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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Une attaque contre les auteurs anciens, et contre leurs partisans ? Satire politique ? Un rire hérétique ? Notes de bas de page Auteur

    Le Sens caché

    Ce livre est recensé par

    • Silvère Menegaldo, Cahiers de recherches médiévales et humanistes, mis en ligne le 14 décembre 2022. URL : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/crmh/13327 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/crm.13327
    • Danièle Duport, Elseneur, mis en ligne le 18 octobre 2023. URL : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/elseneur/1220 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/elseneur.1220
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    Table des matières

    Y a-t-il une vérité cachée sous le voile des travestissements burlesques ?

    Claudine Nédelec

    p. 211-222

    Texte intégral Une attaque contre les auteurs anciens, et contre leurs partisans ? Satire politique ? Un rire hérétique ? Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Dans le chapitre XI de ses Aventures d’Italie, Charles Dassoucy, touché au cœur par l’attaque de Boileau (« Et, jusqu’à d’Assoucy, tout trouva des lecteurs »1), entreprend une « défense et illustration » de la poésie burlesque, et notamment de la sienne. Il accuse alors Boileau d’être en fait celui qui a « infecté tout Paris et toutes nos provinces » de son « venin »2 (c’est-à-dire de sa pratique de la satire) – tout en ayant l’audace d’en rendre responsable

    notre innocent burlesque, qui n’a ni fiel ni venin, et qui n’est ni séducteur, ni extravagant, ni effronté, comme il dit, mais un bon enfant et un bon chrétien, aussi ingénu que Jean Doucet, qui dans son patois, avec sa naïveté grotesque, n’a jamais ni fâché ni offensé personne, ni éventé les défauts que les hommes sont bien aises de cacher.3

    Autrement dit : il n’y a à « voir » ni à déchiffrer dans le burlesque qu’un jeu d’esprit, fort apprécié de la Cour, une « plaisante façon d’écrire »4, et même « le dernier effort de l’imagination et la pierre de touche du bel esprit »5 ; le burlesque se doit d’être « fin dans ses pensées et plaisant dans ses rencontres »6, c’est-à-dire ses plaisanteries, ses jeux avec la langue, ses effets de style, dont Dassoucy donne ensuite un exemple tiré de son Ovide en belle humeur7. Pur badinage, intention seulement « ludique », comme on dirait aujourd’hui ? Il n’y aurait alors aucune vérité, en l’occurrence critique, cachée sous le voile du rire burlesque, et lui supposer des significations implicites, demandant une lecture de type allégorique, serait d’emblée à récuser comme tendancieux ?

    Et pourtant Dassoucy ajoute :

    Il faut que, sous peine de servir de bouffon aux laquais et de divertissement aux servantes, il suive de bien près l’héroïque […], qu’il soit concis, figuré, et encore mystique, s’il est possible, comme on peut voir dans tous mes ouvrages burlesques, où le sens qui est caché vaut souvent mieux que le sens littéral.8

    Appel caractérisé à une allégorèse… La définition du Dictionnaire universel de Furetière pour le mot « mystique », très succincte, renvoie à l’interprétation de la Bible, et semble bien proposer « allégorique » comme son synonyme. Citant à nouveau un extrait de son Ovide en belle humeur, sur lequel je vais revenir, Dassoucy précise : « Il est certain que la moitié du monde qui a lu ces vers n’a pas pénétré dans ma pensée ; aussi ce n’est pas pour tout le monde que j’écris ainsi, mais seulement pour ceux qui ont assez de finesse pour le déchiffrer »9. Bref, à l’imitation de Rabelais, Dassoucy invite ses lecteurs à dépasser le sens littéral, fait de « matières assez joyeuses & bien correspondantes au nom », et « à plus hault sens interpreter ce que par adventure cuidiez dit en gaîté de cœur »10 – mais avec la même procédure de dénégation, ici antérieure, ce qui lui donne tout de même une autre valeur, d’autant qu’il ne s’agit pas, comme on va le voir, de supposer qu’« Ovide en ses Metamorphoses [a songé aux] sacrements de l’Evangile »11.

    2L’ennui est que Dassoucy en est resté à cette déclaration de principe, sans jamais avoir explicité quel était ce « sens caché » que nous devrions découvrir, sous peine de nous ranger dans la catégorie des lecteurs stupides, et sans pour autant devenir des lecteurs mal intentionnés. Je vous propose en conséquence de relire Dassoucy – et quelques autres, à titre de vérification – pour tenter de mener cette opération herméneutique, un peu incongrue et paradoxale, si l’on en croit tous ceux qui ont dit (et parfois continuent à dire) que le burlesque, c’est tout juste de la littérature pour rire…

    3Parce que ce sont ces textes-là auxquels Dassoucy fait allusion dans ce passage, je vais me contenter d’explorer ses trois travestissements – Le Jugement de Pâris de 164812, L’Ovide en belle humeur de 1650, et Le Ravissement de Proserpine de 165313. Et puisqu’il faut bien partir d’hypothèses d’interprétation, je vais leur poser trois questions, que mes recherches sur le burlesque me font penser potentiellement pertinentes :

    • travestir la Fable antique, est-ce adopter une position critique et satirique envers la littérature et les auteurs antiques, donc se ranger dans le clan des Modernes ?

