L’expression sentimentale au-delà de l’être aimé dans La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau
p. 167-176
Texte intégral
1Au milieu du xviiie siècle, l’émotion est loin d’être vecteur de l’irrationnel, comme le postulaient les penseurs du début du siècle. Plutôt que d’être ce qui gêne l’homme, l’émotion devient un atout pour lui. Loin de toujours conduire à la mort après une déception brusque, l’émotion aide l’homme à voir plus clair; l’émotion est toujours présente; l’émotion triste incite au stoïcisme. Nous comptons étudier l’émotion dans La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau – œuvre romanesque épistolaire publiée en 1761 – et notamment dans la lettre XVII de la quatrième partie qui met en évidence la douleur de Saint Preux face à la mort brutale de son amante Julie. Comment l’émotion est-elle représentée dans cette lettre? Quel en est la véritable signification? Pour répondre à ces questions, nous organiserons notre réflexion autour de trois points: l’expression amoureuse, la déception amoureuse, la résistance à la déception amoureuse au-delà de l’être aimé.
1. L’expression amoureuse
2Julie et Saint-Preux éprouvent des sentiments amoureux l’un pour l’autre. C’est un amour avoué d’autant plus qu’ils sont loin de dissimuler leurs sentiments, voire leur passion réciproque. Rousseau, dans le sillage romantique, sait créer un environnement où deux êtres touchent du doigt l’amour sentimental dont nous allons rendre compte en deux points: le premier est lié à une promenade solitaire dans la nature; le second est relatif à la force que cette nature chérie apporte à leur amour.
I. Contemplation d’une nature chérie
3La nature est la muse de l’amour que Saint-Preux exprime à l’endroit de Julie, sa bien-aimée. En effet, c’est le seul lieu où il peut se rendre pour lui écrire des lettres d’amour dont elle est toujours très heureuse. D’où l’objectif de sa promenade:
Je revins il y a dix ans à Meillerie attendre la permission de mon retour. C’est là que je passais des jours si tristes et si délicieux, uniquement occupé d’elle, et c’est de là que je lui écrivis une lettre dont elle fut si touchée. […] L’occasion de visiter ce lieu si chéri, dans une saison agréable et avec celle dont l’image l’habituait jadis avec moi fut le motif secret de ma promenade1.
4Des caractérisants «délicieux, touchée et chéri» renforcés par l’adverbe d’intensité «si» soulignent déjà cet amour intensif qu’éprouvent les deux amants et, dans le même temps, la beauté de la nature, Meillerie. Même les problèmes posés par cette nature, sentiers tortueux, long chemin, n’enlèvent rien à la qualité de sa beauté. Saint-Preux souligne:
[…] Nous y parvînmes après une heure de marche par des sentiers tortueux et frais, qui, montant insensiblement entre les arbres et les rochers, n’avaient rien de plus incommode que la longueur du chemin. En approchant et reconnaissant mes anciens renseignements, je fus prêt à me trouver mal; mais je me surmontai, je cachai mon trouble, et nous arrivâmes. Ce lieu solitaire formait un réduit sauvage et désert; mais plein de ces sortes de beautés qui ne plaisent qu’aux âmes sensibles et paraissent horribles aux autres […]2.
5L’épistolier-narrateur-amant Saint-Preux décrit avec exactitude cette nature avec ses eaux, ses roches, ses monts, ses forêts, tous agréables. Il en éprouve un sentiment de satisfaction:
Un torrent formé par la fonte des neiges roulait à vingt pas de nous une eau bourbeuse, et Charriait avec bruit du limon, du sable et des pierres. Derrière nous une chaîne de roches inaccessible séparait l’esplanade où nous étions de cette partie des Alpes qu’on nomme les glacières, parce que d’énormes sommets de glace qui s’accroissent incessamment les couvrent depuis le commencement du monde. Des forêts de noirs sapins nous ombrageaient tristement à droite. Un grand bois de chêne était à gauche au-delà du torrent, et au-dessous de nous cette immense plaine d’eau que le lac forme au sein des Alpes nous séparait des riches côtes du pays de Vaud, dont la Cime du majestueux jura couronnait le tableau3.
