Les archives des comtes de Hainaut entre 1280 et 1321
Une recherche exploratoire
p. 67-92
Remerciements
Nous remercions madame Thérèse de Hemptinne et messieurs Jan W.J. Burgers, Jean-François Nieus et Andy Ramandt pour leurs remarques critiques.
Texte intégral
1En février 1280 mourut Marguerite de Constantinople, comtesse de Flandre et de Hainaut depuis 12442. Ces deux principautés voisines avaient été tenues en union personnelle jusqu’à l’abdication de la comtesse deux ans plus tôt. Marguerite avait des enfants issus de deux mariages, qui se disputaient l’héritage des deux comtés : il s’agit de la fameuse « querelle des Avesnes et des Dampierre », qui domina l’histoire de la région pendant presque un siècle. Le problème central de la querelle fut l’annulation par le pape Innocent III du premier mariage de Marguerite avec le baron hennuyer Bouchard d’Avesnes, et par conséquent la légitimité des enfants issus de ce mariage – une question qui préoccupait en particulier le fils aîné, Jean d’Avesnes. Celui-ci reçut de nombreux soutiens, ce qui n’empêcha pas son demi-frère, Gui de Dampierre, le fils aîné issu du remariage de Marguerite avec Guillaume de Dampierre, de contester sa légitimité. Pour remédier à la situation, le roi de France Louis IX prononça la dissolution de l’union personnelle : Gui de Dampierre recevrait la Flandre, le plus riche des deux comtés, tandis que Jean d’Avesnes aurait le Hainaut. Le partage fut longuement contesté par les deux parties. Après la mort de Jean d’Avesnes, son fils continua la lutte. Néanmoins, dans les faits, la décision royale fut respectée après l’abdication de la comtesse Marguerite, même si Jean d’Avesnes tenta encore de récupérer la Flandre impériale.
2En Hainaut, l’autorité du nouveau comte fut contestée par plusieurs villes, notamment par Valenciennes, la capitale économique, qui estimaient que sa politique fiscale violait leurs privilèges. Le conflit s’envenima ; en 1291, Valenciennes reconnut le comte de Flandre Gui de Dampierre comme seigneur de la ville, avec l’appui du roi Philippe le Bel. Ce n’est qu’en 1296-1297, lorsque les relations entre le roi et le comte de Flandre se détériorèrent, au point de provoquer une alliance entre la France et le Hainaut, que Valenciennes fut contraint à la soumission.
3La situation semblait stabilisée, mais en 1299, la lutte entre la Flandre et le Hainaut fut relancée par la disparition du jeune Jean Ier, comte de Hollande, de Zélande et seigneur de Frise, dont les possessions échurent au comte de Hainaut. Un vieux contentieux frontalier entre les comtes de Flandre et de Hollande-Zélande raviva la querelle entre Avesnes et Dampierre. C’est ainsi qu’en 1303, dans la foulée de leur victoire à Courtrai, les Flamands envahirent les comtés de Hollande et de Zélande. Guillaume, le nouvel héritier des comtés de Hainaut, Hollande, Zélande et de la Frise3, fut dépêché pour organiser la défense et obtint la victoire en 1304, juste avant le décès de son père. à la suite de cette union, une partie des archives hollandaises furent transportées en Hainaut pour y intégrer la trésorerie comtale4. Malgré les tentatives d’arbitrage, il ne fut pas possible de mettre un terme au litige entre Flandre et Hainaut sous le principat de Robert de Béthune, fils de Gui de Dampierre. Ce n’est qu’après l’accession de son petit-fils Louis de Nevers, éduqué à la cour française, que la paix fut conclue à Paris, le 3 décembre 1322.
4Après 1322, l’alliance avec la France fut entretenue à travers le mariage de Guillaume Ier avec Jeanne de Valois, sœur du futur roi Philippe VI, ce qui n’empêcha pas un rapprochement nouveau avec l’Angleterre. C’est en effet une armée hennuyère et hollandaise placée sous les ordres de Jean de Beaumont, oncle du comte Guillaume, qui chassa le roi Édouard II. Le nouveau roi, Édouard III, épousa Philippine, fille du comte de Hainaut. Par ailleurs, une sœur de Philippine, Marguerite, avait déjà épousé le souverain germanique Louis IV de Bavière. Juste avant l’éclatement des hostilités entre la France et l’Angleterre en 1338, une alliance fut conclue entre le roi Édouard et le comte Guillaume Ier. Son fils, Guillaume II, organisa la défense du comté pendant la première phase de la Guerre de Cent ans, mais se rallia finalement au roi de France. Il décéda en 1345, laissant son héritage à sa sœur Marguerite, l’épouse de son suzerain, qui inaugura ainsi la dynastie de Bavière.
5Après l’intégration du Hainaut dans le patrimoine bourguignon en 1435, rares furent les documents encore déposés dans la trésorerie des comtes de Hainaut. La phase vivante de l’histoire des archives comtales se termine donc avec la prise de pouvoir du duc Philippe le Bon5. Sous les Bourguignons, les archives furent transférées à Lille pour y intégrer la Chambre des comptes, qui exerçait aussi son autorité sur le Hainaut. Une grande partie des documents est restée à Lille lors de la prise de la ville par les troupes françaises en 1667, le reste étant évacué et finalement accueilli à Bruxelles. Outre des chartes concernant les nouvelles acquisitions françaises, la comptabilité des hôtels et la fameuse série des « cartulaires de Hainaut6 » sont restés à Lille. Ces « cartulaires » ont fait l’objet d’une copie par Godefroy, conservée aux Archives générales du Royaume, à Bruxelles7. Frédéric de Reiffenberg et Léopold Devillers se sont fondés sur cette copie pour leur édition des chartes des comtes de Hainaut8. Or, dans les « cartulaires » originaux – ou mieux : registres de chancellerie9, car seul le ms. B 1582 est un cartulaire dans le sens strict du terme – se trouvent de nombreuses notices, des comptes et des inventaires qui ne figurent pas dans l’édition du XIXe siècle.
6Peu après l’indépendance belge et la création des dépôts provinciaux des Archives de l’État, le chartrier fut transféré à Mons, où il échappa de peu à la destruction en 1940. Une dizaine d’années plus tard, les chartes dite « hollandaises », intégrées dans le fonds depuis le XIVe siècle, furent retirées et transférées à La Haye. Ainsi, à l’heure actuelle, les archives médiévales des comtes de Hainaut sont dispersées entre les Archives de l’État à Mons, les Archives départementales du Nord à Lille et (pour les « chartes hollandaises ») les Archives nationales (Nationaal Archief) à La Haye.
7Le plus ancien inventaire des archives des comtes de Hainaut encore conservé contient des actes des années 1100-1400, ce qui permet de le situer au début du XVe siècle10. Or, il est certain que des inventaires (partiels) ont existé avant cette date. L. Devillers a par exemple édité l’énumération des objets qu’on avait trouvés dans le coffre du défunt comte Jean d’Avesnes en 130411.
8Nos deux sources, un cartulaire et un inventaire, font partie de la série des « cartulaires de Hainaut ». Le premier document que nous analyserons est le « Premier cartulaire de Hainaut », dressé vers 1295, le document le plus ancien qui nous informe sur les archives comtales. Les questions qui nous intéressent sont les raisons pour lesquelles le document a été réalisé, son contenu et les raisons d’une sélection éventuelle.
9Les mêmes questions guideront aussi l’analyse de notre deuxième source, un inventaire qui se trouve dans le « Troisième cartulaire de Hainaut »12. L’inventaire, jusqu’ici inédit, a été écrit en même temps que des chartes de 1321 par une seule main. Composé de cinq folios, il a été dressé lors d’un déménagement. Il nous permet de jeter un regard sur l’organisation et la composition d’une partie des archives comtales.
10Ainsi, l’étude de ces deux documents permet d’obtenir une première impression de l’état des archives des comtes de Hainaut – et depuis 1299 aussi comtes de Hollande et de Zélande13 – entre 1280 et environ 1320.
I – Le cartulaire d’environ 1295
11Le « Premier cartulaire de Hainaut », dressé vers 1295, est un cartulaire au sens strict du mot14 : presque uniquement des chartes reçues y sont inscrites. Ce cartulaire est conservé en deux exemplaires : l’un aux Archives départementales du Nord à Lille, l’autre à la Bibliothèque municipale de Valenciennes15. Contemporains et quasiment identiques, les deux volumes mesurent 71 sur 20 cm et sont écrits dans la même écriture livresque.
12Malgré les similarités apparentes, Marinette Bruwier, dans son article de 1950 sur les cartulaires et registres hennuyers, n’a pas remarqué les liens étroits entre les deux volumes16. En comparant les textes qu’on peut trouver dans ces volumes avec les chartes originales, Walter Prevenier concluait que la version lilloise est une copie de la version valenciennoise17. Une autre différence entre les deux versions est l’ajout d’une troisième partie, sur laquelle nous reviendrons, dans la version lilloise, qui est donc la plus complète. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi de fonder notre étude sur cette version.