    • y a-t-il une satire politique dissimulée, comme pourrait le faire penser la référence à Jean Doucet ? – je rappelle l’anecdote qui est rapportée par Tallemant des Réaux : il s’agit d’un paysan qui répliqua « naïvement » à Louis XIII, qui l’avait rencontré par hasard et qui, appréciant son franc-parler, lui avait donné quelques louis : « I vous revanront, Sire, i vous revanront ; vous mettez tant de ces tailles, de ces diebleries sur les pauvres gens ! »14.

    • tourner en ridicule les dieux antiques, est-ce une « couverture » pour tourner en ridicule les croyances et la morale religieuses de son temps, ou le burlesque est-il au contraire « bon chrétien » (on peut raisonnablement douter de la parole de Dassoucy, en ce domaine…) ?

    Toutes questions dont le début du Jugement de Pâris pourrait après tout déjà suggérer l’effective pertinence :

    CHANTER je ne vay point la Pomme,
    Par laquelle le premier homme
    Miserablement fut perdu,
    Et tout le monde confondu :
    Mais bien la Pomme reluisante,
    Pour laquelle Deesse gente
    Au beau Pâris monstra le cu,
    Dont s’ensuivit un Roy cocu.15

    Une attaque contre les auteurs anciens, et contre leurs partisans ?

    4Quelle était la position de Dassoucy dans la Querelle des Anciens et des Modernes ? En s’en tenant à ses travestissements, on trouve bien peu d’indices, et à vrai dire elle semble l’avoir peu intéressé. Rien dans le paratexte du Jugement de Pâris sur le rapport à la littérature antique ; dans celui du Ravissement de Proserpine, juste ces quelques vers, signés d’un certain « N.C. » :

    Vous l’avez traduit tellement,
    Cét illustre Ravissement,
    Qu’en ayant fait artistement
    Un remède contre la bile,
    Cét illustre Ravissement
    En produira plus de cent mille. (n. p.)

    Cela souligne une volonté de rivaliser avec un auteur antique – Dassoucy prétend ici « traduire » Claudien (IIIe siècle ap. J.-C.) – et d’être à son tour source d’imitations. Mais c’est bien maigre. On attendrait mieux de L’Ovide en belle humeur, puisque Dassoucy s’en prend ici à un auteur canonique, et particulièrement en vogue. Là encore, on ne trouve que quelques faibles indices, et dans le paratexte. D’abord un très beau frontispice de François Chauveau, susceptible de plusieurs lectures, mais où on pourrait voir l’auteur antique en roi bouffon, revêtu d’un habit d’Arlequin et des grelots du fou, qui se reconnaît sans déplaisir apparent comme tel dans le miroir que lui tend l’auteur moderne ; ensuite, un poème liminaire de Pierre Corneille, pour qui Dassoucy avait composé la musique d’Andromède :

    Que doit penser Ovide, & que nous peut-il dire,
    Quand tu prends tant de peine à le défigurer,
    Que ce qu’il écrivit pour se faire admirer,
    Graces à DASSOUCY, sert à nous faire rire.

    Il y trouve la gloire où son travail aspire ;
    Tu ne prens tant de soins, que pour mieux l’honorer ;
    De tant d’attraits nouveaux tu le viens de parer,
    Que moins il se ressemble, & plus chacun l’admire. (n. p.)

    5Mais en fait, nous nous trouvons là dans une sorte de consensus, qu’on retrouve à la fois (pour ne citer que ces deux exemples) dans le paratexte du premier chant du Virgile travesti de Scarron publié en 164816, et dans La Guerre des auteurs anciens et modernes de Gabriel Guéret, publiée en 167117 : au fond, tous ces détournements plaisants ne prêtent guère à autre conséquence, quand ils sont bien venus, qu’à renforcer la gloire des écrivains antiques – rien à décrypter donc du côté d’une prise de position, qu’elle soit favorable aux Anciens ou aux Modernes18. On peut même préciser que, alors que Scarron ne se prive pas de quelques piques envers le « bon Maron », et surtout envers son héros, qui devient sous sa plume bigot, peureux et pleurnichard, Dassoucy loue au contraire Ovide, « Cil qui jadis en Cour de Rome / Fit de l’amour mainte leçon / […] beau personnage, / Facond, disert, d’esprit joly »19 – et malheureuse victime du tyran Auguste.

    6Il semble qu’il faille prendre la question d’une autre façon. Dassoucy paraît en effet participer à une sorte de machine de guerre contre la lecture allégorisée des fables antiques, mise en place par Charles Sorel dans son Berger extravagant20 : après la lecture d’un banquet des dieux burlesque, lorsque Anselme présente l’opinion commune en prétendant que « les fables des Poëtes sont des choses mystiques où toute la sagesse ancienne est cachee »21, Montenor tourne en dérision les mythologistes (tel « Noel le Comte », c’est-à-dire Natale Conti22) qui extravaguent à vouloir moraliser pareilles sottises. Dans ce ramas de « livres monstrueux où il n’y a ny ordre ny raison »23, rien ne saurait mériter qu’on voie autre chose que songes grotesques24. On remarquera que cette résistance à une lecture allégorique des fables antiques vise tant les partisans d’une lecture chrétienne (qui étaient déjà la cible de Rabelais) que ceux, moins orthodoxes, qui prétendent y voir incluse la sagesse laïque, sinon païenne, des anciens, ainsi qu’une connaissance toujours valide de la Nature. Ce qui renvoie plus largement à la dévalorisation globale de la pratique de l’allégorèse au cours du XVIIe siècle.

