3. Des jeunes chercheuses et chercheurs actifs, au risque d’un épuisement professionnel
p. 59-84
Texte intégral
1Ce chapitre vise à rendre compte des conditions d’exercice des doctorants et des docteurs en cours de professionnalisation (au sens de la recherche d’un poste pérenne), travaillant en sciences humaines et sociales sur le corps et les activités physiques. Il s’agit d’interroger ce que ces conditions produisent sur les jeunes chercheurs et notamment les difficultés engendrées par certains contextes sur leur épuisement professionnel. Pour cela, une enquête a été menée auprès de 335 jeunes chercheurs et chercheuses par le Réseau des Jeunes Chercheur·ses en Sciences Humaines et Sociales « Corps & Activités Physiques » (RJC-SHS-CAP)1. L’hyperactivité professionnelle2 des jeunes chercheurs sera d’abord présentée, suivie des enjeux qu’elle sous-tend et des conditions d’exercice des activités de recherche, avant d’engager une réflexion plus générale sur les implications de ces dernières en termes d’épuisement professionnel.
L’hyperactivité de jeunes chercheurs cherchant à se professionnaliser dans l’enseignement supérieur ou la recherche
Un fort investissement dans l’animation, la valorisation, et la diffusion scientifique
2Le premier constat est celui de jeunes chercheurs nombreux et actifs dans les missions et tâches qui jalonnent leur parcours. 90% des répondants – dont 75% de doctorants et 18% de docteurs ayant soutenu au cours des trois dernières années – ont communiqué à 2103 reprises lors d’évènements scientifiques, hors séminaires de laboratoire, ce qui constitue une moyenne de 7 communications par jeune chercheur. Les doctorants et jeunes docteurs sont 67% à avoir publié au moins un article dans une revue ou un chapitre dans un ouvrage à comité de lecture, et 30% dans une revue indexée au SMJR3. 60% des répondants ont contribué à la publication de chapitres d’ouvrage ou d’articles de revue sans comité de lecture ou à des fins de diffusion scientifique. 22% d’entre eux et elles ont participé à la coordination d’ouvrages collectifs ou de numéros de revue, et enfin, 8% ont publié au moins un livre. Par ailleurs, 38% des répondants ont déclaré avoir pris part à des enquêtes collectives en marge de leurs propres travaux de recherche et 41% avoir participé à l’organisation d’évènements scientifiques.
3On constate ainsi une forte mobilisation scientifique autour d’activités de recherche et de diffusion des connaissances scientifiques. En revanche, comparativement aux autres supports, on note que le nombre de personnes ayant publié dans les revues indexées est relativement bas, eu égard au caractère peu adapté aux SHS des indicateurs bibliométriques internationaux, largement documenté dans les rapports de l’alliance Athéna sur le doctorat en SHS4 et sur les indicateurs bibliométriques pour les SHS5, ou dans les travaux menés à propos de l’évaluation des productions scientifiques dans le domaine des sciences et techniques des activités physiques et sportives6.
Tableau 1. Quantification des activités des jeunes chercheurs
JC concernés (%) | Nb moyen par JC concerné | |
Communications dans des évènements scientifiques | 89.6% | 7 |
Publications dans revues ou ouvrages à comité de lecture non indexés | 66.7% | 2.5 |
Publications dans des revues indexées | 30.4% | 1.8 |
Publications dans des revues ou ouvrages sans comité de lecture | 60.1% | 1.8 |
Coordination d’un ouvrage ou d’un numéro de revue | 22.0% | 1.5 |
Livre | 8.8% | 1.2 |
Orga évènements scientifiques | 41.0% | 5.4 |
Enquêtes collectives | 38.1% | 2.8 |
Enseignement | 58.5% | 385h |
4Concernant les activités de formation, 59% des répondants déclarent avoir dispensé environ 72 000 heures d’enseignement à l’université7, pour une moyenne de 385 heures par personne. Ce taux horaire moyen correspond à deux années de service d’enseignement pour un Maître de conférences (MCF) ou à deux ans de service d’un attaché temporaire d’enseignement et de recherche (ATER)8. Ce taux horaire conséquent fait écho, d’une part, à une gestion de l’enseignement supérieur marquée par l’accroissement de la démographie étudiante9, et, d’autre part, à l’absence de recrutement d’enseignants-chercheurs supplémentaires pour le compenser10, entraînant la mise en sur-service des titulaires et le recrutement de jeunes chercheurs sous contrats précaires, notamment ceux de « vacataires ».
Des jeunes chercheurs sollicités en tant qu’experts
5On observe que 41% des répondants déclarent avoir pris part à au moins une des missions d’expertise référencées dans la figure 1 ci-après. 47% des jeunes chercheurs impliqués dans ces missions d’expertise l’ont été par l’intégration au sein d’un comité scientifique, 45% en intégrant des conseils d’administration d’association au titre de conseil, 41% en réalisant des évaluations pour des revues, 26% en prenant part à des groupes de travail et d’expertise professionnels, 10% en intégrant le comité scientifique d’une grande enquête, et enfin 11% d’une autre manière, parmi lesquelles : expertise Hcéres, rédaction de rapports à destination des professionnels, évaluation appliquée de politiques publiques, etc.
