1. De l’interdisciplinarité comme ressource
p. 91-102
Texte intégral
1Au sein de cette troisième et dernière partie consacrée aux interdisciplinarités en actes, ce chapitre traite de l’interdisciplinarité au sein des Maisons des sciences de l’homme et considère l’ensemble des dimensions mobilisées par l’approche interdisciplinaire. Ce chapitre souligne quelques idées centrales. Disons-le d’emblée, l’interdisciplinarité en elle-même n’existe pas. Ce qui est interdisciplinaire, autrement dit, ce « qui concerne et met en relation plusieurs disciplines d'enseignement, de recherche, qui leur est commun » (CNRTL)1 suppose un long travail préalable de croisements, d’hybridation et, parfois, dans le meilleur des cas, de fécondation. On l’aura compris, l’interdisciplinarité n’est jamais un point de départ, mais un point d’arrivée à la jonction d’expériences multiples. Par ailleurs, l’interdisciplinarité ne s’oppose en rien à l’appartenance disciplinaire, mais au contraire, elle exige une grande maîtrise disciplinaire de ses pratiquants pour que ces derniers parviennent à outrepasser la limite du disciplinaire. Enfin, l’interdisciplinarité est plus une expérience qu’un énoncé et, même si elle est souvent conçue comme « un moyen pour réduire la distance entre les disciplines scientifiques tout en soulevant des questionnements innovants sur des objets d’étude complexes »2, elle ne réduit pas les altérités.
2L’interdisciplinarité, qui permet d’analyser et d’harmoniser les liens entre diverses disciplines procédant elles-mêmes d’une construction sociale, dans le but commun de résoudre des problématiques complexes, revient de loin. C’est sans doute parce qu’elle remet en cause nos manières traditionnelles d’apprendre et de chercher en nous incitant à dépasser le morcellement épistémologique des disciplines qui constituent la recherche française. Le terme, qui est né outre-Atlantique et a d’abord été utilisé dans le domaine de la sociologie, apparaît en France au mitan du XXe siècle. À l’expression de « coopération scientifique » succède bientôt celle d’« interdisciplinarité » dans les années 1970, période qui, dans la communauté scientifique, a coïncidé avec une certaine prise de conscience des limites parfois trop rigides imposées par les champs disciplinaires traditionnels. Le décloisonnement est alors possible.
3Néanmoins, dans un texte datant de 2011, Frédéric Darbellay qualifiait encore cette même interdisciplinarité de « voie nouvelle dans le développement de l’enseignement et de la recherche universitaire »3. La même année, Jérôme Bourdon annonçait quant à lui d’une voix impérieuse : « L’interdisciplinarité n’existe pas »4. Il s’agissait là pour lui de refuser l’idée selon laquelle les disciplines se fertiliseraient mutuellement, sans pour autant rejeter, et cela de manière quelque peu paradoxale, la possibilité d’une « interméthodologie réussie ». De telles oppositions soulignent que l’interdisciplinarité déstabilise parce qu’elle s’expérimente plus qu’elle ne se décrit ; son sens n’est, à ce jour, pas réellement stabilisé et il faut sans doute s’en féliciter : le présent volume montre une méthode en constante mutation, en prise avec son temps, et qui se révèle un moyen essentiel pour prendre un peu de distance vis-à-vis de son champ disciplinaire d’appartenance. Longtemps décriée comme une formule incantatoire, une coquille vide, une source d’incohérence scientifique, une simple addition de disciplines hétérogènes, un prétexte facile pour diluer les connaissances, l’interdisciplinarité a suscité la réticence de chercheurs habitués pendant des décennies à fonctionner en vase clos. Accusée par certains d’affaiblir les disciplines et de promouvoir des projets flous, elle a pourtant fait ses preuves dans la recherche en SHS où elle s’érige en système de compréhension beaucoup plus global que ne le permettrait une connaissance uniquement disciplinaire. Loin de gommer l’altérité et la différence, elle les met en avant pour en faire de véritables forces et mettre en valeur la plasticité parfois ignorée de la plupart des disciplines qui constituent le fondement de nos SHS.
