L’enjeu traductologique du rythme dans « Capitaine » d’Attilâ İlhan
p. 239-246
Résumé
Cet article déploie une réflexion sur l’enjeu traductologique du rythme, illustrée par l’exemple d’un poème d’Atillâ İlhan, « Capitaine », traduit du turc en français par Engin Bezci. Dans la mesure où le rythme est une notion ambivalente qui participe à la fois de la singularité de chaque langue et d’un « universel poétique » (Henri Meschonnic), l’article propose d’examiner le parti-pris de la traduction dans la création d’un nouvel équilibre rythmique. Ce nouvel équilibre se situe alors à mi-chemin entre fidélité à la langue de départ et musicalité de la langue d’arrivée. À travers trois points qui étudient tour à tour le rythme lancinant de la mémoire, la métropole métronome et le parallèle entre rupture rythmique et rupture amoureuse, l’article cherche à analyser le rythme comme élément a priori intraduisible mais néanmoins constitutif de tout poème. Aussi, en écartant l’illusion de l’équivalence, le propos s’attache à faire de l’analogie la solution à l’impasse traductologique que constitue le rythme.
Entrées d’index
Mots-clés : İlhan (Attilâ), rythme, Traduction, rupture, Analogie, Turc, restitution
Extrait
1Dans ses Cahiers, Paul Valéry (1947 : 1281) confesse : « Ce mot “rythme” ne m’est pas clair. Je ne l’emploie jamais ». Cet aveu peut paraître étonnant de la part d’un poète, d’autant plus de la part de Valéry, qui est non seulement poète mais aussi théoricien de la littérature. Cette méfiance envers le rythme, qui semble avoir une portée poétique à la fois insaisissable et capitale, trahit l’ambivalence de la notion. Le rythme est consubstantiel à la poésie, puisqu’il constitue le seul élément originaire et définitoire de tout poème : autrement dit, qu’il soit en vers ou en prose, qu’il ait une construction métrique classique ou qu’il se fonde sur l’usage du vers libre, le poème déploie toujours un rythme. Le rythme constitue, pour ainsi dire, la spécificité générique de la poésie. Or, il y a une énigme en jeu dans la notion de « rythme » : difficile à définir, encore plus à analyser ou du moins à faire entrer dans un carcan technique, le rythme fait partie de la singularité
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