II. Quand la beauté de nature renforce chez les amants l’expression amoureuse
6La contemplation de la nature est loin de laisser indifférents Saint-Preux et son amante. Des sensations qui animent déjà leurs cœurs y trouvent un écho favorable et les accentuent. L’expression amoureuse gagne en épaisseur. Que de charmes, que de tendresse que de bonheur riche, que d’enthousiasme!. La nature leur semble si harmonieuse qu’ils croient être exempts des inégalités du sol. Saint-Preux raconte, avec lyrisme:
Au milieu de ces grands et superbes objets, le petit terrain où nous étions étalait les charmes d’un séjour riant et champêtre; quelques ruisseaux filtraient à travers les rochers, et roulaient sur la verdure en filets de cristal; quelques arbres fruitiers sauvages penchaient leurs têtes sur les nôtres; la terre humide et fraîche était couverte d’herbe et de fleurs. En comparant un si doux séjour aux objets qui l’environnaient, il semblait que ce heu désert dût être l’asile de deux amants échappés seuls au bouleversement de la nature4.
7L’observation de la nature charmante contribue à entretenir et même à renforcer le fil de la relation amoureuse chez les deux jeunes gens. Saint-Preux observe la nature, la révèle à son amante pour lui montrer à quel degré il l’aime. Aussi affirme-t-il:
Quand nous eûmes atteint ce réduit et que je l’eus quelque temps contemplé: quoi! dis-je à Julie en la regardant avec un œil humide, votre cœur ne vous dit-il rien ici, et ne sentez-vous point quelque émotion secrète à l’aspect d’un lieu si plein de vous? Alors sans attendre sa réponse, je la conduisis vers le rocher et lui montrai son chiffre gravé dans mille endroits et plusieurs vers du Pétrarque et du Tasse relatifs à la situation où j’étais en les traçant. En les renvoyant moi-même après si longtemps, j’éprouvais combien la présence des objets peut ranimer puissamment les sentiments violents dont on fut agité près d’eux. Je lui dis avec un peu de véhémence: Ô Julie, éternel charme de mon cœur! Voici les lieux où soupira jadis pour toi le plus fidèle amant du monde. Voici le séjour où ta chère image faisait son bonheur, et préparait celui qu’il reçut enfin de toi-même5.
8On aura compris que l’expression amoureuse chez les deux amants s’explique par deux choses: la contemplation de la nature d’une part et, de l’autre, l’accroissement de la sensation amoureuse au contact de cette nature. Saint-Preux est, jusque-là un homme heureux, en pleine extase. Tout va bien dans le meilleur des mondes possibles. Toutefois, brusquement l’émotion va changer de trajectoire. La mort de Julie l’entraine dans le désespoir.
2. Un choc brusque: fuite de l’amour et désespoir
9Le désespoir de Saint-Preux apparaît brusquement. Il vient de perdre, contre toute attente, un être cher; l’émotion triste dont il est accablé est débordante6. Ce désespoir s’explique par deux choses liées à la mélancolie: la première est liée au rappel du bonheur auprès de la nature; la deuxième est relative au souvenir de la belle relation amoureuse dans le quotidien.
I. Souvenir de la nature comme facteur de tristesse
10Saint-Preux éprouve désormais une émotion triste auprès de la nature, qui, pourtant, l’enchantait jadis. Ni Meillerie, ni le torrent, ni l’écoulement d’eau ne lui procurent ni charmes ni transports, si ce ne sont des charmes tristes. Il en est affligé. Aussi raconte-t-il:
[…] ici je passai le torrent glacé pour reprendre une de tes lettres qu’emporta un tourbillon; là je vins relire et baiser mille fois la dernière que tu m’écrivis; voilà le bord où d’un œil avide et sombre je mesurais la profondeur de ces abîmes, enfin ce fut ici qu’avant mon triste départ je vins te pleurer mourante et jurer de ne te pas suivre. Fille trop constamment aimée, ô toi pour qui j’étais né! Faut-il me retrouver avec toi dans les mêmes lieux, et regretter le temps que j’y passais à gémir de ton absence? […] le chant assez gai des bécassines (lac), me retraçant les plaisirs d’un autre âge, au lieu de m’égayer m’attristait. Peu à peu je sentis augmenter la mélancolie dont j’étais accablé; un ciel serein, les doux rayons de la lune, le frémissement argenté dont l’eau brillait autour de nous, le concours des plus agréables sensations, la présence même de cet Objet chéri, rien ne pût détourner de mon cœur mille réflexions douloureuses7.