6Ces missions d’expertise se doublent pour certains de fonctions de représentation des jeunes chercheurs occupées actuellement, ou à un moment de leur parcours, par 40% des répondants : 72% en tant que représentants des doctorants dans leur équipe de recherche, 21% ont siégé au conseil de l’École doctorale, 27% dans des commissions de l’université, 7% au sein des sociétés savantes et 16% dans des réseaux de jeunes chercheurs, d’autres au Hcéres ou dans des comités d’éthique. Enfin, un répondant sur trois déclare adhérer à au moins une des 61 sociétés savantes, associations ou réseaux de recherche mentionnés ; dont 56% dans des collectifs scientifiques dont l’objet renvoie explicitement au corps, à l’activité physique ou au sport. Les autres répondants évoquent des sociétés savantes avec un ancrage disciplinaire et non thématique.
Des jeunes chercheurs engagés dans la recherche internationale
756% des répondants à l’enquête déclarent en outre s’être impliqués dans l’élaboration de liens à l’international, dans le cadre de modalités référencées dans la figure 2 ci-dessous. Cette implication se traduit par des communications dans des événements scientifiques internationaux (76%), des publications dans des revues internationales (43%), des enquêtes de terrain à l’étranger (37%), la participation à des projets de recherche internationaux (25%), l’organisation d’évènements internationaux (22%), ou enfin l’établissement d’une cotutelle internationale (12%). 74% des répondants annoncent qu’ils souhaitent développer leurs collaborations internationales. Il serait sur ce point intéressant de comparer ces résultats à ceux obtenus auprès d’autres populations de jeunes chercheurs pour pouvoir situer l’échantillon étudié et identifier les conditions institutionnelles propices à l’engagement dans une collaboration internationale. Quoi qu’il en soit, les répondants à l’enquête se montrent très actifs dans les activités d’enseignement, d’animation scientifique, d’enquête, de valorisation, d’expertise, de représentation, et dans le développement de liens à l’international.
Des obstacles persistants aux activités d’animation, de valorisation et de diffusion scientifique
8Malgré cette dynamique scientifique, 41% des répondants identifient des obstacles ayant limité leur engagement dans ces activités concomitantes au travail de thèse ou de recherche. Pour ce qui concerne les activités d’animation, d’enseignement et de valorisation scientifique, 48% des répondants estiment avoir manqué de temps, 33% d’incitations de la part de leurs encadrants, 52% d’interactions avec d’autres jeunes chercheurs travaillant sur des thématiques proches des leurs, et 54% pointent un manque d’informations ou de propositions pour s’impliquer dans ce type d’activités.
9Ces obstacles semblent décuplés pour l’engagement dans les activités à l’international, puisque seuls 16% des répondants à l’enquête estiment ne pas avoir rencontré de freins particuliers dans ce domaine. Pour les autres, les obstacles identifiés sont : le manque d’accompagnement et de facilitation institutionnelle (53%), ou encore des carences d’incitation de la direction ou des responsables scientifiques (28%). Le manque de financements et le temps court imposé par ces derniers émergent dans la catégorie « autre » (9%). Sur un plan moins structurel et plus individuel, l’obstacle de la langue est évoqué par 23% des enquêtés, et les contraintes personnelles ou professionnelles par 32% d’entre eux.
10Ainsi, nous faisons le constat de jeunes chercheurs actifs, notamment à l’échelle de leurs unités de recherche, et désireux de l’être encore davantage. Si ce dynamisme révèle une apparente bonne santé du champ de recherche, il s’avère que les implications de ce « sur-engagement » peuvent être à double tranchant, et plutôt rendre compte de vulnérabilités, sinon de fragilités.
Des conditions de travail dégradées : la fragilisation des jeunes chercheurs
11Le second constat porte sur les conditions de travail et d’emploi dégradées, pendant et après la thèse. L’hyperactivité décrite ne permet pas toujours de limiter cette dégradation, et participe parfois même de son accentuation.
Des conditions de recherche et des temps de repos affectés
12L’implication dans des activités de recherche, fortement imbriquée aux enjeux de professionnalisation dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR), occupe une part considérable du temps de travail des jeunes chercheurs. En effet, plus de la moitié (54%) des répondants déclarent avoir passé plus de 50% de leur temps de travail des douze derniers mois à mener des activités annexes à celles du projet de thèse, y compris la recherche de financement. Pour 28% des répondants, ces autres investissements atteignent plus de 70% de leur temps de travail.