13Le cartulaire donne une impression soignée, avec des lignes justifiantes, des grandes marges aux extrémités et une réglure complète. Tous les textes ont reçu un chiffre (romain) qui figure également sur le dos des chartes elles-mêmes ; parfois, plusieurs chartes sont rassemblées sous le même numéro. Les titres, suivant sans espace libre le texte qui les précède, sont soulignés en rouge et sont généralement aussi repris sur le dos des chartes. Ainsi, la cartularisation pourrait avoir entraîné une réorganisation des archives. Les initiales (sobres), successivement en rouge et en bleu, sont postérieures à la rédaction du cartulaire, comme en témoignent les majuscules à gauche des initiales et, parfois, les emplacements réservés aux initiales qui sont restés libres18.
14La troisième partie a un caractère plus « moderne » que les deux premières. Les scribes ont laissé une ligne vide pour séparer visuellement les textes des actes des initiales, qui ressemblent aux initiales qu’on trouve sur les chartes de l’époque. Initiales et textes sont écrits en même temps.
15Deux cents chartes sont incluses dans le cartulaire, dont 86 subsistent en original (42 %). En revanche, beaucoup de chartes pour lesquelles nous disposons de l’original, ne sont pas incluses dans le cartulaire. Cette constatation nous permet de conclure que le(s) rédacteur(s) a/ont opéré une sélection.
16Nous pouvons discerner trois parties dans ce cartulaire : 1) les fo 1-69, avec 65 actes dont 53 (82 %) concernent la querelle entre Avesnes et Dampierre ; 2) les fo 70-186, avec 116 actes dont la majorité concerne des transactions féodales et les droits que le comte Jean d’Avesnes avait obtenus par ces transactions, mais aussi avec 28 actes destinés ou donnés par les comtes Baudouin V et Baudouin VI et les comtesses Jeanne et Marguerite ; 3) une continuation (en 1297-1299) des deux parties aux fo 186v-203v, avec 22 actes dont dix impliquent le roi Philippe IV de France19. Chaque partie suit immédiatement la précédente, sans distinction visuelle pour souligner la transition. Contrairement aux deux premières parties, écrites par une seule main en écriture livresque, la troisième a été écrite par deux mains pratiquant une écriture cursive.
17Le but de la première partie du cartulaire paraît évident : réunir toutes les chartes que Jean d’Avesnes pourrait utiliser pour prouver ses droits sur les territoires contestés par Gui de Dampierre, comme le Pays d’Alost par exemple20. Un pareil relevé aurait déjà été utile vers 1288, quand un membre de l’entourage comtal fit une analyse du conflit dynastique du point de vue du comte Jean d’Avesnes, en vue d’un arbitrage ; il indique le fait qu’il avait « veue et regardee diligemment toutes les lettres » pour réaliser cette analyse21. Le cartulaire rassemble aussi les chartes qui devaient renforcer l’autorité du comte Jean d’Avesnes dans son propre comté22 ; c’est le but de la deuxième partie du cartulaire. En effet, l’autorité de Jean d’Avesnes n’était pas incontestée au moment de la rédaction : Valenciennes était entrée en rébellion entre 1291 et 1296.
18Que peut-on déduire de ce cartulaire concernant l’histoire des archives des comtes de Hainaut à la fin du XIIIe siècle ? Pour obtenir une réponse à cette question, nous donnons dans les deux graphiques suivants un aperçu chronologique des actes datés qui sont recueillis dans le cartulaire. Nous avons choisi de répartir les actes en deux périodes, 1176-1280 (précisément, 1176-1277) et 1280-1299, c’est-à-dire avant et après la succession des Avesnes en Hainaut.
19Nous constatons que 41 % des chartes remontent aux années 1176-1277, soit une période de 102 ans, et 59 % des chartes aux années 1280-1299, soit une période de 20 ans. Au vu de la répartition dans le temps, nous pouvons conclure que les archives comtales du Hainaut étaient relativement « jeunes » au moment de la rédaction du cartulaire vers 1295, d’autant plus que beaucoup de chartes d’avant 1280 transcrites dans la deuxième partie ne concernent qu’indirectement le comte Jean d’Avesnes. Il s’agit de contestations et de précisions des droits féodaux attachés aux terres que le comte avait acquises après 1280. Celui-ci ne jouait donc aucun rôle dans les chartes elles-mêmes.
20Parmi les documents les plus anciens (1176-1214), on trouve des chartes impliquant aussi bien le comté de Flandre que le comté de Hainaut, par exemple celles qui concernent la « gavène » du Cambrésis23. Avec au total 28 actes donnés ou reçus par les comtes Baudouin V et Baudouin VI et les comtesses Jeanne et Marguerite, soit 24 % des actes de la deuxième partie, il est certain qu’il s’agit ici d’un noyau ancien : une partie des archives comtales antérieures à (et dans une moindre mesure contemporaines de) l’union personnelle du Hainaut et de la Flandre, en tout cas antérieures à l’accession au pouvoir en Hainaut des Avesnes.
21Les archives comtales de la fin du XIIIe siècle se composent donc de deux noyaux, le premier remontant à un noyau comtal ancien et le deuxième aux archives familiales des Avesnes. Dans ce sens, elles ressemblent aux archives des rois de France après l’accession au trône de Philippe VI de Valois, sous lequel les archives personnelles des comtes de Valois furent intégrées aux archives royales24. Dans le cas du Hainaut, c’est le deuxième noyau, celui des archives personnelles, qui est quantitativement le plus important des deux.
II – L’inventaire d’environ 1321
Description, contexte et but de l’inventaire
22L’inventaire rédigé vers 1321 est inséré au milieu de copies d’actes datés entre le 11 septembre 1321 et le 10 mars 1321 (n. s.) dans le « Troisième cartulaire de Hainaut ». Ce volume de 172 feuillets comprend des fragments de deux registres de chancellerie. La partie où se trouve l’inventaire, comptant onze feuillets, était connue à la chancellerie comtale sous le nom de « Rouge papier »25.
23L’inventaire est l’œuvre d’une seule main, identifiée comme celle de Jacques de Maubeuge26. On trouve son nom dans une charte du 22 février 1329 (n. st.) qui nous apprend que le comte Guillaume Ier avait reçu une lettre du comte de Namur, « par les mains de no foyable tresorier, Jaquemon de Malboege, qui en warde les a de par nous »27. Il apparaît donc que la conservation des chartes était confiée à un trésorier, en l’occurrence Jacques de Maubeuge en 1329. L’étude paléographique des documents produits par la chancellerie comtale sous les comtes de la maison d’Avesnes (1280-1345) montre que Jacques de Maubeuge fut chargé de cette tâche dès 130428. Cette étude paléographique a également révélé que les clercs de la chancellerie n’écrivaient pas seulement des chartes, mais aussi des comptes, des registres, des avis du Conseil comtal, en bref tous les documents de l’administration centrale du comté. Il n’y avait donc pas de séparation nette entre ce que nous pourrions anachroniquement appeler la « chancellerie » comtale, le service financier, les archives, un secrétariat du Conseil, etc.29. À défaut d’un vue claire de l’organisation et du fonctionnement des archives, le cas du trésorier Jacques de Maubeuge illustre très bien cette polyvalence des services administratifs : hormis son activité en tant que conservateur de documents d’archives, il a écrit le texte de quelques traités importants, comme la convention de mariage entre le futur roi Édouard III et Philippine de Hainaut, et supervisé la rédaction des comptes de l’hôtel de la comtesse Jeanne de Valois29. Il jouait un rôle primordial dans la comptabilité, puisqu’il a composé un aperçu des dettes du comte et de la comtesse vis-à-vis des clercs comptables de leurs hôtels et d’agents locaux comme le prévôt de Mons30. La gestion des archives n’était donc certainement pas la préoccupation principale du trésorier, et l’absence d’un garde des archives spécialisé indique que les archives ne disposaient pas de personnel dont c’était la tâche unique.
24Nous pouvons discerner trois parties dans l’inventaire : 1) des documents déménagés de Valenciennes au Quesnoy ; 2) des documents déjà conservés au Quesnoy ; 3) des documents déménagés de Mons au Quesnoy31.
25Seul le déménagement de Valenciennes au Quesnoy est daté avec précision, du 8 ou 11 juin 131832. Dans la troisième partie, il est question d’un compte audité au Quesnoy le « joesdi apriés les octaves de close Paskes, en l’an de vint »33, c’est-à-dire le 17 avril 1320. Le déménagement de Mons au Quesnoy ne peut donc pas avoir eu lieu avant cette date. L’inventaire dont nous disposons fut dressé après l’achèvement des déménagements, qui intervint en deux phases, en 1318 et en 1320/1321.
26Chaque partie est subdivisée en coffres, qui ont reçu une lettre et un chiffre34. Le contenu de chaque coffre est décrit, en précisant quels documents se trouvaient « ou fons de ce coffre »35 ou dans un sac (blanc ou noir)36. Les coffres contenaient tous un « papier », c’est-à-dire une brève description du contenu sur papier ou parchemin37. L’inventaire d’environ 1321 est sans doute fondé sur ces « papiers ». Le nombre de clés nécessaires pour ouvrir les coffres est rarement signalé38. Parfois, il est mentionné où l’on avait trouvé les documents d’un certain coffre, par exemple « en une mande sur le buffet en le tressorrie a Valenchiennes » ou « en mes [= Jacques de Maubeuge] II cambretes [a Valenchiennes] »39, ce qui indique une situation plutôt chaotique avant le déménagement.