II. Rappel douloureux de la belle relation amoureuse
11Le souvenir de la nature n’est pas le seul qui altère le jeune homme, le désastre est aussi renforcé par le souvenir: manque du bonheur d’autrefois éprouvé auprès de Julie, l’étoile désormais éteinte. Que de bons entretiens, d’échanges, de lettres, de plaisirs, de charmes disparus. La mélancolie est d’autant plus évidente que ces plaisirs, au lieu de l’enchanter, l’effraient tout comme le souvenir de la charmante nature. Plutôt que d’être la source du bonheur, ils deviennent la source du malheur. Aussi affirme-t-il poétiquement et désespérément:
Je commençais par me rappeler une promenade semblable faite autrefois avec elle durant le charme de nos premières amours. Tous les sentiments délicieux qui remplissaient alors mon âme s’y retracèrent pour l’affliger; tous les événements de notre jeunesse, nos études, nos entretiens, nos lettres, nos rendez-vous, nos plaisirs, ces foules de petits objets qui m’offraient l’image de mon bonheur passé, tout revenait pour augmenter ma misère présente, prendre place en mon souvenir. C’en est fait, disais-je en moi-même, ces temps, ces temps heureux ne sont plus; ils ont disparu pour jamais. Hélas, ils ne reviendront plus8.
12La douleur du jeune homme est renforcée par un espoir formel. En effet, la sachant définitivement partie, Saint-Preux se flatte pourtant de la revoir, tout en sachant que c’est impossible. Ce qui ajoute à sa douleur un accent de fureur. Aussi médite-t-il:
Et nous vivons et nous sommes ensemble, et nos cœurs sont toujours unis! Il me semblait que j’aurais porté plus patiemment sa mort ou son absence, et que j’avais moins souffert tout le temps que j’avais passé loin d’elle. Quand je gémissais dans l’éloignement, l’espoir de la revoir soulageait mon cœur, je me flattais qu’un instant de sa présence effacerait toutes mes peines, j’envisageais au moins dans les possibles un état moins cruel que le mien. Mais se trouver auprès d’elle, mais la voir, la toucher, lui parler, l’aimer, l’adorer et presque en la possédant encore, la sentir perdue à jamais pour moi; voilà ce qui me jetait dans des accès de fureur et de rage qui m’agitèrent par degrés jusqu’au désespoir9.
13On le voit, l’émotion tragique de Saint-Preux est rendue possible par deux choses: le souvenir de la belle nature et celui des belles relations amoureuses qui lui échappent du fait du trépas de l’amante. La vie lui semble désormais impossible. Mais, contre toute attente, Saint-Preux n’en meurt pas. Il trouve les moyens de résister à la fureur. Il continue à aimer la défunte par-delà le tombeau.
3. Espoir et stoïcisme
14L’émotion dans le texte de Rousseau n’est pas une entité irrationnelle comme les hommes des Lumières aimaient à le postuler, maladroitement. Plutôt que de rendre l’individu bas, au point où il peut être apparenté à un animal, l’émotion est un atout. C’est plutôt une leçon philosophique, morale, humaniste qu’incarnent les personnages et qui est destinée au lecteur: cette leçon s’appelle le stoïcisme. En effet, plutôt que de mourir, de succomber sous le poids de la déception amoureuse entrainée par la nature, le temps, la disparition de l’être aimé, qui accablent Saint-Preux, celui-ci trouve les moyens de résister à la douleur: par-delà le tombeau, il aime encore la défunte et continue de lui témoigner son amour. L’expression amoureuse est tellement forte qu’elle se poursuit. Deux choses l’expliquent: coexistence de la douleur et du sentiment doux et l’imagologie (représentation d’une image absente).