4Certes, l’interdisciplinarité n’est pas une solution de facilité : « elle n’existe pas en tant que telle, mais se construit par acculturation », affirment Guillaume Lacquement, Véronique Meuriot et Lala Razafimahefa5. Elle n’a pas non plus pour but, répétons-le, de détruire les frontières de la spécialité qui restent cruciales dans le paysage actuel de la recherche. Au contraire, en permettant aux chercheurs de s’approprier de nouvelles ressources, parfois étrangères à leur champ disciplinaire d’origine, elle consolide les disciplines existantes en les rendant plus souples, plus ouvertes, plus poreuses. Pour le dire simplement, l’interdisciplinarité privilégiée par le RnMSH se donne pour objectifs principaux de favoriser des mouvements de convergence et de faire advenir de nouvelles manières de comprendre et de penser en dépassant les injonctions contradictoires. Aujourd’hui, la valeur de cette interdisciplinarité est reconnue par les scientifiques comme par les financeurs. À titre d’exemple, le projet ANR TRASCINTER se donne pour but « de saisir les modalités du travail interdisciplinaire ». Il se décline en deux objectifs : « saisir les tensions et les processus qui sont liés à l'engagement de plusieurs disciplines convoquées sur des objets appartenant à un même domaine [ici, le sport] ; se doter d'outils permettant un travail collaboratif entre différentes équipes »6. Le financement de ce type de projet prouve bien l’intérêt croissant de l’Agence nationale de la recherche pour la pratique interdisciplinaire - qui reste difficile à figer et donc, à théoriser. L’expérience concrète des MSH en la matière et les défis auxquels elles sont quotidiennement confrontées (réponse à des appels à projets interdisciplinaires, mobilisation d’acteurs et de partenaires aux traditions extrêmement variées, co-construction d’initiatives transversales), ont participé à cette reconnaissance. La capacité des MSH et de leur réseau à incarner une forme ouverte de politique d’interdisciplinarité a permis le déploiement de multiples projets véritablement novateurs qui n’auraient pas pu voir le jour dans le seul cadre d’unités de recherche mono-disciplinaires.
5Désormais reconnue, l’interdisciplinarité bénéficie d’un soutien politique. En 2015, le Comité d’orientation de l’alliance Athéna proposait une note de réflexion « sur les moyens permettant d’opérationnaliser une véritable interdisciplinarité entre les Humanités et les Sciences Sociales suite à la réception du programme européen H2020 et aux échanges au sein du Comité scientifique sectoriel SHS de l’ANR ». Le plan SHS lancé en 2016 à l’initiative du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche visait à « favoriser l’interdisciplinarité dans la recherche et dans l’enseignement ». Ses vertus d’ouverture propice au traitement de thématiques émergentes ne font plus de doute, à tel point que, dans le système secondaire, ce qu’on appelle les « enseignements pratiques interdisciplinaires » (EPI) permettent, depuis 2017, à des élèves de sixième de construire des connaissances par le biais de la réalisation d’un projet mêlant des disciplines variées et complémentaires.
6Aujourd’hui, chaque MSH du territoire est lieu d’interdisciplinarité et donc, de synergies entre les laboratoires qu’elle fédère. Si l’interdisciplinarité implique une articulation de savoirs qui nécessite un dialogue constant entre des disciplines diverses et qui aboutit à des nouvelles manières de penser au sein des champs théoriques en présence, on comprend bien la raison pour laquelle l’interdisciplinarité s’érige aujourd’hui, au sein du réseau des MSH, comme une ressource précieuse et fondamentale pour les laboratoires de recherche en lettres, langues et sciences humaines. C’est de cette interdisciplinarité, toujours en mouvement, que naissent aujourd’hui la plupart des projets originaux dans le domaine des SHS. Les MSH la mettent donc en pratique, sans cesser de s’interroger sur sa place et ses fonctions. Le séminaire de la MSH Ange-Guépin à Nantes, Angers, Le Mans, « Penser l'interdisciplinarité aujourd'hui » convie par exemple des chercheurs à s'interroger sur l'interdisciplinarité au prisme de leur propre discipline. Autre exemple, le groupe de travail sur les connaissances sensibles de la MSH de Clermont-Ferrand s’attache quant à lui à la rédaction d’un abécédaire interdisciplinaire des connaissances sensibles en SHS.
