Les chartes des comtes et dauphins d’Auvergne (fin xiie - fin xiiie siècle)
p. 239-261
Texte intégral
1La production diplomatique des comtes et dauphins d’Auvergne aux XIIe a et XIIIe siècles, telle que nous avons pu la reconstituer, représente un corpus de 115 actes ou mentions1, actuellement dispersés entre divers fonds d’archives.
2L’essentiel des chartes concernant la période considérée se trouve aujourd’hui aux Archives Nationales2, dans les layettes (J 271 à J 276), les obligations (J 303 à J 426), le chartrier de Mercurol (J 1054 à J 1145)3, dans les papiers des princes (maison de Bouillon, série R/2) et les monuments historiques (K 1145 à K 1183).
3Les Archives départementales du Puy-de-Dôme constituent le deuxième pôle de conservation, avec 24 originaux (22 des dauphins et 2 des comtes), dans les séries 1 G (fonds de l’évêché de Clermont), 3 G (fonds du chapitre cathédral de Clermont), 26 G (fonds du chapitre Saint-Amable de Riom), 16 H (fonds de l’abbaye Saint-André-de-Clermont), 22 H (fonds des Carmes déchaussés de Clermont), 50 H (fonds de l’abbaye de Beaumont) et dans deux collections particulières, J 189 (Fournier, copie du tome 28 de la collection Fonteneau)4 et F 222 (Chaix de Lavarène, « Appendix ad monumenta pontifica Arverniae sub Innocentio III, Gregoris IX et Innocentio IV »)5.
4Il existe par ailleurs quelques documents isolés au sein d’autres dépôts d’archives : un texte se trouve aux Archives départementales de la Creuse, dans la série H (cartulaire de Bonlieu) ; la série A des Archives départementales du Pas-de-Calais (Trésor des chartes d’Artois) abrite la charte de coutumes accordée à Boulogne-sur-Mer par Robert V en 1269 ; un autre acte de ce comte se trouve aux Archives départementales du Nord.
5Cet ensemble documentaire illustre les rapports entre écrit et pouvoir au sein des dynasties comtales et delphinales aux XIIe et XIIIe siècles. Les textes diplomatiques des comtes et dauphins, que nous présenterons dans un premier temps, portent l’empreinte de la recomposition territoriale à l’œuvre en Auvergne après l’usurpation du titre et des terres comtales par Guillaume VIII vers 1155. Ils témoignent également d’une inégale valorisation du lignage au sein des deux familles.
I – Caractères d’une maigre production diplomatique
6Il convient tout d’abord de définir, décrire et comparer la production diplomatique des deux dynasties auvergnates.
7Si les chiffres qui précèdent sont à manipuler avec précaution, étant considérées les incertitudes quant au nombre d’actes inconnus ou perdus, ils paraissent cependant assez cohérents : la moyenne du nombre d’actes produits par an ne dépasse jamais l’unité, sauf dans le cas de Robert V. Cette exception s’explique sans doute par l’accession de ce dernier au comté de Boulogne à partir de 1261, qui implique une double activité diplomatique. Cette approche quantitative indique que les productions diplomatiques delphinale et comtale sont comparables, même si celle des dauphins est légèrement plus importante que celle des comtes. Surtout, elle a le mérite de montrer avec éclat combien, dans l’Auvergne des XIIe et XIIIe siècles, l’écrit joue encore un rôle marginal dans l’exercice du pouvoir, sans que rien ne suggère un quelconque retournement de tendance vers la fin de la période considérée.
8L’écrasante majorité des textes est rédigée en latin. Figurent au rang des exceptions la charte de franchises octroyée à Montferrand et à ses habitants par Guillaume Ier entre 1196 et 11988, deux actes de Dauphin en langue vulgaire un accord passé avec Anselme d’Olby, vers 12009, et un acte de donation à B. de Mégemont, en 123310 ainsi que six actes de Robert V écrits en français11. La charte de franchises, destinée à la population montferrandaise, ne pouvait qu’être donnée en occitan. Il est plus difficile d’expliquer l’abandon du latin dans les deux chartes émises sous le règne de Dauphin : peut-être ces textes ont-ils été rédigés par le scribe des bénéficiaires plutôt que par un serviteur du dauphin ? Quant aux actes français de Robert V, tous postérieurs à son accession au comté de Boulogne, ils témoignent des différences et inégalités régionales dans le domaine diplomatique, tout en illustrant l’influence que peuvent exercer les chancelleries princières les unes sur les autres : alors que l’Auvergne reste fidèle au latin au cours du XIIIe siècle, les princes du nord du royaume utilisent déjà le français dans leurs actes, pratique que s’approprie Robert V lorsqu’il prend la tête de la principauté boulonnaise.
9Les protocoles des chartes sont divers. Les invocations et formules de dévotion, assez rares, apparaissent le plus souvent dans les testaments ; elles sont de différents types : « in nomine patris et filii et spiritus sancti »12 ; « in nomine sanctae et individuae trinitatis »13 ; « in nomine domini nostri Jesu Christi »14 ; « in Christi nomine »15 ; « in Dei nomine »16 ; « per gratiam Dei »17. Par ailleurs, la plupart des suscriptions sont encore précédées d’un pronom personnel, nos/ nous ou ego/ je. Dans la famille delphinale, Dauphin utilise aussi bien la première personne du singulier que la première personne du pluriel. Son fils donne la préférence au terme ego. C’est avec le règne de Robert Ier qu’a lieu la première évolution : il se désigne par ego dans les actes qu’il donne en collaboration avec son père en 122218, avec son aïeul Dauphin en 1230 et 123319, puis à deux reprises en 124420, puis une dernière fois dans son testament en 126221, cas particulier pour lequel ce choix peut s’expliquer par la solennité du document.
10La rupture devient définitive avec Robert II, qui abandonne la première personne du singulier. Nous pouvons noter un schéma identique pour les comtes : Guy II ne se désigne jamais par nos, son fils utilise le singulier et le pluriel de façon équivalente, tandis que Robert V favorise la première personne du pluriel ; il n’utilise ego/je que cinq fois, dans le texte où il est associé à son père, en 122322, dans ses testaments23, et dans deux autres actes antérieurs à son accession au comté de Boulogne, en 124924 et en 125325. La première personne du pluriel tend donc à s’imposer dans les suscriptions après le milieu du XIIIe siècle. Sans doute faut-il voir dans cette évolution, quoique lente et partielle, la volonté des souverains auvergnats d’affirmer leur statut de détenteurs de l’autorité.
11La même variété vaut pour les caractères externes des actes : les textes sont de différentes mains, certains parchemins sont encore réglés à la pointe et leur taille est très variable – le plus grand, l’un des testaments de Robert V, mesure 720 mm de large pour 880 mm de haut26, tandis qu’un acte de Guillaume Ier ne mesure que 118/114 mm de large pour 66/61 mm de haut27.
12Deux moyens sont utilisés pour donner une valeur juridique aux actes, les listes de témoins ou garants et l’apposition de sceaux. Plusieurs documents ne présentent aucun de ces modes de validation, mais il arrive aussi que les deux soient utilisés concurremment : le sceau ne semble pas toujours considéré, au XIIIe siècle, comme un signe de validation se suffisant à lui-même28.
13Les textes laissent par ailleurs transparaître dans leur vocabulaire l’aspect gestuel de la validation : le serment sur les évangiles s’accompagne d’une action tactile effective (« tactis sacrosanctis evangeliis ») tandis que la souscription des témoins s’accompagne d’un véritable défilé de personnages qui signent et apposent leur sceau sur le document. Le testament de Robert V en est un bel exemple : l’original sur parchemin, conservé aux Archives Nationales29, est scellé de douze sceaux et chaque souscription de témoin est suivie de la signature de ce dernier. Il existait donc une véritable cérémonie de la rédaction, qui s’accompagnait d’une symbolique corporelle qu’il nous faut lire en filigrane sous les expressions utilisées.
14L’analyse des caractères internes ou externes des actes montre que la production diplomatique des comtes et dauphins, peu importante, ne suit aucun modèle de rédaction clairement défini. Cela trahit sans doute les faiblesses d’une administration dont le service de chancellerie est embryonnaire.