13Au-delà de l’empiètement sur les activités de recherche, c’est également du temps pris sur la vie personnelle des enquêtés. En effet, comme le montre la Figure 3, 71% des jeunes chercheurs estiment avoir consacré, au cours des douze derniers mois, plus de 70% de leur temps à s’investir dans des activités professionnelles plutôt que personnelles (30% du temps), 41% estiment même y consacrer plus de 80% de leur temps. Ce sur-engagement conduit fréquemment à un non-respect des temps de repos. Ainsi, au cours des douze derniers mois, seuls 47% des répondants déclarent prendre deux jours de repos par semaine. Parmi les 53% restants, la prise des deux jours repos hebdomadaires ne constitue pas la règle : 36% déclarent qu’ils ne s’accordent parfois pas deux jours de repos dans la semaine, 31% rarement et 33% jamais. 83% des répondants déclarent maintenir une activité professionnelle pendant leurs périodes de congés. Lorsqu’ils sont sous contrat, les jeunes chercheurs s’octroient rarement les temps de repos hebdomadaire et de congés prévus ; jours de congés qui par ailleurs ne sont pas rémunérés en fin de contrat lorsqu’ils n’ont pas été pris. Les exigences du travail scientifique et les multiples engagements inhérents aux enjeux de professionnalisation se déplacent donc sur les temps personnels à l’heure où l’articulation des sphères sociales constitue le second motif de qualité de vie au travail, après la nature du travail11.
Des conditions matérielles d’exercice dégradées
14Pratique professionnelle démocratisée depuis les débuts des épidémies de Covid, le télétravail est largement pratiqué : 96% des répondants déclarent y recourir en moyenne trois jours par semaine. Ce résultat s’explique aussi par la dégradation des conditions de travail mises à disposition par l’employeur, puisque 69% des répondants déclarent y avoir recours en raison de problèmes d’accès au laboratoire, en partie pour des raisons personnelles, mais aussi du fait de l’absence de bureaux ou de lieux appropriés pour travailler (34%). Les jeunes chercheurs sont 27% à ne pas disposer d’un poste de travail au laboratoire, 52% à ne pas être dotés d’un ordinateur. 10% déclarent que leur unité de recherche ne leur donne accès à aucun matériel, y compris imprimante ou logiciels spécifiques. Ainsi, la majorité des jeunes chercheurs travaillent avec leur propre matériel informatique.
1579% des répondants estiment néanmoins bénéficier d’un espace de travail confortable. Ce paradoxe apparent entre le vécu de conditions de travail dégradées et la déclaration du bénéfice d’un espace de travail confortable peut trouver deux voies explicatives. La première suggère que l’omniprésence du travail à domicile incite les jeunes chercheurs à s’aménager un espace de travail confortable chez eux. La seconde, celle privilégiée, nous conduit à penser que les conditions de travail dégradées sont euphémisées, voire banalisées, comme c’est le cas pour d’autres groupements professionnels12 dont les travailleurs sont placés en situations de vulnérabilité accrue. En ce qui concerne les budgets de fonctionnement, 78% des répondants déclarent avoir bénéficié du soutien financier de leur unité de recherche, et 43% de leur École doctorale – très majoritairement pour couvrir des frais relatifs à des communications dans des évènements scientifiques (respectivement 83% pour les financements des unités de recherche, et 68% pour ceux des Écoles doctorales). Ces soutiens financiers ont aussi été alloués pour la conduite de terrains de recherche (respectivement 38% et 32%), la participation à des évènements scientifiques en tant qu’auditeur (30% et 14%), les mobilités internationales (23% et 39%), la couverture de frais de publication (19% et 6%), de traduction (16% et 0%) ou de retranscription (11% et 0%). Ainsi, les frais de fonctionnement pris en charge par les institutions accueillantes et formatrices sont incitatifs d’activités afférentes à la recherche, mais ne portent que rarement sur le financement de matériel quotidiennement nécessaire à la réalisation des missions de recherche doctorale. Dans l’ensemble, les jeunes chercheurs bénéficient de financements pour communiquer mais guère plus : l’allocation de financements pour d’autres activités ne concerne qu’une minorité des répondants (systématiquement moins de 50% pour chaque activité afférente). Si le code du travail prévoit que l’employeur mette des moyens à disposition de ses salariés, notamment en termes de prise en charge des déplacements professionnels, la prise en charge par les institutions des frais relatifs aux terrains d’enquête concerne seulement 38% et 32% des répondants et dépend beaucoup de la nature du financement.
Subvenir à ses besoins pendant la thèse : entre recherche de financements et diversification des sources de revenus
16La recherche de financements individuels, pendant le doctorat comme après, jalonne les parcours de formation et de professionnalisation des jeunes chercheurs. En effet, seuls 62% des répondants ont bénéficié d’une allocation doctorale durant leur thèse. Parmi les doctorants financés, près de 70% ont bénéficié d’un contrat de l’École doctorale, 20% d’un financement d’un organisme et d’une agence de recherche (CNRS, INED, ANRS, etc.) ou d’un programme de recherche (ANR, LabEx, ou autre), 10% d’un financement de type Cifre. Par ailleurs, 10% des répondants ont bénéficié d’une prolongation de leur contrat de quelques mois, en raison du Covid pour la plupart, et pour trois d’entre eux de l’obtention d’une année supplémentaire de financement. Les allocations doctorales sont, en moyenne, obtenues lors d’une seconde candidature après un premier refus.