15Le stoïcisme10 de Saint-Preux s’explique d’abord par la coexistence de la douleur et du doux sentiment de bonheur. Un auteur disait que tout n’est pas si mal dans ce qui est atroce. Autrement dit, même dans la misère, même dans la plus grande solitude, on peut trouver les forces de combattre et de se remettre, en transcendant tout le malheur dont on fut secoué. Par opposition aux Epicuriens qui situent le bonheur ou plaisir au-delà du monde, les stoïciens estiment que le monde est un tout où on doit tout retrouver, bonheur et malheur. Et ces deux éléments qui forment une partie du monde doivent être assumés par une autre partie qui est l’homme11. C’est ce que Rousseau enseigne au lecteur par le personnage de Saint-Preux:
Bientôt je commençai de rouler dans mon esprit des projets funestes, et dans un transport dont je frémis en y pensant, je fus violemment tenté de la précipiter avec moi dans les flots, et d’y finir dans ses bras ma vie et mes longs tourments. Cette horrible tentation devint à la fin si forte que je fus obligé de quitter brusquement sa main pour passer à la pointe du bateau. Là mes vives agitations commencèrent à prendre un autre cours; un sentiment plus doux s’insinua peu à peu dans mon âme, l’attendrissement surmonta le désespoir; je me mis à verser des torrents de larmes, et cet état comparé à celui dont je sortais n’était pas sans quelques plaisirs. Je pleurai fortement longtemps, et fus soulagé12.
16On comprend que Saint-Preux accepte le monde tel qu’il est, car son bonheur ou son malheur ne dépendent pas de lui; mais il n’est pas loin d’en être l’auteur. Aussi Epictète affirme-t-il:
De toutes les choses du monde, les unes dépendent de nous, les autres n’en dépendent pas. Celles qui en dépendent sont nos opinions, nos mouvements, nos désirs, nos inclinations, nos aversions, en un mot toutes nos actions. Celles qui ne dépendent point de nous sont le corps, les biens, la réputation, les dignités, en un mot toutes les choses qui ne sont pas du nombre de nos actions13.
17Par ailleurs, le stoïcisme s’appuie sur l’imagologie, représentation d’une présence absente de l’être disparu. Saint-Preux représente dans son esprit une vie de bonheur auprès de sa fiancée Julie, dont il donne l’impression qu’elle est toujours en vie. Et qu’il l’aime toujours. On peut comprendre que même la mort n’arrive pas à vaincre l’amour que Saint-Preux a pour son amante. L’émotion apparaît ici comme un défi à la mort. Et c’est ce qui le réconforte et lui épargne des douleurs sentimentales et peut-être la mort. Aussi affirme-t-il:
Quand je me trouvai bien remis, je revins auprès de Julie, je repris sa main. Elle tenait son mouchoir; je le sentis fort mouillé. Ah lui dis-je tout bas, je vois que nos cœurs n’ont jamais cessé de s’entendre! Il est vrai, dit-elle d’une voix altérée; mais que ce soit la dernière fois qu’ils auront parlé sur ce ton. Nous recommençâmes alors à causer tranquillement, et au bout d’une heure de navigation nous arrivâmes sans autre accident […]14.
18Saint-Preux exerce donc son jugement afin d’entreprendre des actions propres qui lui épargnent des douleurs. Aussi Valery Laurand affirme-t-il: «La discipline du jugement est d’une importance considérable, car tout ce que nous faisons est le résultat du jugement, et c’est là, ce qui ne peut que dépendre de nous. On ne peut d’autre part exercer les impulsions sans exercer le jugement. Celui-ci consiste dans ce que les stoïciens appellent assentiment»15.
19On peut donc comprendre que l’être humain est loin d’être défini par la raison seulement, il est aussi défini par l’émotion, qui est plutôt une leçon de vie, si utile qu’elle prime sur la morale. Aussi Saint-Preux conclut-il, en s’adressant à son ami Edouard, qui n’a pas moins contribué à son réconfort:
Voilà, mon ami, le détail du jour de ma vie ou, sans exception, j’ai senti les émotions les plus vives. J’espère qu’elles seront la crise qui me rendra tout à fait à moi. Au reste, je vous dirai que cette aventure m’a plus convaincu que tous les arguments de la liberté de l’homme et du mérite de la vertu. Combien de gens sont faiblement tentés et succombent! Pour Julie, mes yeux le virent et mon cœur le sentit, elle soutint ce jour-là le plus grand combat qu’âme humaine ait pu soutenir; elle vainquit pourtant16.