7Cette interdisciplinarité à l’œuvre au cœur des SHS qui, on l’a dit, ne remet nullement en cause les spécificités disciplinaires, mais qui implique une hybridation des pratiques des uns et des autres et une remise en perspective de chaque fonctionnement individuel, a été acquise de haute lutte, tant la France a pu, par le passé, être le pays du cloisonnement disciplinaire. Pendant longtemps en effet, diverses communautés de chercheurs sont restées dans un isolement disciplinaire qui a induit « une attitude de ‘chasse gardée’ qui provient de la division traditionnelle de la connaissance »7. En favorisant une multiplicité de passerelles entre des disciplines jusque-là peu habituées au dialogue (philosophie et géographie, psychologie et littérature, économie et linguistique, droit et sociologie…), en pensant des convergences possibles sans jamais dénier aux disciplines leurs spécificités, les MSH ont fait de l’interdisciplinarité un levier de développement dans le milieu de la recherche. En effet, croiser les disciplines revient à multiplier les sources potentielles de financement, d’une part, et à accroître les possibilités d’innovation méthodologique de l’autre. Le projet IMOTEP, mené en 2021 à la MSH de Clermont-Ferrand, proposait par exemple de développer un outil de traçage de la circulation de l’eau sur les façades monumentales pour contrer des risques de dégradation irréversible : si l’analyse de l’imagerie thermique infra-rouge était dans ce cadre effectuée par des géographes, il importait aussi de prendre en compte l’histoire du patrimoine bâti, et donc, de recourir à des spécialistes des façades monumentales. Néanmoins, si l’interdisciplinarité est un levier, elle continue à rencontrer des freins, au rang desquels on compte tout d’abord la difficulté́ pour les pratiquants de l’interdisciplinarité de publier hors de leur domaine disciplinaire et de valoriser leur carrière académique en dehors des sentiers battus, mais aussi la difficulté de positionnement de la recherche interdisciplinaire au niveau national ou international, qui continue souvent à privilégier des cases disciplinaires en particulier dans les pays anglo-saxons.
8En dépit de ces verrous, les dispositifs de l’interdisciplinarité sont nombreux : rencontres scientifiques, séminaires transversaux, appels à projets, partenariats internationaux, expérimentations, organisation de prix ; à chaque dispositif ses atouts et ses limites. Conditionnée par la pluralité des domaines qui la constituent, reposant sur une tension vers l’inconnu puisqu’il s’agit pour chacun d’entre nous de sortir de sa zone de confort, l’interdisciplinarité devient clairement une ressource, un outil pour la recherche, lorsqu’elle est structurante et réflexive. D’abord parce qu’elle bat utilement en brèche des notions que nous pensons établies en nous confrontant aux définitions et aux compréhensions d’un même mot : ce qu’est la modernité pour l’un ne l’est pas pour l’autre ; ce que représente un territoire pour le géographe sera autre chose pour le linguiste. Ensuite parce qu’elle nous amène logiquement à repenser notre vocabulaire, nos frontières, nos procédés de recherche. Enfin parce qu’elle nous conduit fréquemment à examiner ou à réexaminer un objet d’étude dans sa globalité. Les nouvelles technologies ont bien évidemment contribué à structurer cette interdisciplinarité en nous demandant d’envisager un même objet sous diverses facettes. Comment s’intéresser aux humanités numériques, par exemple, sans se rapprocher de facto de la littérature et de l’informatique, l’une fécondant l’autre et inversement ?
9Néanmoins, il existe diverses formes et divers niveaux d’interdisciplinarité. Par formes, nous voulons parler d’interdisciplinarité tantôt thématique (différents thèmes sont par exemple évoqués dans le présent ouvrage par le biais du focus de Claire Couly, Myriam Danon-Szmydt et Philippe Terral sur la santé et les SHS ; de celui de Denis Lapostolle sur les sciences dans la cité avec les enjeux de la recherche participative ; ou encore, de celui d’Anne Sèdes sur les arts et les SHS), tantôt instrumentale (il s’agit alors de faire appel à des méthodologies variées pour aboutir à la résolution d’un problème)8, tantôt structurale (les ingénieurs, chercheurs et enseignants-chercheurs évoluent au sein d’un cadre commun qui modifie d’emblée les frontières disciplinaires traditionnelles). En ce sens, les MSH offrent un terrain propice à une interdisciplinarité structurale sans exclure les deux autres formes. Cette troisième forme d’interdisciplinarité est étroitement liée à la mission d’accueil mutualisé de l’ingénierie et des plateformes en SHS. Elle s’articule aisément, ce faisant, à l’interdisciplinarité instrumentale, puisque les plateformes des MSH, pensées pour fédérer les unités de recherche en SHS, facilitent l’accès à des méthodes étrangères aux contenus disciplinaires stricts. Cette coopération avec les plateformes peut donner naissance à des projets qui mettent à disposition des corpus numérisés et indexés des chercheurs de SHS ou d’autres disciplines. Ainsi à la MSH de Dijon, le pôle ADN (Archives documentation numérisation) a enrichi les programmes « Communication, Histoire et Innovation autour des MEnus et Recettes CHIMERE » ou « Pif dans tous ses états : recherches, archives, interdisciplinarité PIFERAI ». Par niveaux, nous sous-entendons l’existence, parfois même la coexistence au sein des MSH, d’une interdisciplinarité large, que l’on pourrait qualifier de sectorielle, une interdisciplinarité contenue, limitée à un grand domaine comme celui des SHS, et une interdisciplinarité réduite favorisant des rapprochements évidents au premier abord : linguistique et littérature, histoire et géographie, arts et sciences de l’éducation…