17Ainsi, environ 60% des répondants réalisent ou ont réalisé une thèse financée. Selon l’enquête du RNCD13, la situation est proche de celle des doctorants dans le domaine des sciences de la société, droit, économie et gestion (62% de financements). La part de doctorants financés est en revanche supérieure de celles et ceux inscrits en humanités, lettres et langues (48%). Ce chiffre reste toutefois bien en-dessous de ceux avancés par le MESRI à la rentrée 202014, selon lesquels trois doctorants sur quatre inscrits en première année bénéficient d’un financement au titre de leur thèse. Malgré tout, ces données mettent en évidence que 4 doctorants sur 10 exercent un travail gratuit, voire de bénévolat, comme il est d’usage dans le secteur sportif associatif15. Par ailleurs, ces financements dédiés ne couvrent que trop rarement l’intégralité de la période de thèse, puisque seuls 11% des répondants ayant soutenu ont réalisé leur thèse en trois ans, soit la durée de l’immense majorité des financements, tandis que la durée moyenne des doctorats est de cinq ans et deux mois. Finalement, seuls 11% des répondants ont bénéficié de conditions d’emploi leur permettant de réaliser leur travail. Pour les autres, l’absence de moyens institutionnels a nécessairement dû être compensée.
1892% des répondants déclarent à ce titre avoir eu besoin de compléter leurs revenus pendant la période de thèse, 19% par le biais d’un contrat d’attaché temporaire d’enseignement et de recherche (ATER), 18% en exerçant un métier en lien avec la recherche (vacations d’enseignement, ingénierie d’étude, missions d’expertise, etc.), 18% en exerçant un métier en lien avec leurs anciennes qualifications professionnelles (professeur du secondaire, chargé de projet, etc.), 13% via une activité ne nécessitant pas leur niveau de qualification (restauration, grande distribution, etc.). Enfin, 20% déclarent avoir perçu l’allocation chômage ou le RSA, et 19% ont bénéficié d’un soutien financier familial ou conjugal. La plupart des doctorants multiplient ainsi les contrats précaires afin de pouvoir terminer leur thèse. 24% des répondants estiment que leurs revenus pendant la thèse ne leur ont pas permis de subvenir convenablement à leurs besoins. Aussi, 72% des répondants considèrent que ces activités ont eu un effet négatif sur leur travail de thèse. En plus d’être hyper-investis dans les activités afférentes à leurs thèses, au risque d’empiéter à la fois sur leur travail de recherche et sur leur temps de repos, les doctorants s’inquiètent également de leurs moyens de subsistance. Dans ce cadre, la recherche de financements occupe une part importante de leur temps. Cette préoccupation entame la concentration sur leurs travaux de thèse, et contribue souvent à rallonger le délai pour parvenir à soutenir leur doctorat.
Une professionnalisation dans l’ESR à l’épreuve des concours et de la précarité
19L’après-thèse se caractérise également par la multiplication des contrats et statuts en attendant un recrutement sur un poste stable. Comme le montre la figure 5, la plupart des répondants ont recours au chômage, à des contrats d’ATER ou des post-doctorats, aux postes de Maîtres de conférences contractuels (occupés par 13% des répondants) et, dans une moindre mesure, à ceux de professeurs juniors, depuis 2021. Ils ont également recours à des contrats d’ingénieur d’études (18%) et de PRAG, PAST ou ATER (7%). Une partie se professionnalise également hors milieu académique, sur des postes ne correspondant pas à leur qualification de docteur pour 18% d’entre eux, ou correspondant à leur niveau d’études antérieur (17%). Alors que les docteurs ont en moyenne soutenu leur thèse depuis deux ans et quatre mois, ils ont en moyenne occupé près de deux statuts différents sur la période.
20Sur cette période, 74% des répondants ont demandé la qualification aux fonctions de Maître de conférences (MCF) dans quatorze sections différentes, dont les plus représentées sont Sociologie-démographie (Section 19), STAPS (Section 74) et Anthropologie (section 20). En moyenne, presque deux dossiers par personne ont été déposés, et 84% des candidats ont obtenu au moins une qualification. En ce qui concerne les auditions, les docteurs interrogés ont en moyenne participé à deux campagnes et candidaté à 11,5 postes d’enseignants-chercheurs ; sachant que plus de la moitié de l’échantillon n’a participé qu’à une ou aucune campagne. Les candidats ont été auditionnés dans 20% des cas, et classés en moyenne 1,7 fois depuis leur soutenance. Concernant les concours pour intégrer les organismes de recherche (CNRS, INED, IRD, INRAE), ils ont été présentés par 17% des docteurs interrogés au moins une fois. Ces derniers ont en moyenne tenté les concours à trois reprises, avec un taux d’audition par candidature de 42% et un taux de classement par personnes auditionnées de 13%, soit 6% de classement par candidature. Ces données mettent en exergue la difficulté d’obtenir un poste pérenne et de débuter une carrière de chercheur.