27L’inventaire de 1321 n’était pas le seul existant à ce moment. Dans le préambule de cet inventaire, on trouve une référence à « men inventaire ki est en un roslet ». Or, ce dernier n’était pas complet, car le trésorier Jacques de Maubeuge remarque que les documents qui furent déménagés de Valenciennes au Quesnoy n’y figurent pas. Malheureusement, cet inventaire en « roslet » n’a pas été conservé.
28Tout comme le cartulaire de 1295, notre inventaire de 1321 ne nous fournit pas un aperçu complet des archives des comtes de Hainaut. Seuls les documents transférés et les documents qui étaient déjà au Quesnoy sont mentionnés. De plus, l’analyse de la composition de l’inventaire est fortement gênée par l’imprécision des descriptions. Que penser de la mention de « pluiseurs lettres dou roy de France »40 ? De quels sujets s’agit-t-il, et de combien de documents ? Rares sont les nombres précis, surtout pour les documents « de peu u de nient value »41. Dresser un aperçu numérique de la composition des coffres étant impossible, nous nous limitons à discerner les différents types de documents qui sont nommés dans l’inventaire : transactions concernant des biens meubles et immeubles, nominations, reconnaissances de dettes, quittances, accords avec d’autres princes, ainsi que des comptes et de nombreux rouleaux en parchemin dont l’objet nous échappe.
29Malgré tout, il est parfois possible d’établir la correspondance entre les descriptions et des documents originaux encore conservés. Nous en donnons un aperçu ci-dessous.
Documents déménagés de Valenciennes au Quesnoy, conservés en original
30À l’intérieur du coffre C (ou coffre III), on trouvait, dans un sac blanc et un sac noir, les comptes des exécuteurs testamentaires de la comtesse douairière Philippine de Luxembourg, veuve du comte Jean d’Avesnes, décédée en avril 1311. Cinq de ces comptes, de 1311 et de 1313, sont actuellement conservés à Lille et à Mons42.
31Dans le coffre D/IIII se trouvaient des chartes qui « sont plus nouvels et plus especial », dont la charte par laquelle Jean de Beaumont, frère du comte Guillaume Ier, stipulait que son héritage reviendrait au comte ou aux héritiers de ce dernier si lui-même n’avait pas d’héritiers directs43. Cette charte, du 29 septembre 1312, est conservée à Mons44. Seuls deux actes de 1309, parmi les nombreux actes et mémoires relatifs à la contestation des droits de la comtesse Philippine sur le château de Mirwart – un site stratégique entre le Hainaut et l’évêché de Liège – par Thibaut de Bar, évêque de Liège, nous sont parvenus. Ces documents se trouvaient au fond du coffre D/IIII en 131845.
Chartes originales anciennement conservées au Quesnoy
32Les chartes déjà conservées au Quesnoy au temps de la rédaction de l’inventaire (de 1318 ?) étaient réparties entre les trois coffres V/E, VI/F et VII/G. Seuls des chartes du coffre V/E subsistent en original : l’alliance de 1313 entre le comte Guillaume Ier/III et l’évêque de Liège46 et la confirmation par le roi des Romains de l’achat de la seigneurie de Malines par ce même comte (1314)47. Des traités de paix et des alliances entre le duc Jean II de Brabant, le comte Guillaume Ier /III et le comte Jean Ier de Namur (Mons, avril 1307, et Nivelles, 1308), seuls existent encore les exemplaires du comte de Namur et du duc de Brabant ; les exemplaires du comte de Hainaut, qui sont décrits dans l’inventaire, sont perdus48.
33On peut aussi dater les chartes qui accordent des droits sur la seigneurie de Malines aux Berthout, même si elles ne sont pas conservées en original. Cette famille avait vendu ses droits sur Malines au comte Guillaume Ier/III en 131649.
Documents déménagés de Mons au Quesnoy, conservés en original
34Presque tous les documents déménagés de Mons au Quesnoy concernent les comtés de Hollande et de Zélande. Le nom du comte Florent V est fréquemment cité, ce qui nous incite à croire qu’il s’agit des documents qui furent transférés de La Haye à Mons en 129950. D’autres documents traitent des difficultés rencontrées que les comtes Jean d’Avesnes et Guillaume Ier/III pour l’investiture des comtés de Hollande et de Zélande. Un de ces documents est une charte de Jean, roi de Bohême et de Pologne et comte de Luxembourg, de 1314, qui se trouvait dans le coffre II et qui est actuellement conservée à Mons51.
35Dans les coffres qui furent transportés de Mons au Quesnoy, figurent nombre de rouleaux en parchemin, dont le contenu n’est presque jamais décrit. La mention d’un « role de l’ordenance de l’osteil monsigneur et medame » ne manque pas d’intérêt : c’est pour nous la seule indication relative à l’existence d’une ordonnance réglementant les hôtels du comte et de la comtesse52.
36Nous pouvons donc répartir tous ces documents en deux groupes : des chartes antérieures à 1299, anciennement conservées dans les archives des comtes de Hollande, et des documents hennuyers plus récents. Ainsi l’inventaire de 1318-1321 donne-t-il l’impression d’une sorte de « nettoyage » des archives comtales. C’est peut-être la raison pour laquelle des chartes que nous avons rencontrées dans le cartulaire de 1295 manquent. Nous supposons que l’inventaire fut dressé à l’occasion du déménagement des documents jugés de « nulle valeur » ou dont la valeur était aléatoire, comme c’était sûrement le cas de la charte de Jean de Beaumont en 1312 : Jean avait épousé la comtesse de Soissons et une fille était née en 131753 ; nonobstant, la charte restait intéressante pour le comte, car la jeune héritière putative pouvait encore décéder avant son oncle.
Qu’apprend-on sur les archives comtales de Hainaut ?
37L’inventaire ne nous apprend pas seulement quels documents furent déménagés, mais donne également des informations sur les différents dépôts eux-mêmes. Selon L. Devillers, les archives avaient été conservées dans le château comtal à Mons et dans la résidence comtale à Valenciennes, avant d’être transférées dans une tour du château du Quesnoy54. Or, cette opinion n’est pas tout à fait conforme à ce qui ressort de l’inventaire.
38Il est clair qu’entre 1318 et 1321, les archives comtales furent reparties entre trois dépôts d’archives, à Mons, à Valenciennes et au Quesnoy. Considérant que l’inventaire ne recense pas toutes les archives des comtes de Hainaut, on peut conclure que des documents restèrent à Mons et à Valenciennes, même après le déménagement.
39Il est également possible que d’autres dépôts aient existé. Une indication en ce sens est fournie par une note marginale dans le journal de 1304-130555 : au-dessus du texte du contrat de mariage du comte Guillaume Ier/III avec Jeanne de Valois, daté du 19 mai 1305, le trésorier Jacques de Maubeuge a écrit « Il est au Caisnoy », puis biffé le nom de la ville pour le remplacer par « Binche »56. Il est probable que ce dépôt binchois était encore en service en 1318-1321, mais qu’il ne fut pas touché par les déménagements, d’où son absence totale dans l’inventaire.
40Parmi les documents déménagés, on trouve beaucoup de pièces conservées aux archives comtales de Hollande à La Haye avant 129957. Ces pièces restèrent incorporées aux archives de Hainaut jusqu’en 1950, quand la plupart d’entre elles retournèrent à La Haye58.
41La mention explicite des documents « de peu de valeur » nous semble importante. Le contenu de ces documents est rarement précisé, mais il s’agissait sans doute de documents d’utilité limitée dans le temps : nominations, mandements, quittances et reconnaissances de dettes. Aujourd’hui, on ne conserve que peu d’actes éphémères de cette sorte, même si beaucoup sont copiés dans les « journaux » des années 1304-1308.
42Il est évident que les archives comtales de Hainaut furent réorganisées entre 1318 et 1321. Cette réorganisation se manifeste d’une part à l’occasion du déménagement d’archives, et d’autre part à travers le classement de documents d’archives dans des coffres. Le déménagement fut mené méthodiquement. On sélectionna parmi des documents épars (au moins à Valenciennes) ceux qu’on voulait déménager ; une description fut faite du contenu de chaque coffre ; enfin, ces descriptions furent réunies un peu plus tard (en 1321) dans notre inventaire.
43Il faut enfin se demander pourquoi Jacques de Maubeuge a transcrit l’inventaire dans un registre de chancellerie. La raison en est probablement qu’on n’avait pas vidé le contenu des coffres après leur arrivée au Quesnoy. On avait préféré conserver les documents tels quels dans leurs contenants59, de manière à pouvoir se référer encore aux classements opérés en 1318 pour les documents de Valenciennes et (peut-être) en 1320/1321 pour ceux de Mons. La consultation de l’inventaire de 1321 facilitait sans doute – jusqu’à un certain point, vu le caractère sommaire des descriptions – la recherche des documents dans ces coffres. C’est ainsi que les déménagements vers le dépôt du Quesnoy ont été à l’origine d’un nouveau classement d’une partie des archives comtales du Hainaut.