10Les ponts entre les savoirs font plus ou moins peur. Si les MSH se méfient des collaborations purement opportunistes (et, de ce fait, artificielles), ne forcent aucun rapprochement et n’obligent en rien les chercheurs, enseignants-chercheurs et ingénieurs qui constituent leurs forces vives, elles ont néanmoins pour but d’encourager et faciliter la curiosité, l’audace, et la collaboration. Ces trois qualités produisent une interdisciplinarité souvent éclairée, qui aboutit en fin de compte à une nouvelle discipline, élastique et pourtant exigeante, créative tout en restant rigoureuse. On retiendra à ce titre la création à l’Université Paris Descartes9 d’un groupe de recherche sous la responsabilité de Florence Mourlhon-Dallies (Professeure en sciences du langage), entièrement consacré à la créativité de l’interdisciplinarité, dont l’un des objectifs consiste à « établir comment l’interdisciplinarité, notamment dans sa dimension citoyenne (sous sa forme 2.0) peut engager (et engage déjà) des coopérations effectives entre chercheurs et autres acteurs de la Cité ».10 L’interdisciplinarité suppose en effet une mise en commun de compétences disciplinaires très poussées qui visent à aboutir tantôt à des solutions méthodologiques innovantes, tantôt à des ouvertures sociétales qui permettent de décloisonner les SHS.
11Il est vrai que l’interdisciplinarité peut déstabiliser, a priori, la communauté scientifique comme l’ensemble de la société. C’est en effet dans des rapprochements parfois inattendus et dans la comparaison, voire la confrontation, d’épistémologies radicalement différentes que l’interdisciplinarité trouve ses meilleurs espaces d’expression et qu’elle saisit l’humain et le non-humain dans toute l’étendue de leurs nuances. Linguistique et informatique font ainsi fréquemment bon ménage, au même titre que les mathématiques et la philosophie. Blaise Pascal n’aurait pas renié un tel rapprochement, ni Fernand Braudel11 à l’origine des MSH. Des projets existent aussi, à l’heure actuelle, mariant droit et cinéma (projet CID porté par Christine Lassalas pour la MSH de Clermont-Ferrand en 2021-2022) ou santé et sociologie (projet CODE-VIRUS initié par la MSH-Alpes en 2020), pour ne prendre que deux cas de figure précis, et les exemples sont évidemment très nombreux. Ceux qui suivent dans le présent volume montrent la grande plasticité de l’interdisciplinarité prônée par le RnMSH, qui en fait un outil structurel propre à rendre la pluralité et la complexité des sociétés dans lesquelles nous vivons. Les transitions socio-écologiques, la santé, le sport et la société, les humanités numériques, les sciences citoyennes et participatives sont autant de sujets dont s’emparent les différentes MSH qui maillent notre territoire, chacune à son échelle et en fonction des logiques de site qui l’animent, et qui nécessitent un dialogue exigeant entre de multiples disciplines.
12Dans la plupart des sites, l’interdisciplinarité se prolonge dans de remarquables formes d’intersectorialité : le programme collectif de recherche « Trachyte » qui s’est déployé à la MSH de Clermont-Ferrand entre 2015 et 2018 en est un bon exemple. Financé par le ministère de la Culture et le Conseil Départemental du Puy-de-Dôme, ce projet était co-porté par la plateforme IntelEspace (géomatique et archéologie), le Laboratoire Magmas et Volcans et le Laboratoire de Physique de Clermont. Il associait des archéologues, des géologues, un tailleur de pierre, des ingénieurs en instrumentation scientifique et des membres du groupe de spéléologie d’Auvergne. Ce collectif issu des sciences humaines et des sciences fondamentales a travaillé sur une roche volcanique bien représentée dans la Chaîne des Puys (Puy-de-Dôme), à savoir le trachyte, et a étudié son exploitation, ses utilisations et la diffusion des produits manufacturés depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque moderne. Dans ce type de perspective intersectorielle tant stimulante que novatrice, les chercheurs s’engagent dans une méthodologie conjointe, co-construite, hautement expérimentale, dont le mode d’opération outrepasse toute forme de hiérarchisation traditionnelle des champs de la connaissance. On retrouve les mêmes préoccupations à la MSH de Dijon, avec le programme « HIST-ADN - Du parchemin à l'ADN : l’innovation scientifique au service de la valorisation du patrimoine ». Il s’agit d’un projet interdisciplinaire mené entre la MSH de Dijon et l’ICB (Institut Carnot de Bourgogne) /équipe Nanosciences, associant la MSHE de Besançon, le laboratoire Chrono-Environnement de l’Université de Franche-Comté, la MSH Mondes ainsi qu’un laboratoire d’imagerie moléculaire de la faculté de médecine de l’Université de Toulouse. Ce projet porte sur l’analyse innovante des parchemins de la période des Ducs de Bourgogne jusqu’au 18ème siècle : un corpus rassemblant des documents anciens de parchemins/peaux animales (moutons, chèvres), avec des données génétiques inédites, permettant de mettre au jour de meilleures connaissances sur l’histoire environnementale et le patrimoine de la région, grâce notamment à des techniques de pointe en matière d’imagerie spectrométrique haute résolution.