    Satire politique ?

    7En fait, si bien sûr Boileau se plaint que le Parnasse parle « le langage des halles », et qu’« Apollon travesti » devienne un Tabarin, sa diatribe contre le burlesque contient elle-même un sens caché : car en parlant d’une contagion qui « Du clerc et du bourgeois passa jusques aux princes »25, Boileau vise nettement le rôle du burlesque dans la Fronde26, ce que semble bien avoir senti Dassoucy, se justifiant au travers de la figure de Jean Doucet – critique, mais bon enfant.

    8Il peut sembler évident que le burlesque a fonctionné en effet comme un des instruments de la satire politique, étant donné le rôle que cette esthétique a joué dans les mazarinades. Mais il n’y avait là nul « sens caché », ni vraiment d’allégorie : le burlesque dans la Fronde dit ce qu’il dit, plus d’ailleurs dans le sens d’un rabaissement du politique au trivial que dans la prise de parti pour un camp ou l’autre, à quelques (célèbres) exceptions près. Ma question est : faut-il voir dans les travestissements un « sens caché », relevant de la satire politique ? Là encore, il faut exclure du champ les allusions, transparentes pour les contemporains, qui se trouvent dans un grand nombre de ceux qui sont parus entre 1649 et 1652, ainsi dans le Virgile goguenard27, où elles sont même signalées par des signes diacritiques.

    9Mais Christian Biet fait remarquer que le chant IV du Virgile travesti, qui paraît en 1649, pouvait donner lieu à ce que le siècle appelle une « application » : il y est question d’une reine veuve, se dévergondant pour un étranger hypocritement pieux, qui la séduit, la trompe et finit par l’abandonner28. Rien dans le paratexte de Scarron, ou les lectures des contemporains, ne peut soutenir cette interprétation, mais il faut reconnaître que c’est troublant…

    10Qu’en est-il de Dassoucy ? Malgré leurs dates, rien ne semble évoquer la Fronde dans ses travestissements. Mais tout de même Jean Doucet n’est peut-être pas si loin… Pâris, on se le rappelle, doit choisir entre Minerve, Junon et Vénus. Or la description que donne Dassoucy de la déesse Junon, en très forte cohérence avec la gravure de François Chauveau, au frontispice du chant 1, laisse fort à penser29 :

    Junon qui taille & rogne aux Cieux,
    Voulut quitter cette journée
    Sa belle robe d’Hymenée
    Pour en prendre une d’Or massif,
    Où l’art d’un trait superlatif
    Estalloit en belle ordonnance
    Mainte roüe & mainte potence,
    Des prisons, des feux, & des fers,
    Des Ixions, & des Enfers,
    Et des Peres courants les ruës
    Pour leurs Enfans devenus gruës […].30

    Cette « fiere beste », bien que couverte de bijoux « Jusque à la charge d’un mulet »31, a « martel en teste » :

    Drus soucis elle avoit en sein,
    Es pieds des souliers de chagrin32 :
    Pour plume elle en avoit dans l’aisle,
    Pour pendant la puce à l’oreille,
    Pour collier un Diable à son col,
    Et pour bracelet un licol.33

    Or le texte est paru en un temps où une autre reine mère, dont on retourne le nom, Anne d’Au(s) triche, en « chérie d’un Satan » (le diable qu’elle porte au cou, c’est-à-dire Mazarin, qui lui donne dans l’aile, et lui met la puce à l’oreille, deux métaphores du désir sexuel à l’époque), commence effectivement à avoir quelques chagrins et « drus soucis » devant la contestation montante d’une autorité qui « taille et rogne », et qui est accusée d’employer la force la plus brutale et la plus cruelle (roues et potences) pour pouvoir lever une « taille » de plus en plus lourde sur un peuple affamé, tout cela pour entretenir un luxe ostentatoire et de mauvais goût. Cela lui simplifierait évidemment la tâche si elle pouvait mener ses peuples au licol, comme bêtes de somme, ou les transformer en grues, c’est-à-dire en idiots faciles à berner34… Il semble bien qu’il y ait là une nette prise de position frondeuse – qui atteint non pas Mazarin, mais la Régente, le symbole de la puissance royale, déjà un peu bien écornée par le « roi cocu » sur lequel s’ouvre ce travestissement. Ainsi que le dit un adversaire anonyme de Scarron, à force de railler, on en vient à la fin à s’attaquer « ou au Prince, ou à Dieu »35.

    Un rire hérétique ?