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44Notre enquête exploratoire sur les archives des comtes de Hainaut entre 1280 et 1321 reposait donc sur deux documents-clés, à savoir l’unique cartulaire dressé sous la dynastie des Avesnes et un inventaire réalisé lors d’un déménagement d’archives. Le cartulaire des années 1290 nous apprend que les archives des comtes de Hainaut étaient alors constituées des archives personnelles de Jean d’Avesnes antérieures à son accession en Hainaut en 1280, ainsi que d’un noyau de chartes beaucoup plus anciennes concernant la Flandre et le Hainaut dans les années 1190-1210. La jeunesse relative de ces archives est confirmée par l’inventaire de 1321 : pour autant qu’on puisse en juger, les documents hennuyers qui y sont décrits étaient tous de date récente. On peut voir dans la réorganisation des archives comtales entre 1318 et 1321 – et surtout la création d’un classement, au moins pour Valenciennes – la première expression d’une « conscience archivistique » naissante au sein de l’administration comtale. Cette nouvelle approche de la mémoire écrite de la principauté, autour de 1320, coïncide avec une capacité de gestion accrue et une intensification du recours à l’écrit dans l’entourage comtal. C’est précisément à cette époque que le dictamen fut standardisé, qu’un nouveau type d’écriture de chancellerie fut introduit, qu’une hiérarchie (rudimentaire) s’établit dans la chancellerie et que cette dernière prit son autonomie vis-à-vis de la présence physique du comte60.
Annexe
ANNEXE
Inventaire des pièces d’archives appartenant au chartrier du comte de Hainaut Guillaume Ier, déménagées entre la Pentecôte 1318 et 1321 de Valenciennes au Quesnoy et de Mons au Quesnoy, ou qui étaient déjà au Quesnoy,.
s. d. [après le 11 septembre 1321, avant le 5 juin 1322].
A. Original : parchemin (h. 27 mm, l. 20 mm), s. XIV, par Jacques de Maubeuge, faisant partie du registre de chancellerie connu sous le nom de « Troisième cartulaire de Hainaut ». Archives départementales du Nord, Lille, B 1584, fol. 59-64.
Mentions : J.C. Kort, Het archief van de graven van Holland, 889-1581, p. 1, ‘s-Gravenhage, 1981, p. 141 ; R.-H. Bautier, J. Sornay et F. Muret, Les sources de l’histoire économique et sociale du Moyen Âge, t. I/2, Paris, 1984, p. 526.
Note concernant la datation : L’inventaire est inséré dans le « Troisième cartulaire de Hainaut » parmi des copies d’actes qui sont datés entre le 11 septembre 1321 et le 10 mars 1321 (n. st.). Les deux actes qui le suivent datent du 26 avril et 5 juin 1322 (fol. 72 et 72v). L’inventaire a donc très probablement été écrit entre le 11 septembre 1321 et le 5 juin 1322.
[59r]
IIIIXX VIII
Ce sont tout(es)(a) les lettres et escrit ke je fis mener de Valenchienes(b) au Caisnoy a le Penth[ecouste](c) CCC XVIII. Et sont hors de men inventaire ki est en un roslet. Et furent prises a le sale et en me cambre sicomme chius papiers le dist par parties.
I
A
En cest coffre ou fons sont pluiseurs(d) lettres de Hollande(e) dont les aucunnes sont boines, et estoient en une mande sur le buffet en le tresorrie a Valench(ienes). Et sont couvertes pour desseurer les autres deseure de III copies de lettres dont les II grandes copies parolent dou doayre me dame qui Diex absolle(1). Et li tierche est estroite et au coron dou coffre.
Et toutes les lettres deseur(e) les III copies de lettres dessusdittes sont ossi de Hollande. Et disoit li rubrike dou coffret u eles estoient litte(re) q (ua) si mortue. Et estoient cil III mot escrit de vermille.
Et si est avoek li lettres dont Jehans de Lobbes se veut aidier.
Et sont couvertes des bulles de le prouvende Henry de Haynnau(f).
Et ce ki est pardeseure les dittes bulles n’est point de Hollande. Ains sont autres comunes coses, sicomme compromis de monsigneur(g) Jake de Saint Pol, des ∙∙ contes de Flandr(es) et de Haynnau, et dou duk de Braibant ensamble, et lettres de le princesse de le Mouree de rouge chire, et XIIII lettres seelees dou seel ∙∙ le roy d’Alemagne, dont les II sont vestues de bleu. Et sont tout(es) de no p (ro) ces d’Alemaigne, horsmis les II blewes.
Et si a tout deseure g (ra) ns rosles de jés(2) de lettres pluiseurs, et pluiseurs rosles et copies des proces et des plaidiés d’Alemagne et Valenchienes.
II
B
Ou fons de ce coffre est ce ki fu trouvet es coffres monsigneur le pere, qui Diex absolle, et [...](c) pluiseurs testam(en)s seelés.
Et apriés(h) ces testamens sont pluiseurs lettres dou roy de Danem(a)rche et de l’abbet de Ho(n)nerode [...](c) lb. ki leur furent arrestees en Haynnau.
Et si a ossi tout avoek pluiseurs lettres de pluiseurs despitenses paroles ke li ∙∙ conte de Fland(res) [...](c) mande(re)nt li uns a l’autre ou tans de le werre.
Apriés, sour un autre entrecastre sont pluiseurs lettres de quittance ki estoient en le tresorie a Valenchienes.
Item sont(a) apriés pluiseurs lettres en thiés ki estoient devers monsigneur Jehan de Haynnau au jour de sen trespas et sont sur une copie d’une lettre escritte d’une g(ro)sse main.
[59v]
Item apriés, pluiseurs lettres(i) dou roy de Franch(e) et vidimi de chastel(et). Si valent u pau u nient et les rendi maistres Jehans Haniere q(ua)nt il ala servir en France.
Apriés sont autres communes lettres ke je conquelli par les armaires haut de le tresorrie de Valenchienes, et especialment une lettre de XXM hommes de Flandr(es) de le plegerie de tenir le dit monsigneur Godefroy, [Ceste](j) couverte d’une bulle a une verde cote.
Et tout deseure sont les lettres ∙∙ le duk de Bretaign(e) sur aucuns traitiés k’il fist entre les ∙∙ contes de Haynnau et de Luxembourk ki point ne furent mis a execution.
Et li lettre dou prieur de Saint Ob(iert) de le commandize de lettres ke mesir(e) doit ravoir de chiaus de le grant […](b) taule.
III
C
Il a en ce coffre aucunes viés lettres ensi ke de nulle value, ki furent trouvees par boistes aval le tresorrie a Valenchienes. Et si i a un coffriel et une boiste d’esclithes plains de lettres ki vinrent de Hollande. Se dient les rubrik(es) dou coffre et de le boiste ke ce sont lettres dou plait ki fu entre le ∙∙ conte de Holl(ande) et l’archeveske de Coulogne(3).
Item, i a pluiseurs transcris de nient u pau de value et aucune cose i trouveroit on des plais d’Alem(agne) eus encontre ·· le conte de Flandr(es) et de chiaus de Valenchienes ossi.
Item est apriés en II sakes dont li uns est blans et li autres noirs, II sakes dedens les quels sont li compte dou testament me dame qui Diex absolle, ki fu fais en le presence de monsigneur.
Et apriés est tout couvert de toile ciree sur lequele il a pluiseurs lettres ki sont rendues des Lombars [de](j) Valenchienes et d’autres Lombars quant on compta a iauls.
IIII
[D](d)
Pris en me cambre a Valenchienes.
Ou fons de ce coffre sont toutes les lettres et li proces fais entre ·· l’eveske Thieb(aut) de Bar de Liege et [mon] signeur(j) de Haynnau sur le compromis fait au duk de Braibant pour Mirewaut(4).
Item sont apriés grant plentet de lettres ki parolent de t (ri) ewes entre Flandr(es) et Haynnau de X ans et de plus en escha.
[60r]
Et les autres lettres des trewes de l’an IIIC XVII juskes a le Pentecoste CCC XV[II. v....…l me…....] coffre [tout](j) deseure. Ains sont en me cambre a Valenchienes.
Item, au cornet a senestre est li deffence contre Braibant pour monsigneur Henry de Lonchy et autres lettres de quitance(c) contre aucuns Lombars de Compiegne.
Item, apriés sont pluiseurs lettres de quitance ki estoient en me cambre ki sont wardees des comptes des […](j) et d’autres pluiseurs comptes.
Item, au coron a seniestre sont III lettres dou signeur de Dampier(re) sur l’acort de le dette de Mies et une quitance des hoirs B(er)tigno(n) Pallet de VIC lb. de messains. Et une autre dou sign(eur) de Berll[ay]mont(j) ki s’oblige a faire tenir sen hoir le pais de l’arsin dou castiel de Bermaym[ont] (j) et II quitanc(es) generaus, l’une de le ville de Maub(uege) et l’autre de le compiegne des Pask(es).
Toutes les copies dessusdittes estoient en mes II cambretes.
Et les autres ki vienent sont plus nouvel(s) et plus especials. Si ai fait deseur(e) entrecastre de double foellet entir(k) de papier. Et li autre fuellet pardesous sont depechiet.
Item, li quitance generaus juskes a le saint Luk IIIC XV pour monsigneur de Valois et de Simon de Nouregies pour ·· le princesse.