II – Titulatures et revendications identitaires
15L’étude comparée des textes delphinaux et comtaux montre aussi que les titulatures utilisées par les souverains auvergnats varient au fil du temps. Ces fluctuations témoignent des recompositions territoriales et politiques à l’œuvre dans la région aux XIIe et XIIIe siècles : l’Auvergne est alors un territoire morcelé, soumise à quatre autorités concurrentes.
16La première d’entre elle est la royauté, qui s’est implantée en Auvergne à la fin du XIIe siècle, à la faveur du conflit avec l’Angleterre : victorieux, Philippe Auguste confisque en 1195 une partie des terres des comtes et dauphins d’Auvergne, qui avaient pris parti pour l’ennemi anglais. Le souverain profite ensuite de son ingérence dans le conflit opposant le comte Guy II à son frère Robert, évêque de Clermont, pour accroître ses possessions dans la région : en 1213, la défaite comtale est suivie de la constitution d’une entité territoriale rattachée à la Couronne, la Terre d’Auvergne, qui rassemble toutes les terres auvergnates placées sous l’autorité royale30.
17La seigneurie épiscopale de Clermont s’impose comme la deuxième puissance de la région, grâce aux droits qu’elle détient depuis 1034 dans la ville-capitale du comté31, mais aussi par ses autres possessions territoriales32.
18Enfin, les comtes et dauphins se partagent l’ancien domaine comtal : vers 1155, Guillaume, oncle du comte Guillaume VII, profitant du départ de ce dernier pour la croisade, s’empare des terres de son neveu. Sous le nom de Guillaume VIII, dit le Vieux, il est la souche de la branche aînée, autrement dit de la famille comtale, tandis que son neveu, à son retour, reconstitue son patrimoine à partir des quelques possessions foncières qu’il lui reste et fonde la branche puînée, celle des futurs dauphins d’Auvergne33. L’Allier joue le rôle de frontière naturelle entre les deux entités territoriales.
19Les dauphins occupent la rive occidentale du cours d’eau et sont implantés jusqu’aux limites du Limousin à Crocq, Fernoël, Eygurande, Bort. Après Montferrand et Champeix, c’est Vodable qui devient la « capitale » de leur territoire. Ils continuent de suivre le cours de l’Allier au sud d’Issoire, jusqu’en basse Auvergne, où ils sont possessionnés à Brioude, Vieille-Brioude, Saint-Ilpize et Saint-Just35. Quant aux terres comtales, elles s’écartent beaucoup moins de la rive orientale de l’Allier, peut-être parce que les terres du Forez leur sont interdites par quelques familles puissantes, comme celles des seigneurs d’Olliergues et de Thiers, qui sont installés à l’entrée de la région, mais surtout par les comtes de Forez. Au nord de Pont-du-Château, les comtes franchissent la rivière et étendent leur influence en diagonale depuis la Combraille, où ils sont présents à Lépaud, Chambon, Évaux, et jusqu’au nord-ouest de Riom, en passant par Combronde et Châtel-Guyon36. Par ailleurs, chacune des dynasties possède des droits dans la principale ville auvergnate, Clermont : en 1199, Guy II accorde une charte de franchises aux Clermontois37, puis, en 1202, il remet la ville en dépôt à son frère Robert, évêque de Clermont38 ; de son côté, Dauphin fait allusion aux droits qu’il possède dans cette même ville – « jus et dominium quod habemus Claromonte » – lors de l’hommage qu’il rend au roi de France le 30 septembre 119939.
20L’enjeu pour chacune des deux familles est de se distinguer l’une de l’autre, sans pour autant renoncer aux prestigieux titres de comte d’Auvergne et comte de Clermont. Les titulatures successivement utilisées par l’une et l’autre dynastie illustrent parfaitement la difficulté de l’exercice. C’est ainsi que, jusqu’au milieu du XIIIe siècle, les comtes comme les dauphins usent selon les actes des titres de « comte de Clermont » et/ou « comte d’Auvergne » ; les dauphins prennent le titre de « comte d’Auvergne » entre 1196 et 1213, de « comte de Clermont » entre 1196 et 1249 ; les comtes restent quant à eux fidèles au titre de « comte d’Auvergne » dès la fin du XIIe siècle et au moins jusqu’en 1277 date à laquelle Robert V s’intitule « comes Arvernie et Bolonie » dans son testament40 tout en s’intitulant huit fois « comtes de Clermont » entre 1209 et 1249 et neuf fois « comtes d’Auvergne et de Clermont » entre 1207 et 1265. Ce chevauchement des titulatures révèle les difficultés qu’ont chacune des deux dynasties à se doter d’une identité propre.
21La situation se clarifie après 1249. À cette date, la famille delphinale a laissé de côté le titre de « comte d’Auvergne » depuis 1213 – et s’est choisi un titre bien défini auquel elle reste désormais fidèle, celui de « dauphin, comte de Clermont ». Dans un premier temps, dans les actes produits en 1252 et 1253, le titre de « comte » reste adossé au prénom du personnage désigné, tandis que le terme de dauphin n’est qu’un moyen d’identification secondaire. Dès 1254, c’est le titre de « dauphin » qui devient prééminent et vient s’accoler au prénom : les descendants de Dauphin sont avant tout dauphins d’Auvergne et en plus comtes de Clermont41. Nous voyons ainsi comment les membres de la branche puînée des comtes d’Auvergne parviennent peu à peu à se singulariser42.
22L’évolution des titulatures comtales et delphinales retrace donc en filigrane l’histoire d’une lutte d’influence qui aboutit finalement, au début du XIVe siècle, à l’individualisation des deux dynasties. Le mouvement va de pair avec la constitution de deux entités territoriales et politiques distinctes, le comté d’Auvergne et le dauphiné (delphinatus) d’Auvergne, mentionné pour la première fois en 1302, dans le testament de Robert III43.
III – Chartes et stratégie lignagère
Le comte [Guy II] fit éclater le venin qu’il conservait contre Robert [son frère, évêque de Clermont] et contre l’Église. [...]. Nous ne manquerons pas d’opposer au comte Guy la conduite sage et modérée de Dauphin, son cousin, qui, ayant naturellement l’esprit doux et cultivé par l’étude des beaux arts et surtout de la poésie, ne voulut point tenir tête au roi et termina tous les différends qu’il avait avec ce prince. [...]. Il passait pour un des chevaliers de son temps des plus sages et des plus accorts, qui entendait le mieux la guerre et le fait des armes.44
23Le comte Guy II et son cousin Dauphin sont les deux figures dominantes de la période. Leurs règnes marquent tout d’abord, pour la période considérée, la dernière implication de la région dans l’histoire générale du royaume. En effet, Dauphin et Guy II se trouvent tous les deux mêlés au conflit opposant les Capétiens aux Plantagenêts. Bien que l’Auvergne appartienne à la mouvance du roi de France depuis 1189, l’un et l’autre, séduits par des promesses de récompense, prennent parti pour Richard Cœur-de-Lion. Ce choix s’avère malheureux, puisque le roi d’Angleterre est défait par son adversaire Philippe Auguste, qui s’empresse de châtier les félons45. Dauphin se soumet à son suzerain dès le 30 septembre 1199 et clôt ainsi le dernier épisode de sa rébellion46. En revanche, nous n’avons aucune preuve directe d’une réconciliation entre la royauté et le comte d’Auvergne ; si nous pouvons lire en filigrane dans l’acte par lequel Guy II cède le château de Mauzun à son frère Robert, évêque de Clermont, une certaine soumission aux décisions du roi, rien ne prouve qu’elle soit du consentement du comte, qui semble plutôt obéir contre son gré à une injonction du souverain47.