21Enfin, les jeunes chercheurs se sentent davantage intégrés dans leurs unités de recherche (60% jugent leur intégration bonne, voire très bonne) que dans leur champ de recherche (44%) ou leur champ disciplinaire (45%). En cas de difficultés, outre à leur direction de thèse, ils s’adressent à d’autres jeunes chercheurs de leur équipe (71%) ou à d’autres membres du laboratoire (33%).
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22Pour conclure, il est important de souligner que 53% des répondants déclarent songer plus ou moins régulièrement à mettre fin à leur thèse ou à leurs travaux de recherche. Parmi les raisons qui les poussent à envisager cette option, 24% dénoncent l’exigence de résultats immédiats ; 29% le manque de soutien financier ; 27% le poids des activités afférentes, notamment d’enseignement, administratives ou logistiques ; 40% l’isolement ; 41% le manque de reconnaissance ; 45% la précarité du statut. Au regard de ces difficultés largement partagées parmi les enquêtés, les jeunes chercheurs apparaissent fragilisés, avec un épuisement professionnel important pour de nombreux répondants.
Vulnérabilités, fragilités et incidences sur l’épuisement professionnel
L’épuisement professionnel : un problème de santé publique chez les jeunes chercheurs
23Les conditions générales de travail et d’emploi participent de la préservation du bien être ou de sa dégradation et de l’épuisement professionnel des jeunes chercheurs. Cette troisième partie vise à étudier l’effet des parcours de formation et des conditions de travail des jeunes chercheurs en SHS sur le corps et les activités physiques sur leur épuisement professionnel. Largement concernés par la problématique de l’épuisement professionnel16, près de 45% des doctorants en sciences humaines et économiques abandonnent leurs travaux de thèse17 essentiellement pour des raisons de stress liées à leur statut, leurs fonctions, leurs responsabilités, ainsi qu’à l’insécurité découlant des difficultés d’emploi18. Il a déjà été démontré sur d’autres populations que les facteurs environnementaux et organisationnels du travail (60%) et les traits de personnalité (40%) sont à l’origine de l’épuisement professionnel19. Celui-ci est défini comme « un état épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel »20.
24À cet effet, le questionnaire Shirom-Melamed Burnout Measure (SMBM)21, validé en langue française par Sassi et Neveu22, a été intégré à l’enquête. Contrairement à d’autres questionnaires, la conception de Shirom dépasse les approches exclusivement psychologiques en considérant l’environnement de travail comme une variable explicative du burnout. Le questionnaire comprend quatorze items permettant de mesurer les trois composantes de l’épuisement professionnel que sont : la fatigue physique, la lassitude cognitive et l’épuisement émotionnel. L’état d’épuisement professionnel prend la forme d’un score allant de 1 à 7 – 1 correspondant à l’état d’épuisement professionnel le plus faible et 7 le plus important. Un niveau d’épuisement qualifié de cliniquement pertinent est situé à 4,40. Si la Haute autorité de santé (HAS) rappelle en 201723 qu’aucun des questionnaires existants n’est reconnu comme diagnostic et ne peut se soustraire à une expertise médicale, ceux-ci peuvent être utilisés comme des indicateurs, le dépassement d’un seuil de 4,4 au SMBM étant considéré comme alarmant. Les résultats de l’enquête démontrent que ce seuil est dépassé par 21% des répondants. Notons que 22% de la population étudiée déclare avoir eu recours à des médicaments de type somnifères, antidépresseurs ou anxiolytiques au cours des douze derniers mois, et que 10% des répondants déclarent avoir utilisé des psychostimulants de manière non-récréative24.
L’effet protecteur de la préparation à l’insertion professionnelle et du sentiment d’intégration aux communautés de recherche
25Les analyses de variance révèlent que le type de master réalisé, l’envie d’abandonner, le respect ou non des deux jours consécutifs de repos hebdomadaire, la préparation à l’insertion professionnelle, le genre, l’intégration sociale dans l’unité de recherche, et la fréquence des échanges avec des personnes issues du milieu de la recherche sont des variables qui expliquent significativement le score d’épuisement professionnel. Ces variables ont permis d’identifier deux groupes dont les scores d’épuisement professionnel et les trajectoires de formation diffèrent. Les jeunes chercheurs du groupe 1 présentent un niveau d’épuisement professionnel plus faible (2.7 vs 4.4, p<.05) que ceux du groupe 2. Cette différence se retrouve également dans les trois dimensions qui composent l’épuisement professionnel : l’épuisement émotionnel (1.9 vs 3.5, p<.05), l’épuisement cognitif (2.8 vs 4.7, p<.05) et l’épuisement physique (3.3 vs 5.1, p<.05).