Item, li lettre monsigneur Jehan de Haynnau par lequele il cognoist ke ses h(er)itages reve(n)ra a h [oirs…](j) conte s’il n’a hoir de se char (5).
Item, comment li dus pardonne Takon le prise Ruffin s’il fu pris ou ducaume.
Item i est li proces de le grasce des VI clers monsigneur, c’est a savoir les II bull(es) le P[ape](j) et li proces de l’executeur et li grasce des VI clers desous le seel monsigneur.
Item, li proces de me prouvende de Treth(6), loijés d’un cuir d’abbie.
Item, quittance de XIIC lb. de mons(igneur) Jak(es) de Fagnuel(e) pour l’accat de Mirewaut.
Et sont tout(es) couvertes de toile ciree.
Et tout deseure sont pluiseurs rosle c’on doit remettre tout en une bo(n)ge ki furent trouvet en le maison monsigneur Gossuin quant il fu mors, et parolent li plus dou dit de T(our)nay.
IIIIXX IX
[60v]
Et si a une bonge d’escrips ki fu Jehan Caufecire en lequele est li compt(e) des testamenteurs medame qui Diex absolle(7).
Toutes les lettres ci devant vinrent de Valenchienes au Caisnoi le proch(ain) joesdi devant le Penth(ecouste) IIIC XVIII, et ne sont point dou grant cartulaire, ne de l’inventaire ke j’ai en un roslet. Ains furent toutes prises en le tresorrie de Valenchienes, fors le coffriel blanc ki a le nombre de quatre, li quels fu pris en me cambrette de Valenchienes. Et ce dedens ossi sico(mme) il appert par les parties ki sont en une piece de papier dedens le dit coffret.
Et cascuns coffres a sen nombre talliet sur le couvercle deseur(e) et dedens vermelle cire.
Et a dedens les coffres en cascun un brievet de papier ki dist k’il a dedens ensi c’on fait chirs fuelles chi.
Les autres coses ki chi apriés sensiewent estoient en le tresorrie au Caisnoit. Et a cascuns coffres se clef pendant a lui meismes.
[61r]
IIIIXX X
V
E
En ce coffre, ki fu medame de Neele, sont toutes les lettres ke je soloie porter as parlemens contre les Flamens, et pluiseurs autres lettres ki sont dou cartulaire, especialment les II lettres bullees, et li dis le roy Loeys, et li compromis et li dis des ·· eveskes de Tournay, ensi comme au moien.
Item, pluiseurs lettres dou roy de France sans partie d’icelles d’un cartulaire, mais autres pluiseurs commissions sans celes ke maistres Jehans Haniere a, et autres pluiseurs lettres dou roy de France, dont on puet avoir cascun jour a faire sans celes ki sont u estoient en me cambre a Valenchienes.
Et sont les lettres le roy dou blank drap en amont.
Et tout deseure est li lettre des hommes contre ·· le conte de Namur et li alliance de l’eveske de Liege(8).
Et si i sont ensi ke enmi les letttres ·· le Pape et des juges super natalibus.
Item, deseure pluiseur tiesmoing par le seel des viés tesmoins super natalibus qui estoient ou grant coffre.
Item, i sont toutes les lettres ke mesir(es) empet(ra) au couronnement le roy Loeys a Ays, ki toukent l’yretage de Hollande et de Zeelande, et li confirmations des IIII eslizeurs, et li lettres des LIIM ke li roys doit monsigneur, et li confirmations de tous les privileges ki sont issut d’Alemaigne.
Et comment messir(es) li fist hommage de tout ce ki doit estre tenut en Hollande et en Zeelande des empereurs, et li confirmations de l’accat de Mallignes, et les lettres des Frizons. Et ou fons est li confirmations le roy Albert.
Et si est tout deseure li lettre de Heusedunne ke je trouvai en le tresorrie a Valenchienes sur le buffet, et li lettre dou nouviel vendage ke mesir(es) en a fait au signeur de Sassemborch.
[61v]
VI
F
En ce coffre ki fu me dame de Neelle sont toutes les lettres ki estoient en le tresorrie au Caysnoy en II grandes alletes de bos blank sans frumure et en un coffret point sans fremure. Et a cascune coffree s’en entrecastre de papier dont li premiers entrecastres est de II fuelles en cascune piece.
Et c’est sans celes ki sont ou coffre a II clés et ou vert coffre a une clef et sans celes ki estoient en le t [resorrie](j) au Caisnoit, et sans aucunnes ki sont ou vert coffré de Neelle, si com il appert ou brievet ki est devens.
Item, sont apriés toutes les lettres(l) des pais et des alliances ki furent faites a Mons entre monsigneur, [·] (j) le duk, et le conte de Namur, et les autres allianch(es) ki furent faites a Nyvelle(9), et li lettre dou sairement pour celui ki seroit roys d’Alemagne, k’il devoit conf(er)mer les terres de Hollande etc.
Apriés, y sont toutes les lettres et li instrument ki vinrent de le court de Ro(m) me pour Malligne, et les lettres g(ro)ssees ki furent rakatees, lesqueles toukent l’eveske de Liege.
Item, y sont les lettres dou vendage ke me sir(es) Florens B(er)thaus fist de Mallignes, et les lettres de ses pleges, et X lettres de quitance de sen seel ki montent XXXM et IIIIC lb. Et sont toutes en une boiste ces X lettres de quitance.
Item, i sont III autres lettres de quitance dou seel monsigneur Florent.
Item, li lettre de l’accat par lequele mesir(es) Florens doit tenir se vie Maslign(e).
[62r]
VII
G
En ce coffre sont toutes les lettres dou grant cartulaire, sans celes ki sont ou coffre ki fu medame de Neelle, lequele je porte as p(ar)lemens contre les Flamens. Et sont ensi ke tout deseure au diestre coron to[ut ce](j) ki touke a Mirowaut, viés et nouviel.
Et apriés en cel meisme coron(m) sont les viés lettres le roy de France dou cartulayre, sans cele k[i sont] ou coffre ki fu de Neelle.
I
Ce sont les lettres apportees de Mons au Caisnoy.
En une boiste une lettre par le queile li sir(es) de Puthe a promis a quiter monsigneur et les autres envers le signeur de Vorne de le plegerie dou dit entre iauls.
Item, un transcript dou dit monsigneur entre les parties dessusdittes.
Item, un transcript de l’ordenance et le parchon ke li vieus sir(es) de Puthe et se femne fisent de leur enfans.
Item, un transcript de pluiseurs lettres ke mesir(es) a donn(ees) a tous les pleges le signeur de Puth(e) dou dit dessusdit, par lesqueles mesir(es) les doit aquiter et tenir sans damage.
Item, li transcrips d’une lettre comment li sir(es) de Puthe fu hom au signeur de Vorne.
Item, deus transcrips de deus lettres par lesquel(es) mesir(es) avoit enco(n)vent a aquiter le viel signeur de Zotighem de le plegerie dou paijs entre monsigneur et le conte de Flandr(es).
[62v]
II
Item, en une autre boiste.
Un transcript de IIII lettres dou roy Loys d’Alemagne, k’il donna monsigneur a Ays et a Coulogne.
Item, un transcript dou roy de Behagne de le confirmation sur les lettres dou roy dessusdit(10).
Item, un transcript comment Waut(ier) d’Egmonde tient le ville d’Egmonde de l’abbet.
Item, un transcript d’une lettre par lequele mesir(es) Guill(aum)es d’Egmonde accata les les (sic) Ambocht(es) de Huisdune et de Oudendorp au conte Florens.
Item, un transcript comment li ·· cuens Florens conmit a monsigneur Guill(aume) d’Egmonde le disme entre le ville de Leyden et Doedijnslane.
Item, un transcript comment mesir(es) Guill(aume) d’Egmonde rechieut ses biens de medame de Vorne pour les biens de Teylinghen dou conmandement ·· le conte Florens.
Item, un transcript par lequel mesir(es) a donneit a Piere Willems f(ils) de Lane le moitiet de Zijdwinde entre Scie et Delf.
Item, une lettre Jehan de Berghes par quoi il est obligiés a tenir le dit Th(ierry) de la Wale, le rech(eveu)r de H(ol)l(and)e, et Jehan Caufecire de ce k’il deveroit faire a monsigneur pour les offisses Will(aum)e de Harlem.
Item, une lettre le conte Florens comment il donna a monsigneur Will(aum)e s(er) Simons f(ils) le slic delés Alkemare.
Item, une lettre Jehan de Brandenbourk par quoi il en quitte monsigneur de XXVI lb. XVII s. V d. gros en raba d’une s(om)me d’argent ke mesir(es) li devoit.
Item, une lettre Jehan uter Wike comment il rendi monsigneur le tierce part de le peskerie entre Scoemeloe et Yselmonde.
Item, une lettre monsigneur Harbaren de Rieden, par lequele il promist bien tenir et gouverner les enfans de Langherake sans amenrir leur biens, et k’il ne seront nient mariet sans le consel mes(ires).
Item, une lettre monsigneur Harbaren dessusdut, k’il reco(n)nut avoir de monsigneur le conte IIII lettres ki partenent as enfans de Langherake.