    11L’auteur anonyme que je viens de citer reprochait en effet à Scarron d’avoir, en se faisant fort de se railler de tout comme les satyres qui ornent le frontispice de son Recueil de quelques vers burlesques en 164336, donné le mauvais exemple aux rimeurs « qui de sa bâve ont beu » :

    Car l’un [d’]eux aussi-tost fit un Burlesque Enfer
    En se mocquant de luy, comme de Lucifer,
    Où scandaleusement à toutes nos Provinces,
    Il met & Magistrats, & Ministres, & Princes […].37

    Il vise là L’Enfer burlesque, ou le sixiesme de l’Enéide travestie et dédiée à Madamoiselle de Chevreuse ; le tout accommodé à l’Histoire du temps38. Il est vrai que les parodies de Virgile ne pouvaient pas ne pas rencontrer le topos de la descente aux Enfers. Mais ces enfers-là sont-ils attentatoires aux croyances chrétiennes, ou ne visent-ils, comme le prétend Charles Sorel de ses propres travestissements inclus dans Le Berger extravagant, qu’à « faire des farces des anciennes fables des Dieux »39 ?

    12La descente aux Enfers de Dassoucy se trouve dans Le Ravissement de Proserpine. Selon une « Ode » figurant dans le seuil de ce travestissement, il s’agit là d’un « sujet de diablerie »40, puisque Pluton, qui se définit comme « Roy, Prince, Diable & Dieu » (p. 46), s’enorgueillit d’être

    […] l’horrible espouventail
    Des monstres les plus effroyables,
    Et des plus endiablez des diables,
    Le plus diable endiablé de tous […].41

    13Or le « Roy du tenebreux Empire », « d’un assez chaud tempérament », ressent un besoin irrépressible d’un « estuy pour sa nature »42,

    Et si dans cett’ humeur qui pique
    Quelque fascheux melancholique
    Eust esté si fol de prescher
    Contre le peché de la chair,
    Il l’auroit (par Sainct Dominique)
    Fait brûler comme un heretique […].43

    De la religion du sexe… Pour obtenir femme, il menace d’attaquer Jupiter avec ses troupes, où se mêlent fraternellement monstres mythologiques et diableries chrétiennes, loups-garous, farfadets, lutins, « succubes à quilles noires »44, Belzébuth, Asmodée, « Grand seducteur & grand Athée » qui « Déroüilloit son fier braquemard », et Satan, « Vieux Diable fait à l’eau bénite »45… Inquiet, Jupiter propose de lui donner Proserpine.

    Proserpine est bel et bien prise, bien qu’elle se soit « signée de la bonne main »46 ; Pluton tâche alors de la rassurer, en lui décrivant son Enfer comme une sorte de pays de Cocagne, grâce à

    Tous ces bouffons que l’on admire,
    Tous ces beaux faiseurs de Satyre :
    Tous ces beaux diseurs de bons mots,
    Quoy que souvent meschans falots.
    J’ay des barboüillez, des grotesques,
    Force faiseurs de vers burlesques,
    Que leurs œuvres ont condamnez,
    J’ay mille autres plaisans damnez,
    Qui vous feront pisser de rire,
    Et si riant vous voulez lire,
    Je ne vays point sans Rabelais.47

    Si bien que l’Enfer apparaît comme l’envers des Champs Élysées (du Paradis), non en ce qu’on y punit les réprouvés, mais au contraire en ce qu’ils y trouvent leur lieu d’élection, voire de célébration. Enfin, l’on sert le repas de noces (superbement illustré par François Chauveau) : Proserpine

    Dire alloit Benedicite,
    Sans Pluton, qui d’un coup de patte
    Arresta sa main delicate,
    En luy disant, el mio core,
    Romano vivito more.48

    Au lieu d’appeler la bénédiction de Dieu sur le repas de noces, et l’acte sexuel qui y est lié, cela implique la pratique de la sodomie.

    14Dans ce qui est déjà un « bordel des Muses »49, et des dieux, bordel qui valut entre autres le bûcher à Claude Le Petit en 1662, bien loin de punir les fautes des mortels, divinités païennes et diables chrétiens sont occupés à rire et à copuler, puisque après tout le foutre est « la matière du monde »50… À tourner à ce point la vision des enfers en une fête du sexe, Dassoucy vise nettement cette morale qui condamne aux « chaudières bouillantes […] / les femmes mal vivantes »51, mais aussi les sodomites et autres libertins de mœurs – qui auraient bien tort d’en avoir peur. L’auteur anonyme de l’ode qui figure dans le seuil n’écrit-il pas :

    Quel bonheur, ô grand d’Assoucy
    Pourroit-on comparer au vostre
    D’estre riche en ce monde-cy,
    Et n’apprehender rien en l’autre.52

    15Mais cette fête est aussi une manière de dire que dieux, héros, grands hommes et puissants de ce monde sont, comme les misérables, guidés par leur…

    16Si Dassoucy atteint une sorte de comble, notamment dans la dimension quasiment pornographique de son imaginaire, le fait de mêler les représentations infernales chrétiennes aux représentations païennes, en les rendant tout aussi ridicules les unes que les autres, se retrouve chez les auteurs qui travestissent la descente aux Enfers d’Énée : l’auteur anonyme cité plus haut en 1649, les frères Perrault vers 1649-1650 et Scarron en 1651. Sans compter çà et là dans ces travestissements des allusions à la religion chrétienne parfois assez risquées, ou en mauvaise compagnie…