Tableau 2. Caractéristiques des deux groupes de jeunes chercheurs définis en fonction de leur score d’épuisement professionnel
Groupe 1 (n=176) Épuisement professionnel faible | Groupe 2 (n=159) Épuisement professionnel élevé | |
Âge (Moyenne/écart-type) | 31.3 (7.34) | 31.7 (7.03) |
Genre (Femme en %) | 52.8 % | 72.9% |
Score total d’épuisement professionnel | 2.68 (0.73) | 4.44 (0.81) |
Épuisement physique (P) | 3.29 (1.03) | 5.10 (1.09) |
Épuisement cognitif (C) | 2.84 (1.09) | 4.70 (1.19) |
Épuisement émotionnel (E) | 1.91 (0.93) | 3.53 (1.48) |
Préparation à l’insertion professionnelle satisfaisante (%) | 43.75% | 19.4% |
Préparation à l’insertion professionnelle insatisfaisante (%) | 25.00% | 49.00% |
Envie d’abandonner (%) | 29% | 69.2% |
Deux jours de repos consécutifs chaque semaine (%) | 29.5% | 18.9% |
Intégration sociale (très bonne) (%) | 32.95% | 17.61% |
Intégration sociale (très mauvaise) (%) | 1.70% | 9.61% |
Échanges quotidiens avec milieu de la recherche (%) | 28.84% | 21.11% |
Type de master (recherche %) | 68.75% | 52.20% |
26Les groupes 1 (épuisement professionnel faible) et 2 (épuisement professionnel élevé) présentent des conditions d’exercice différentes (Tableau 2). Les deux groupes ont le même âge moyen, mais les individus présentant un score d’épuisement professionnel élevé sont plus souvent des femmes (73% vs 53%), considèrent davantage leur insertion professionnelle comme insatisfaisante (49% vs 25%) et envisagent plus fréquemment d’abandonner leur thèse (69% vs 29%). Les membres du groupe présentant un niveau d’épuisement professionnel élevé sont proportionnellement plus nombreux à ne pas respecter deux jours de repos hebdomadaire (30% vs 20%), sont moins satisfaits de l’intégration sociale dans leur laboratoire (19% vs 44%) et sont moins fréquemment issus d’un master recherche (52% vs 69%).
27Enfin, les résultats de la régression logistique binomiale (Tableau 3) mettent en avant le fait que la mauvaise intégration sociale à son équipe de recherche (OR : 6.9) et l’envie d’abandonner (OR : 5.4) sont les deux variables les plus à mêmes de favoriser le passage d’un groupe à l’autre (Tableau 3). S’il est, à première vue, difficile d’établir un lien de causalité entre l’envie d’abandonner la thèse et l’épuisement professionnel, toujours est-il que ces deux variables augmentent de façon simultanée. L’augmentation du niveau de préparation à l’insertion professionnelle est par ailleurs corrélée à la diminution du niveau d’épuisement professionnel. Nous pouvons ainsi supposer qu’une bonne préparation à l’insertion professionnelle et un évitement des situations de précarité précédemment décrites, caractérisées par l’enchaînement de contrats de courte durée, la recherche permanente de financements et la candidature à des concours très sélectifs, peuvent éviter l’accroissement du niveau d’épuisement professionnel.
Tableau 3. Probabilités de passer du Groupe 1 au Groupe 2
Groupe 1 (n=176) Épuisement professionnel faible | Groupe 2 (n=159) Épuisement professionnel élevé | |
Variables | Odds Ratio (IC95%) | |
Envie d’abandonner | 1 | 5.37 (2.93 ; 10.1) *** |
Préparation à insertion professionnelle satisfaisante | 1 | 0.28 (0.13 ; 0.56) *** |
Genre | 1 | 1.80 (0.22 ; 15.2) |
Échanges avec d’autres membres issus de la recherche | 1 | |
2 à 3 fois par mois | 1 | 0.21 (0.06 ; 0.65) ** |
Moins d’une fois par mois | 1 | 0.23 (0.06 ; 0.80) * |
Weekends accordés toutes les semaines ou presque | 1 | 0.23 (0.08 ; 0.62) ** |
Intégration à l’unité de recherche | 1 | |
Très bonne | 1 | 0.45 (0.20 ; 0.99) * |
Très mauvaise | 1 | 6.85 (1.57; 39.4) * |
L’abandon de thèse, un problème structurel ?
28Une hypothèse s’esquisse : la prise de conscience d’un manque de préparation à l’insertion professionnelle au moment même de la confrontation à ces situations n’alimente-t-elle pas la volonté d’interrompre un travail de recherche ? Les motifs d’abandon évoqués par les répondants sont la précarité du statut (45%), le manque de reconnaissance (41%) ou encore le sentiment d’isolement (40%) associé au manque d’échanges réguliers avec des personnes issues du milieu de la recherche, ou au faible sentiment d’intégration à leur unité de recherche, à leur communauté disciplinaire et/ou parmi les personnes travaillant sur la même thématique de recherche. D’autres critères motivant l’abandon de la thèse sont également affichés, mais dans une moindre mesure : le manque de soutien financier (29%), l’exigence de résultats immédiats (24%), ou encore le poids des activités annexes pour être concurrentiel ou pour compenser les carences des conditions de travail offertes dans l’ESR par la réalisation de vacations d’enseignement par exemple (26.8%).