24Le conflit avec Philippe Auguste et la conquête de l’Auvergne entreprise par ce dernier sont à l’origine des dernières grandes modifications territoriales. L’accord de 1230, par lequel Dauphin officialise la paix qu’il a conclue avec le roi de France et grâce auquel il récupère les terres confisquées en 1213 par Philippe Auguste48, scelle la fin des grands bouleversements : à partir de cette date, et jusqu’en 1281, les limites du dauphiné ne connaissent que des évolutions de détail. Parallèlement, les représailles du roi de France envers Guy II et les importantes pertes de terres subies par celui-ci lors de la campagne royale de 1210-1213 constituent à la fois la dernière rupture et le point de départ d’une histoire territoriale plus saine.
25Dauphin, dont la figure est louée par les érudits du XIXe siècle, s’est essayé à la poésie et aurait ouvert sa cour à plusieurs artistes49. Cela lui vaut d’être parfois désigné par le terme de troubadour50. Ses œuvres sont soit des sirventés, soit des tensons, le plus souvent polémiques51. Il est mentionné par plusieurs de ses pairs, comme Elias de Barjol ou Bertran de la Tor52. Cette activité originale a sans doute contribué à en forger une image d’autant plus flatteuse que ses protégés l’ont couvert d’éloges dans leurs œuvres53. La durée de son règne – soixante-cinq ans, entre 1169 et 1234 – est par ailleurs exceptionnelle. Sa longévité ne l’est pas moins, si l’on considère qu’il est certainement mort octogénaire54. Il tient de ce fait une place importante dans l’histoire de son lignage et ses descendants mettent un point d’honneur à rappeler leur filiation : très souvent, il lui est fait référence dans les suscriptions. Guillaume Ier se dit très souvent « fils de Dauphin »55. Par la suite, Robert Ier mentionne à la fois son père et son grand-père dans la suscription d’un acte de 124056. La notion de continuité est donc omniprésente dans la famille delphinale, dont elle fonde en partie la légitimité. Outre ces références patronymiques, il faut souligner l’habitude qu’ont les dauphins d’associer de leur vivant leur héritier à la rédaction des actes, sans doute dès leur majorité. C’est le cas de Guillaume qui apparaît aux côtés de son père Dauphin en 119657, 119958, en 120459, en 121360, dans un document non daté61, et en 1223, dans un texte que suscrit également son fils Robert Ier62. Celui-ci se joint aussi à son père, en 122263, et à son aïeul, en 123064, avant d’associer son héritier à ses décisions en 124865. Cette démarche traduit une volonté d’inscription dans la lignée de leur prédécesseur, d’éviter toute rupture avec ses réalisations et de poursuivre son œuvre, comme le prouvent aussi les nombreux actes de confirmation66.
26Il faut enfin noter que le concept de « dauphiné » est totalement inexistant au XIIIe siècle : le titre de « dauphin » n’est utilisé qu’à partir du XIVe siècle et ce n’est qu’a posteriori qu’il a aussi été appliqué aux personnages du XIIIe siècle, pour mieux les distinguer de leurs cousins les comtes ; or, au fur et à mesure qu’ils se forgent une identité, c’est le propre prénom de Dauphin, delphinus, qui devient le patronyme puis le titre de ses descendants, ce qui en fait une référence constante et reflète ainsi son importance dans la mémoire familiale.
27Á l’inverse, leurs cousins s’efforcent de se détacher de l’image qu’a laissée Guy II : les actes ne comportent aucune référence à cet ancêtre, qui n’apparaît dans aucune des suscriptions étudiées. Par ailleurs, à la différence des dauphins, les comtes n’associent que très rarement leur fils à la rédaction des actes : le cas ne se produit qu’une seule fois au cours de la période, dans un texte de 1223, où le futur Robert V apparaît aux côtés de son père Guillaume X67. L’absence de figure tutélaire semble finalement un atout pour la famille comtale qui, faute de pouvoir se targuer d’un passé prestigieux, mène une politique territoriale et matrimoniale ambitieuse : tandis que les dauphins contractent des alliances essentiellement régionales68, les comtes favorisent les unions hypergamiques69. Le mariage de Guillaume Ier avec Alix de Brabant, fille de Henri Ier, duc de Brabant, en est la parfaite illustration. Cette union confère un grand prestige à la dynastie comtale, qui s’allie ainsi à l’une des plus grandes familles de l’époque : Alix est en effet sœur de Marie, impératrice et cousine de Mahaut de Dammartin, comtesse de Boulogne, elle-même liée à la famille royale par son mariage avec Philippe Hurepel, demi-frère du roi de France. Par ailleurs, elle aboutit à plus long terme à la dévolution du comté de Boulogne aux comtes d’Auvergne70.
**
28Les chartes des comtes et dauphins d’Auvergne permettent donc de suivre les trajectoires parallèles mais divergentes des deux branches de la famille comtale. La fluctuation des titulatures reflète les bouleversements territoriaux à l’œuvre dans la région après la conquête royale et accompagne la construction identitaire de l’une et l’autre dynastie. à la fin du XIIIe siècle, comtes et dauphins ont conscience d’appartenir à deux lignages distincts, d’où l’apparition du titre de « dauphin », équivalent à celui de comte, qui aboutit à la naissance du terme de « dauphiné » dans les premières années du XIVe siècle. L’indigence de la production diplomatique trahit néanmoins la faiblesse des seigneurs auvergnats, qui, faute de véritable administration, ne possèdent pas encore de chartrier à la fin du XIIIe siècle. Leurs titres, héritage de l’époque carolingienne, ne sont plus que des marques de prestige, qui masquent leur défaut d’autorité sur un territoire écartelé entre des pouvoirs concurrents.
Annexe – Catalogue des actes71. Catalogue des actes comtaux
Date de l’acte | Analyse | Cote ou édition |
1195 | Guy II fait don de cent sous de rente à la chartreuse de Portes | É. Baluze, op. cit., p. 702 [p. 20] |
1196 | Guy II fait don à l’abbaye Saint-Amable de Riom de l’hospice des pauvres de cette même ville et lui en confie la gestion | Arch. dép. Puy-de-Dôme 26G 10/3 [p. 22] |
1198 | Guy II adresse une lettre au pape Innocent III pour se plaindre de l’attitude de son frère Robert, évêque de Clermont | É. Baluze, op. cit., p. 77 [p. 24] |
1207 | Guy II céde le château de Mauzun à son frère Robert, évêque de Clermont | Arch. nat. R2 18/2 [p. 26] |
1209, 2 mai | Guy II établit son testament avant son départ pour la croisade contre les Albigeois | É. Baluze, op. cit., p. 81 [p. 29] |
1209, 27 mai | Autre testament de Guy II concernant l’héritage de ses fils Guillaume, Hugues et Guy | É. Baluze, op. cit., p. 82 [p. 32] |
1215/1216, avril | Acte par lequel Guy II charge Amblard de « Chamleo » de faire hommage au roi de France pour le fief de Banassac à sa place | Acte perdu [p. 36] |
1221 | Guy II fait savoir qu’il a choisi d’être inhumé en l’abbaye du Boucheix | Dom Fonteneau, op. cit., fo 126 vo [p. 37] |