    17Bien sûr, l’on pourrait toujours répliquer, comme le fait d’ailleurs Dassoucy, que cela n’implique nulle véritable impiété, parce que cela ne viserait que des superstitions archaïques et des représentations allégoriques que tout bon chrétien doit désormais condamner au nom de la raison, et au profit d’une foi épurée. Ou encore qu’il ne s’agit là que d’une mise en scène à vocation spectaculaire, recherchant un pur effet plaisant. Reste que ces interprétations orthodoxes ne peuvent en exclure une qui l’est moins, et qu’on peut soupçonner des procédures de cryptage…

    18Mais revenons à notre point de départ, le passage des Aventures d’Italie où Dassoucy défend son burlesque. Il cite deux extraits de L’Ovide en belle humeur, l’un emprunté au travestissement de la métamorphose de Syrinx53, comme par hasard le moment du viol manqué, et l’autre de « Le Chaos. Fable premiere » (notons à ce sujet que Dassoucy, qui ne travestit qu’une très faible partie des Métamorphoses, garde essentiellement les mythes de création54)… Le voici :

    Alors il n’estoit point de monde,
    Point de miroir, ny de rotonde,
    D’heure, de jour, de mois, ny d’an,
    Point d’horloge, ny de cadran,
    Point de contrepoids, ny d’éguille,
    Par consequent ny fils ny fille ;
    Ny plantes, ny fruits ; car encor
    Ce Dieu fait en platine d’or
    Phebus, pour meurir nos cerises,
    Secher nos draps & nos chemises,
    N’avoit dans la route des Cieux
    Porté son casque radieux […].55

    Essayons de faire preuve d’esprit de finesse : que faut-il déchiffrer ? Je verrais deux choses : d’une part une allusion sexuelle, encore, horloge et cadran vs contrepoids et aiguille faisant partie des innombrables métaphores de… ce à quoi vous pensez ; autrement dit, pour qu’il y ait monde, il ne suffit pas d’inventer le temps, il faut qu’il y ait rut : Amour est qualifié d’« Enfant de la masse première »56 dans L’Ovide. On n’est pas loin de la voluptas épicurienne. D’autre part, le fait que le Soleil soit ridiculement conçu comme fait pour « mûrir nos cerises » rappelle beaucoup cette critique du géocentrisme et de « l’orgueil insupportable des humains », qui leur fait croire vraisemblable que le Soleil « n’eût été allumé que pour mûrir [les] nèfles et pommer [les] choux »57. Phrase de Cyrano de Bergerac, dans un passage – les discussions lors du séjour du héros narrateur des États et empires de la Lune au Canada – d’inspiration très « moderne », donc transgressive, en matière de physique et de conception de l’univers. Certes, le roman de Cyrano ne paraît qu’en 1657, mais il semble bien avoir été écrit avant 1650 ; or Cyrano et Dassoucy se connaissaient alors fort bien, puisque le premier texte publié de Cyrano est la dédicace « Au sot lecteur et non au sage » du Jugement de Pâris, et qu’il signe un « Madrigal » dans le seuil de L’Ovide. Double sens libertin, donc, à la fois dénié et affirmé, pour qui sait le fin mot…

    19En réalité, soupçonner des significations implicites dans ce « genre d’écrire »58 qu’est le burlesque, et cela non seulement dans les travestissements, mais dans toutes ses formes, me semble inévitable, dans la mesure où le burlesque peut être dit en lui-même « allégorique », ou « significatif » : reposant sur le brouillage des frontières entre le noble et le vulgaire, le bas et l’élevé, il aboutit à mettre en cause toutes les hiérarchies, et partant il se rit de tout, y compris des autorités civiles et religieuses, au moins aussi dérisoires, si ce n’est plus, que ceux qui sont voués à leur obéir, ou qui acceptent bêtement de les révérer. Dans ses « coyonneries » (le mot est de Scarron59), les burlesques disent : dans ce que l’on veut vous faire respecter, dans ce à quoi l’on veut vous faire croire, il y a de quoi rire. Ainsi, comme le dit l’auteur anonyme du Premier mémoire sur les Cacouacs, en 1757 : « Il serait difficile de fixer des indices certains pour les reconnaître. On conseille seulement de se défier des gens qui plaisantent sur tout : on découvre tôt ou tard que ce sont des Cacouacs »60.

    Notes de bas de page

    1 Boileau, Art poétique [1674], Sylvain Menant éd., Paris, GF Flammarion, 1969, p. 85- 115, p. 89 (chant I, v. 90).

    2 Allusion au vers « Cette contagion infecta les provinces » (ibid., v. 87). Charles Coypeau Dassoucy, Les Aventures d’Italie [1677], dans Les Aventures et les Prisons, Dominique Bertrand éd., Paris, H. Champion, « Sources classiques », 2008, p. 389.

