Ici et ailleurs dans la traduction littéraire (français-espagnol) : le transfert de l’image culturelle
p. 11-25
Résumé
Le texte littéraire est défini par sa propre genèse : l’esprit de l’écrivain, qui, en tant qu’être humain appartenant à un collectif culturel, laisse passer dans son texte certains traits de son environnement. Ainsi, le texte n’est pas seulement connecté à la sensibilité propre à l’auteur/récepteur, mais aussi à tous les usages existants dans la société dans laquelle le texte est créé. De ce fait, la dimension culturelle du texte littéraire est un fait admis tant du point de vue linguistique que sociologique et, par conséquent, traductologique. En effet, on parle aujourd’hui davantage de « traduction interculturelle » que de « traduction interlinguistique ».
Le traducteur est censé se transformer en médiateur linguistique et culturel, en pont entre les deux pôles de l’ailleurs et de l’ici, mais cette médiation demande un savoir-faire qui, souvent, s’avère assez difficile à maîtriser. Dans cet article, nous nous servirons d’exemples de traductions faites en espagnol à partir d’œuvres françaises, ce qui nous permettra de tirer quelques conclusions à propos des stratégies de traduction utilisées.
Extrait
1La dimension culturelle du texte littéraire est un fait admis tant du point de vue linguistique que sociologique et, par conséquent, traductologique. Ce genre textuel est à l’opposé du texte spécialisé, dans lequel l’intention est portée sur un champ de spécialité très concret, laissant peu de place à son contexte culturel (quoi que celui-ci puisse être également présent à un degré plus ou moins grand). La production littéraire est définie par sa propre genèse : l’écrivain, qui, en tant qu’être humain appartenant à un collectif culturel, laisse passer dans son texte certains traits de son environnement. Ainsi, le texte n’est pas seulement connecté à la sensibilité propre à l’auteur/récepteur, mais aussi à tous les usages existants dans la société dans laquelle le texte est créé. San Ginés parle de « code ou ADN culturel » par opposition à « l’ADN biologique », qu’il définit comme suit :
Estos dos tipos de códigos funcionan de forma diferente, el biológico nos transmite nuestra
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