1223 | Guillaume X et son fils Robert font don de deux vignes à l’abbaye Saint-André de Clermont | É. Baluze, op. cit., p. 259 (édition partielle) [p. 40] |
1225 (n. st), 3 février | Guillaume X et sa femme Alix renoncent à leurs droits sur les alleux et les biens du duc de Lotharingie | É. Baluze, op. cit., p. 89 (édition partielle) [p. 41] |
1244, juillet | Guillaume X donne plusieurs terres en fief à Gille « Afers » et à ses héritiers | Arch. nat. J 1086/2 [p. 43] |
1244, 7 novembre | Guillaume X échange avec Robert de Laps ce qu’il percevait et les droits qu’il exerçait sur le territoire de Laps | Arch. nat. J 1068/1 [p. 44] |
1246 (n. st.), février | Testament de Guillaume X | É. Baluze, op. cit., p. 90 [p. 47] |
1249, 29 avril | Le seigneur de Bourbon et Robert V font savoir de quelle manière ils ont réparti leurs possessions en Combrailles entre leurs hommes et leurs gens | É. Baluze, op. cit., p. 107 [p. 54] |
1249, mai | Reconnaissance de dette de Guillaume X envers le seigneur d’Olliergues et de Maymont [acte suspect] | C. Justel, op. cit., vol. 2, p. 144 [p. 51] |
1251, 17 avril | Robert V, sa mère Alix et le seigneur de Wesemale font savoir comment ils se sont mis d’accord au sujet des droits d’Alix sur des terres situées en Auvergne et à Hesdin | Arch. nat. R2 1/3 [p. 61] |
1253, août | Robert V confirme plusieurs donations faites aux cisterciens de l’abbaye de Bonlieu | BnF, ms. lat. 9196 fo 93 [p. 63] |
1254 (n. st), 3 février | Robert V se joint à plusieurs seigneurs auvergnats pour demander à Alphonse, comte de Poitiers et de Toulouse, de maintenir et de respecter les coutumes usitées en Auvergne | Arch. nat. R2 15/1/2 [p. 64] |
1256 | Accord entre Robert V et Aymeric de Montgâcon au sujet de l’exécution du testament de Robert de Montgâcon | C. Justel, op. cit., p. 54 (édition partielle) [p. 67] |
1257, 18 juin | Convention passée entre Robert V et son frère Guillaume relativement à la portion héréditaire qu’il devait lui assigner | Arch. nat. J 1135/2 [p. 69] |
1257 | Robert V fait savoir que le seigneur d’Olliergues s’est porté garant pour lui [acte suspect] | C. Justel, op. cit., p. 56 (édition partielle) [p. 71] |
1258 (n. st.), 5 février | Robert V constitue le seigneur d’Olliergues sa caution pour 3 000 sous clermontois qu’il devait à Guillaume Coche | Arch. nat. R2 18/6 [p. 72] |
1258, octobre | Robert V fait savoir qu’il a conclu un accord avec son frère Guillaume relativement à leur querelle à propos de l’héritage de leur frère Henri | Arch. nat. R2 1/10 Arch. nat. J 1132/1 [p. 73] |
1260, 14 décembre | Conventions passées entre Robert V et Henri III, duc de Lorraine et de Brabant, au sujet du comté de Boulogne | Arch. nat. J 1145/3 [p. 75] |
1261 (n. st.), 9 février | Robert V s’engage à verser 40 000 livres parisis à Henri III, duc de Lorraine et de Brabant, pour l’achat du comté de Boulogne | Arch. nat. R2 1/11 [p. 78] |
1263, juillet | Robert V s’engage à dédommager le seigneur d’Olliergues, qui s’est constitué débiteur pour lui | C. Justel, op. cit., p. 56 (édition partielle) [p. 79] |
1264 (n. st.), 22 janvier | Robert V reconnait devoir 6 000 livres parisis à Guy, comte de Saint-Pol | Arch. nat. R2 1/13 [p. 80] |
1264 | Testament de Robert V | É. Baluze, op. cit., p. 111 (édition partielle) [p. 82] |
1265, 26 août | Robert V reconnaît devoir 400 livres de Vienne à Philippe de la Motte | Arch. nat. R2 1/14 [p. 84] |
1268 (n. st.), 30 janvier | Robert V fait savoir qu’il est parvenu à un accord avec son frère Guillaume au sujet de la succession de leur mère en Boulonnais | Arch. nat. J 1124/3bis [p. 86] |
1269, avril | Charte de coutumes accordée à la ville de Boulogne-sur-Mer par Robert V | Arch. dép. Pas-de-Calais A 17/9 [p. 88] |
1269, 23 août | Robert V reconnaît devoir 40 livres de Clermont à Armand Cocha | Arch. nat. R2 1/16 [p. 89] |
1270 | Robert V cède à Gille « Afers » et à ses héritiers la justice et les droits seigneuriaux de plusieurs terres | Arch. nat. J 1086/4 [p. 90] |
1272, 5 avril | Reconnaissance de dette de Robert V envers Robert « Boerii » et André « Rotger » | Arch. nat. R2 1/17 [p. 91] |
1272, 11 avril | Robert V fait savoir que le seigneur d’Olliergues s’est porté garant pour lui d’une somme de 1 054 livres, 8 sous et 4 deniers | É. Baluze, op. cit., p. 704 (édition partielle) [p. 93] |
1272 | Robert V confie à son frère Guillaume les actions qu’il a l’intention d’engager contre Agnès de Bourbon au sujet de diverses terres | É. Baluze, op. cit., p. 96 (édition partielle) [p. 94] |
1274, 10 avril | Robert V et Isabelle de Ventadour établissent un contrat en vue du mariage de deux de leurs enfants respectifs | Arch. nat. J 1143/2 [p. 95] |
1274, 21 mai | Robert V s’entend avec le sire de Fiennes suite à un désaccord portant sur la possession de terres | Arch. nat. J 1125/5 [p. 99] |
1274, 21 mai | Accord entre Robert V et Raoul de Cournon au sujet des droits qu’ils prétendaient respectivement avoir sur la ville de Pérignat | Arch. nat. J 1055/1 [p. 101] |
1274, 25 mai | Robert V approuve une vente faite à Bompar d’Auzon par Hugues et Étienne d’Auzon | A. Chassaing, Spicilegium brivatense, op. cit., p. 139 [p. 105] |
[1274] | Reconnaissance de dette de Robert V envers Philippe de la Motte | Arch. nat. R2 1/14 [p. 108] |
1275 | Robert V et le seigneur de Malines nomment des arbitres pour régler leur différend au sujet d’une rente de 500 livres | Arch. nat. J 1124/5bis [p. 110] |
1275, 18 juillet | Convention passée entre Robert V et le seigneur de Malines au sujet desdites 500 livres de rente | Arch. nat. J 1124/38 [p. 113] |
1276, juillet | Compromis passé entre Robert V et Jean, duc de Lorraine et de Brabant, au sujet d’une somme de 40 000 livres | Arch. nat. J 1125/8 [p. 116] |
1277 (n. st.), 11 janvier | Testament de Robert V | Arch. nat. J 1138/8 Arch. nat. R2 18/14 [p. 120] |
Catalogue des actes delphinaux
Date de l’acte | Analyse | Cote ou édition |
1196, décembre | Dauphin, son fils Guillaume et la femme de ce dernier engagent Chamalières auprès de l’évêque de Clermont | Arch. dép. Puy-de-Dôme 1G 26/4 [p. 130] |
1198, juin | Dauphin cède le château de Salzuit au vicomte de Polignac | É. Baluze, op. cit., p. 251 (édition partielle) [p. 134] |
1199, juin | Guillaume Ier cède à maître Aldefred l’usufruit des fours de Montferrand pour une durée de cinq ans | É. Baluze, op. cit., p. 258 [p. 175] |
1199, 30 septembre | Dauphin et son fils Guillaume font savoir qu’ils sont en paix avec le roi Philippe Auguste et lui renouvellent leur fidélité | Arch. nat. J 426/4/1 [p. 136] |
1199 | Don de Dauphin en faveur de l’abbaye de Chantoing | É. Baluze, op. cit., p. 258 [p. 138] |
[1196-1198] | Charte de coutumes accordée par Guillaume Ier et sa mère aux habitants de Montferrand | E. Teilhard de Chardin, « La première charte de coutumes de Montferrand », op. cit., p. 18 [p. 168] |
[1200] | Accord entre Anselme d’Olby et Dauphin au sujet de diverses terres | Arch. nat. K 1146/10bis [p. 139] |
