Avant-propos
p. 11-12
Texte intégral
1Ce livre est le résultat d’un travail de recherche mené à bien de 1993 à 1997, dans le cadre d’un doctorat de l’Université de Bourgogne1, remanié et complété. Une dizaine de jours avant la soutenance de ma thèse, le 19 octobre 1997, Pilar Miró décédait brutalement d’un infarctus à l’âge de cinquante-sept ans. Je l’avais vue un mois auparavant, à Madrid, et rien, dans son allure juvénile, sa mince silhouette et son pas décidé, ne laissait présager une fin si rapide. J’aime à penser que Pilar appréciait le fait que cette recherche eût été jusqu’à son terme, car la qualité qui la caractérisait sans doute le plus était bien une indomptable ténacité. Nos rencontres n’avaient pas toujours été faciles, car semblable en cela à de célèbres artistes espagnols du 20e siècle (entre autres, on pourrait citer Buñuel), elle se méfiait de la démarche sémiologique appliquée au cinéma, voire de la recherche universitaire en général. Elle était ainsi déconcertée par mes interrogations, qui lui semblaient vouloir trouver des sous-entendus là où il n’y avait, selon elle, que des évidences. De mon côté, je devais faire effort pour ne pas me montrer décontenancée par la parcimonie de ses réponses. Une fois cependant, elle m’accueillit avec enthousiasme : les heureux souvenirs de tournage de El pájaro de la felicidad (L’oiseau du bonheur) étaient encore très présents à sa mémoire, et elle s’était plu à évoquer des anecdotes tenant à la configuration des lieux ou à la direction des acteurs. Ayant l’intuition que ce genre d’échanges constituait pour moi une mine de renseignements auxquels j’aspirais, et qu’elle n’était pas toujours en mesure de me fournir elle-même – peu encline à parler de son travail, surtout lorsqu’il appartenait à un passé révolu, sans intérêt pour elle –, Pilar m’avait d’emblée orientée vers deux personnes susceptibles de m’apporter leur aide : Juan Antonio Pérez Millán et Juan Antonio Porto. J.A. Pérez Millán, Directeur de la Cinémathèque de Castilla y León, à Salamanque, m’a aimablement fourni nombre de renseignements, et son livre a été pour moi une précieuse et constante référence. Qu’il en soit chaleureusement remercié. Quant à J.A. Porto, dont Pilar connaissait les talents de brillant causeur, il s’est fait le relais de ce que Pilar ne disait pas. C’est ainsi que j’ai mesuré la délicatesse et la générosité de celle qui m’envoyait ses vœux en janvier 1997 par une formule si caractéristique de sa personnalité : te deseo mucha suerte en ese terrible trabajo que seguro harás muy bien a pesar mio (« Je te souhaite bonne chance pour ce terrible travail que tu feras certainement très bien malgré moi »).
2Ma gratitude va donc tout d’abord à Pilar, puis à Emmanuel Larraz, qui est à l’origine de ce travail, dont il m’a suggéré l’intérêt, et qui en a assuré la direction, m’éclairant de ses conseils, et m’apportant constamment l’encouragement de son amical soutien avec l’indéfectible gentillesse qui le caractérise. Merci également à Juan Antonio Porto et Mercedes Sampietro pour la générosité de leur accueil et l’intérêt de leur témoignage. Merci à la Filmoteca de Madrid et à celle de Barcelone, dont le travail de classement des articles de presse m’a amplement facilité la tâche.
3Un remerciement tout particulier au cinéma « Le Méliès » de Villeneuve d’Ascq pour la qualité de ses programmations et des stages qu’il organise, et à sa directrice, Danièle Rolland, cinéphile avisée et passionnée. Merci également à Lolafilms, Jetfïlms, Central de producciones audiovisuales, Sociedad general de Cine S.A., Les Films du Paradoxe et François Vila ainsi que Miguel Soria, auxquels je dois l’illustration graphique de cet ouvrage.
4Enfin, ce travail est redevable au soutien de mon mari et de mes enfants, qui ont partagé avec moi les difficultés et les joies de cette recherche, et aux nombreux amis qui m’ont apporté une aide précieuse. Je remercie particulièrement Suzanne Varga, qui m’a encouragée à remanier cette thèse et à la publier aux Presses Universitaires d’Artois, et Sylvie Schertenlieb, pour sa collaboration dans le travail de relecture.
Notes de bas de page
1 Soutenu à Dijon le 31 octobre 1997, devant un jury composé de : André Gardies, Emmanuel Larraz (Directeur), Pilar Martinez Vasseur et Carlos Serrano (Président).
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Pilar Miró, vingt ans de cinéma espagnol (1976-1996)
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