29Aux côtés de variables explicatives attendues – telles que le rythme de travail ou le respect des temps de repos – apparaissent d’autres types de variables, plus spécifiques à la population concernée, qui exposent à l’épuisement professionnel. La multiplication des recherches de contrats salariés, souvent exercées au détriment des activités de recherche induites par un modèle de l’ESR marqué par une pénurie de postes, et l’extrême concurrence entre les candidats sont à la source d’un réel épuisement professionnel des jeunes chercheurs.
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30Malgré un manque de financements de recherche, tant pour les doctorants que pour les jeunes docteurs, qui induit une mobilisation de ces derniers pour trouver des sources de financement pendant et après la thèse, les jeunes chercheurs travaillant sur le corps et les activités physiques sont particulièrement actifs scientifiquement. Cette activité s’observe sur les plans de la production scientifique écrite et orale, de l’organisation d’évènements scientifiques, de la participation à des enquêtes collectives, de l’enseignement, de l’occupation de fonctions de représentation et d’expertise dans l’espace académique et en dehors. Cette forte implication contribue d’ailleurs à allonger la période de thèse, qui dure en moyenne cinq ans et deux mois et dépasse les trois ans dans 90% des cas. L’allongement de la durée de la thèse, quasi-nécessaire au bon déroulé du cursus doctoral pour compenser la carence de ressources institutionnelles, est aujourd’hui devenu institutionnalisé et normalisé, comme en attestent les plannings prévisionnels de début de thèse dépassant souvent les durées de financements. Au-delà du (sur)investissement personnel que suppose cet engagement important, il ne suffit pas toujours à écourter la période entre la soutenance et l’obtention d’un poste stable et pérenne. Les parcours sont ainsi marqués par l'enchaînement de contrats précaires, entrecoupés de périodes de chômage et d’emplois de première nécessité qui ne requièrent pas le niveau de qualification obtenu. Le climat concurrentiel général qui règne dans le milieu de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui apparaît comme le principal débouché projeté par les jeunes chercheuses et chercheurs, participe de leur épuisement émotionnel, cognitif et physique, particulièrement pour celles et ceux qui y ont été le moins préparés.
31Les jeunes chercheurs en sciences humaines et sociales sont particulièrement touchés par ces difficultés, notamment en raison de perspectives de professionnalisation hors ESR très réduites25. Celles-ci sont en tous cas peu développées et peu connues des jeunes chercheurs et des structures d’accueil potentielles. En témoigne notamment la faible proportion de financements en Cifre ou sur des postes d’ingénieurs de recherche. Celles et ceux qui travaillent en SHS sur le corps et les activités physiques sont peu nombreux à tenter les concours des organismes de recherche, et présentent des taux d’audition particulièrement faibles.
32Les jeunes chercheurs en SHS sur le corps et les activités physiques seraient les premiers à bénéficier d’une structuration nationale susceptible de renforcer l’implantation de ce domaine de recherche à l’université et dans les organismes nationaux, afin de leur permettre d’acquérir davantage de reconnaissance institutionnelle, mais aussi pour ouvrir d’autres possibilités de financement propres à ces organismes. Une telle structuration leur serait également profitable si elle était en mesure de favoriser la visibilité de la recherche en SHS sur le corps et les activités physiques auprès des acteurs marchands et non marchands des différents univers sociaux et secteurs professionnels. Ces acteurs ne pourraient-ils pas utilement devenir des pourvoyeurs de financements pendant les périodes de formation doctorale et de professionnalisation, en cours de thèse et/ou après (Cifre, ingénierie de recherche, etc.), mais aussi offrir des perspectives d’emplois pérennes pour les docteurs désireux de s’engager professionnellement hors du milieu académique à l’issue de leur doctorat ?
Notes de bas de page
1 L’enquête, décrite en introduction du chapitre 2 du présent ouvrage, est le résultat du travail collectif de 14 jeunes chercheurs et d’une chargée d’étude à mi-temps recrutée sur une période de six mois grâce au soutien de l’alliance Athéna.
2 Dans le cadre de la recherche, « l’hyperactivité professionnelle » est considérée comme le fait de s’engager de manière importante dans les activités de recherche afférentes à la thèse, mais aussi dans des travaux de valorisation, des missions d’enseignement, d’expertise, des fonctions de représentation et d’animation de réseaux scientifiques, ou encore l’engagement dans des activités professionnelles dites secondaires réalisées hors recherche pour subvenir à ses besoins financiers.