1203 | Donation et concession de Dauphin en faveur de l’abbaye de Chantoing | Arch. dép. Puy-de-Dôme 22H 27/2 [p. 141] |
1204, octobre | Dauphin et son fils Guillaume font savoir qu’ils ont fait la paix avec Guy II, comte d’Auvergne | Arch. nat. J 1132/4 [p. 142] |
1207 | Dauphin, pour participer à la dot de sa nièce Marguerite, donne à Bernard de « Comborn » 500 sous de rente à prendre sur les fours banaux de Montferrand | Acte perdu [p. 144] |
[1212] | Lettre de Guillaume Ier au roi Philippe Auguste au sujet du douaire de sa femme, la comtesse Isabelle | Arch. nat. J 426/2 [p. 179] |
1213, mai | Dauphin et son fils Guillaume renoncent à leurs droits sur l’église d’Orcival | É. Baluze, op. cit., p. 254 (édition partielle) [p. 145] |
1213 | Guillaume Ier assoit une rente annuelle de quinze sous sur son territoire d’Aurières en faveur du monastère de Vauluisant | É. Baluze, op. cit., p. 259 [p. 182] |
1215, septembre | Dauphin fait savoir que lui et son fils Guillaume ont fait don à la Chartreuse du Port-Sainte-Marie d’une rente annuelle de sept livres de Clermont | Arch. nat. K 184/39 [p. 146] |
1217 | Dauphin revend des vignes au couvent de Beaumont, suite à une réclamation dudit couvent | Arch. dép. Puy-de-Dôme 50H 41 [p. 148] |
1222, juin | Guillaume Ier et son fils Robert engagent Aulnat à l’évêque de Clermont | Arch. dép. Puy-de-Dôme 1G 26/11 [p. 184] |
1222 | Guillaume Ier fait don à la Chartreuse du Port-Sainte-Marie d’une terre située entre « la Faia » du Bouchet et « la Brousse », exception faite de ce qui appartient au territoire du Bouchet | É. Baluze, op. cit., p. 258 [p. 186] |
1222 | Guillaume Ier donne en fief à « Truc de Meyronne » la ville de la Roche-Confins | Acte perdu [p. 187] |
1223, avril | Dauphin, son fils Guillaume et son petitfils Robert engagent au chapitre de Brioude pour cent marcs d’argent tout ce qu’ils possèdent dans le domaine de Brioude | É. Baluze, op. cit., p. 255 [p. 149] |
1224, mai | Guillaume Ier ratifie l’achat au monastère Saint-Antoine par Guillaume de Lastic de terres et de vignes | Dom Fonteneau, op. cit., f ° 135-136 [p. 189] |
1224, septembre | Dauphin rend le château de Roche-Charles à Alix de Saint-Nectaire | Acte perdu [p. 151] |
1225 (n. st.), février | Guillaume Ier dote sa fille Catherine en vue de son mariage avec Guichard de Montpensier | É. Baluze, op. cit., p. 263 [p. 191] |
1225 (a. st.), mars | Guillaume Ier reconnaît tenir en fief du roi Louis VIII Montferrand, Rochefort, Crocq et « Cheminis » | Arch. nat. J 270A/Beaujeu no°1 [p. 193] |
1225 | Échange de terres entre Dauphin et Robert de Champeix | Arch. nat. R2 2/4 [p. 152] |
1226, 9 octobre | Dauphin vend les châteaux de Voreppe et de Voracieux au comte d’Albon et de Viennois | É. Baluze, op. cit., p. 247 [p. 155] |
1230 (n. st.), février | Dauphin et son petit-fils Robert s’accordent avec le roi Louis IX, en échange de quoi ce dernier leur rend des terres confisquées en 1213 | Arch. nat. J 271/1/2 [p. 157] |
1230 (n. st.), février | Guillaume Ier s’engage à respecter l’accord passé entre son père et son fils d’une part et le roi Louis IX d’autre part | Arch. nat. J 426 [p. 195] |
1230, juillet | Accord passé entre Guillaume Ier et Sybille de Beaujeu au sujet de Montferrand | Acte perdu [p. 196] |
1230 | Don de Dauphin à l’église de Brioude | Dom Fonteneau, op. cit., fo 132 vo [p. 160] |
1233, décembre | Dauphin et son petit-fils Robert font don d’une terre à B. de Mégemont | Dom Fonteneau, op. cit., fo 114 [p. 161] |
1233 | Dauphin renouvelle la cession du château de Salzuit au vicomte de Polignac | É. Baluze, op. cit., p. 251 (édition partielle) [p. 162] |
1234 (a. st.), mars | Don de Dauphin à l’abbaye de Mégemont | É. Baluze, op. cit., p. 256 [p. 163] |
[s.d.] | Dauphin et son fils Guillaume cèdent « Las Pedas » au chapitre de Brioude | É. Baluze, op. cit., p. 256 [p. 164] |
[s.d.] | Donation de Dauphin aux chartreux de Glandier | Acte perdu [p. 165] |
1235, 30 avril | Confirmation par Guillaume Ier d’un don de diverses terres en faveur de l’église Saint-Vincent de Vieille-Brioude | Dom Fonteneau, op. cit., fo 178 [p. 197] |
[s.d.] | Guillaume Ier donne à l’église cathédrale de Clermont cinq setiers de froment à percevoir sur les fours de Champeix pour que soit célébré le jour anniversaire de la mort de son père | Acte perdu [p. 200] |
[1234-1240] | Plainte de Guillaume Ier adressée à l’église Saint-Julien de Brioude au sujet du refus d’un des habitants de la ville de rembourser une dette | É. Baluze, op. cit., p. 260 [p. 201] |
1240, 19 novembre | Robert Ier reconnaît tenir en fief de l’évêché de Clermont diverses terres | Arch. dép. Puy-de-Dôme 1G 26/5 ; 1G 26/9 ; 1G 6/62 [p. 207] |
1242 (n. st.), 15 mars | Robert Ier engage Montrognon et ses dépendances auprès de l’évêque de Clermont pour 1 500 livres de Clermont | Arch. dép. Puy-de-Dôme 1G 26/10 [p. 210] |
1242, décembre | Robert Ier confirme une donation faite par son père Guillaume Ier en faveur de la Chartreuse du Port-Sainte-Marie | Arch. dép. Puy-de-Dôme 3G 17G/1 [p. 213] |
1244, septembre | Don de Robert Ier et de sa femme Alix à l’abbaye du Boucheix | É. Baluze, op. cit., p. 266 [p. 214] |
1244, novembre | Don de Robert Ier d’une rente annuelle au profit du monastère de Mauriac | É. Baluze, op. cit., p. 266 [p. 215] |
1244, 7 novembre | Reconnaissance de dette de Robert Ier envers le chapitre de Brioude | É. Baluze, op. cit., p. 266 [p. 216] |
1245, décembre | Acte concernant une vente de Robert Ier à G. de Cros, P. de Murat et Guy, fils de ce dernier | É. Baluze, op. cit., p. 267 [p. 217] |
1246 | Lettre de Robert Ier à Alphonse de Poitiers à propos de la seigneurie de Montaigut | É. Baluze, op. cit., p. 267 [p. 218] |
1247 | Robert Ier et son fils se dépouillent de leurs droits à Orcival en faveur du chapitre | Acte perdu [p. 219] |
1248, juin | Don de Robert Ier, de sa femme et de leur fils en faveur de l’abbaye Saint-André de Clermont | Arch. nat. R2 2/9 [p. 220] |
1249 | Robert Ier confirme une vente faite par Guillaume de Cournon au chapitre de l’église de Clermont | Arch. dép. Puy-de-Dôme 3G 8J/16 [p. 223] |
1249, 15 juin | Robert Ier fait savoir que Guillaume, comte de Clermont, s’est porté garant pour lui auprès du connétable d’Auvergne | C. Justel, op. cit., vol. 4, p. 145 (édition partielle) [p. 225] |
1249 | Confirmation par Robert Ier de plusieurs donations en faveur de l’abbaye Saint-André de Clermont [acte faux] | Arch. dép. Puy-de-Dôme 16H 178/2 [p. 226] |
[1248-1249] | Acte par lequel Robert Ier se constitue principal débiteur envers Franconnet de Mozac pour la somme de 14 000 livres tournois | Arch. nat. R2 2/7 [p. 230] |
1252 (a. st.), mars | Robert Ier fait savoir qu’il a réclamé à Robert V, comte d’Auvergne, diverses terres engagées à titre de mort-gage | É. Baluze, op. cit., p. 267 (édition partielle) [p. 232] |