20On aura, en fin de compte, compris que l’émotion chez Jean-Jacques Rousseau est loin de l’expression de l’irrationalité qu’elle conférerait. L’émotion est plutôt un atout, une leçon philosophique à enseigner au lecteur: le stoïcisme. Il doit être stoïque, en dépit de la déception qui peut subitement supplanter le bonheur. Étant donnée la trajectoire émotionnelle que nous avons tracée, qui va de l’expression amoureuse au stoïcisme via le désespoir, l’émotion n’est pas quelque chose qui doit emporter l’être humain, comme on le dit très souvent, faute de meilleure analyse, mais bien au contraire quelque chose qu’on peut circonscrire et maîtriser: il faut éviter de mourir sous le simple fait de l’émotion. On doit au contraire en tirer des leçons efficaces pour une expérience responsable et assumée. C’est cela le grand homme! Et le personnage de Rousseau sait faire des passerelles entre l’émotion triste, la déception, et l’émotion joyeuse, l’expression de l’amour vis-à-vis de l’être trépassé. La mort de l’amante est loin d’avoir la victoire sur l’affection que Saint-Preux nourrit pour Julie.
Notes de bas de page
1 J.-J. Rousseau, La Nouvelle Héloïse, in Œuvres Complètes de Jean-Jacques Rousseau, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, Bibliothèque de La Pléiade, Paris, Gallimard, 1959, t. II, p. 517.
2 Ivi, p. 518.
3 Ibidem.
4 Ibidem.
5 Ivi, pp. 518-519.
6 Jenefer Robinson explique la notion d’émotion triste: «Qu’est-ce que c’est qu’une émotion? Quand j’éprouve l’émotion de la douleur, premièrement, je juge que j’ai perdu quelque chose de très important dans ma vie: ma mère est morte, j’ai perdu mon emploi, j’ai perdu ma liberté parce qu’on m’a jeté en prison. Deuxièmement, ce jugement mène à une suite de changements physiologiques et corporels: dans le système nerveux végétatif, dans le système musculaire (les expressions émotionnelles du visage, la posture, les mouvements du corps), dans la voix, etc. Troisièmement, ces changements corporels préparent aux actions appropriées au jugement. Si je suis souffrante, ma voix devient plus faible, mon cœur bat plus lentement, mon visage exprime de la douleur, le maintien de mon corps s’effondre. En général, on devient las, on dépense moins d’énergie, probablement pour ménager ses forces parce que sa vie est soudainement devenue beaucoup plus éprouvante». Voir J. Robinson, L’empathie, l’expression, et l’expressivité dans la poésie lyrique, in «Modernités», n. 34 (2012), pp. 119-130.
7 Rousseau, La Nouvelle Héloïse cit., pp. 519-520.
8 Ivi, pp. 520-521.
9 Ivi, p. 521.
10 Le stoïcisme consiste à résister à tout ce qui peut arriver. «Un Stoïcien c’est-à-dire un homme qui dans la maladie se trouve heureux, qui mourant, se trouve heureux, qui, méprisé et calomnié se trouve heureux», affirme Epictète dans Les Entretiens II, 24.
11 «Dans la mesure où la raison universelle se retrouve dans les parties qui composent l’univers, les stoïciens en concluent que toutes choses sont liées ensemble par un destin commun […] Face à ce qui arrive, il s’agit d’accepter comme si nous en étions nous-mêmes les auteurs». Voir C. Coste, Le destin de la liberté. Introduction à la pensée stoïcienne, en ligne: https://www.coin-philo.net/eee.14-15.docs/destin_liberte_christine_coste.pdf, page consultée le 18 novembre 2022.
12 Rousseau, La Nouvelle Héloïse cit., p. 521.
13 Epictète, Manuel I, 1-4. Marc Aurèle va dans le même sens: «Le monde, fait de toutes les choses, est unique; à travers toutes circule un dieu unique; une substance unique, une loi unique, une raison commune à tous les êtres vivants intelligents, une vérité unique, puisque pour tous les vivants du même genre et participant à la même raison, il y a une perfection unique.» Marc-Aurèle, Pensées VII, 9.
14 Rousseau, La Nouvelle Héloïse cit., p. 521.
15 V. Laurand, Les Stoïciens. Collaborer avec le destin: un abandon de toute volonté?, in «Philopsis», 2012, p. 8.
16 Rousseau, La Nouvelle Héloïse cit., pp. 521-522.
Auteur
Université de Dschang
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