestantisme et combat catholique au XVIIe siècle, Paris, Le Centurion, 1985, 277 p.
45 F. Lefebvre, Les Huguenots et la Ligue au diocèse de Boulogne, Boulogne-sur-Mer, 1860, 246 p.
Auteur
Maître de Conférences, Université d’Artois
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Essai sur le philosémitisme catholique
Entre le premier et le second Vatican. Un parcours dans la modernité chrétienne
Olivier Rota
2012
La traversée France-Angleterre du Moyen Âge à nos jours
Stéphane Curveiller, Florence Hachez-Leroy et Gérard Beauvillain (dir.)
2012
Les religions dans le monde romain
Cultes locaux et dieux romains en Gaule de la fin de la République au iiie siècle après J.-C : persistance ou interprétation ?
Marie-Odile Charles-Laforge (dir.)
2014
Les archives Princières xiie-xve siècles
Xavier Hélary, Jean-François Nieus, Alain Provost et al. (dir.)
2016
Les Comtes d’Artois et leurs archives. Histoire, mémoire et pouvoir au Moyen Âge
Alain Provost (dir.)
2012
Mobilités et déplacement des femmes
Dans le Nord de la France du Moyen Âge à nos jours
Youri Carbonnier, Stéphane Curveiller et Laurent Warlouzet (dir.)
2019
Deux siècles de caricatures politiques et parlementaires
Pierre Allorant, Alexandre Borrell et Jean Garrigues (dir.)
2019