1253, avril | Robert Ier vend Aulnat à l’évêque de Clermont pour 28 000 sous de Clermont | Arch. dép. Puy-de-Dôme 3G 12C/1a [p. 233] |
1253, 19 septembre | Robert Ier approuve un don fait par Guillaume Dalmas au profit du chapitre de Clermont | Arch. dép. Puy-de-Dôme 3G 9N/2 [p. 235] |
1253, 22 septembre | Robert Ier reconnaît avoir reçu 26 000 sous de Clermont en raison de la vente d’Aulnat | Arch. dép. Puy-de-Dôme 3G 12C/1b [p. 236] |
1254 (n. st), 3 février | Robert Ier se joint à plusieurs seigneurs auvergnats pour demander à Alphonse, comte de Poitiers et de Toulouse, de maintenir et de respecter les coutumes usitées en Auvergne | Arch. nat. R2 15/1/2 [p. 64] |
1254 | Reconnaissance de dette de Robert Ier envers le chapitre de Brioude | É. Baluze, op. cit., p. 267 (édition partielle) [p. 238] |
1256, juin | Ratification par Robert Ier d’un don de Gérald de Chalus à l’abbaye Saint-André de Clermont | Arch. dép. Puy-de-Dôme 16H 140/15 [p. 239] |
1260, novembre | Mention par Robert II d’un acte de Robert Ier et de sa femme daté de 1247 et donné en faveur de l’église d’Orcival | C. Justel, op. cit., vol. 4, p. 147 (édition partielle) [p. 255] |
1262, avril | Testament de Robert Ier | É. Baluze, op. cit., p. 270 [p. 241] |
1262, 8 avril | Autre testament de Robert Ier | É. Baluze, op. cit., p. 268 [p. 244] |
1262, 25 mai | Charte de franchises accordée par Robert II à la ville de Vodable | M. Boudet, « Chartes inédites de franchises de Basse-Auvergne », Mémoires de l’Académie de Clermont-Ferrand, 1914, p. 187 [p. 256] |
1262, 15 novembre | Robert II reconnaît tenir en fief d’Alphonse de Poitiers diverses terres | Arch. nat. J 318 Toulouse 9/54 [p. 265] |
1263, 8 avril | Robert II reconnaît tenir en fief de l’évêché de Clermont diverses terres | Arch. dép. Puy-de-Dôme 1G 432 fo 1,5 r°, v°, 7v°, 8 [p. 269] |
1264, 16 août | Charte de coutumes et de privilèges accordée par Robert II et Hugues Dauphin, son frère, à la ville de Léotoing | A. Chassaing, op. cit., p. 107 [p. 271] |
1269, avril | Robert II confirme et augmente un don fait par son père à l’église cathédrale de Clermont | Arch. dép. Puy-de-Dôme 3G 9F/5 [p. 274] |
1270 (n. st.), 11 janvier | Robert II confirme et augmente un don fait par son père à l’abbaye Saint-André de Clermont | Arch. dép. Puy-de-Dôme 16H 44/16H 69 [p. 276] |
1270 (n. st.), 8 mars | Robert II et son frère Hugues Dauphin confirment et approuvent l’hypothèque du château de Vieille-Brioude faite par leur père | É. Baluze, op. cit., p. 272 (édition partielle) [p. 279] |
1273 | Robert II et son frère Hugues Dauphin assoient une rente de sept setiers de froment sur le territoire de Mauriac en faveur de Géraud de « Merzela » et de son fils | Acte perdu [p. 281] |
1281, 10 novembre | Testament de Robert II | É. Baluze, op. cit., p. 277 [p. 282] |
Notes de bas de page
1 Notre corpus se compose précisément de 105 actes et 10 mentions (cf. infra, en annexe, le catalogue des actes comtaux et delphinaux). Pour l’édition de ces actes, voir Christelle Balouzat, Actes des comtes et dauphins d’Auvergne (fin XIIe-fin XIIIe siècle), Mém. maîtr. dactyl., dir. Jean-Luc Fray, Université Blaise-Pascal - Clermont II, 1998 et J.-L. Fray, « Les comtes d’Auvergne, le Brabant et le Boulonnais au XIIIe siècle : de la Limagne à la Lotharingie », Retour aux sources : textes, études et documents d’histoire médiévale offerts à Michel Parisse, Sylvain Gouguenheim (éd.), Paris, Picard, 2004, p. 405-417.
2 38 textes dont 3 existent aussi aux Archives départementales du Puy-de-Dôme : 13 des dauphins et 25 des comtes.
3 Le chartrier actuel, conservé à l’origine au château de Mercurol, est transporté à Paris après 1622. Il est constitué de la juxtaposition de trois anciens chartriers : celui de la maison comtale, augmenté des archives de la maison de Montgâcon et du fonds de Baffie (Robert V épouse Éléonore de Baffie, héritière d’une importante seigneurie qu’elle transmet à la famille de son mari à la mort de son père ; Robert VI, son fils (1277-1317) épouse la fille aînée d’Isabelle de Ventadour qui apporte en dot les châteaux de Montgâcon et de Montredon) ; celui de la maison de La Tour d’Auvergne ; celui des anciens seigneurs d’Olliergues. Cf. Michel Estienne, « Le peuplement rural en Livradois au début de la guerre de Cent Ans », BEC, t. 145, 1, 1987, p. 45-97, aux p. 50-51.
4 Table des manuscrits de Dom Fonteneau conservés à la Bibliothèque de Poitiers, I, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, t. IV, 1839, au vol. 28.
5 Notre corpus présente la particularité de ne compter aucun texte issu de la série A, série des actes du pouvoir souverain, dont le document le plus ancien date, pour les Arch. dép. du Puy-de-Dôme, de 1557.
6 Sont uniquement pris en compte les actes que les comtes ou dauphins ont donnés en leur nom propre et dont la véracité n’est pas mise en doute.
7 En ce qui concerne la dénomination de ce personnage, nous nous sommes rangée aux arguments de Pierre-François Fournier, selon lesquels Dauphin est bien un prénom (P.-F. Fournier, « Le nom du troubadour Dauphin d’Auvergne et l’évolution du mot dauphin en Auvergne au Moyen Âge », BEC, t. 91, 1, 1930, p. 66-99) ; la valeur de la suscription du texte de 1215 (Arch. nat., K 184/39), dans laquelle le prénom de Robert apparaît pour désigner ce même personnage, reste à démontrer. En conséquence, ce témoignage unique ne peut servir de preuve et nous avons préféré retenir le prénom de Dauphin, qui est utilisé dans tous les autres actes dont nous disposons.
8 Emmanuel Teilhard de Chardin, « La première charte de coutumes de Montferrand », Annales du Midi, 3, 1891, p. 283-309.
9 Arch. nat., K 1146/10bis.
10 Table des manuscrits de Dom Fonteneau…, op. cit., 28, fo 114.
11 1260, Arch. nat., J 1145/3 ; 1268, Arch. nat., J 1124/3bis ; 1269, Arch. dép. Pas-de-Calais, A 17/9 ; 1269 ou 1270, Arch. dép. Nord, B 1001 ; 1274, Arch. nat., J 1125/5 ; 1275, Arch. nat., J 1124/38.
12 Testament de Robert V, 1264, Christofle Justel, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne, justifiée par chartes, titres, et histoires anciennes, et autres preuves authentiques, enrichie de plusieurs seaux et armoiries, et divisée en sept livres, Paris, 1645, vol. 2, p. 56 ; testament de Robert Ier, 1262, Étienne Baluze, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne, justifiée par chartes, titres, histoires anciennes, et autres preuves authentiques, Paris, 1708, vol. 2, p. 268.
13 Dom Fonteneau, Table des manuscrits, op. cit., 28, fo 126 v°.
14 1226, C. Justel, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne…, op. cit., vol. 4, p. 139.
15 1207, Arch. nat., R/2 18/2.
16 1196, Arch. dép. Puy-de-Dôme, 26G 10/3.
17 1204, Arch. nat., J 1132/4.
18 Arch. dép. Puy-de-Dôme, 1G 26/11.
19 Arch. nat., J 271/1/2 et Dom Fonteneau, Table des manuscrits, op. cit., 28, fo 114.
20 É. Baluze, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne…, op. cit., p. 266 et C. Justel, ibid., vol. 4, p. 146.