Item, une lettre monsigneur Will(aum)e d’Egmonde, par lequele il donna a Thiery le clerk le disme entre Dodijnslane et Leyden. Ceste disme tenoit il de monsigneur en fief.
Item, I transcript de le lettre Ger(ard) le bastard de Flaerdingh(e) par le ·· conte Florens de ses biens.
Item, une lettre de quittance de monsigneur Scolbelaut de Sevenberge de C IIII lb. tour(nois) k’il rech(ut) de Jehan de Deongele pour lui de monsigneur en rabat de ce ke mesir(es) li devoit.
[63r]
IIIIXX XII
Item, une lettre monsigneur Waut(ier) de Harlem k’il a le volontet monsigneur devoit paijer en le luiaige(n) les XXV lb. holl(andais) k’il avoit rechieut de monsigneur de le mort sen frere.
Item, une lettre monsigneur Piere de Leyde et Jehan, sen frere, comment ke mesir(es) li cuens et ses frer(es) ont seelet une lettre de obligance des bien Thiery V(er)banensone ki furent mis ens es mains monsigneur Piere et Jehan. De ce n’en doit nient grever a monsigneur de le disme a Coudekerc ke Jeh(an) accata au castellain de Leyde, car c’est fiés monsigneur.
Item, une lettre de quittance par lequele li femne monsigneur Pier(e) d’Oistburk rechiut C lb. holl(andais) en rabat de ce k’on li devoit.
Item, lettres dou vin accatet par Keyser a Coulogn(e).
Item, une lettre monsigneur Thyery de Wassenare k’il doit a monsigneur des biens Bartrade Jan Gossuins f(ils) Wine tant ke li ∙∙ eskevin de Ketel diront. Item, aucunes autres lettres de petite valeur.
III
Item, en une autre boiste.
I lettre Jehan Elouds f(ils) par lequele il a enco(n)vent monsigneur acquiter de IX lb. de gros des quels mesir(es) estoit obligiés envers monsigneur de Heemskerc pour lui.
Item, une lettre comment Gerars de Rassengh(ien) est estaulis pour se mere a faire encontre le ∙∙ signeur de E(verd)ing(e).
Item, une lettre monsigneur Huon li Gouwer. Il et ses enfans furent apaisiet a monsigneur, mais il demorerent en Flandres quant li pais fu faite.
Item, une lettre de chiaus de Hamburk, de XLV hués de bleit, p(ri)ses et dispensees en le ville de Zierixzee.
Item en un brievet, partie de le prisié des biens monsigneur de Biaumont en Hollande, en(o) Zeelande et en Tessele.
Item, une lettre monsigneur d’Aerscoten par lequele il est devenus hons monsigneur de ses biens en Zeel(ande).
Item, un transcript dou dit monsigneur entre Kerving de Raymerswale et se mere.
[63v]
Item, une lettre de l’abbet de Middelb(ourg) de l’accordance entre mons(igneur) et lui des Offisces i(n) Orsccapp(ellen) et Domb(ourch).
Item, une lettre monsigneur et monsigneur Witte(p) de l’accordance comment il fisent diker et faire le ville de Brouwers de quoi mesir(es) puet delivrer le partie monsigneur Witte pour autres biens, s’il voet.
Item, aucunnes enquestes faites par monsigneur en le ville de Raysmesw(ale).
Item, un transcript de le pais faite entre monsigneur et monsigneur Will(aum)e Frison.
Item, V paires de lettres de monsigneur) Pier(e) de Vlissingh(e) et Witte Willemans fils par lesqueles on leur en donna aucun argent de par monsigneur de Vorne de sen droit en Zeelande en l’an de noef.
Item, une lettre de Gherench de Overbordene par lequele il a quitet monsigneur de tout le damage k’il rech(ut) pour monsigneur.
Item, ramenbrance des lettres ke li ∙∙ roy d’Alemagn(e) et li esliseur dou dit roy ont donnet a monsigneur de tout le fief k’il tient dou roialme d’Alemagn(e) et k’il les ont confermés, et de LII mille livr(es) ke li dis roys doit a monsigneur.
Item, un transcript de le lettre monsigneur des biens ke mesir(es) a donnés a chiaus de Saint Piere de Middelbourch.
Item, une lettre monsigneur Henry de Re(n)isse par lequele il rechieut C sols gros a boin compte.
Item, une lettre Pier(e) Tonijs f(ils) par lequele mesir(es) a accateit se part k’il avoit en le mare.
Item, une lettre Jehan Wissensone par lequele il a vendut a monsigneur le moitiet de(q) se part en le mare.
Item, transcript de siept pair(es) de lettres dou conte Florens et les ancisseurs de le frankise k’il ont donnee a l’abbeie de le Does.
Item, I transcrit et li non de tous chiaus ki s’en apaisierent encontre monsigneur avoek les signeur de Re(n)isse.
Item, une lettre Ren(ier) le Lombard d’Oudewater k’il a enco(n)vent a ramener Cour(te), sen frere, en le p(ri)son a Dourdr(ech).
Item, une lettre Henry de Meppen, markant, par lequele il avoit XX s. gros a boin compte.
Item, une lettre monsigneur d’Arcle k’il est pleges pour monsigneur Gille dou Bos de mettre en le main monsigneur ossi boin fief dedens l’an ke mesir(es) li avoit donneit congiet de vendre, ke il tenoit de lui.
IIII
Item, en une autre boiste, une lettre monsigneur Guy d’Utrech, par quoi il connut k’il n’avoit les biens d’Aemstel et de Woeden fors a se vie.
Item, lettres Ger(ard) de Wildrech de tout le fief k’il tient de monsigneur.
Item, I transcript de le lettre monsigneur de Brouc et Wild(er)t ke mess(ires) a donneit au dit Ger(ars) Overstijns.
[64r]
IIIIXX XIII
Item, une lettre de le pais entre monsigneur et Alard de Buren.
Item, une lettre Alard de Buren par lequele il estoit obligiés dou tenir le dit monsigneur entre li et Oth(on) de Hekelem.
Item, une lettre monsigneur Estevenin de Haelshove, chevalier, k’il est devenus hons monsigneur de cent m(a)rs de coulognois ke mesir(es) li a paijet.
Item, uns vidimus des alliances entre monsigneur et le duk de Braibant, ki mors est.
Item, une lettre de quitance de Paderoige(11), de LX livr(ees) de terre k’il tenoit de monsigneur.
Item, uns vidimus dou winage ke chil de Dordrech doivent au duk de Braibant au Litten.
Item, une boiste de pluiseur lettres(r) des dettes des Lombars de le ville de Cleve.
Item, pluiseur rolle loijet ensamble des arriés fais en Hollande et en Haynnau.
Item, le conte Jehan Quatremark, fait par Renier, sen vallet, au Caisnoit le joesdi apriés les octaves de close Paskes, en l’an de vint(12), dou winage monsigneur a Riemaig(en) par pluiseur lettres et rolles.
Item en une boste, et rosles et lettres deseure loijés le conte Robiert Helis et Waut(ier) de Lincele.
Item, une boiste d’aucuns escris de l’eveskiet d’Utrech.
Item, une bonge de pluiseur rolles et escris de Zeelande.
Item, une bonge de pluiseur roll(es) de Hollande, de Kenemerlande et de Frize.
Item, aucun rolle de l’accat et de l’accort de le ville de Mallin(es).
Item, une bonge de lettres et rolles dou debat ki estoit entre ∙∙ le conte de Jul(er)s et le signeur de Faukemont.
Item, aucun rolle des biens le demisele de le Tordoighe.
Item, un transcript d’une lettre monsigneur combien cil de Daventer doivent as winages monsigneur en se terre.
Item, aucun rosle dou fief k’on tient de monsigneur en Zuitholl(ande) et en le terre de Woirden et des rentes monsigneur en le terre de Woirden et de Aemstelle.
Item, pluiseur autres escris et rosle ki pau valent.
Item, II quaijers des contes fais en Hollande et recess(eurs) des dis contes.
Item, un rolle de l’ordenance de l’osteil monsigneur et medame.
Item, un rosle de le darraine livree ke mesir(es) fist a tout(es) ses gens.
(a) Mot en suscription par la même main. – (b) Valenchienes toujours abrégé Valench(ienes). – (c) Il y a une déchirure dans le parchemin. – (d) pluiseurs toujours abrégé pluis(eurs). - (e) Hollande toujours abrégé Holl(ande). - (f) Haynnau toujours abrégé Haynn(au). – (g) monsigneur toujours abrégé mons(igneur). (h) apriés toujours abrégé ap(ri)és. – (i) Il y a une déchirure dans le parchemim qui coupe aussi maistres à la ligne suivante. – (j) Mot (quasi) complètement effacé. – (k) d avant entir gratté. – (l) pettres : p barré, remplacé par l. – (m) Coffre entre meisme et coron barré. (n) luiaige ou linaige ; le sens nous échappe. – (o) Et entre Holl(ande) et en barré. – (p) Et mo(n)s(igneur) en superscription par la même main. De avant Witte barrét. – (q) Le moitiet de en suscription par la même main. – (r) D entre pluis(eur)s et lettres barré.
(1) Probablement Philippine de Luxembourg († 1311), veuve du comte Jean d’Avesnes (reg. 1280-1304).