3 Scimago Journal Ranking (SMJR) est l’un des moteurs de recherche référençant les revues indexées les plus utilisés et la question était posée ainsi : « Combien d’articles avez-vous publiés dans des revues référencées au Scimago Journal Ranking ?».
4 Bonnafous-Boucher, M. et coll., Évolutions des études doctorales. Éléments de débat pour le doctorat en SHS. Rapport de l’Alliance Athéna, 2019.
5 Thibault, F., et Streliski, S., Les indicateurs bibliométriques pour les SHS. État de la question. Rapport de l’alliance Athéna, 2022.
6 Cf. Soulé, B., Évaluer la recherche multidisciplinaire. Un défi épistémologique escamoté en STAPS. Montpellier, AFRAPS, 2021
7 Valeurs aberrantes exclues.
8 Notons que la moyenne est partiellement surévaluée par la présence dans l’échantillon d’agrégés pouvant réaliser quatre années d’ATER ou de contrats ATER enchainés avec un contrat de Maître de conférences contractuel (MCF LRU), ou encore de professeurs agrégés du secondaire enseignants dans le supérieur (PRAG) ou de personnels associés en service temporaire (PAST).
9 Près d’un tiers supplémentaire entre 2000 et 2020 selon le rapport « état de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation en France n°15 » publié par le ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) en 2021 : https://publication.enseignementsup-recherche.gouv.fr/eesr/FR/T764/les_etudiants_dans_les_filieres_de_formation_depuis_50_ans/
10 Nombre d’enseignants stable entre 2000 et 2020 selon la note de la Direction Générale des Ressources humaines du MESRI publiée en octobre 2021 : https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/sites/default/files/2021-11/Note%20DGRH%20n9%20Octobre%202021_Année%202020.pdf
11 ANACT, « La qualité de vie au travail, pour vous c’est quoi ? ». Rapport de résultats du sondage TNS Sofres. 2013.
12 Cf. Molinier, P. et Porcher, J. (2006), « À l'envers du bien-être animal : Enquête de psychodynamique du travail auprès de salariés d'élevages industriels porcins », Nouvelle revue de psychosociologie, 1(1), p. 55-71.
13 Cf. Pommier et al., op. cit. 2022
14 Voir en particulier : https://publication.enseignementsup-recherche.gouv.fr/eesr/FR/T744/le_doctorat_et_les_docteurs
15 Cf. Falcoz, M., et Walter, E., (2009). « Être salarié dans un club sportif une posture problématique », Formation emploi, 108(4), p. 25-37.
16 Cf. Barry, K., Woods, M., Warnecke, E., Stirling, C. et Martin, A. (2018). « Psychological health of doctoral candidates, study-related challenges and perceived performance », Higher Education Research & Development, 37, p. 468-483 ; Evans, T., Bira, L., Gastelum, J., Weiss, T., et Vanderford, N. (2018). « Evidence for a mental health crisis in graduate education », Nature biotechnology, 36(3), p. 282-284 ; Marais, G., Shankland, R., Haag, P., Fiault, R., et Juniper, B. (2018), « A survey and a positive psychology intervention on French PhD student well-being », International Journal of Doctoral Studies, 13, p.109-138.
17 Cf. Marais et al., op. cit. 2018.
18 Cf. IPDOC collectif d’enquête, Doctorat & suivi de carrières des docteur·es, Université Bourgogne Franche Compté. 2018 ; Verlin J., (2018), « Construire son objet dans un contexte universitaire international et précaire », Genèses, 110(1), p. 100-114 ; Marais et al., op. cit. 2018.
19 Cf. Lee, R., et Ashforth, B. (1996), « A meta-analytic examination of the correlates of the three dimensions of job burnout », The Journal of applied psychology, 81(2), p. 123-133.
20 Schaufeli, W. et Greenglass, E. (2001), « Introduction to special issue on burnout and health », Psychology and Health, 16(5), p. 501-10. Traduit de l’anglais: “as a state of physical, emotional and mental exhaustion that results from long-term involvement in work situations that are emotionally demanding”.
21 Shirom, A. et Melamed, S. (2006), « A Comparison of the Construct Validity of Two Burnout Measures in Two Groups of Professionals », International Journal of Stress Management‚ 13(2)‚ p. 176-200.
22 Sassi, N. et Neveu J.-P. (2010), « Traduction et validation d’une nouvelle mesure d’épuisement professionnel : Le shirom-melamed burnout measure », Canadian Journal of Behavioural Science / Revue canadienne des sciences du comportement, 42(3), p. 177-184.
23 Recommandations de bonnes pratiques de la HAS de 2017 : Repérage et prise en charge cliniques du syndrome d’épuisement professionnel ou burnout. Disponible à : https://www.has-sante.fr/jcms/c_2769318/fr/reperage-et-prise-en-charge-cliniques-du-syndrome-d-epuisement-professionnel-ou-burnout.
24 Substances censées réduire la fatigue et améliorer les performances intellectuelles.
25 Bonnafous-Boucher et al., op. cit. 2019.
Auteurs
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