21 É. Baluze, ibid., p. 268.
22 C. Justel, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne…, op. cit., vol. 2, p. 142.
23 1264, C. Justel, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne…, op. cit., vol. 2, p. 56 ; 1277, Arch. nat., J 1138/8.
24 É. Baluze, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne…, op. cit., p. 107.
25 BnF, ms. lat. 9196, fo 93.
26 1277, Arch. nat., R2 18/14.
27 1212, Arch. nat., J 426/2.
28 La plupart des sceaux encore conservés aujourd’hui sont de type équestre au droit et présentent un écusson au revers. Ce sont tous des sceaux pendants, la majorité sur double queue de parchemin.
29 Arch. nat., J 1138/8.
30 C’est une lettre de Robert au souverain, dans laquelle il se plaint de son frère qui aurait pillé l’église de Mozac, qui provoque l’intervention de Gui de Dampierre, sur l’ordre de Philippe Auguste, et la campagne de 1210-1213. Dès 1241, la Terre d’Auvergne est donnée en apanage à Alphonse, comte de Toulouse et de Poitiers, par Louis IX. Cf. André-Georges Manry, Histoire de Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, La Française d’éd. et d’impr., 1990, p. 51–54.
31 Un accord de février 1195 passé entre Robert d’Auvergne, évêque de Clermont, et Pons de Chapteuil, seigneur de Vertaizon, nous apprend que cette ville est placée sous la suzeraineté du premier. Cf. E. Teilhard de Chardin, « Chartes concernant Vertaizon », Bulletin historique et scientifique de l’Auvergne, 2e série, 1892, p. 254-291, aux p. 279-283.
32 L’évêché tient également Lezoux (É. Baluze, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne…, op. cit., p. 78, le château de Mauzun (XIIIe siècle, Arch. nat., R/2 18/2), Ceyrat, Clémensat (1196, Arch. dép. Puy-de-Dôme, 1G 26/4), Aulnat (1222, Arch. dép. Puy-de-Dôme, 1G 26/11), Chamalières et ses dépendances Montrognon, Aubière, Chanonat, Pérignat, Opme Pontgibaud et ses dépendances Chambois, les Pontgibaudes le château de Champeix et ses dépendances, le château d’Aurières, Vernines, Plauzat, Montaigut, Rognon, Montrodeix et Beaumont (1240, Arch. dép. Puy-de-Dôme, 1G 26/5 ; 1263, Arch. dép. Puy-de-Dôme, 1G 4/32 fo 1-8).
33 Daniel Martin, L’identité de l’Auvergne : mythe ou réalité historique. Essai sur une histoire de l’Auvergne des origines à nos jours, Saint-Just-près-Brioude, Créer, 2002, p. 234.
34 D’après C. Balouzat, Actes des comtes et dauphins d’Auvergne…, op. cit., p. 337-340.
35 Les dauphins sont seigneurs de Chamalières (1248-1249, Arch. nat., R/2 2/7 ; 1248, Arch. nat., R/2 2/9 ; 1249, Arch. dép. Puy-de-Dôme, 3G 8/J no°16). Ils possèdent des droits à Clermont, Issoire (1199, Arch. nat., J 426/4/1), Clémensat, Cusset, Auzat (v. 1200, Arch. nat., K 1146/10bis). Propriétaires du château de Montrognon et de ses dépendances, c’est-à-dire Beaumont, Romagnat, Pérignat, Ceyrat, Présairac (1242, Arch. dép. Puy-de-Dôme, 1G 26/10), ils sont également présents à Montrodeix, Chanonat, Aubière et Saurier (1244, É. Baluze, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne…, op. cit., p. 78). Le testament de Robert Ier, établi en 1262 (ibid.), nous le présente comme seigneur de Léotoing, Saint-Ilpize et Vieille-Brioude, de Montcelet, de Chambezon, de Massagettes et de la Chambone, outre les seigneuries déjà mentionnées. En 1281, dans le testament de son fils Robert II (ibid., p. 277), apparaissent à nouveau les seigneuries de Léotoing, Vieille-Brioude et Saint-Ilpize, mais aussi celles de Chamalières, Chanonat, Rochefort et Vodable.
36 Possessionné au nord de Clermont, où il fait construire un château portant son nom, Châtel-Guyon (1198, É. Baluze, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne…, op. cit., p. 77), Guy II s’implante en Combrailles grâce à son mariage avec Pernelle de Chambon, fille du seigneur de Chambon. En 1209, Guy II constitue un douaire pour sa femme Pernelle, ce qui donne lieu à une précieuse énumération d’une partie de ses biensfonds : Bulhon, le Cheix, Buxerolles, Pontmort, Varennes-sur-Morge, Villeneuve, les Martres-sur-Morge, Royat, Saint-Laure, Saint-Beauzire, Cellule, Teilhède, Combronde, Châtel-Guyon, Saint-Gervais, et Vic-le-Comte (ibid., p. 81). Grâce à son testament, rédigé la même année (ibid., p. 82), nous pouvons ajouter Miremont, Clairlande, Bellenaves et Banassat. Les comtes sont aussi seigneurs de Sainte-Florine, Rilhac, Tansat, Solignat, Droulhe, Condat, Freycenet, Nonette, et Auzon (1274, A. Chassaing, Spicilegium brivatense : recueil de documents historiques relatifs au Brivadois et à l’Auvergne, 1886, p. 139) et possèdent des droits sur la ville de Pérignat (1274, Arch. nat., J 1055/1). Dans le testament de Robert V (Arch. nat., J 1138/8), daté de 1277 (n. st.), apparaissent de nouvelles terres qui permettent de compléter ce tableau : la terre de Forez, entrée dans la famille grâce au mariage de Robert avec Eléonore de Baffie, ainsi que le château de Châteauneuf et la décime de Pinhol.
37 Roger Sève, « Chartes de franchises de Clermont-Ferrand au XIIe siècle », Recueil de travaux offert à M. Clovis Brunel... par ses amis, collègues et élèves, Paris, « Mémoires et documents publiés par la Société de l’École des chartes, 12 », 1955, t. II, p. 521-537.
38 R. Sève, « La Seigneurie épiscopale de Clermont : des origines à 1357 », Revue d’Auvergne, 94, no 2, 1980, p. 85-268, ici p. 249. La véracité de cet acte a suscité de nombreux débats, mais nous nous rangeons aux arguments de R. Sève, qui le tient pour authentique.
39 Arch. nat., J 426/4/1.
40 Arch. nat., J 1138/8.
41 Nous n’avons relevé que deux exceptions : une seule fois après 1252 Robert II utilise le titre de « comte de Clermont » sans y associer le terme delphinus, mais c’est dans la lettre adressée à Alphonse de Poitiers en 1254 (Arch. nat., R2 151/2) : nous pouvons supposer qu’il n’a pas voulu, dans un cas si important, utiliser un titre encore inconnu et de ce fait non reconnu. La seconde entorse à la règle est la titulature employée par Robert II dans son testament, puisqu’il suscrit en tant que « comte de Clermont et d’Auvergne, dauphin » (É. Baluze, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne…, op. cit., p. 277). Ce choix nous semble ici lié à la solennité de l’acte.
42 Ponctuellement, les dauphins ont utilisé d’autres titres secondaires : en 1225, Guillaume Ier s’intitule comte de Montferrand (Arch. nat., J 270A Beaujeu no°1) ; Robert Ier revêt le titre de seigneur de Chamalières à trois reprises, en 1248-1249 (Arch. nat., R/2 2/7), 1248 (Arch. nat., R/2 2/9) et 1249 (Arch. dép. Puy-de-Dôme, 3G 8/J no°16). À partir de 1264, le comte Robert V ajoute systématiquement dans les suscriptions le titre de « comte de Boulogne ».
43 É. Baluze, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne…, op. cit., p. 304-305. Cf. P. F. Fournier, « Le nom du troubadour Dauphin d’Auvergne… », op. cit., p. 99.
44 Pierre Audigier, Histoire d’Auvergne, Clermont-Ferrand, Louis Bellet, « Mémoires de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand », 1894, p. 62-63.