    3 Ibid.

    4 Ibid., p. 390.

    5 Ibid., p. 391.

    6 Ibid., p. 392.

    7 L’Ovide en belle humeur enrichy de toutes ses figures burlesques, Paris, C. de Sercy, 1650.

    8 Les Aventures d’Italie, op. cit., p. 392-393.

    9 Ibid., p. 393.

    10 François Rabelais, La VIe inestimable du grand Gargantua, père de Pantagruel [1535], dans Les Cinq livres, Jean Céard, Gérard Defaux et Michel Simonin éds, Paris, La Pochothèque, 1994, « Prologue de l’autheur », p. 7.

    11 Ibid., p. 9.

    12 Le Jugement de Pâris, en vers burlesques, Paris, T. Quinet, 1648.

    13 Le Ravissement de Proserpine. Poeme burlesque enrichy de toutes ses Figures, Paris, P. David et E. Popingué, 1653.

    14 Tallemant des Réaux, Historiettes, Antoine Adam éd., Paris, Gallimard, « La Pléiade », 1961, t. II, p. 863.

    15 Le Jugement de Pâris, op. cit., p. 1.

    16 Le Virgile travesti, Jean Serroy éd., Paris, Classiques Garnier, 1988, p. 62-69.

    17 La Haye, A. Leers, 1671.

    18 Précisons qu’il n’en est pas de même dans les travestissements des frères Perrault (Les Murs de Troye, Ars MS 2956).

    19 Le Jugement de Pâris, op. cit., p. 50-51.

    20 Le Berger extravagant, ou parmy des fantaisies amoureuses on void les impertinences des Romans & de la Poësie [1627], Genève, Slatkine reprints, 1972, livre III.

    21 Ibid., p. 126 [429].

    22 Auquel s’en prend aussi Scarron dans son Typhon ou la Gigantomachie, Paris, T. Quinet, 1644.

    23 Le Berger extravagant, op. cit., p. 125 [425].

    24 C. Sorel donne même le mode d’emploi dans le livre IX : les amis s’y divertissent à mettre en scène de façon grotesque certains épisodes des Métamorphoses, chacun devant être traité selon une procédure burlesque spécifique : allusions et équivoques, hyperboles, métaphores forcées, galimatias fait de pointes et de coqs à l’âne.

    25 Art poétique, op. cit., p. 89 : les citations renvoient aux v. 84, 86 et 88.

    26 Pour des précisions sur ce point, voir Claudine Nédelec, Les États et empires du burlesque, Paris, H. Champion, 2004, p. 194-195.

    27 Claude Petit-Jehan [pseudonyme pour Laurent de Laffemas ?], VIrgile goguenard ou le douziesme livre de l’Eneide travesty (Puisque Travesty y a), Paris, A. de Sommaville, 1652.

    28 Christian Biet, « Énéide triomphante, Énéide travestie », Europe, « Virgile », janv.- fév. 1993, p. 130-144. On pourrait comparer de même la querelle Pluton/Jupiter dans Le Ravissement de Proserpine à celles incessantes entre Louis XIII et Gaston d’Orléans.

    29 D’autant que l’invraisemblance d’un tel accoutrement (dans la fable, les déesses se présentent nues – et il n’est pas évident qu’une telle robe puisse séduire Pâris) alerte sur sa signification.

    30 Le Jugement de Pâris, op. cit., p. 19-20. Allusion à un épisode du mythe de Junon : elle avait changé en grue une femme très belle qui méprisait les dieux (Ovide, Les Métamorphoses, VI, v. 90).

    31 Ibid., p. 20 et 21.

    32 Sorte de cuir (surtout utilisé en reliure) ; la précision est là bien sûr pour le jeu de mots.

    33 Le Jugement de Pâris, op. cit., p. 20.

    34 « Se dit figurément de ceux qui sont stupides, ou aisez à tromper » (Furetière, s. v. Gruë).

    35 Contre Satyre ou response aux cent quatre vers du Sieur Scarron ; pour lui monstrer qu’ayant inventé les vers burlesques il se peut dire l’autheur des libelles diffamatoires de cette espèce, 1651 (BnFYe 2382) ; reproduit dans Les États et empires du burlesque, op. cit., p. 13-17, p. 16.

    36 Paris, T. Quinet, 1643.

    37 Contre Satyre, op. cit., p. 15.

    38 Paris, 1649. Le texte est « signé » C.M.C.P.D. ; il pourrait s’agir à nouveau de Laurent de Laffemas (voir Jean Leclerc, « La bibliothèque humaniste du VIrgile goguenard », dans Claudine Nédelec éd., Les Bibliothèques, entre imaginaires et réalités, Arras, Artois Presses Université, 2009, p. 271-293, p. 273).

    39 Le Berger extravagant, op. cit., « Preface », p. 16 [n. p.].

    40 « A Monsieur Dassoucy, sur son Ravissement […]. Ode », op. cit., n. p.

    41 Le ravissement de Proserpine, op. cit., p. 46.

    42 Ibid., respectivement p. 2 et p. 8.

    43 Ibid., p. 2.

    44 Ibid., p. 5.

    45 Ibid., p. 4.

    46 Ibid., p. 42.

    47 Ibid., p. 50.

    48 Ibid., p. 52.

    49 Selon le titre du recueil de Claude Le Petit (Les Œuvres libertines de Claude Le Petit, parisien brûlé le 1er septembre 1662 précédées d’une notice biographique, Frédéric Lachèvre éd., s.l., 1918 ; rééd. Genève, Slatkine, 1968).