13À la lecture de ces pages, on comprend aisément que l’interdisciplinarité dans toutes ses dimensions constitue non seulement un moyen, mais aussi un principe constitutif du déploiement de la recherche - d’une recherche vivante, plurielle, protéiforme - au sein des 22 MSH actuellement existantes : « c’est ainsi dans leur quotidien et au bénéfice d’échanges nourris entre de multiples acteurs sur la base d’épistémologies renouvelées que les MSH font vivre l'interdisciplinarité et la pluridisciplinarité »12.
Notes de bas de page
1 https://academie.atilf.fr/9/consulter/interdisciplinaire?page=1 : Dictionnaire de l'Académie Française.
2 Laplace, L., Lemay, V. et Darbellay, F. (eds), « L’interdisciplinarité racontée. Chercher hors frontières, vivre l’interculturalité, Berne Peter Lang, 2014 », Les Comptes Rendus, 2014, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/lectures.15603
3 Darbellay, F. (2011). « Vers une théorie de l’interdisciplinarité ? Entre unité et diversité ». Nouvelles perspectives en sciences sociales, 7(1), 65–87. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.7202/1007082ar
4 Bourdon, J. « L’interdisciplinarité n’existe pas », Questions de communication, 19 | 2011, mis en ligne le 21 juin 2018. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/questionsdecommunication/2652 ;
DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/questionsdecommunication.2652
5 « Construire l’interdisciplinarité en contexte institutionnel, une expérience de laboratoire en SHS » in Revue intelligibilité du numérique, n°1, 2020. URL : http://intelligibilite-numerique.numerev.com/numeros/n-1-2020/8-construire-l-interdisciplinarite-en-contexte-institutionnel
6 Voir le site Internet : https://anr.fr/Projet-ANR-08-BLAN-0103
7 Karpinsky, A. et Samson, M. « L’interdisciplinarité », Cahiers du C.R.U.R., n°2, Montréal, Presses Universitaires du Québec, 1973, p. 17.
8 Il convient à ce titre d’insister sur les relations entre les ressources méthodologiques définies en rapport aux unités de recherche historiquement liées aux MSH sur chaque site, et les formes de thématisation privilégiées au sein de chacun de ces sites. À Nice, par exemple, les ressources principales et les points forts de l’activité de la MSHS Sud-Est s’articulent autour de la plateforme CoCoLab (« Complexity and Cognition Lab »), destinée aux acteurs de l’économie expérimentale, de la psychologie, et de la linguistique, ainsi qu’à l’interaction entre les SHS et d’autres secteurs dans le domaine de l’informatique et des mathématiques (économie, psychologie), de la chimie (olfaction, archéologie) et de la santé (olfaction).
9 Fondue avec l’Université Paris Diderot depuis le 1er janvier 2020 pour former l’Université Paris Cité.
10 URL : https://societesplurielles.fr/fr/demarche-scientifique/la-creativite-de-linterdisciplinarite/
11 En 1963, l’historien Fernand Braudel (1902-1985) inaugura, avec Clemens Heller (1917-2002), la première Maison des sciences de l’homme à Paris. Il fut administrateur de la Fondation MSH entre 1963 et 1985.
12 Pollet, G. et Vigreux, J. « L’interdisciplinarité en mouvement », dans Françoise Thibault (dir.), Mutations des sciences humaines et sociales. Les Maisons des sciences de l’homme et leur réseau, Paris, Éditions A. Athéna, 2021, p. 161-165.
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Avenir de la recherche et Maisons des sciences de l’Homme
Réédition 2020
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2020
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