45 Cf. supra.
46 Arch. nat., J 426/4/1 : « Ego Delphinus, comes Arvernie, et W., filius meus, notum facimus omnibus quod cum domino nostro Philippo, Dei gratia rege Francorum, pacem fecimus, ita quod ego Delphinus in ejusdem domini regis fidelitatem et hominium redii. […] ».
47 La restitution du château à la famille comtale semble dépendre du roi : « [...] ego comes vel heres meus efficere poterimus quod dominus dominus [sic] rex Francorum praedictum feodum vel dominicaturam nobis reddat [...] » ; un peu plus loin, une phrase stipule que le comte devra se soumettre à la volonté du roi, quelle que soit sa décision au sujet de cette restitution : « Quamdiu autem tenebunt eam non debemus ego comes aut mei malum facere in ipsa terra nec alibi occasione ipsius terre sequatur vel non sequatur voluntas domini regis de feodo restituendo ». (1207, Arch. nat., R/2 18/2).
48 Arch. nat., J 271/1/2.
49 Marcellin Boudet, La comtesse Brayère. La légende de l’ogresse, Riom, Ulysse Jouvet, 1907, p. 24.
50 P.-F. Fournier, « Le nom du troubadour Dauphin d’Auvergne… », op. cit.
51 Stanislas Stronski, « Recherches historiques sur quelques protecteurs des troubadours : les douze preux nommés dans le “Cavalier Soisseubut” d’Elias de Barjols », Annales du Midi, t. 18, no°72, 1906, p. 473-493, ici p. 480.
52 S. Stronski, « Recherches historiques sur quelques protecteurs des troubadours… », op. cit., p. 480.
53 Ce que confirme cet extrait d’un poème provençal : « Lo Dalfins d’Alverne si so coms d’Alverne, uns dels plus savis cavalliers e dels plus cortes d’el mon e dels larcs, el meillor d’armas, e que plus saup d’amor e de domnei e de guerra e de tot faits el plus connoissens, el plus entendens [...] » (É. Baluze, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne…, op. cit., p. 277).
54 Dauphin apparaît dans les actes de son père dès 1167. Si l’on considère qu’il est majeur à cette date (14 ou 21 ans), cela nous permet de placer sa date de naissance en 1153 ou en 1146, ce qui concorderait avec les témoignages selon lesquels Dauphin serait mort octogénaire, puisque son décès serait alors survenu dans sa 81e ou 88e année, en 1234.
55 1196, Arch. dép. Puy-de-Dôme, 1G 26/4 ; 1199, É. Baluze, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne…, op. cit., p. 258 ; 1212, Arch. nat., J 426/2 ; 1225, Arch. nat., J 270A Beaujeu no°1 ; 1230, Arch. nat., J 426 ; après le décès de Dauphin : « Nos Willelmus, comes Claromontensis, quondam filius Dalphi, notum facimus universis [...] » (1235, Table des manuscrits de Dom Fonteneau, op. cit., vol. 28, fo 178-178 v°).
56 Nos R., comes Claromontensis, Guillelmi quondam filii Delphini filius, notum facimus [...] (1240, Arch. dép. Puy-de-Dôme, 1G 26/5).
57 Arch. dép. Puy-de-Dôme, 1G 26/4.
58 Arch. nat., J 426/4/1.
59 Arch. nat., J 1132/4.
60 C. Justel, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne…, op. cit., vol. 4, p. 138.
61 É. Baluze, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne…, op. cit., p. 256.
62 Ibid., p. 255.
63 Arch. dép. Puy-de-Dôme, 1G 26/11.
64 Arch. nat., J 271/1/2.
65 Arch. nat., R2 2/9.
66 1242, Arch. dép. Puy-de-Dôme, 3G 17G 1 ; 1260, C. Justel, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne…, op. cit., vol. 4, p. 147 ; 1269, Arch. dép. Puy-de-Dôme, 3G 9F 5 ; 1270, Arch. dép. Puy-de-Dôme, 16H 44.
67 C. Justel, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne…, op. cit., vol. 2, p. 142.
68 Dauphin épouse la « comtesse Brayère », comtesse de Montferrand, qui aurait appartenu à la famille des comtes de Nevers (M. Boudet, La comtesse Brayère..., op. cit.). Le fils de Dauphin, Guillaume, se marie à trois reprises. En premières noces, il épouse Huguette de Chamalières et acquiert ainsi des droits sur la seigneurie du même nom. La seconde femme de Guillaume, Huguette, reste inconnue ; les érudits la relient soit à la famille de Neyrat, soit à celle de Dampierre. Quant à la troisième femme de Guillaume, il s’agit de Philippie, qui se remarie avec Amaury de Courcelles à la mort du dauphin d’Auvergne. Son fils Robert épouse Alix de Ventadour et s’allie ainsi à l’une des plus grandes familles du Limousin. Quant au mariage de Robert II avec Mahaut d’Auvergne, sœur de Robert V, comte d’Auvergne, il réalise enfin l’union entre la famille comtale et la famille delphinale qui entérine la réconciliation de fait des deux branches ennemies.
69 Guy II, qui épouse la fille du seigneur de Chambon, Pernelle de Chambon, est encore fidèle à une alliance régionale, qui lui permet cependant de prendre pied en Combraille.
70 Mahaut de Dammartin, comtesse de Boulogne, fille unique, meurt sans héritier en 1259. Ce sont donc les descendants de ses cousins et cousines qui deviennent prétendants au comté de Boulogne : Henri III, duc de Brabant ; sa sœur Mathilde, femme de Robert Ier, comte d’Artois, frère de Louis IX, et enfin Robert V, comte d’Auvergne. Il en résulte une longue suite de procès, au terme desquels le Parlement cède le comté de Boulogne à Henri III, qui accepte de le vendre à son cousin le comte d’Auvergne pour la somme de 40 000 livres. Un acte de Robert, daté du mardi 8 février 1261 (n. st.) scelle la transaction (Arch. nat., R2 1/11). La somme ne semble pas encore versée en 1276, lorsque Jean, duc de Lothier et de Brabant, fils d’Henri, réclame cette somme au comte d’Auvergne (Arch. nat., J 1125/8).
71 Nous indiquons la référence sur laquelle se fonde la transcription proposée dans C. Balouzat, Actes des comtes et dauphins d’Auvergne…, op. cit. La tradition complète des documents figure en tête des pré-éditions proposées dans ce mémoire, auxquelles renvoient les numéros de page entre crochets. Une édition électronique de ces textes, préparée par J.-L. Fray, sera prochainement disponible sur le site du CHEC (Centre d’Histoire « Espaces et Cultures » de la Maison des Sciences de l’Homme de Clermont-Ferrand : http://www.univ-bpclermont.fr/chec/).
Auteur
ORCID : 0000-0002-8209-7904
Maître de conférences à l’Université de Lorraine (Nancy) – Centre de Recherche Universitaire Lorrain d’Histoire (CRULH, EA 3945).
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Essai sur le philosémitisme catholique
Entre le premier et le second Vatican. Un parcours dans la modernité chrétienne
Olivier Rota
2012
La traversée France-Angleterre du Moyen Âge à nos jours
Stéphane Curveiller, Florence Hachez-Leroy et Gérard Beauvillain (dir.)
2012
Les religions dans le monde romain
Cultes locaux et dieux romains en Gaule de la fin de la République au iiie siècle après J.-C : persistance ou interprétation ?
Marie-Odile Charles-Laforge (dir.)
2014
Les archives Princières xiie-xve siècles
Xavier Hélary, Jean-François Nieus, Alain Provost et al. (dir.)
2016
Les Comtes d’Artois et leurs archives. Histoire, mémoire et pouvoir au Moyen Âge
Alain Provost (dir.)
2012
Mobilités et déplacement des femmes
Dans le Nord de la France du Moyen Âge à nos jours
Youri Carbonnier, Stéphane Curveiller et Laurent Warlouzet (dir.)
2019
Deux siècles de caricatures politiques et parlementaires
Pierre Allorant, Alexandre Borrell et Jean Garrigues (dir.)
2019