    50 Le ravissement de Proserpine, op. cit., p. 8.

    51 Molière, L’École des femmes, dans Œuvres complètes, Georges Forestier et Claude Bourqui éds, Paris, Gallimard, « La Pléiade », 2010, t. I, p. 435 (III, 2, v. 727-728).

    52 Le Ravissement de Proserpine, op. cit., n.p.

    53 En insertion dans « Les amours de Jupiter et d’Io », autre histoire de viol, op. cit., p. 111-142 (p. 132-135). Le thème du viol semble fasciner Dassoucy.

    54 Ibid., « Le Chaos » (p. 3-7) ; « Le débrouillement du Chaos » (p. 8-12) ; « L’Âge d’or » (p. 13-20) ; « L’Âge de fer » (p. 23-29) ; « La gigantomachie » (p. 31-36) ; « Le déluge » (p. 57-84).

    55 L’Ovide en belle humeur, op. cit., p. 4.

    56 Ibid., p. 96.

    57 Cyrano de Bergerac, L’Autre monde, Jacques Prévot éd., Paris, Gallimard, « Folio classique », 2004, p. 53.

    58 Qualification que l’on retrouve fréquemment, et qu’utilise Dassoucy lui-même (Les Aventures d’Italie, op. cit., p. 390).

    59 Scarron, Le Virgile travesti, op. cit., p. 384 (livre V, 1650).

    60 L’Affaire des Cacouacs, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2004, p. 29.

    Auteur

    Claudine Nédelec

    Université Lille-Nord de France, Arras, EA 4028

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    1 Boileau, Art poétique [1674], Sylvain Menant éd., Paris, GF Flammarion, 1969, p. 85- 115, p. 89 (chant I, v. 90).

    2 Allusion au vers « Cette contagion infecta les provinces » (ibid., v. 87). Charles Coypeau Dassoucy, Les Aventures d’Italie [1677], dans Les Aventures et les Prisons, Dominique Bertrand éd., Paris, H. Champion, « Sources classiques », 2008, p. 389.

    3 Ibid.

    4 Ibid., p. 390.

    5 Ibid., p. 391.

    6 Ibid., p. 392.

    7 L’Ovide en belle humeur enrichy de toutes ses figures burlesques, Paris, C. de Sercy, 1650.

    8 Les Aventures d’Italie, op. cit., p. 392-393.

    9 Ibid., p. 393.

    10 François Rabelais, La VIe inestimable du grand Gargantua, père de Pantagruel [1535], dans Les Cinq livres, Jean Céard, Gérard Defaux et Michel Simonin éds, Paris, La Pochothèque, 1994, « Prologue de l’autheur », p. 7.

    11 Ibid., p. 9.

    12 Le Jugement de Pâris, en vers burlesques, Paris, T. Quinet, 1648.

    13 Le Ravissement de Proserpine. Poeme burlesque enrichy de toutes ses Figures, Paris, P. David et E. Popingué, 1653.

    14 Tallemant des Réaux, Historiettes, Antoine Adam éd., Paris, Gallimard, « La Pléiade », 1961, t. II, p. 863.

    15 Le Jugement de Pâris, op. cit., p. 1.

    16 Le Virgile travesti, Jean Serroy éd., Paris, Classiques Garnier, 1988, p. 62-69.

    17 La Haye, A. Leers, 1671.

    18 Précisons qu’il n’en est pas de même dans les travestissements des frères Perrault (Les Murs de Troye, Ars MS 2956).

    19 Le Jugement de Pâris, op. cit., p. 50-51.

    20 Le Berger extravagant, ou parmy des fantaisies amoureuses on void les impertinences des Romans & de la Poësie [1627], Genève, Slatkine reprints, 1972, livre III.

    21 Ibid., p. 126 [429].

    22 Auquel s’en prend aussi Scarron dans son Typhon ou la Gigantomachie, Paris, T. Quinet, 1644.

    23 Le Berger extravagant, op. cit., p. 125 [425].

    24 C. Sorel donne même le mode d’emploi dans le livre IX : les amis s’y divertissent à mettre en scène de façon grotesque certains épisodes des Métamorphoses, chacun devant être traité selon une procédure burlesque spécifique : allusions et équivoques, hyperboles, métaphores forcées, galimatias fait de pointes et de coqs à l’âne.

    25 Art poétique, op. cit., p. 89 : les citations renvoient aux v. 84, 86 et 88.

    26 Pour des précisions sur ce point, voir Claudine Nédelec, Les États et empires du burlesque, Paris, H. Champion, 2004, p. 194-195.

    27 Claude Petit-Jehan [pseudonyme pour Laurent de Laffemas ?], VIrgile goguenard ou le douziesme livre de l’Eneide travesty (Puisque Travesty y a), Paris, A. de Sommaville, 1652.