(2) Jés : selon le Dictionnaire du Moyen François, il s’agit d’une forme de « jét/giet » : projet ou minute d’un acte.
(3) Il s’agit sans doute des 51 chartes actuellement conservées aux Nationaal Archief, Den Haag, Oorkonden graven van Holland, nos 495-525.
(4) Document original : A.É., Mons, Trésorerie des comtes de Hainaut. Chartrier, no 421.
(5) Document original : A.É., Mons, Trésorerie des comtes de Hainaut. Chartrier, no 478.
(6) Jacques de Maubeuge, le trésorier, était chanoine de Saint-Servais à Maastricht. Voir J. Nazet, Les chapitres de chanoines séculiers en Hainaut du XIIe au début du XVe siècle (Académie royale de Belgique. Classe des Lettres, 3e série, VII), Bruxelles, 1993, p. 172.
(7) Documents originaux : A.É., Mons, Trésorerie des comtes de Hainaut. Chartrier, nos 465, 470 et 485 ; A.É., Mons, Annexes à la Trésorerie des comtes de Hainaut. Recueils, no 69 ; Arch. dép. Nord, Lille, B 450, no 4810.
(8) Document original : A.É., Mons, Trésorerie des comtes de Hainaut. Chartrier, no 487.
(9) Il s’agit des documents dressés à l’occasion de la réunion diplomatique à Mons du 10-12 avril 1307 (A.É., Namur, Chartrier des comtes de Namur, nos 326-328 ; Arch. dép. Nord, Lille, B 253, no 4573, et B 1168, no 46407 ; A.G.R., Bruxelles, Chambre des Comptes. Chartes de Brabant, nos 213-214 ; A.É., Mons, Trésorerie des comtes de Hainaut. Chartrier, no 404), et la charte promulguée à Nivelles le 11 mai 1308 (A.É., Mons, Trésorerie des comtes de Hainaut. Chartrier, no 406).
(10) Document original : A.É., Mons, Trésorerie des comtes de Hainaut. Chartrier, no 490.
(11) Il s’agit probablement de Jan Paydroghe, un armateur de Calais, qui fut commandant en second lors de la bataille navale de Zierikzee (9-10 août 1304). Voir J.W.J. Burgers, Rijmkroniek van Holland (366-1305), version A, fol. 78 et 80, publication en ligne : http://www.inghist.nl/Onderzoek/Projecten/Rijmkroniek (consulté le 17 mars 2011).
(12) Le 17 avril 1320.
Notes de bas de page
2 Sur le contexte politique et dynastique, voir Jean-Marie Cauchies, « Jean d’Avesnes (1280-1304) et le Hainaut : les traits forts d’un principat houleux », Actes du colloque « 700 ans de franchises à Mons : les privilèges de Jean d’Avesnes (1295) ». Mons, 14 octobre 1995, Mons, « Annales du Cercle archéologique de Mons, LXXVIII », 1996, p. 11-16 ; Idem, « Valenciennes et les comtes de Hainaut (milieu XIIIe -milieu XVe siècle). Des relations politiques mouvementées », Valenciennes aux XIVe et XVe siècles. Art et histoire, Ludovic Nys et Alain Salamagne (éd.), Valenciennes, Presses Universitaires de Valenciennes, 1996, p. 67-88 ; Michel de Waha et Jean Dugnoille, « De Avesnes en Holland vóór 1299 », 1299 : één graaf, drie graafschappen. De vereniging van Holland, Zeeland en Henegouwen, Dick E.H. de Boer, Erich H.P. Cordfunke et Herbert Sarfatij (éd.), Hilversum, Verloren, 2000, p. 23-35 ; Charles Duvivier, Les influences française et germanique en Belgique au XIIIe siècle. La querelle des Avesnes et des Dampierre jusqu’à la mort de Jean d’Avesnes (1257), Bruxelles et Paris, C. Muquardt, 1894 ; Maurice Vandermaesen, « Het graafschap Henegouwen, 1280-1384 », Algemene geschiedenis der Nederlanden, Dirk P. Blok, Walter Prevenier et Daan J. Roorda (éd.), t. 2, Haarlem, Fibula-Van Dishoeck, 1982, p. 441-451.
3 Le fils aîné du comte de Hainaut Jean d’Avesnes, aussi appelé Jean, surnommé Sans-Merci, comte d’Ostrevant, commanda les troupes hennuyères à la bataille de Courtrai, comme allié du roi de France. Il y laissa la vie, tout comme ses beaux-frères, le comte Robert d’Artois et le seigneur de Nesle. Le deuxième fils du comte de Hainaut, Henri, était clerc et décéda en 1303. C’est ainsi que le troisième fils, Guillaume, est devenu l’héritier.
4 Robert-Henri Bautier, Janine Sornay et Françoise Muret, Les sources de l’histoire économique et sociale du moyen âge. Les États de la maison de Bourgogne. I. Archives des principautés territoriales. 2. Les principautés du Nord, Paris, éditions du CNRS, 1984, p. 525.
5 Voir R.-H. Bautier, J. Sornay et F. Muret, Les sources de l’histoire économique…, op. cit., p. 525-536, et Erik Aerts, Geschiedenis en archief van de Rekenkamers, Bruxelles, Archives Générales du Royaume, 1996, p. 81-302.
6 Arch. dép. Nord (Lille), B 1582, B 1583, B 1584 et B 1587.
7 François de Reiffenberg, Monuments pour servir à l’histoire des provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg, t. 1, Bruxelles, Commission royale d’histoire de Belgique, 1844, p. iv.
8 F. de Reiffenberg, Monuments…, op. cit., t. 1, Bruxelles, 1844 ; t. 3 par Léopold Devillers, Bruxelles, 1874.
9 Sur les registres, nous avons présenté une communication intitulée « Le début de l’enregistrement à la chancellerie comtale de Hainaut » lors de la journée d’études consacrée à « L’art du registre en France (XIIIe-XVIe siècle). Registres princiers au Moyen Âge », Archives nationales, Paris, mai 2011.
10 L. Devillers, Cartulaire des comtes de Hainaut depuis l’avènement de Guillaume II à la mort de Jacqueline de Bavière, t. 6, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres & des beaux-arts de Belgique – Commission royale d’histoire, 1896, p. XXV. On trouve l’inventaire sous la cote A.É., Mons, Trésorerie des comtes de Hainaut. Annexes, recueil no 114.
11 A.É., Mons, Cartulaires, no 19, fol. 123v-124v, édité par L. Devillers, « Notice sur un cartulaire de la trésorerie des comtes de Hainaut », BCRH, 3e série, XII (1870-1871), p. 455-457.
12 Arch. dép. Nord, B 1584, fo 59-64.
13 Pour les archives des comtes de Hollande et de Zélande, voir la contribution de Jan Burgers dans cet ouvrage.
14 Marinette Bruwier, « Étude sur les cartulaires de Hainaut », BCRH, 115 (1950), p. 176 : « Les cartulaires sont des recueils où l’on trouve copiés des séries de documents provenant des archives d’un établissement, d’une corporation, d’une famille, d’un individu ». Voir aussi Maria Milagros Cárcel-Ortí, Vocabulaire international de la diplomatique, 2e éd., Valence, Universitat de València, Conselleria de Cultura, 1997, p. 35-36, no 74.
15 Arch. dép. Nord, B 1582 ; Bibliothèque municipale, Valenciennes, Manuscrits, no 784.
16 M. Bruwier, « étude sur les cartulaires de Hainaut », op. cit., p. 182-195.
17 W. Prevenier, De oorkonden der graven van Vlaanderen (1191-aanvang 1206), t. 2, Bruxelles, Palais des Académies, 1964, p. 36-37.
18 Les initiales manquent sur les fo 95v, 145, 146v.
19 On y trouve notamment la paix avec Valenciennes, commune rebelle entre 1291 et 1296, et le traité d’alliance de 1297 avec le roi de France (Arch. dép. Nord, B 1582, fo 194v-196 et 186v-187v respectivement).
20 Par exemple Arch. dép. Nord, B 1582, fo 63v-64r : « Littera Frederici imperatoris super natalibus » ; 25-25v : « Li rois mande en especial as villes de Alost et de Garnmont qu’il obeissent au conte com a leur signeur ».
21 Arch. dép. Nord, B 235, no 14500 : « C’est li avis et ce qu’il samble de la besoigne mon seigneur de Henaut qu’il ha contre le conte de Flandres ». On remarque que l’orthographie du document diffère de la norme hennuyère, par exemple « Henaut » au lieu de « Haynnau » ou « ha » pour « a », ce qui suggère une provenance française plutôt qu’hennuyère.
22 Par exemple Arch. dép. Nord, B 1582, fo 7v-8 : « Li vile de Valenchienes qui asseurent mon signeur J. d’Avesnes et recouneurent que apriés le deces le contesse Margerite, il le tenroient pour signeur et ses oirs et non nul autre ».
23 Voir la contribution de J.-F. Nieus dans le présent volume.
24 Voir la contribution de Ghislain Brunel et Marie Dejoux dans le présent volume.
25 Arch. dép. Nord, B 1584, fo 58 et 66 respectivement. Pour les registres de chancellerie, voir M. Bruwier, « Études sur les Cartulaires de Hainaut », op. cit., p. 173-218 ; les registres ont surtout été étudiés par V. Van Camp dans la communication citée supra, note 9.