    28 Christian Biet, « Énéide triomphante, Énéide travestie », Europe, « Virgile », janv.- fév. 1993, p. 130-144. On pourrait comparer de même la querelle Pluton/Jupiter dans Le Ravissement de Proserpine à celles incessantes entre Louis XIII et Gaston d’Orléans.

    29 D’autant que l’invraisemblance d’un tel accoutrement (dans la fable, les déesses se présentent nues – et il n’est pas évident qu’une telle robe puisse séduire Pâris) alerte sur sa signification.

    30 Le Jugement de Pâris, op. cit., p. 19-20. Allusion à un épisode du mythe de Junon : elle avait changé en grue une femme très belle qui méprisait les dieux (Ovide, Les Métamorphoses, VI, v. 90).

    31 Ibid., p. 20 et 21.

    32 Sorte de cuir (surtout utilisé en reliure) ; la précision est là bien sûr pour le jeu de mots.

    33 Le Jugement de Pâris, op. cit., p. 20.

    34 « Se dit figurément de ceux qui sont stupides, ou aisez à tromper » (Furetière, s. v. Gruë).

    35 Contre Satyre ou response aux cent quatre vers du Sieur Scarron ; pour lui monstrer qu’ayant inventé les vers burlesques il se peut dire l’autheur des libelles diffamatoires de cette espèce, 1651 (BnFYe 2382) ; reproduit dans Les États et empires du burlesque, op. cit., p. 13-17, p. 16.

    36 Paris, T. Quinet, 1643.

    37 Contre Satyre, op. cit., p. 15.

    38 Paris, 1649. Le texte est « signé » C.M.C.P.D. ; il pourrait s’agir à nouveau de Laurent de Laffemas (voir Jean Leclerc, « La bibliothèque humaniste du VIrgile goguenard », dans Claudine Nédelec éd., Les Bibliothèques, entre imaginaires et réalités, Arras, Artois Presses Université, 2009, p. 271-293, p. 273).

    39 Le Berger extravagant, op. cit., « Preface », p. 16 [n. p.].

    40 « A Monsieur Dassoucy, sur son Ravissement […]. Ode », op. cit., n. p.

    41 Le ravissement de Proserpine, op. cit., p. 46.

    42 Ibid., respectivement p. 2 et p. 8.

    43 Ibid., p. 2.

    44 Ibid., p. 5.

    45 Ibid., p. 4.

    46 Ibid., p. 42.

    47 Ibid., p. 50.

    48 Ibid., p. 52.

    49 Selon le titre du recueil de Claude Le Petit (Les Œuvres libertines de Claude Le Petit, parisien brûlé le 1er septembre 1662 précédées d’une notice biographique, Frédéric Lachèvre éd., s.l., 1918 ; rééd. Genève, Slatkine, 1968).

    50 Le ravissement de Proserpine, op. cit., p. 8.

    51 Molière, L’École des femmes, dans Œuvres complètes, Georges Forestier et Claude Bourqui éds, Paris, Gallimard, « La Pléiade », 2010, t. I, p. 435 (III, 2, v. 727-728).

    52 Le Ravissement de Proserpine, op. cit., n.p.

    53 En insertion dans « Les amours de Jupiter et d’Io », autre histoire de viol, op. cit., p. 111-142 (p. 132-135). Le thème du viol semble fasciner Dassoucy.

    54 Ibid., « Le Chaos » (p. 3-7) ; « Le débrouillement du Chaos » (p. 8-12) ; « L’Âge d’or » (p. 13-20) ; « L’Âge de fer » (p. 23-29) ; « La gigantomachie » (p. 31-36) ; « Le déluge » (p. 57-84).

    55 L’Ovide en belle humeur, op. cit., p. 4.

    56 Ibid., p. 96.

    57 Cyrano de Bergerac, L’Autre monde, Jacques Prévot éd., Paris, Gallimard, « Folio classique », 2004, p. 53.

    58 Qualification que l’on retrouve fréquemment, et qu’utilise Dassoucy lui-même (Les Aventures d’Italie, op. cit., p. 390).

    59 Scarron, Le Virgile travesti, op. cit., p. 384 (livre V, 1650).

    60 L’Affaire des Cacouacs, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2004, p. 29.

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    Nédelec, C. (2013). Y a-t-il une vérité cachée sous le voile des travestissements burlesques ?. In F. Wild (éd.), Le Sens caché (1‑). Artois Presses Université. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.apu.12233
    Nédelec, Claudine. « Y a-t-il une vérité cachée sous le voile des travestissements burlesques ? ». In Le Sens caché, édité par Francine Wild. Arras: Artois Presses Université, 2013. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.apu.12233.
    Nédelec, Claudine. « Y a-t-il une vérité cachée sous le voile des travestissements burlesques ? ». Le Sens caché, édité par Francine Wild, Artois Presses Université, 2013, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.apu.12233.

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    Wild, F. (éd.). (2013). Le Sens caché (1‑). Artois Presses Université. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.apu.12048
    Wild, Francine, éd. Le Sens caché. Arras: Artois Presses Université, 2013. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.apu.12048.
    Wild, Francine, éditeur. Le Sens caché. Artois Presses Université, 2013, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.apu.12048.
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