26 V. Van Camp, De oorkonden en de kanselarij van de graven van Henegouwen, Holland en Zeeland. Schriftelijke communicatie tijdens een personele unie : Henegouwen, 1280-1345, Hilversum, Verloren, 2011, t. 1, p. 59-65.
27 A.É., Namur, Chartrier des comtes de Namur, no 499, éd. F. de Reiffenberg, Monuments…, op. cit., t. 1, p. 80-81.
28 V. Van Camp, De oorkonden…, op. cit., t. 1, p. 59-65 et Idem, « Trois clercs de chancellerie hennuyers au service des comtes de Hainaut, Hollande et Zélande (1299-1345) : au centre d’une réforme administrative ? », BCRH, 176 (2010/2), p. 318-321. 29 V. Van Camp, De oorkonden…, op. cit., t. 1, p. 49-109 et 118-121.
29 Promesse d’Édouard III : A.É., Mons, Trésorerie des comtes de Hainaut. Chartrier, no 574 ; compte de l’hôtel de la comtesse : Arch. dép. Nord, B 3269.
30 Arch. dép. Nord, B 3268, partiellement édité par H.J. Smit, De rekeningen der graven en gravinnen uit het Henegouwsche huis, t. 1, Utrecht, 1924, p. 3-29, et par Gérard Sivéry, « L’évolution des documents comptables dans l’administration hennuyère de 1287 à 1360 environ », BCRH, t. 141, 1975, p. 133-235. Les conclusions de ce dernier pour la période des Avesnes doivent être confrontées à celles de V. Van Camp, De oorkonden…, op. cit., t. 1, p. 173-179.
31 Arch. dép. Nord, B 1584, fo 59-60v, 61-62, 62-64. Nous publions le texte de l’inventaire en annexe.
32 L’inventaire nous donne deux dates. Au fo 59 : « ke je fis mener de Valench(ienes) au Caisnoy a le Penth(ecouste) CCC XVIII » et au fo 60v : « Toutes les lettres ci devant vinrent de Valench(ienes) au Caisnoi le prochain joesdi devant le Penth(ecouste) IIIC XVIII ».
33 Arch. dép. Nord, B 1584, fo 64.
34 Dans les archives du roi de France, les coffres sont également signalés par des lettres, voir O. Guyotjeannin, « Les méthodes de travail des archivistes du roi de France (XIIIe-début XVIe siècle) », Archiv für Diplomatik, t. 42, 1996, p. 295-373, ici p. 312.
35 Arch. dép. Nord, B 1583, fo 59-59v.
36 Par exemple Arch. dép. Nord, B 1583, fo 59v : « Item est apriés en II sakes dont li uns est blans et li autres noirs… »
37 Arch. dép. Nord, B 1583, fo 60v : « … Et ce dedens ossi sico(me) il appert par les parties ki sont en une piece de papier dedens le dit coffret », « Et a dedens les coffres en cascun un brievet de papier ki dist k’il a dedens… » Pour le « papier » comme type de document, écrit sur papier ou sur parchemin, voir Christiane Piérard, « Le papier dans les documents comptables de la ville de Mons aux XIVe et XVe siècles », Hommage au professeur Paul Bonenfant (1899-1965). Études d’histoire médiévale dédiées à sa mémoire par les anciens élèves de son séminaire à l’Université Libre de Bruxelles, Bruxelles, Université libre de Bruxelles, 1965, p. 354. Lors du déménagement de certaines chartes du comte de Flandre en 1336, les serviteurs du chancelier Guillaume d’Auxonne ont aussi écrit des descriptions du contenu de chaque coffre. Voir M. Vandermaesen, « Het slot van Ruppelmonde als centraal archiefdepot », BCRH, CXXXVI (1970), p. 280.
38 Arch dép. Nord, B 1583, fo 61v : « Et c’est sans celes ki sont ou coffre a II clés et ou vert coffre a une clef… ».
39 Arch. dép. Nord, B 1583, fo 59 et fo 60.
40 Arch. dép. Nord, B 1583, fo 59v.
41 Arch. dép. Nord, B 1583, fo 59v. Sur le même folio : « si valent u pau u nient », « aucunes viés lettres ensi ke de nulle value ».
42 « A cui apriés en II sakes dont li uns est blans et li autres noirs, II sakes dedens les quels sont li comte dou testament medame qui Diex absolle, ki fu fais en le presence de monsigneur ». Originaux : A.É., Mons, Trésorerie des comtes de Hainaut. Chartrier, nos 465, 470, 485 ; A.É., Mons, Annexes à la Trésorerie des comtes de Hainaut. Recueils, no 69 ; Arch. dép. Nord, B 450, no 4810.
43 Arch. dép. Nord, B 1583, fo 60.
44 A.É., Mons, Trésorerie des comtes de Hainaut. Chartrier, no 478.
45 « Ou fons de ce coffre sont toutes les lettres et li procés fais entre l’eveske Thiebaut de Bar de Liege et monsigneur de Haynnau sur le compromis fait au duk de Braibant pour Mirewaut ». Originaux : A.É., Mons, Trésorerie des comtes de Hainaut. Chartrier, nos 421 et 422.
46 « ... et li alliance de l’eveske de Liege » Originaux : A.É., Mons, Trésorerie des comtes de Hainaut. Chartrier, no 487 (in dorso : « C’est li alliance l’eveske de Liege ») et Arch. dép. Nord, B 260, nos 4916 et 4917.
47 « Li confirmations de l’accat de Mallignes » Original : A.É., Mons, Trésorerie des comtes de Hainaut. Chartrier, no 496 (in dorso : « li rois confirme l’accat ke mesires a fait de Maslignes »).
48 « Les lettres des pais et des alliances ki furent faites a Mons entre monsigneur, le duk, er le conte de Namur, et les autres allianches ki furent faites a Nyvelle ». Originaux : A.É., Namur, Chartrier des comtes de Namur, nos 326, 327 et 328 ; A. G. R., Bruxelles, Chartes du duché de Brabant, nos 213 et 214.
49 Voir Godfried Croenen, De oorkonden van de famillie Berthout 1212-1425, Bruxelles, Commission royale d’histoire de Belgique, 2006, p. 130-135.
50 Pour les archives des comtes de Hollande avant 1299, et celle des Avesnes en Hollande après 1299, voir la contribution de J.W.J. Burgers dans ce volume. La présence des chartes « hollandaises » était déjà signalée par Jacob C. Kort, Het archief van de graven van Holland, 889-1581, t. 1, La Haye, Rijksarchief in Zuid-Holland, 1981, p. 141.
51 « Item, un transcrit dou roy de Behagne de le confirmation sur les lettres dou roy dessusdit (roy d’Alemagne) ». Original : A.É., Mons, Trésorerie des comtes de Hainaut. Chartrier, no 490.
52 Arch. dép. Nord, B 1584, fo 64. Pour les hôtels des comtes et comtesses de Hainaut, voir Th. de Hemptinne et V. Van Camp, « Gens, maisnie, ou hôtel ? Le personnel à gages à la cour de Guillaume I/III de Hainaut et Hollande/Zélande et de son épouse Jeanne de Valois (1304-1337) », BCRH, t. 178, 2012, p. 23-64.
53 Alphonse Wauters, « Jean de Hainaut », Biographie Nationale, t. 10, Bruxelles, 1888-1889, col. 407.
54 L. Devillers, Cartulaire des comtes de Hainaut…, op. cit., t. 6, p. X-XI.
55 Les A.É. à Mons conservent deux codices de qualité médiocre datables de 1304-1305 et de 1305-1308, c’est-à-dire peu avant la parution des premiers registres de chancellerie. Nous avons retenu la suggestion de M. Bruwier de les qualifier de « journaux », parce que de nombreuses notes sur la gestion de la chancellerie y sont incluses. Voir M. Bruwier, « Étude sur les cartulaires de Hainaut », op. cit., p. 193, et V. Van Camp, De oorkonden…, op. cit., t. 1, p. 41-42.
56 A.É., Mons, Cartulaires, no 19, fo 66v.
57 Pour les influences hennuyères sur les archives comtales de Hollande avant 1299, et notamment sur la création du « papieren cartularium », voir la contribution de J.W.J. Burgers dans le présent volume.
58 Voir Gabriel Wymans, Histoire d’un contentieux archivistique belgo-néerlandais (1806-1953). Les chartes extradées de la Trésorerie des comtes de Hainaut, Bruxelles, Archives Générales du Royaume, 1978.
59 La même chose s’est produite lors du déménagement d’une partie des archives du comté de Flandre en 1336 : deux ans plus tard, le contenu des coffres correspondait toujours à l’inventaire dressé lors du déménagement. Voir M. Vandermaesen, « Het slot van Ruppelmonde… », op. cit., p. 283. Ce déménagement ne semble pas avoir provoqué un nouveau classement.
60 Voir V. Van Camp, De oorkonden…, op. cit., t. 1, p. 221-223.
Auteur
Chercheuse postdoctorale F.R.S.-FNRS (FRFC) à l’Université de Namur – Centre PraME.
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